Citations de Barbara Sadoul (124)
"Ce sont mes dernières recommandations, ma douce, dit la mère. Si jamais tu perds ton chemin ou si tu as besoin d'aide, demande conseil à cette poupée. Il te sera porté secours. Ne te sépare jamais de la poupée. Ne parle d'elle à personne. Donne-lui à manger quand elle a faim. C'est la promesse que j'avais faite à ma propre mère et la bénédiction que je te donne, ma fille bien-aimée.
Il était une fois et il n'était pas, une jeune mère sur son lit de mort, le visage aussi pâle que sont blanches les roses de cires dans la sacristie de l'église d'à côté.
Il se pencha en avant et frappa sur la vitre de séparation. La femme se retourna.
Edith vit son visage et poussa un hurlement.
Parfois les choses allaient plus vite, d'autre fois c'était plus lent. Il était impossible de mettre le doigt dessus et de dire ; "Si cela vient d'arriver aux Farfafouille, la même chose nous arrivera dans vingt-quatre heures. C'était parfois dans l'heure qui suivait. Et parfois il fallait attendre huit jours plein.
-Mes enfants, jeunesse n'a pas de sagesse, dit le proverbe ; les vieux connaissent les sottises des jeunes ; vous ne savez ni l'un ni l'autre vous servir de l'argent, et vous seriez bientôt entre les mains de la justice soupçonneuse, si je n'étais là pour vous conseillez écoutez donc mes paroles et faites ce que je vous dirai, pour jouir en toute sûreté de ce trésor.
La Belle se réveilla en sursaut et versa des larmes. "ne suis-je pas bien méchante, dit-elle, de donner du chagrin à une bête qui a pour moi tant de complaisance ! Est-ce sa faute si elle si laide ? et si elle a peu d'esprit ? Elle est bonne, cela vaut mieux que tout le reste. Pourquoi n'ai-je pas voulu l’épouser. Je serais plus heureuse avec elle que mes sœurs avec leur mari. Ce n'est ni la beauté ni l'esprit d'un mari qui rendent une femme contente, c'est la bonté du caractère, la vertu, te la Bête a toutes ces bonnes qualités. Je n'ai point d'amour pour elle, mais j'ai de l'estime, de l'amitié et de la reconnaissance. Allons, il ne faut pas la rendre malheureuse ! Je me reprocherais toute ma vir mon ingratitude."
Cependant Belle se reprochait le chagrin qu'elle allait donner à sa pauvre Bête qu'elle aimait de tout son cœur. Elle s'ennuyait aussi de ne plus la voir.
-Vous y serez demain matin, dit la Bête Mais souvenez -voys de votre promesse : vous n'aurez qu'à mettre votre bague sur une table en vous couchant quand vous voudrez revenir. Adieu, la Belle !
La Belle soupa de bon appétit. Elle n'avais presque plus peur du monstre, mais elle manqua de mourir de frayeur lorsqu'il lui dit :
-La Belle, voulez-vous être ma femme ?
-Si j'avais de l'esprit, reprit la Bête, je vous ferez un grand compliment pour vous remerciez ; mais je suis un stupide, et tout ce que je puis vous dire, c'est que je vous suis bien obligé.
-Il y a bien des hommes qui sont plus monstre que vous, dit la Belle, et j vous aime mieux avec votre figure que ceux qui, avec la figure d'homme, cachent un cœur faux, corrompu, ingrat.
-On n'est pas bête, reprit la Belle, quand on croit n'avoir point d'esprit. Un sot n'a jamais su cela.
-Vous êtes bien ingrat, lui dit la Bête d'un voix terrible : je vous ai sauvé la vie en vous recevant dans mon château et, pour la peine vous me volez mes roses que j'aime mieux que toute chose au monde : il vous faut mourir pour réparer votre faute. Je ne vous donne qu'un quart d'heure pour demander pardon à Dieu.
"Pour la Belle, nous sommes bien fâchés de son malheur : c'est une si bonne fille ! Elle parlait aux pauvres gens avec tant de bonté ; elle est si douce, si honnête !"
Andersen fut le troisième auteur, celui qui poétisa, par le conte, notre quotidien. refusant de jouer sur le registre de l'effrayant, son univers se voit traversé par la fée Morgane (Les Cygnes sauvages) ou la Reine des Neiges, mais reste encore bien rude avec une Petite Sirène. Le rêve exotique se réalisa avec la traduction des Mille et Une Nuits : génies, goules et autres créatures prirent alors le pas sur les personnages traditionnels féeriques. Aujourd'hui, tous ces récits sont des classiques littéraires, mais ils n'accédèrent pas immédiatement à ce rang. Ils furent longtemps considérés comme un prolongement des contes de bonne femme, un simple divertissement. Et, ces histoires n'endormirent pas tous les enfants. Elles urent un autre ennemi tout aussi redoutable : les parents. Nombreux jugèrent certains de ces récits trop cruels, voire traumatisants.
Le plus grand nombre s'exposait cependant à l'épreuve du temps et les frères Grimm décidèrent de sauver les contes de l'oubli. Les deux hommes s'investirent dans une immense collecte, travail aussi délicat que de tirer, pour Cendrillon, un "pot de lentilles renversées dans les cendres". Ils établirent, selon les versions répertoriées, des rapprochements, des regroupements, avant de recomposer des récits. Leurs contes, empreints du romantisme allemand du XIXe siècle, prirent alors une forme plus séduisante que celle de Perrault.
L'oubli n'était pas inscrit dans la destinée de ces Dames :
"Entres l’Éden et les Enfers, la légende rêve d'un monde. Ce monde est peuplé par les Fées.
Entre la lumière et les ténèbres, la légende crée un crépuscule. ce crépuscule devient la Féeries".
Les villageois sollicitaient la sorcière à l’abri des regards - toute - fois leur époque réclamait un bouc émissaire assez puissant pour endosser les maux de l'humanité. La sorcière se chargea alors d'un terrible fardeau : le "mauvais sort", celui qui s'acharne, rend les enfants malades, les récoltes mauvaises et le bétail malingre. Les mortels auraient crée les endiablées - là où il n'y avait que marginalité.
Et ce fut le soir que les fées et sorcières s'insinuèrent dans l'esprit des veillées de nos campagne. A la lueur d'un bon feu de bois, nos aïeux se transmirent des histoires qui elles-même, leur avaient été légués. Des histoire qui enchantèrent un Perrault, puis les frères Grimm, mais qui, avant eux, influencèrent les discours de l'inquisition. Les juges virent en ces Damoiselles de dignes petite sœurs des diablesses.
De sa quenouille, Clotho tirait les fils de vie des hommes ; Lachésis concoctait un avenir pour chaque nouveau-né et, le moment venu, Atropos coupait le fil ténu de cette existence. Tel était le rôle des trois Parques romaines - ou Moires grecques -, les fileuses de nos destinées (les Fata), nos futures fées.