Luçon: Benoit Grelaud, le maître des clés
L'auteur luçonnais, Benoit Grelaud, était en dédicace ce week-end à la librairie Arcadie. Il présentait le 2ème tome de sa trilogie "Le maître des clés", un ouvrage qui connait un joli succès en librairie. Il travaille déjà sur ses prochains livres.
- Attention, c'est " seize " , ici ! dit notre guide.
- Comment ? S'étonna Ardabel.
- C'est " seize ", répondit Acipius. Treize et trois. Ha ha ha !
Les lutins réfléchirent quelques instants, puis Flüme éclata de rire
- Ha ha ha ! Très étroit ! Treize...et...trois ! Vous avez compris ? Excellent !

- Hep là ! réagit aussitôt l'individu en braquant son arme sur moi. Attention à ce que tu fais !
- N'ayez crainte, répondis-je. Je veux juste sortir quelques petites choses susceptibles de vous intéresser. Nous n'avons ni or, ni argent, mais par contre... Je crois que ça va vous plaire !
Curieux comme une fouine, l'individu leva la tête afin d'essayer d’apercevoir ce dont je parlais.
- Tout d'abord, ceci, expliquais-je en extirpant un petit appareil photo.
(...)
Je pris alors l'individu en photo, et l'image s'imprima aussitôt.
Je la saisis du bout des doigts et soufflait dessus pour la sécher.
Puis je tendis le cliché à mon interlocuteur.
(...)
- Tu... tu m'as emprisonné là-dedans ! dit-il en tremblant.
- Mais non, répondis-je. Vous voyez bien que vous êtes toujours réel.
- Ah... ah oui, constata notre hôte en tâtant l'ensemble de son corps.
- Mais alors, tu... tu as emprisonné mon esprit !
- Houlà ! me chuchota Reghi. Là, on est tombé sur Ze number one... Il est complètement zinzin.
- Au secours ! Tzouïng tzouïng tzouïng... Aidez-moi ! Aaaaahhhhh ! On a volé mon âme !
Si, effectivement, notre pire ennemi n'était autre que nous-mêmes, nous avions assez de force en nous pour résister au maléfice.

Zorène regarda sa montre et tapota sur le cadran.
- Pfff ! souffla-t-il pour nous faire comprendre qu'il pensait que nous serions plus tôt que cela. Prêt-go...
Le lézard sauta du caillou su lequel il était assis et commença à partir en petites foulées.
Je l'interpellait aussitôt.
- Attends ! J'ai un cadeau pour toi !
Le Prégo, curieux comme une fouine, s'arrêta net dans un dérapage poussiéreux.
Il regarda au loin le paquet que je tenais à la main, et huma l'air afin d'en déceler le contenu et juger ainsi si cela justifiait qu'il se déplace ou non.
- Eh bien, dis-je malicieusement, moi qui pensais te faire plaisir... Tant pis. Je l'offrirai à quelqu'un d'autre.
Lentement, je fis alors semblant de ranger la surprise au fond de mon sac.
Zorène n'attendit pas plus longtemps et, en une fraction de seconde, il apparut à mes pieds.
- Près-go ! Près-go ! Près-go ! trépignait-il d'impatience. Cadeau ! Cadeau !
(...)
- Oooooooooooohhhhh ! s’exclama-t-il. Beauuuuuuuuuu !!
- Et ça fait chronomètre ! expliquai-je e fixant l'objet autour de son poignet.
(...)
- Prêêêêêêêêtttt... lança-t-il. GOOOOOOOOOO !
- Il va y avoir du sport ! se réjouit Quat'zeux. La rivière ne nous laissera pas passer sans combattre. Elle va tout faire pour nous couler !
- Euh, en fait, je n"ai pas très faim, balbutia-t-il.
- Pareil pour moi! hurla Grishkia. Je déteste manger ce qui sort de la bouche d'un animal! D'ailleurs, je vais plutôt prendre un œuf? Ha ha!
- Ouais! râla Ighor. Monsieur a vraiment la grande classe...Je vous préviens: le prochain qui sort une blague va passer un sale quart d'heure.
Il se tourna vers Reghi et lui tendit un plat.
- Tiens, toi, sers-toi en riz.
- Euh, c'est-à-dire que moi, c'est Reghi.
- Pardon?
- Moi c'est Reghi. Pas Henri.
- NUL ! lança l'individu couvert de végétaux aquatiques. Pas beau "Plouf". "Plouf" être beau quand "plouf" faire "plouuuff". Pas quand faire juste "plouf".
Je voudrais vous y voir, vous ! tempêta le projectile. C'est pas vous qui vous retrouvez dans le culot d'un fusil. D'abord, vous recevez une grosse claque sur les fesses, puis vous vous retrouvez éjecté à une vitesse phénoménale ! Mais c'est pas fini ! Là, vous tournez sur vous-même comme si vous étiez essoré dans un panier à salade, avec, en plus les yeux qui pleurent parce que l'air vient vous fouetter le visage. Et pour clore le tout, ça s'arrête quand votre tête s'enfonce dans un morceau de bois ! Excusez-moi mais y a peut-être des raisons d'avoir mal à la tête !
Je vous invite maintenant à suivre l'histoire d'une des plus fameuses équipes de cette cité bretonne : un petit groupe de jeunes Koboltz avec qui j'ai tissé de vrais liens d'amitié.
- C’est bon, je suis le dernier ! Lâcha-t-il, avant de s’écrouler au sol, hors d’haleine.
Les respirations haletantes vrombissaient dans la pièce et, les yeux mi-clos, les jeunes excursionnistes naviguèrent quelques minutes entre deux eaux.
Puis les nerfs se relâchèrent et de petits sanglots bruissèrent ici et là.
- Au secours !! entendirent-ils soudain hurler à l’extérieur.
- C’est quoi ça ?!! sursauta Evan.
- Maxime ?! s’écria aussitôt Jeanne. Où est maxime ?!
- Il est dehors ! réagit Jeff, tandis qu’un horrible cri de douleur déchirait la nuit.
La fermeture se verrouilla alors, dans un bruit sourd de porte de prison.