Les pouvoirs publics n’ont pas à adopter une posture de neutralité face à une question aussi structurante pour le pays que celle de la consommation. D’autant plus qu’ils régulent déjà – et parfois de manière très contraignante – la demande d’un certain nombre de produits : le tabac, l’alcool, les armes, les aliments sucrés, les livres, les films, etc. Aujourd’hui, derrière la liberté individuelle des consommateurs, ce sont surtout les industriels et les publicitaires qui déterminent l’évolution de nos modes de vie ; et cette évolution ne va pas toujours dans la bonne direction. Repolitiser la consommation, c’est justement redonner du pouvoir aux citoyens sur un élément essentiel de la vie de la cité, afin qu’ils puissent reprendre, collectivement, leurs responsabilités environnementales, économiques et sociales.
Il y a vraisemblablement peu de nations dans le monde où l’on puisse aussi bien réconcilier la nécessité de réviser en profondeur les modes de vie avec les intérêts de la collectivité.
[...] nos dirigeants attendent des miracles de politiques de compétitivité qui ne sont plus en phase avec les défis que nous avons à relever.
En deux mots : les prix bas nous coûtent en réalité très cher !