À l'occasion du Quai du Polar 2022, Jorn Lier Horst vous présente son ouvrage "La chambre du fils : Une enquête de William Wisting" aux éditions Gallimard.
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Note de musique : © mollat
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Au final, c'est presque toujours de cela qu'il s'agit, songea Wisting. L'argent, le pouvoir et le sexe .
Enquêter sur une affaire de meurtre avec un meurtrier inconnu, c'est comme ôter l'étiquette d'une bouteille de bière. Ça ne se détachait jamais d'un seul tenant, mais venait par petits bouts.
Certes, c'était aux tribunaux et non à la police de juger de la culpabilité des suspects, mais il était impossible pour des enquêteurs de rester objectifs dès lors qu'ils avaient un soupçon. La suite de l'enquête ne visait finalement qu'à étayer ce qui devenait une conviction, et la question de la culpabilité était tranchée bien avant le jugement du tribunal.
Une scène d'infraction était comme une oeuvre d'art. Du moindre trait de pinceau pris isolément au tableau achevé considéré dans son ensemble, tout révélait quelque chose sur l'identité du peintre.
Les événements dont ils avaient été témoin ces derniers temps relevaient d'une criminalité qu'il avait à peine rencontrée auparavant. Parfaitement décomplexée, sans scrupules, cynique.
Elle aurait voulu que quelqu'un prenne ainsi les rênes de sa vie et l'organise de façon à ce que tout trouve une solution simple , logique et heureuse.
- Voilà ce qu'est devenu notre travail, observa-t-il en montrant l'écran de la tête. Regarder et regarder encore un ordinateur.
Ce n’était pas la première fois que Wisting voyait ça. Sous la pression, on pouvait être amené à tirer des conclusions hâtives. Les enquêteurs se formaient leur propre avis dès que les premières preuves apparaissaient et ensuite, leur opinion faite, il s'instaurait un processus inconscient pour en chercher la confirmation. Ils se mettaient des œillères et ne recueillaient que les infos qui allaient dans le sens de leur hypothèse principale. Ils se transformaient en chiens de chasse qui traquaient le gibier dont ils avaient flairé la trace. Toutes les pistes secondaires et les éléments qui pouvaient les distraire de leur but étaient écartés. Ils en avaient après Rudolf Haglund, il s'agissait de l’encercler, un point c’est tout.
Les cartons étaient au fond de sa penderie.
En trente-deux ans, la criminalité s'était transformée. L'attitude générale aussi. Globalement, par le passé, les gens venaient toujours relater à la police ce qu'ils avaient vu et entendu. Désormais,la police se heurtait de plus en plus fréquemment à un mur de silence, même quand les renseignements qu'elle recherchait étaient largement en périphérie d'un crime. La peur avait pris le dessus. Les gens ne voulaient être mêlés à rien et craignaient de parler à la police. Ils étaient de surcroît devenus plus étrangers les uns des autres et se préoccupaient moins de ce qui se passait autour d'eux.