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Critiques de Benjamin Stora (126)
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Octobre noir

IL y a cinquante ans, le 17 octobre 1961, des nord-africains vivant en France entamaient une marche pacifique pour dénoncer le couvre-feu imposé par Maurice Papon aux musulmans de France, comme on disait alors. Dans le mois qui venait de s'écouler, vingt-deux policiers avaient été tués par des membres du FLN. Cette mesure discriminatoire parait totalement aberrante de nos jours et pourtant, sait-on jamais ce que nous réserve l'avenir?

A travers l'histoire de Vincent, jeune rocker qui se nomme en fait Mohand, les auteurs nous font vivre cette soirée meurtrière qui fit sans doute plus de cent morts et fut si longtemps cachée. En 1961, Fatima avait quinze ans quand elle décida de braver l'interdiction parentale et de se joindre à la manifestation. Elle n'en revint jamais. Lorsque sa soeur lut un jour qu'elle était morte, victime des policiers, elle découvrit alors le secret tu depuis si longtemps dans sa famille. On lui avait croire qu'elle s'était suicidée.



Les dessins ne sont pas fins, ce n'est pas forcément ce que j'aime regarder mais là n'est pas la question. C'est une BD pour la mémoire, pour se rappeler un moment peu glorieux de notre Histoire.


Lien : http://vallit.canalblog.com/..
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Octobre noir

Ce n’est pas la première fois que je lis une collaboration entre Didier Daeninckx et Mako. J’avais pu lire le Train des oubliés, qui s’intéressait aux amitiés douteuses entre des entrepreneurs et les nazis. Ici on aborde un évènement plus douloureux dans l’histoire de France : le 17 octobre 1961.



Didier Daeninckx a l’habitude dans son œuvre de pointer du doigt certains faits qui font mal. Le 17 octobre 1961 a, je pense une importance particulière pour lui, parce qu’après le roman Meurtres pour mémoire, il revient dessus.



Le récit en soi est très ramassé, on ne verra pas grand grand chose de la répression. C’est un jeune qui va reconstituer les événements pour retrouver sa sœur qui a voulu manifester malgré l’interdiction parentale. Le ton est donné dès les premières pages, qui retranscrivent simplement l’esprit d’une époque. Un contrôle de police au faciès qui se termine par des coups mortels et une disparition du corps dans les eaux de la Seine.



Je pense qu’il est bénéfique d’avoir encore des auteurs qui nous permettent de nous remémorer certains événements.
Lien : https://lecturesdechiwi.word..
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Octobre noir

Livre très fortement engagé.

Par contre les illustrations sont trop grossières et le texte ne fait que reprendre les 4 pages de préface et les 2 pages de post-face.

Et pourquoi cette longue liste des disparus?
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Octobre noir

Comment ne pas être pris aux tripes par cette bande dessinée, Octobre Noir? Vincent est un adolescent qui joue dans un groupe de musique. La date d'un tremplin rock s'approche. Il se sent obligé de cacher son vrai nom, sa vraie identité car à Paris en 1961, sous la préfecture de Papon, les Algériens n'ont pas de droits. La répression policière bat son plein contre eux, surtout quand le 17 octobre 1961, ils décident de sortir de chez eux et d'ignorer le couvre-feu. Pour Mohand le dilemme est grand : aller au tremplin ou aller manifester avec son père, leurs amis.

Le graphisme, les couleurs, amplifie largement la violence des pratiques policières. L'histoire, les faits historiques sont terribles. Par le récit de cette famille, dont la cadette disparait, on ressent l'ambiance qui pouvait régner à Paris à cette époque. Ca m'a donné froid dans le dos, les larmes et la révolte jamais très loin.

Un hommage est rendu à chaque victime. Une belle façon de ne pas banaliser le racisme et la violence.
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Octobre noir

Le 17 octobre 1961, à l’appel du FLN, une manifestation pacifique est organisée pour protester contre le couvre-feu discriminatoire instauré par le Préfet de police Maurice Papon qui sera plus tard condamné par la Justice pour être un criminel de guerre durant le régime de Vichy à l'encontre des juifs déportés (voir sur ce point la bd Crimes de papier : retour sur l'affaire Papon). Les forces de l’ordre dispersent très violemment cette manifestation pacifiste. Selon les historiens, on compte aux alentours de 100 à 200 morts et disparus et 2300 blessés.



Les médias de l'époque ont franchement minimisé les faits. Le pouvoir politique ne reconnait qu'un ou deux tués : un réel mensonge d'Etat. Bref, la France est assez mal à l'aise avec les faits. Cette bd montre qu'il a existé une période où la police française tuait sans vergogne des ressortissants algériens alors que l'Algérie s'acheminait vers son indépendance. Les cadavres étaient jetés dans la Seine. On a du mal à s'imaginer de telles scènes d'horreur et pourtant, elles ont bien eu lieu...



Cette bd s'inspire donc de l'histoire vraie d'une lycéenne de 15 ans, jeune beurette, qui a désobéi à sa mère pour se rendre à la manifestation. Elle n'en reviendra pas. Son corps sera retrouvé sur les berges de la Seine. Le commissariat de police conclura à un banal suicide. Ben voyons !



Octobre noir retrace cette atmosphère poisseuse du 17 octobre 1961. En conclusion, une bd pour prendre date. Le nom des disparus sera publié dans la post-face. Je pense que cette bd est utile pour comprendre le présent. Il faudra désormais faire attention lorsque que l'on se réclame du gaullisme. C'était également cela !
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Octobre noir

Une bande dessinée très courte sur la terrible répression à la manifestation du F.L.N le 17 octobre 1961 contre le couvre-feu imposé aux Algériens.

Vincent intégré à la société participe à un groupe de rock. Dans le privé, il s'appelle Mohand et est Algérien. Ce soir fatidique, il va et jouer au cours d'un concert et défiler ensuite. Sa soeur disparaît après la manifestation. Il s'agit d'un hommage à la jeune Fatima Bedar, 15 ans, retrouvée noyée quelques jours après la manifestation. L'enquête avait conclu à un suicide. Malheureusement beaucoup d'Algériens se sont soi-disant suicidés ce soir-là au cours d'une terrible répression organisée par le préfet de police, un sinistre personnage Maurice Papon qui oeuvrait encore malgré son passé criminel.
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Octobre noir

1961, Vincent est le chanteur d'un groupe de rock prometteur qui doit auditionner pour un tremplin et un éventuel passage à l'Olympia. Dans le civil, Vincent est Mohand, un Algérien qui, comme tous les Algériens depuis quelques jours, doit respecter le couvre-feu imposé par le préfet Maurice Papon. Le mardi 17 c'est le grand jour pour son groupe. Mais c'est aussi la date choisie par le FLN pour manifester en silence et en paix contre les actes anti-algériens et pour la libération de l'Algérie. Manifestation qui sera violemment réprimée par Papon, des manifestants seront molestés, tabassés, jetés dans la Seine. Là où la préfecture ne comptera que quelques morts, les organisateurs en dénombreront deux cents et plus de deux mille blessés.



Bande dessinée préfacée par Benjamin Stora, historien qui explique en détails dans son texte les événements de cette nuit d'octobre. La lire permet de se placer dans le contexte, de mieux comprendre les raisons de la manifestation et réaliser l'ampleur de la violence à l'égard des Algériens manifestants.



Puis, la bande dessinée, dans ce contexte raconte une histoire, celle de la famille de Mohand. Comme à son habitude, Didier Daeninckx place ses personnages dans des situations historiques et/ou sociétales fortes, des événements parfois oubliés ou dont on ne parle pas beaucoup, pour mieux les remettre en tête. Il faut dire que la guerre d'Algérie n'est pas un événement qui sert de base à beaucoup d'histoires en France. Ce n'est qu'en 1999 qu'elle est enfin reconnue comme une guerre par le Parlement et pas seulement des événements comme l'on disait prudemment jusqu'à cette date.



L'association avec Mako fonctionne très bien et cet album est instructif et intelligent. La BD sert à divertir mais elle est aussi un excellent moyen de faire passer de la culture, de l'histoire à tous les publics et lorsque Daeninckx, Mako et Stora s'y collent, nul doute que le message est fort et pertinent.
Lien : http://www.lyvres.fr/
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Octobre noir

La seule bonne volonté ne suffit pas toujours pour raconter et dénoncer. Les victimes oubliées d'Octobre Noir méritent mieux.
Lien : http://www.bdgest.com/critiq..
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Octobre noir

A l'occasion du cinquantième anniversaire de la répression meurtrières des manifestations d'immigrés à Paris en octobre 1961, Didier Daeninckx, qui a déjà écrit un roman sur ces tragiques évènements, nous invite à suivre l'histoire d'un jeune immigré, membre d'un groupe de rock, les Snow Stars, dont le père et la soeur participe aux manifestation du 17 octobre 1961. Le père est blessé mais la soeur disparaît et son corps est retrouvé quelques jours après.

Le scénario ne décolle pas beaucoup de la simple chronique des évènements en personnalisant ce drame autour de cette famille algérienne dont les enfants, notamment le fils, sont intégrés à la société française et occidentale, notamment par la musique et le rock&roll.

Le dessin de Mako n'est pas très enthousiasmant. A raison de six grosses vignettes par page la lecture de cet album se fait très rapidement sans que l'on s'attache réellement aux personnages et ressentir un peu d'émotion à ces évènements.

La préface de Benjamin Stora permet de restituer ces évènements dans le contexte politique du moment.

Album peut-être intéressant pour faire connaître ces évènements aux jeunes générations et les amener à rechercher plus d'information sur la France des années 60 et la guerre d'Algérie.
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Octobre noir

Une histoire humaine, simple, touchante, au cœur des événements de ce jour-là. Pas de fioritures, d’entourloupes, de grandiloquent, le tout particulièrement bien servi par le trait lourd, à l’ambiance sale, de Mako. Avec un petit côté « no future », désillusionné.
Lien : http://www.auracan.com/album..
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Octobre noir

Paris - Octobre 1961 .

Maurice Papon est alors le préfet de police de cette ville lumière , un haut fonctionnaire implacable qui ne va pas tarder à imposer sa marque de fabrique plus que discutable : la répression sourde et aveugle .



Vincent est le leader de The Gold Star , petit groupe de rock qui monte et qui pourrait définitivement s'envoler en gagnant le tremplin du Golf Drouot qu'il prépare sans relâche . Seule ombre au tableau , ses origines qu'il vit très mal en cette période trouble . Mohand / Vincent s'est construit sur le mensonge et le reniement . Ainsi , il passe son temps à mentir à sa famille , ses amis mais surtout à lui-même . Lorsque son père le somme de venir défiler le 17 Octobre pour protester contre ce couvre-feu inique – non , pas ta mère , rien à voir avec Joey Starr - alors imposé aux Algériens de la région parisienne , ce dernier s'y soumet , la mort dans l'âme , préparant déjà un nouveau bobard afin de saisir sa chance au Golf Drouot le même jour .

L'histoire est en marche , la mort également...



Maurice Papon . Sa seule évocation ramène immanquablement à de bien tristes évènements . La manifestation du 17 Octobre 1961 organisée par le FLN et jugulée dans le sang est de ceux-là . Photographie d'une époque où les ratonnades semblaient monnaie courante . Une atmosphère bien loin de celle d'Arletty . Une marche pacifique devant courber l'échine , doux euphémisme , face à une démonstration de violence et de brutalité des forces de l'ordre alors validée par Papon . Un chaos légitimé qui laissera des traces sanguinolentes dont on a toujours pas fini de parler .

Une BD intéressante même si le contexte historique s'inscrit beaucoup plus dans la globalité que dans le détail . Par contre , j'ai moyennement accroché le coup de crayon passéiste et pour le coup pas follement enthousiasmant .

Voulant terminer sur une petite note fraîche et légère , un petit texte en hommage à Fatima Bedar tombée sous les balles à l'âge de 15 ans .

Coup de grâce final , la trop longue liste des morts et disparus à Paris et dans la région parisienne .

Youpie , c'est la fête , m'en vais écouter un peu de Farmer histoire de me rebooster un peu moi...

Papon , toujours enclin à une certaine bonne humeur festive généralisée , récidivera le 8 Février 1962 dans l'affaire de la station du métro Charonne - l'OAS était alors dans le collimateur - mais ceci est une autre histoire...



Octobre Noir – Rouge sang serait beaucoup plus juste .

http://www.youtube.com/watch?v=X75ce-CAorU
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Octobre noir

Pour ses copains, Vincent est chanteur dans un groupe de rock lycéen. Pour sa famille, Vincent reprend sa véritable identité, celle d’un jeune algérien prénommé Mohand. Pas simple pour lui de trouver sa place dans la France de 1961, au moment des « événements d’Algérie ». Le soir du 17 octobre, Vincent et son groupe doivent se produire au Golfe Drouot, dans un tremplin pouvant leur ouvrir les portes de l’Olympia. Mais à cette même date le FLN a décidé de mettre sur pied une grande manifestation pour protester contre le couvre-feu imposé aux algériens de la région parisienne par la préfecture de police. Partagé entre ses copains et l’envie de soutenir son peuple, Mohand prend le métro avec son père pour se rendre à la manif mais il s’éclipse discrètement avant le terminus pour filer au Golfe Drouot. En rentrant chez lui ce soir là il apprend que sa sœur Khelloudja, bravant l’interdiction paternelle, s’est jointe à la manifestation et est depuis introuvable…



Vingt-sept ans après la publication de son très beau roman Meurtres pour mémoire, Didier Daeninckx reprend la plume pour parler de la terrible soirée du 17 octobre 1961. Il assume son engagement pour l’indépendance et mâtine son propos de considérations sociales et politiques. Avant la manif, le lecteur découvre ainsi le triste quotidien des travailleurs algériens, leurs logements insalubres et leurs difficultés à joindre les deux bouts. La plongée au cœur du « plus grand massacre d’ouvriers, à Paris, depuis la répression de la Commune en 1871 » est elle aussi saisissante : un soir d’automne triste et humide, une pluie glaciale, ces hommes marchant gravement, sans cris, sans drapeaux et sans armes. Puis c’est la curée, les CRS sont lâchés : coups de feu, coups de matraque, coups de grâce infligés aux blessés, arrestations ultra-violente, la Seine qui se teinte du sang des victimes...



Vieux complice « BD » de Daeninckx depuis des années, Mako donne dans la sobriété. Son trait à l’encrage épais est réaliste et efficace. Avec ces grandes cases, ce découpage simple qui retrace fidèlement la chronologie des événements, ces couleurs forcément sombres, l’album est visuellement très réussi.



A travers le portrait de Khelloudja, le romancier rend hommage à Fatima Bédar, une jeune algérienne de 15 ans qui a absolument voulu manifester ce jour-là et dont le cadavre sera retrouvé le 31 octobre près du canal St Denis. Suicide, conclura la police. Une fois encore avec Daeninckx la petite histoire rejoint la grande. Et une fois encore, son évocation de la « Saint-Barthélemy musulmane » se révèle d’une rare puissance.




Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Octobre noir

Nous pouvons fêter des morts tous les jours… Le 17 octobre 1961, plusieurs milliers de manifestants algériens sont arrêtés à Paris. De nombreux d’entre eux sont blessés et quelques centaines meurent, certains jetés dans la Seine. Ce n’est pas une histoire dont on parle souvent.





Didier Daeninckx ne peut pas oublier les émotions vives qu’il a ressenties lorsqu’il était enfant de banlieue et qu’il était témoin, parfois, des affrontements entre immigrés et forces policières. Pourtant, il ne découvre l’histoire de l’octobre 1961 qu’à l’occasion de la rédaction de son livre « Delphine pour mémoire », qu’il compte dédier à l’évènement Charonne qui s’est déroulé dans le métro parisien le 8 février 1962. Puisque, pour comprendre, il faut toujours remonter dans le passé, Didier Daeninckx se consacre ici à raviver la mémoire d’octobre 1961. En empruntant le point de vue des immigrés algériens à travers l’histoire d’une petite famille, il rend légitimité et honneur à leur démarche de protestation pacifique pour conjurer la mauvaise opinion véhiculée à l’époque par des quotidiens nationaux tels que « Le Monde » ou « France soir ». Rien de simpliste pour autant : dans le monde étriqué et sombre des travailleurs algériens et de leurs familles, la rupture générationnelle se consomme déjà face aux promesses de la société de l’entertainment. Comment ne pas oublier d’où on vient ?





Une autre raison qui a peut-être motivé l’incompréhension de l’opinion à l’égard de ces manifestants est la vision morcelée des faits. A-t-on véritablement pu oublier le communiqué que Maurice Papon, préfet de police de Paris, avait publié 15 jours plus tôt ? Il publiait : « il est conseillé de la façon la plus pressante aux travailleurs algériens de s’abstenir de circuler la nuit dans les rues de Paris et de la banlieue parisienne de 20h30 à 5h30 du matin ». Il est également « très vivement recommandé de circuler isolément, les petits groupes risquant de paraître suspects aux rondes et patrouilles de police. » Enfin, « les débits de boissons tenus et fréquentés par des Français musulmans doivent fermer chaque jour à 19 heures ».





Daeninckx et Mako ravivent l’événement du 17 octobre 1961 dans l’obscurité d’un contexte fait de peur et d’humiliation. La préface de Benjamin Stora complète leur point de vue en apportant les informations nécessaires à une compréhension plus globale. Il nuance également les faits en évitant de tomber dans l’écueil inverse –heureusement jamais suggéré- qui consisterait à louer unanimement la démarche de ces immigrés algériens, en l’opposant brutalement à la répression des forces policières françaises. Il rappelle ainsi le contexte politique général du pays, à la veille de la signature des accords d’Evian, et évoque la peur légitime qui a pu s’emparer de la population en voyant des milliers de personnes défiler dans les grandes rues parisiennes.





Octobre 1961 ne cherche à juger personne. Daeninckx et Mako justifient le désespoir des immigrés algériens, Benjamin Stora rappelle l’instabilité française, mais tous soulignent le pouvoir destructeur de l’ignorance.
Lien : http://colimasson.blogspot.f..
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Octobre noir

Il me semble que la première fois que j'ai entendu parler de cette journée du 17 octobre 1961 c'est dans une chanson de "La Tordue". Il en est aussi question dans "Les yeux de Mokhtar" un roman pour ados.

Ici, sous forme d'une bande dessinée, Didier Daeninckx et Moka témoignent des exactions de la police française et de l'hypocrisie de la population parisienne qui s'est tue alors qu'on tuait des manifestants pacifiques...

Mohand, qui se fait appeler Vincent et joue dans un groupe de rock, vit dans une des banlieues parisiennes et est soumis au couvre-feu qui interdit aux citoyens d'origine algérienne de circuler en ville après 19h.

La grande manifestation qui doit réunir un très grand nombre de personnes pour demander le retrait de cette mesure discriminatoire inique tombe le soir d'un important concert pour lui et il va essayer de laisser sa famille y aller sans lui. Mais quand il sort du concert, c'est une vision d'horreur absolue et sa sœur a disparu...

C'est extrêmement fort avec la représentation de cette violence policière gratuite qui ne devrait pas exister dans une démocratie.

A lire pour ne pas oublier !
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Octobre noir

Cette histoire se passe à Paris en Octobre 1961. A quelques mois des accords d' Evian et de l'indépendance de l' Algérie, Maurice Papon le préfet de police de Paris ordonne un couvre-feu aux Français-musulmans. Mais tout ne va pas se passer comme prévu. En manifestant, des centaines d'hommes, de femmes et d'enfants vont perdre la vie pour leur courage.

Mohand qui fait partie d' un groupe de rock va participer à cette manifestation mais malheureusement il va perdre beaucoup de proches.

Pour chaque amateur de la vie au quotidien à l'époque de la Guerre d'Algérie.

SANAE.



Cette histoire se déroule en 1961, un peu avant l'indépendance de l'Algérie. Un jeune homme organise une manifestation mais il y a un couvre-feu qui concerne tous les Algériens vivant en France. Quelques vies sont en jeu dans cette histoire car il y a de la mort et de la tristesse. Je pense qu' il y a beaucoup de peine, de tristesse et de haine. Mais cependant j'ai beaucoup aimé ce livre. Même s'il peut être choquant pour certaines personnes, il est très touchant .

Sami.
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Penser les frontières

Il s'agit ici de la transcription d'un débat public entre Régis Debray et Benjamin Stora.

Thème du débat : à l'heure de la mondialisation que faire de la notion de frontière ? Debray et Stora diffèrent sur la réponse. Pour Debray, les frontières sont nécessaires, en particulier parce qu'elles sont un rempart pour la démocratie. Stora ne le contredit pas sur ce point, pointe certains dangers et insiste sur la nécessité de s'ouvrir.

Un petit livre de 87 pages qui pose clairement le problème.
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Retours d'histoire

Avec « Retours d’histoire- L’Algérie après Bouteflika », paru en 2020, Benjamin Stora éclaire la situation actuelle de l’Algérie. Historien de renommée internationale, il mesure, en introduction, la difficulté de la démarche. En 2019, huit années après les « printemps arabes », l’Algérie connaît un mouvement révolutionnaire qui aboutit au départ du président Bouteflika, au pouvoir depuis une vingtaine d’années. … Abdelaziz Bouteflika est élu président en 1999, il veut rassembler le pays et mettre fin à la meurtrière guerre civile qui a éclaté après l’annulation des élections de janvier 1992. Le président arrive à s’imposer, il est réélu en 2004, 2009 .Les difficultés économiques provoquent d’importants mouvements sociaux, mais le régime survit jusqu’en 2018. Le mouvement interroge le passé, la guerre d’indépendance, la confiscation du pouvoir par les militaires, le nationalisme, le rapport au pouvoir. Les noms oubliés resurgissent (Ferhat Abbas, Messali Hadj…). Car l’indépendance de 1962 a été confisquée en 1965 par l’armée. Les versions officielles de l’histoire du pays ont pendant longtemps légitimé le pouvoir de l’armée. Le parti unique, le FNL, délivre une seule vision du passé. Ainsi, refoulé, il resurgit. Les archives s’ouvrent avec les années 2000. « La guerre des mémoires » ravive les tensions entre la France et l’Algérie. Mais le temps suit son cours et une nouvelle génération cherche à renouer avec l’histoire familiale et nationale. Ni la France ni l’Algérie n’ont assumé leur histoire commune. Après 2005, l’état de santé du président Bouteflika l’oblige à de nombreuses hospitalisations. Il se présente pour un cinquième mandat en 2019. La presse critique la paralysie du pouvoir. La crise sociale est profonde, la situation économique est mauvaise. Le système politique de Bouteflika s’effondre rapidement. Avec 41.41% des inscrits, Abdelmadjid Tebboune est élu président. Les mouvements contestataires demandent une recomposition politique, plus de liberté et d’égalité. La société civile émerge et veut faire nation. La poursuite du processus démocratique permettra-t-il de préserver l’unité nationale ? Le risque de la fracture existe avec la Kabylie. L’ouvrage de Benjamin Stora est une synthèse claire d’une période complexe et perturbée, la conclusion pose les défis que le pays doit relever pour rebondir.
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Tous migrants !

A l'heure où l'immigration est au coeur de l'actualité et n'a jamais fait autant couler d'encre ce petit livre vient à point nommé remettre les pendules à l'heure. A l'aide de 60 dessins de presse de tout horizons , de toutes origines et la superbe préface de Benjamin Stora on réfléchit, on s'interroge, on fait fit des préjugés, on se recentre en tant qu'humain ayant plus de chance que d'autres. Je trouve le choix des dessins pertinents et tantôt percutants, tantôt tendres. 



Certaines personnes se pensant bien à l'abri traitent les migrants en parasites venant leur prendre leur travail, leur nourriture, leur logement. Ils préfèrent haïr plutôt que de comprendre, si seulement ils pouvaient lire ce livre ! Ce qu'essaie de faire comprendre les dessinateurs et Benjamin Stora c'est qu'on ne quitte pas son pays si on y est bien, si on s'y sent en sécurité matérielle et physique. C'est un crêve coeur de partir, quitter parfois toute sa famille en sachant qu'on ne la reverra probablement jamais, partir sans savoir ce que l'on va trouver au bout, apprendre une nouvelle langue, de nouvelles coutumes, un nouveau climat. Ces personnes se sont-elles ne serait-ce qu'une fois poser la question de ce qu'elles feraient à leur place si leur pays était en guerre, si le simple fait de sortir de chez soi les mettait en danger, si la famine était leur quotidien et tant d'autres atrocités qui font que certains ont le courage de tout quitter pour protéger leurs enfants et leurs assurer des jours meilleurs.



Les dessins sont très parlant, parfois accompagnés de précisions  qui viennent en appuyer le sens. C'est parfois humoristique, parfois tragique mais il y a toujours à en tirer quelque chose pour s'enrichir de son prochain en apprenant à le connaître et le comprendre. Nous sommes tous des humains et nous avons les mêmes joies, les mêmes souffrances, les mêmes rêves. Tendons-la main car nul ne peut prédire de quoi sa vie sera faite demain.  Il y a plusieurs parties, et de nombreuses citations  en rapport avec. J'aime beaucoup les précisions sur les conflits, la géographie, le contexte politique de certaines vagues de migrants. C'est très instructif et tout ça sans céder au ton paternaliste ou moralisateur. Le lecteur se fait seul son idée.



Achetez-le car c'est pour une bonne cause les droits d'auteurs sont reversés à Cartooning for Peace pour soutenir les dessinateurs de presse menacés. En plus, il ne coûte que 10€.



Verdict



Très instructif et complet sans être moralisateur, il peut être lu par tous. Je conseillerai à ceux qui ont des enfants, des ados de leurs faire lire. Un peu d'humanité dans ce monde de brutes .
Lien : https://revezlivres.wordpres..
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Tous migrants !

Petit livre intéressant, ludique pour parler d'un sujet sensible qu'est la crise migratoire.

Les dessins de presse sont tantôt humoristiques tantôt plus sombres ( parfois accompagnés d'un complément d'infos) mais permettent de mettre en lumière les incohérences politiques, la tragédie et les difficultés que vivent ces exilés.



Pour les enfants / ados je trouve le format adapté pour évoquer ce sujet avec eux.
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Tous migrants !

Cette collection "'Cartooning for Peace" est un belle façon de mettre en scène une actualité politique brûlante.

60 dessins de Presse rassemblés dans ce recueil pour nous faire réfléchir à cette thématique très actuelle. Le tout agrémenté d'une préface et de quelques commentaires de Benjamin Stora tout au long de l'ouvrage.

Seul bémol, certains textes sont écrits très (trop) petits... au bas d'une page blanche, ce qui aurait vraiment permis de les publier en plus gros, ils sont faits pour être lus et pas seulement pour faire joli!...

Un bel ouvrage malgré tout, à mettre d'urgence entre toutes les mains !

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