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Critiques de Axel Gauvin (5)
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Faims d'enfance

Soubaya est un gamin prêt à rentrer dans l’adolescence. Il est à l’école et y vit ses premiers émois amoureux. Toute l’histoire tourne autour de la cantine de cette école qui vient d’ouvrir et grâce à laquelle les petits Réunionnais des écarts, dans les années 60, peuvent enfin manger à leur faim. Toutefois, Soubaya est « Malbar », c’est-à-dire que sa famille est originaire de l’Inde et donc hindouiste. Or, les hindouistes ne peuvent manger de bœuf car le bœuf est sacré. L’école est dure à cette époque, les institutrices qui s’occupent de la cantine intraitables et un peu sadiques. La question de l’appartenance à La France, ce pays où l’on mange délicatement des plats sans saveur, sans piment, sans riz, est évoquée à travers des détails et notamment à travers le personnage de la Directrice qui espère enseigner aux enfants les bonnes manières et les codes qui leur permettront d’évoluer et d’être aptes à se débrouiller s’ils doivent un jour poursuivre (comme elle l’a fait elle-même) des études en métropole.

Tout le roman est écrit dans une langue émaillée d’expressions créoles, suffisamment explicites pour que l’on puisse comprendre le texte sans effort, mais aussi assez imagées pour que l’on soit délicieusement dépaysé. Cette « Réunion lontan » (d’autrefois) est savoureuse et charmante malgré la pauvreté, la misère, la souffrance des enfants. C’est un beau poème qui déjà révèle le métissage de cette région où les enfants noirs sont amoureux de rousses flamboyantes, où les garnements valides côtoient les petits handicapés dans une tendre bienveillance. Ce n’est pourtant pas un texte mièvre et la dureté de la vie s’affirme en permanence, au détour d’un détail, d’une allusion. "Faims d’enfance" est un roman mélancolique dans lequel la langue créole agit comme un petit rougail venu pimenter une histoire banale et touchante.

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Quartier trois-lettres. Roman réunionnais

Quartier-Trois Lettres a été le premier roman écrit par Axel Gauvin. Il dit lui-même avoir mis longtemps à l'écrire, il lui fallait apprendre le "métier". Jusqu'alors il avait touché à la poésie en écrivant des textes de chansons, et il avait publié un essai dont le sujet était la défense de la langue créole, mais il ne s'était pas lancé dans le récit de fiction. Pas facile de construire un récit... Il en est sorti une belle chronique de cette petite ville de La Réunion, que nous appelons Saint-Leu, de ces trois lettres qui font son nom en créole. Axel Gauvin a voulu y montrer la vie des petites gens, des oubliés de l'histoire, mais qui font l'humanité. Les personnages sont bien campés, attachants. Ce qu'ils font, ce qui leur arrive, porte témoignage des difficultés pour vivre, des bons et mauvais sentiments qui animent tout être humain, mais aussi et surtout porte en filigrane les valeurs qui sont celles de l'humaniste qu'est leur créateur.

Pour qui aime réfléchir aux choix de langue d'un écrivain, ce roman offre un beau champ de découverte. Le problème que se posait Axel Gauvin, c'était celui de la place du créole dans son texte qu'il avait décidé d'écrire en français. Il aurait pu choisir, pour affirmer la présence du créole, de faire parler ses personnages en créole, ou du moins de parsemer ici ou là son texte de citations en créole. Il a fait bien mieux que cela, il a tenté un mariage entre le français et le créole, il a construit une langue qui conjugue les deux. Le résultat peut paraître, en termes de compréhension fine, plus accessible à ceux qui connaissent le créole, mais ce n'est même pas évident. Car une saveur se dégage du texte que tout le monde peut goûter ; des images, des expressions, des façons de dire, se dégage un plaisir que tout le monde peut partager. Lecture de souvenirs pour ceux qui sont allés à La Réunion, célébration de leur pays pour ceux qui vivent. Découverte à approfondir ensuite pour ceux qui feront avec cette lecture leurs premiers pas dans l'île.

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Faims d'enfance

Faims d’Enfance, pour moi, est une prouesse d’écrivain, une réussite mystérieuse. Si l’on vous disait que vous allez lire un roman qui ne passe tout entier entre les quatre murs d’une cantine d’école, vous seriez tenté de reculer. Et vous auriez tort. Car, à travers ce que ressent le personnage de Baya, à travers ce que sont les êtres qui l’entourent et qu’il observe, passe toute la tendresse qu’Axel Gauvin éprouve pour son île et pour ceux qui l’ont habitée. On ne peut que s’attacher à chacun de ces enfants, qui réagissent comme ils peuvent à la misère, à l’injustice sociale et raciale, à leurs divers handicaps. Chacun est campé avec force, tout ce petit monde devient extraordinairement vivant sous la plume du romancier.

En lisant, vous allez découvrir tout un monde, le monde de La Réunion d’il y a une cinquantaine d’années, une description qui vaut pour elle-même, qui aide à comprendre La Réunion d’aujourd’hui, et qui est aussi en relation avec toutes les formes d’injustices que peut secréter une société inégalitaire qui assujettit une partie de sa population…

Pour qui aime les histoires, Axel Gauvin a les qualités du conteur. Pour qui aime l’écriture et la langue, Axel Gauvin a les qualités de celui qui a longuement réfléchi, et qui réfléchit encore, à ce que signifie la langue qu’on emploie. Il créolise la langue juste ce qu’il faut pour que cette langue appartienne pleinement à celui qui la parle (c’est ce qu’on appelle un style…), et pour qu’elle appartienne aux personnages (ils sont créolophones…), et pour que le lecteur soit étonné sans jamais être dérouté (cela, c’est ce qu’on appelle la poésie, d’ailleurs Axel Gauvin est aussi un poète)…

N’hésitez pas, lisez !

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L'aimé

Avec une grande tendresse, Axel Gauvin parvient à nous faire vivre au coeur de ce foyer reconstruit, composé de la si touchante Marguerite, de son deuxième mari, qui n'a finalement été qu'un compagnon de galère, Bénard, et d'Aimé le petit fils de Marguerite qui arrive pour donner un sens à la vie à ces deux gramounes. Au fil des pages, on est pris par les mots, dans l'atmosphère de cette petite case des Hauts, on s'attache à eux, on fait partie de leur foyer, de leur quotidien. On les accompagne aux champs, ou au volant de "Pour Cythère" sur les routes de La Réunion. On rit avec eux, on pleure avec eux, pour eux.

Avec eux, et grâce à Axel Gauvin, on vit de très belles émotions.
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Faims d'enfance

Pour découvrir un peu la culture réunionnaise
Lien : http://paysdecoeuretpassions..
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