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Citations de B. Michael Radburn (29)


L'intérieur du manoir sentait le temps qui passe. Une odeur entêtante de vieux papier et de celluloïd , concentrée jusqu'à l'insupportable, assaillit les perceptions de Taylor. C'était comme entrer en même temps dans un million de bibliothèques. ( p 93 )
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Ce poivrier le fascinait depuis le premier jour. Couverte de nœuds, son écorce grise formait des tourbillons peu naturels, comme dessinés par un artiste, et son tronc pointait vers l’est tel un doigt accusateur.
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Ou bien il était idiot et aveugle, ou bien l'histoire des silhouettes des fées dans le troncs d'arbre n'était qu'un mythe.
Peut-être manquait-il d'imagination.
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Le savoir est un fardeau, monsieur Bridges. Parfois nous découvrons des vérités que nous aurions préféré ne jamais connaître. Mais une fois que nous les connaissons, nous devons les porter en nous pour toujours. Il n'y a pas de bouton pour revenir en arrière et les effacer. Le savoir est éternel et l'éternité est longue.
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– Je ne m’attendais pas à croiser quelqu’un ici aussi tôt dans la journée, c’est tout. (Taylor balaya le cimetière du regard en quête d’un adulte.) Où sont tes parents ? demanda-t-il.
– Mon papa est au Ciel et ma maman dort à la maison. Elle fait toujours la grasse matinée.
– Tu es venue seule ?
– Oui. Je viens toujours ici quand j’ai quelque chose de spécial à raconter à mon papa. (La fillette se mit à faire le tour du poivrier sauvage, touchant l’écorce comme si elle cherchait quelque chose dans ses circonvolutions.) Et puis, j’aime bien jouer dans la tanière des fées.
– La tanière des fées ? répéta Taylor sans comprendre.
– Oui, acquiesça la gamine tout naturellement. Ici, c’est la tanière des fées. (Elle fronça les sourcils.) Je ne sais pas où elles iront vivre quand l’eau remplira la vallée.
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Taylor entendit des pas étouffés dans la neige, puis un nouveau gloussement. Il se força à contourner le pied du vieil arbre pour remonter à la source du bruit. De petites empreintes se détachaient dans la neige à demi fondue. Puis il y eut un éclair rouge. Son cœur se mit à battre très fort au souvenir de la parka de Claire. Encore à la poursuite d’un fantôme ? Ce dernier rit plus fort, ravi de jouer aux dépens de Taylor, qui s’immobilisa, le corps tremblant de douleur. Réelle ou imaginaire, cette scène était cruelle. Faisait-il encore une crise de somnambulisme ?
– Pitié, implora-t-il.
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Il avait l’intention de patrouiller autour du lac en quête de pêcheurs sans permis avant de passer à la tour à plomb pour voir s’il n’y avait pas eu d’actes de vandalisme récemment.
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En descendant du porche, il remarqua des traces d’animal dans la neige encore vierge. Il s’accroupit pour tenter de les identifier. Pas évident. L’animal était un quadrupède, mais plus gros que tous ceux qu’il avait croisés dans le coin. Sans doute un chien, se dit-il. Les empreintes faisaient le tour du cottage et disparaissaient sous les broussailles.
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Plus loin, à l’écart de la berge, le clocher en bois de l’église se dressait encore hors de l’eau. Par vent fort, sa cloche sonnait comme pour appeler les fidèles. C’était une plainte solitaire, l’expression d’un deuil. Quand le lac atteindrait sa hauteur définitive en fin d’année, seuls seraient épargnés le cottage des rangers et, sur les contreforts du mont Saddle, la vieille tour à plomb que ses hauts murs vouaient à se dresser tel un phare en bordure de l’eau. À l’origine ces deux bâtiments étaient les plus éloignés du lac ; ils ne tarderaient pas à en devenir les plus proches.
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Le parc était un vaste plateau à l’extrémité de la vallée de la rivière North Esk en terrain alpin. La petite ville de Glorys Crossing s’étendait au bout du bassin naturel où la rivière Settlers allait se jeter dans le fleuve Tamar. On trouvait plusieurs lacs de montagne dans la région, mais aucun ne possédait la capacité de faire tourner une centrale hydroélectrique. Aussi le gouvernement avait-il décidé d’en créer un. Un barrage avait été érigé sur la Settlers, formant une étendue d’eau qui grandissait chaque jour et qui avait été ironiquement baptisée Lake Glory en l’honneur de la petite ville qu’il engloutissait peu à peu.
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Taylor avait toujours soupçonné que le poste à Glorys Crossing avait été créé pour lui, un lieu parfait pour planquer un employé brisé.
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Plus que tout au monde, il voulait que les choses redeviennent comme avant. Mais ce n’était pas possible, pas sans Claire. Il aimait tellement sa famille que ça en devenait douloureux.
"Alors, qu’est-ce que tu fiches ici, seul sur ce caillou ? "se demanda-t-il. Ce n’était pas la première fois qu’il se posait cette question depuis son arrivée, et il ne pouvait toujours pas y répondre. Le jour où il pourrait serait peut-être celui où il rentrerait à la maison.
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Autrefois, il avait une femme, une fille, une carrière et du bonheur à revendre. Désormais, il ne lui restait plus qu’une carrière sur le déclin
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« La vie peut basculer en un clin d’œil », disait toujours son père.
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C’était la première fois qu’il voyait de la neige depuis sa mutation en Tasmanie, et ça ne lui plaisait pas plus que ça. Après sept années à travailler pour Parcs & Nature à l’intérieur des terres, il avait passé les trois suivantes dans les hauteurs enneigées de l’État de Victoria – un boulot de rêve pour n’importe quel ranger. Mais ça, c’était avant de perdre Claire. Elle avait alors huit ans. Ça faisait un an jour pour jour. Taylor serra les dents tandis que quelque chose se mettait à trembler au plus profond de lui, quelque chose de pire que du chagrin et de la douleur, comme l’agonie d’un souvenir bien-aimé.
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La pleine lune, qui s’était faufilée entre les nuages chargés de neige tout au long de la nuit, se trouvait maintenant quelque part derrière le mont Saddle, au nord-est : une montagne ainsi nommée à cause de sa ressemblance avec la selle d’un gardien de bétail. Brisant le silence, un diable de Tasmanie hurla de l’autre côté du lac. Taylor se demanda s’il s’habituerait un jour à ce cri. Il soupira de nouveau. Son souffle avait embué la vitre. Tristement, il tendit un doigt et écrivit un nom dans la buée : Claire.
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Les nuits étaient pires. Bien pires. Taylor sentait l’obscurité appuyer contre la petite fenêtre de la chambre. Les murs de grès encaissaient les assauts de la météo sans broncher, mais la vieille toiture en bardeaux résistait moins bien, et des courants d’air froid s’infiltraient par le vide sanitaire. Construit jadis par des forçats, le cottage appartenait à Parcs & Nature, qui y logeait ses rangers. Taylor habitait là depuis dix mois environ mais n’avait pas changé grand-chose à l’intérieur.
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Le téléphone se mit à sonner dans la cuisine, de l’autre côté de l’appartement. Taylor entendit les pas de Maggie sur le plancher, sa voix étouffée au bout du couloir comme elle répondait. Il frotta son menton hérissé par une barbe de trois jours et prit conscience du goût désagréable dans sa bouche. Il fallait qu’il se douche, qu’il se lave les dents et qu’il se rase. Mais dès qu’il se leva, une douleur aiguë dans les jambes le fit retomber sur le lit.
Claire a disparu !
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Repoussant la couette, Taylor s’assit au bord du lit. Son débardeur et son caleçon étaient trempés de sueur. Alors que ses yeux s’accoutumaient à la pénombre, son regard fut attiré par le motif de roses de la couette. Les taches rouges sur fond blanc lui rappelaient la dernière fois qu’il avait vu Claire…
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Taylor se réveilla en sursaut, le visage perlé de sueur et les lèvres frémissantes. Il prit une inspiration. Même si les stores étaient baissés, il sentait qu’il faisait jour dehors. Le réveil sur sa table de chevet indiquait déjà une heure de l’après-midi. Il tendit la main vers Maggie, mais son côté du lit était vide depuis qu’elle avait commencé à dormir dans la chambre d’amis. Au moins vivaient-ils toujours sous le même toit…
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