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Critiques de Benjamin Stora (126)
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Tous migrants !

A l'heure où l'immigration est au coeur de l'actualité et n'a jamais fait autant couler d'encre ce petit livre vient à point nommé remettre les pendules à l'heure. A l'aide de 60 dessins de presse de tout horizons , de toutes origines et la superbe préface de Benjamin Stora on réfléchit, on s'interroge, on fait fit des préjugés, on se recentre en tant qu'humain ayant plus de chance que d'autres. Je trouve le choix des dessins pertinents et tantôt percutants, tantôt tendres. 



Certaines personnes se pensant bien à l'abri traitent les migrants en parasites venant leur prendre leur travail, leur nourriture, leur logement. Ils préfèrent haïr plutôt que de comprendre, si seulement ils pouvaient lire ce livre ! Ce qu'essaie de faire comprendre les dessinateurs et Benjamin Stora c'est qu'on ne quitte pas son pays si on y est bien, si on s'y sent en sécurité matérielle et physique. C'est un crêve coeur de partir, quitter parfois toute sa famille en sachant qu'on ne la reverra probablement jamais, partir sans savoir ce que l'on va trouver au bout, apprendre une nouvelle langue, de nouvelles coutumes, un nouveau climat. Ces personnes se sont-elles ne serait-ce qu'une fois poser la question de ce qu'elles feraient à leur place si leur pays était en guerre, si le simple fait de sortir de chez soi les mettait en danger, si la famine était leur quotidien et tant d'autres atrocités qui font que certains ont le courage de tout quitter pour protéger leurs enfants et leurs assurer des jours meilleurs.



Les dessins sont très parlant, parfois accompagnés de précisions  qui viennent en appuyer le sens. C'est parfois humoristique, parfois tragique mais il y a toujours à en tirer quelque chose pour s'enrichir de son prochain en apprenant à le connaître et le comprendre. Nous sommes tous des humains et nous avons les mêmes joies, les mêmes souffrances, les mêmes rêves. Tendons-la main car nul ne peut prédire de quoi sa vie sera faite demain.  Il y a plusieurs parties, et de nombreuses citations  en rapport avec. J'aime beaucoup les précisions sur les conflits, la géographie, le contexte politique de certaines vagues de migrants. C'est très instructif et tout ça sans céder au ton paternaliste ou moralisateur. Le lecteur se fait seul son idée.



Achetez-le car c'est pour une bonne cause les droits d'auteurs sont reversés à Cartooning for Peace pour soutenir les dessinateurs de presse menacés. En plus, il ne coûte que 10€.



Verdict



Très instructif et complet sans être moralisateur, il peut être lu par tous. Je conseillerai à ceux qui ont des enfants, des ados de leurs faire lire. Un peu d'humanité dans ce monde de brutes .
Lien : https://revezlivres.wordpres..
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Tous migrants !

Petit livre intéressant, ludique pour parler d'un sujet sensible qu'est la crise migratoire.

Les dessins de presse sont tantôt humoristiques tantôt plus sombres ( parfois accompagnés d'un complément d'infos) mais permettent de mettre en lumière les incohérences politiques, la tragédie et les difficultés que vivent ces exilés.



Pour les enfants / ados je trouve le format adapté pour évoquer ce sujet avec eux.
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Tous migrants !

Cette collection "'Cartooning for Peace" est un belle façon de mettre en scène une actualité politique brûlante.

60 dessins de Presse rassemblés dans ce recueil pour nous faire réfléchir à cette thématique très actuelle. Le tout agrémenté d'une préface et de quelques commentaires de Benjamin Stora tout au long de l'ouvrage.

Seul bémol, certains textes sont écrits très (trop) petits... au bas d'une page blanche, ce qui aurait vraiment permis de les publier en plus gros, ils sont faits pour être lus et pas seulement pour faire joli!...

Un bel ouvrage malgré tout, à mettre d'urgence entre toutes les mains !

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Une mémoire algérienne

Entre récits individuels et collectifs, écrits autobiographiques, parcours militant et universitaire, ce recueil aide à mieux comprendre l’historien Benjamin Stora.
Lien : http://www.nonfiction.fr/art..
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Une mémoire algérienne

La 1ère guerre d’Algérie venait s’engluer dans les pièges des mémoires individuelles. Les guerres sans fin de sont mis en place, silencieuses, invisibles. Faire le détour, par le camp d’en face. Une enfance juive à Constantine . Les souvenirs d’enfance sont toujours plus ou moins reconstruits,déformes. Je mes rappelle 2 choses la carte jaune d’Algérie ou mon oncle et mon père faisaient la guerre contre les fellagas puis mes amis innards venus d’Alger la ville blanche Camus l’étranger et l’exil. Kamel Daoud et Oran. Le pont El kantara et la chanson. Le pays de Jugurtha, la Numidie. Les événements d’Algérie comme on dit pudiquement. Je pense à Babeth qui a quitté avec sa famille en 1990 au moment du Fis. Atlan Je suis juif et berbère de Constantine. Gorges du Rhummel. De dhimmis a sujet du monde musulman. Devenir historien n’était pas une rupture, simplement la possibilité d’emprunter un autre chemin. Je me souviens d´Hacina française d’origine algérienne . Elle tenait beaucoup à son origine française peut être vit elle encore ? Elle me rappelais qu’elle était née en Algérie mais francaise. Je me rappelle ma prof de français, une fille violet. Le mystère de Gaulle qu’elle a été la part de l’offre et celle du choix.
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Voyages en postcolonies

Le regard de l’exil permet de voir avec précision ce qui échappe à la formulation savante



Ce livre « se situe dans l’interaction entre la connaissance des autres et la découverte de soi, entre autobiographie et poursuite d’une découverte objective des autres ».



Ces derniers déplacements ont permis à Benjamin Stora de comprendre « à quel point son identité s’est bâtie fortement autour de la mobilité, de l’exil, et de la traversée des frontières ».



Oui l’identité se construit, elle n’est pas innée et ne saurait être rabattue sur le « sang » valorisé par les nationalistes-essentialistes de la droite extrême.



L’auteur assume son besoin de se « situer hors des mondes fermés ».



Les mondes peuvent-ils être fermés ?, repliés sur eux-mêmes ?, derrière des coupures/frontières radicales, des murs fantasmatiques que certain-e-s construisent pour défendre leurs privilèges, mais des murs qui n’entravent pas leurs circulations, ni celles de leur argent.



Hier ils/elles colonisaient, aujourd’hui ils/elles, niant la fabrication du »postcolonial », refusent d’accepter cette histoire, en l’occurrence, ici, celle de l’État français, ou vantent les soit-disant bienfaits de la colonisation. Hier les barbares étaient « indigènes », aujourd’hui à leurs yeux, c’est le tour des immigré-e-s, ou de celles/ceux nommé-e-s immigré-e-s alors qu’elles/ils ont la nationalité française…



Et l’auteur a bien raison de souligner que « Les émeutes qui ont secoué les banlieues à la fin de l’année 2005 ont aussi mis en lumière le lien entre ce passé du »Sud » et le racisme vécu au quotidien ».



Benjamin Stora souligne l’apport d’Edward Saïd, des post-colonial studies qui appréhendent le monde « en terme d’hybridité, de migrations, de multiculturalité et de transnationalité ». Il termine son « introduction » à ses trois voyages par « Le travail d’historien ne peut se satisfaire du virtuel et des écrans. Il faut aussi descendre dans les rues, entendre les hommes, s’imprégner d’une histoire par le vécu, par ses paysages ».



Le livres est divisé en quatre chapitres :



Le Viêt Nam



1998. Le voyage du retour en Algérie



Regards sur un Maroc en transition



Retour de voyages



Les lectures de ces chapitres seront forcément différenciées en fonction des connaissances des lectrices /lecteurs. Certains passages évoqueront peut-être un sentiment de familiarité, d’angoisse ou le resurgissement de passé et quelques fois d’horreurs. Ils ouvrent en tous cas, des fenêtres multiples pour la réflexion.



Je voudrais, plutôt que de présenter ce qu’écrit Benjamin Stora, faire juste quelques citations, qui m’ont particulièrement interpellé.



Viêt Nam : « On voit surtout des femmes, des jeunes et des personnes âgées dans les ruelles et les grandes avenues de la ville. C’est là que l’on devine la »guerre de quarante ans » commencée en 1939, avec la Seconde Guerre mondiale et l’occupation japonaise ; poursuivie avec la guerre d’Indochine, contre la présence coloniale française ; et achevée en 197, après un conflit cruel avec les Américains. Au bout de quelques semaines, je prends conscience d’un trou, d’une béance des générations » ; « la jeunesse qui n’a pas connu les guerres, se forge d’autres mythes, d’autres références, au diapason de toutes les jeunesses du monde ».



Algérie : « Le régime et les islamiques se déplacent sans cesse sur l’échiquier politique, modifiant leurs actions, changeant de programmes, de rôles. Dès lors, à qui se fier, et comment s’y reconnaître ? L’invisibilité de cette guerre vient aussi de son impossible identification à l’un ou l’autre des acteurs qui s’opposent férocement » ; « Lesmots de l’étranger leur parviennent comme de nouvelles dépossessions d’identité »



Maroc : « Le tracé des frontières, voulu par le colonisateur, a freiné la circulation des populations et des biens dans cet espace pourtant fluide. De sorte que les revendications territoriales ont joué très vite, dès l’accession aux indépendances, un rôle décisif d’affirmation identitaire nationale, et d’animosité entre le Maroc et l’Algérie, alors que rien, historiquement, ne laissait prévoir une telle opposition » ; « ni la simple pratique des sciences sociales ni l’expertise ne suffisent à construire le statut d’un intellectuel »



« la dérobade idéologique devient de plus en plus problématique »



Le récit républicain est métropolitain, blanc, masculin… Évacué pendant longtemps la restriction de l’universel aux seuls Blancs et aux seuls mâles. Les noms des rues, des places témoignent de la prégnance colonialiste, d’une mythologie oublieuse de l’histoire (« le nationalisme français comme l’orgueil national se sont façonnés autour de cet empire »). Toujours mis sous le tapis les colonisations, la légitimité des guerres d’indépendance des populations colonisées contre l’État français, la guerre d’Indochine, la guerre d’Algérie, les poussières de l’empire rebaptisées TOM ou DOM. Certes l’esclavage est aujourd’hui considéré comme un crime contre l’humanité, les « événements » d’Algérie renommés guerre, mais de larges courants de la droite et d’une partie de la gauche se refuse à reprendre, revoir, réécrire ces passés plus ouvert, plus inclusif des histoires de toutes et tous.



Et toujours, stigmatisées les « minorités » qui ne semblent toujours pas avoir un droit égal de cité dans le « récit national républicain »…



« Le voyage perpétuel vers le passé embelli de la colonisation signale une crise du futur, une angoisse de l’avenir en termes de projet politique »



Un nouvelle fois, au delà des accords et des désaccords, Benjamin Stora nous aide à réfléchir sur l’histoire, l’histoire inclusive de ce versant intimement lié à la construction de la République, celle des colonies d’hier, et des conséquences matérielles aujourd’hui sur les États et les populations, ici et là-bas. Je partage son orientation d’une défense d’une « mémoire chorale, plurielle, partageable ». Un livre sensible aux êtres, à leur devenir et à leurs créations (comme la jeune peinture vietnamienne).
Lien : http://entreleslignesentrele..
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