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Critiques de Bertrand Lançon (25)
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Roma, tome 1 : La malédiction

A l’heure où les études antiques étaient menacées par des bobos hispters persuadés que les vieux et les morts n’avaient plus leur place dans le monde moderne compétitif (sic), le regretté Gilles Chaillet s’était lancé dans une entreprise démesurée : sur le modèle de l’œuvre de Denys d’Halicarnasse, réaliser l’histoire totale de la ville éternelle d’Enée à Mussolini ! Cet amoureux de l’Histoire, de l’Antiquité et de Rome en particulier nous a malheureusement quittés trop tôt pour l’accomplir… Et c’est les éditions Glénat, décidément portées sur l’Histoire ces temps-ci, qui ont confié la tâche à l’expérimenté trio Eric Adam, Pierre Boisserie et Didier Convard qui ont fait du Palladium le Faucon Maltais de l’entreprise…





Troie, 1250 avant le Christ. La guerre entre les Troyens et les Achéens ne fait que débuter, et déjà s'illustrent le général Léonidas et grand prêtre Aquilon, deux larrons en foire dont la bravoure n'a d'égale que l'inconscience. Ce qu'ignorent leurs compatriotes, c'est qu'en raison du lourd secret qu'ils portent conjointement, ils ne cherchent que la mort… C'est alors que débarque dans la cité aux les jeunes soeurs Thaïs et Athénea qui confie aux Troyens une idole aux pouvoirs magique avant de vamper les deux héros de la Cité.

9 ans plus tard, malgré les avertissements de Cassandre une terrible malédiction se met à l'oeuvre… La colère des dieux s'abat sur Léonidas, Aquilon et leurs enfants aux cheveux blonds (Hélène et Hélénos) et aux cheveux noirs (Aquila et Aquilon Junior) qui gravitent autour du jeune Enée. Devenus frères ennemis, c'est en essayant de sauver la cité qu'ils vont cause sa perte !



Complots, vengeances, trahisons, viols, incestes, meurtres violents remplis de parricides et d'infanticides… Un habitué des tragédies antiques sera ici en terrain connu ! blink

Je trouve les histoires d'Eric Adam très (trop ?) froides dans leur ton, mais ici cela convient très bien au propos. Les dessins fins et réalistes de Régis Penet sont très agréables, et le travail sur les couleurs de Nicolas Bastide décidément très doué participe pleinement à l'ambiance dure, froide et parfois aux frontières du réel qui mine de rien empreinte aux péplums fantastiques du réalisateur italien Mario Bava !

J'étais parti pour mettre 5 étoiles mais j'ai trouvé que le sort d'Aquila et de ses enfants, persuadée d'être Rhea Silva avant l'heure, était too much… Déjà que les épisodes de la Chute de Troie, l'ellipse sur Didon et Enée et le flashfordward sur Rémus et Romulus étaient assez durs, là les pères fondateurs des la civilisation latine donc romaine spectateurs passifs d'une folle condamnant ses bébés et elle-même à une mort horrible, c'était à la limite du supportable… Mais cela n'enlève rien à la qualité de l'ensemble, qui s'avère de très haute tenue (à part ce putain de casque à cornes d'un chef mercenaire achéen ^^).



Pour rien gâcher le cahier réalisé par Bertrand Lançon, historien et professeur d'Histoire romain à l'université de Limoges, est une mine d'informations historiques et artistiques, en plus de rappeler que les récits ici réinterprétés étaient des lieux de mémoires primordiaux pour les Anciens…





PS : j'ai mis longtemps à poster mon avis, car je me suis fâché tout rouge devant une critique presse ci-dessous…

Une critique trop pisse-froide pour ne pas être, mais le pire c'était que le journaliste n'avait clairement rien compris au projet du défunt et regretté Gilles Chaillet… Depuis ladite critique a été remplacée par une autre trop élogieuse pour ne pas sentir la compensation. Vu qu'actuellement un produit culturel qui ne rencontre pas son public dès ses trois premiers mois d'exploitation est catalogué échec commercial, c'est vraiment de la méchanceté de ne pas laisser leur chance aux tomes 1, surtout quand ils essaient de faire quelque chose de nouveau (par contre on continue de d'extasier sur les productions des gardiens du temple de l'école belgo-belge qui tournent en rond depuis bien longtemps maintenant)... Franchement j'en ai la chaque des prescripteurs d'opinion qui jouent les fines bouches alors qu'ils n'ont ni culture ni jugeote ! (je vous reparlerai un jour de cet autre critique qui trouvaient clichée et relevant de grosses ficelles la fidèle reconstitution d'événements historiques… mdr ou vdm ?)
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Roma, tome 1 : La malédiction

Un début intéressant !



Gilles Chaillet a imaginé une série au long cours retraçant l’histoire de la ville de Rome à travers les âges, en l’appuyant sur une malédiction qui pèse sur elle. Ce premier tome du premier cycle dit « antique » s’enfonce dans la légende. Il nous conte l’origine de cette malédiction, proférée longtemps avant la naissance de la ville, alors que Troie défendait âprement sa peau de pierre et de chair contre les Achéens. La malédiction apparaît liée à la statue sacrée de Pallas Athénée dite Palladion, qui selon la tradition romaine fut emportée par Énée lors de la chute des troyens et placée plus tard à Rome dans le temple de Vesta.



Les auteurs réécrivent l’histoire de la guerre de Troie dans laquelle les Dieux de l’Olympe sont effacés et les héros Achéens et Troyens (exception faite de Cassandre et d’Énée) maintenus au second plan. Au niveau divin, c’est Nyx, la Nuit, qui gère. Vue son origine qui confine à la Création, pas étonnant que les autres dieux la laisse faire ce qu’elle veut. Et elle ne rigole pas. Ce récit est sombre et aucun des trois grands tragédiens grecs ne l’aurait renié. Les éléments légendaires de la construction de Rome lus chez Tite-Live ou Virgile sont là, réinterprétés. La revisite de la guerre de Troie interfère cependant avec la « légende officielle » contée par ce porte-drapeau littéraire qu’est l’Iliade. J’ai eu un peu de mal à l’avaler, et puis j’ai haussé les épaules et je me suis laissé porter.



Le dessin de Régis Penet m’a bien plu, même s’il se révèle trop statique dans les scènes d’action. J’ai cependant été surpris par le design des guerriers achéens. Bon, probablement qu’à tort je m’attends à voir des phalanges d’hoplites se rentrer dans le lard (choix de Nicolas Jarry dans sa BD Troie ou des films hollywoodiens), mais de là à imaginer des casques munis de cornes « à la viking »…



Quelle que soit la force de cette malédiction qui va peser sur Rome, elle ne s’oppose pas à l’impact que cette ville aura sur les hommes de tout horizon à travers les âges. Peut-être même va-t-elle la favoriser. De même que dans la Genèse, une malédiction est force de création.



Une nouvelle fois, je remercie tchouk-tchouk-nougat et Alfaric pour cette découverte.

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Dictionnaire de l'extraordinaire chrétien

C’est bien bon pour les troubadours de lire un dictionnaire sur les miracles et l’extraordinaire chrétiens, mais il faut quand même de la persévérance pour en venir à bout. 850 pages : à raison de 3 pages par jour, en moins d’un an, la lecture intégrale de ce dictionnaire était terminée. J’ai épluché les articles un par un, sans me poser la question de savoir si certains me plaisaient davantage que d’autres. Conclusion : ce dictionnaire est si pointu dans son domaine qu’il surpasse la quantité et la qualité des informations disponibles sur Internet. Conclusion bis : il faut savoir dépasser ses réticences a priori (ce sujet me semble à chier) pour se laisser étonner par sa propre curiosité (en fait c’est génial !).





Oui, oui, oui, laissons-nous porter gaiement par cet ouvrage, malgré son titre qui pourrait faire frémir plus d’un athée absolu se revendiquant fièrement du camp des scientifiques rationnels. N’hérissons pas le poil à la vue du mot « chrétien » : avant que ce mot ne se charge d’opprobre aujourd’hui, il a désigné le paradigme de plusieurs siècles et s’est propagé sur plusieurs continents. Sous la direction de Patrick Sbalchiero (docteur en histoire, enseignant à l’Ecole cathédrale de Paris) se regroupent 230 spécialistes en leur domaine, croyants ou non, scientifiques, philosophes, parapsychologues, évêques ou sociologues, auteurs d’une ou de plusieurs notices.





Depuis le début du christianisme, plusieurs étapes semblent s’être succédées dans l’expression de l’extraordinaire chrétien. Au socle biblique comprenant la naissance virginale de Jésus, ses miracles, la Transfiguration, la Résurrection, l’Ascension et les prodiges des premiers apôtres, suivent ensuite l’extraordinaire mystique (les modifications du métabolisme) et les légendes des saints, parfois connues à travers les récits hagiographiques. C’est plus tard que l’extraordinaire maléfique a pris de son ampleur et s’est exprimée à travers la grande chasse aux sorcières. L’extraordinaire modifie ses modalités d’expression comme s’il devait s’adapter aux attentes des fidèles –attentes modelées par les anciennes formes d’expression de l’extraordinaire, peut-être. Aujourd’hui, l’extraordinaire chrétien ne se manifeste presque plus mais des formes laïques du paranormal lui succèdent et suscitent l’intérêt de certains chercheurs. Des neurologues et psychiatres étudient par exemple l’activité cérébrale de personnes pratiquant la prière ou la méditation.





C’est en balayant ce large spectre des époques, des disciplines et des lieux qu’une lecture attentive de cet ouvrage permettra de prendre conscience du mystère insolvable. Il faudrait revenir sur chaque notice pour espérer rendre compte de la richesse de ce dictionnaire. Chacune d’entre elle renvoie à une bibliographie permettant d’élargir l’aperçu du sujet que nous en donne son auteur.





D’une manière plus générale, ce dictionnaire ne cherche pas à faire polémique. En ne s’appuyant pas sur les positions figées et goguenardes véhiculées par le discours médiatique ambiant, de nombreux sujets de dissension sont rendus à leur juste valeur par l’exposition des données factuelles qui permettent d’établir des liens sans préjugés.
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Roma, tome 1 : La malédiction

Une fresque ambitieuse qui se propose de réécrire l'histoire de Rome, la ville éternelle qui a laissé une trace indélébile dans notre Histoire, à la lumière d'une antique malédiction divine qui frappe deux familles, Leo et Aquila, que l'on suivra sur plusieurs générations.



Complots, massacres, cruauté... on a son content de violence et de sang, dans une esthétique grandiose et musclée, digne du péplum Gladiator.



A travers les 5 tomes parus, sont retracés des événements phares, de la chute de Troie en passant par la menace d'Hannibal, la chute de Jules César, la folie de Caligula, jusqu'à l'apparition du christianisme. Tous sont revus à l'aune de cette malédiction qui pèserait sur la ville, ce qui apporte un aspect mythologique qui s'écarte volontairement de la réalité historique, elle-même mise en lumière à la fin de chaque album dans un cahier pédagogique utile pour les profanes du sujet tels que moi.
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Roma, tome 1 : La malédiction

La légende de Rome commence lors d'une épique guerre. Celle de Troie. Rome est lié au destin d'un prince troyen, Enée, qui laissera sa ville aux flammes pour chercher les sept collines qui accueillera son peuple survivant.

Et derrière ce destin, les dieux s'amusent ou se vengent... Les mortels recherchent à tout prix leur bénédiction, mais c'est surtout leur malédiction qu'ils recoivent...



Ce premier tome de Roma débute donc par la guerre de Troie en 1250 av JC. Une histoire tragique et machiavélique comme les aime l'histoire de la rome antique!

Une histoire rythmée qui tient en haleine. Et qui se révèle cruelle.

Un bon début pour cette série qui risque de s'avérer sombre.



Le dessin a un trait fin et délicat auquel j'ai parfois du mal à adhérer pourtant.
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Roma, tome 1 : La malédiction

Roma est une série concept autour du mythe de la ville éternelle. On dit d’ailleurs que tous les chemins mènent à Rome. J’ai beaucoup aimé la série TV Rome qui décrivait la vie sous le grand Jules César. Ce faut passionnant à souhait. C’est un empire qui a duré 1000 ans pour sa partie orientale (l’Empire byzantin ayant poursuivi l’œuvre de Rome). Tout ce qui attrait à cette période de l’Histoire retient incontestablement mon attention.



Bon, ceci dit, on ne peut pas dire qu’on soit en présence d’une grande série. Elle mêle beaucoup trop le fantastique à l’Histoire pour inspirer une réelle crédibilité. Ce n’est pas mal mais sans être véritablement merveilleux. Par ailleurs, en guise de Rome, on va retourner à l’histoire des grecs et du fameux siège de Troie.



J’ai eu un peu de mal à croire que la future Troie, c’est Rome. Et pourtant, selon une légende bien connue, Enée, le célèbre héros troyen, aurait quitté sa cité détruite pour fonder une nouvelle Troie. C’est plutôt ses descendants qui ont fondé cette ville à savoir Rémus et Romulus. Ils sont d’ailleurs été abandonnés et élevés par une louve.



L’orientation prise est beaucoup plus mythologique. J’ai trouvé que cela manquait un peu de dynamisme bien que cela se laisse lire agréablement. Le dessin est réaliste et précis comme ce que j’apprécie. Les dialogues manquent également d’un peu de saveur.



Au final, on aura une genèse de Rome un peu spéciale sous l’angle d’une antique malédiction née d’une souillure commise par deux hommes en chaleur. Ouais si on veut…
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Roma, tome 1 : La malédiction

Un tome esseulé dans la BDthèque familiale… tiens tiens… celui-là, on l’a surement acheté par hasard, puis oublié… Voyons voir si on complètera la série ou pas...



Ce premier tome démarre l’histoire de Rome à ses origines les plus lointaines : la guerre de Troie et la fuite d’Enée lors de la chute de la ville. A l’histoire mythologique que l’on connait grâce à l’Iliade et à l’Enéide, vient s’ajouter une malédiction qui prend la forme d’une statuette, ajoutant un côté fantastique à une épopée qui l’est déjà quelque peu.



L’idée est excellente mais je ne suis pas tout à fait convaincue par ce premier tome et je ne sais pas trop dire pourquoi… J’ai comme un goût de trop peu, tout en ayant l’impression que c’est too much… J’apprécie pourtant le dessin réaliste et agréable à regarder.



Du coup, il va falloir que j’aille acheter le second tome pour vérifier si mon impression se confirme… mais c n’est pas urgent...
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L'Égypte hellénistique et romaine

"L'Égypte hellénistique et romaine" de Bertrand Lançon et Christian Schwentzel.



Faisant un exposé sur les divinités égyptienne et révisant l'Égypte ptolémaïque, ce livre est un condensé de tout ce qu'on a à savoir sur le sujet passant des pharaons, à l'époque romaine, aux dieux et à la religion chrétienne.



Un petit livre très intéressant et pas très long pour en savoir plus sur le sujet.
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Roma, tome 1 : La malédiction

Cette série réécrit l’Histoire en conférant un pouvoir infernal à une statue, le Palladium, qui permet à Troie dans un premier temps, puis à Rome de s’imposer dans le monde antique.

Ce premier tome débute au siège de Troie en 1250 avant J.-C., quand deux amis, le grand prêtre Aquillon et le général Léonidas, acceptent l’entrée dans la ville du Palladium et de deux de ses servantes, avec qui ils finissent par se marier. Dés lors leurs familles verront leur destinée liée à la magie d’essence divine que cet objet dégage.

Bon autant le dire tout de suite, le prétexte initial tient du délire fantastique et ne ravira que les plus grands fans d’ésotérisme. Par contre, l’interconnexion entre cet imaginaire et les événements de l’Illiade passe bien, car les personnages sont conformes à ce que nous en connaissons.

Le récit de la guerre de Troie reste donc cohérent et comme l’est le départ du prince Énée vers Rome.

Le dessin de Régis Penet n’est pas formidable, mais malgré tout la BD se laisse lire.

Pour une fois, je ne suis pas convaincu de l’utilité des notes finales, qui n’apportent pas grand-chose.
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Roma, tome 1 : La malédiction

Cette série devait à l'origine comporter treize albums, chacun retraçant un épisode marquant de l'histoire de Rome.

Bien qu'elle soit un projet du talentueux et regretté Gilles Chaillet, elle m'a déçu.

Les changements de style d'un titre à l'autre sont déconcertants. Chaque album est en effet confié à un dessinateur différent, ce qui brise l'effet de familiarisation, d'accoutumance oserais je même dire, susceptible de nous rendre accro.

La caution sérieuse est censément apportée par Bertrand Lançon dans le carnet pédagogique qui accompagne chaque volume . Lançon se dit spécialiste du Bas Empire. ( Je n'aime pas ces expressions, Haut Empire, Bas Empire, car l'histoire n'est pas un toboggan). J'espère pour lui qu'il est plus savant sur cette période que sur la précédente, parce qu'il accumule des erreurs si grossières qu'on aurait du mal à les pardonner à un étudiant en histoire!

Le dernier clou dans le cercueil est enfoncé par l'album consacré à César Germanicus, que les Barbares s'obstinent à appeler Caligula. Tous les poncifs et toutes les caricatures liés au personnage s'y trouvent. On dirait du Suétone, en moins bien!

Pour que j'en arrive à un tel constat navrant, il faut vraiment que ma déception soit grande. J'accorde tout de même deux étoiles car tout n'est pas à jeter dans cette série. Ainsi, son fil rouge, le Palladium, est un talisman qui a réellement existé dans la religion romaine. La malédiction qui l'entoure selon les créateurs de la BD est si forte qu'elle semble affecter leur propre travail! Comment expliquer autrement un tel gâchis?!...

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Roma, tome 1 : La malédiction

Attirée par la recommandation du magazine Historia et par le nom de Gilles Chaillet, dont j'avais adoré le dessin dans "Vinci, l'ange brisé", que j'avais à l'occasion identifié être l'auteur de l'incroyable somme "Dans la Rome des Césars" de laquelle je ne suis toujours pas remise dix-sept ans après, je me suis saisie de ce premier tome de Roma les yeux fermés et... j'ai été quelque peu surprise. Si j'avais lu la quatrième de couverture, j'aurais pourtant été prévenue !



Pour ce qui est du cadre "historique" (forcément relatif quand l'intrigue se situe en 1250 avant JC), je m'y suis retrouvée sans problème. Je trouve que la cité de Troie est bien représentée, elle est vraiment rendue vivante, et les costumes, armures et compagnie collent avec les connaissances que l'on a de l'époque. Bel accomplissement du dessin et de la couleur ! Franchement, on y croit !



Pour ce qui est de l'intrigue, je suis plus mesurée, mais par goût personnel, parce que le scénario est globalement bien construit (j'ai bien aimé les dialogues !), les idées tout à fait en phase avec la mythologie, la religion etc. de l'Antiquité dans l'esprit. Les auteurs imaginent une malédiction, jouant donc avec des forces occultes, qui s'abat sur deux Troyens et sur leur descendance, qui va accompagner Énée dans sa quête de la Nouvelle Troie

.

On y retrouve Enée bien sûr, ainsi que Cassandre, on aperçoit Priam, Ajax, Ulysse, Agamemnon une fois ou deux chacun et ça s'arrête là pour les Classiques. Les auteurs ajoutent et donnent la place centrale à de nouveaux personnages et à une nouvelle intrigue par rapport à celle bien connue de Virgile et consorts, tout en retombant sur leurs pattes puisque les grandes étapes en sont malgré tout les mêmes. En fait, les deux histoires (la Classique et celle des auteurs) se suivent en parallèle et par moments s'entrecroisent.

Bon, je ne suis pas vraiment convaincue, je vais quand même lire le deuxième pour voir vu que je l'ai sous la main.
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Roma, tome 1 : La malédiction

L’Histoire et les mythes fondateurs se mélangent dans un album tout simplement grandiose.
Lien : http://www.bdencre.com/2015/..
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Histoire de la misogynie : De l'Antiquité à n..

Le sujet de ce livre m'a paru intéressant et c'est ce pourquoi je l'ai lu. On nous dresse un portrait de la misogynie depuis l'antiquité jusqu'à nos jours. S'appuyant sur la littérature, la science, la philosophie et bien d'autres, on nous explique les probables causes et les effets de ce fléau qui est aujourd'hui encore bien présent... J'ai trouvé ce livre intéressant, car j'ai appris des choses, c'est certain. Des informations nous sont lâchées de ci de là. Parfois des exemples plus concrets sont un peu plus développés. Mais il m'a manqué quelque chose, je ne me suis pas sentie assez impliquée, et surtout on ne m'a pas assez intéressée. Je m'explique: j'ai trouvé parfois des explications trop "superficielles", j'entend par là, pas assez profondes. Ce livre aurait pu faire largement 200 pages de plus, je l'aurai davantage apprécié car j'aurai sûrement eu plus de développement. J'aurai aussi préféré un ordre vraiment "chronologique", car certes, on évolue dans le livre par époque mais des références au passé sont sans cesse évoquées. J'aurai préféré un état des lieux pour chaque époque, même si cela paraît assez compliqué à mettre en place.

C'est un livre intéressant et bien écrit cela ne fait pas de doute, mais je l'ai trouvé inabouti.
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L'Antiquité Tardive

Dépoussiérages.

En Histoire, la période allant environ de 250 à 700 après Jésus-Christ est longtemps restée mal étudiée et, de ce fait, mal comprise. Considérée à tort comme une époque de déclin, de décadence voire de crises permanentes, elle faisait bien pâle figure par rapport à la période précédente considérée comme l’apogée de l’Empire romain, tant dans son expansion géographique que dans sa maîtrise artistique, son architecture, son droit écrit et sa capacité à influencer les modes de vie des peuples colonisés (son « soft power »). Ainsi, on a longtemps qualifié, avec un brin de condescendance, voire souvent de mépris, de « Bas-Empire » les trois siècles qui terminaient l’Antiquité. Bernard Lançon s’applique à réhabiliter cette transition entre l’Antiquité et le Moyen-âge que les historiens ont redéfinis tant dans l’espace que dans le temps et qu’ils nomment actuellement Antiquité tardive.

Cette période est caractérisée par l’extension maximale de l’Empire romain et donc par des empereurs cherchant à améliorer l’administration et la défense de ces territoires. L’Histoire a retenu avec raison les noms de Dioclétien, de Constantin, de Théodose II et de Justinien qui ont bravement affronté les défis colossaux qui se présentaient.

L’essor du christianisme date aussi de cette époque. Il devient en Europe et dans tout le bassin méditerranéen une religion avec laquelle il faut compter et, même si les païens restent majoritaires, leur suprématie s’émousse, l’élite urbaine se christianise majoritairement (à l’image de Constantin) et chacun se situe par rapport à cette nouvelle religion. Cependant, il ne fut pas voir le christianisme comme un bloc dogmatique figé une fois pour toutes. D’une part, Il ne s’impose qu’en utilisant certaines usages du paganisme et en donnant à leurs manifestations une visée, une coloration chrétienne. Il est constitué de syncrétismes autant que d’apports purement originaux. D’autre part, les hérésies fleurissent très rapidement : nicéens, aryens puis nestoriens, monophysites sont sources de bien de conflits ayant des implications politiques directes.

L’Antiquité tardive n’est pas l’âge obscur que beaucoup d’historiens ont décrit, souvent en rapport avec des préoccupations qui leur étaient contemporaines mais n’ont rien à voir avec l’étude historique. En effet, malgré des difficultés croissantes, la vitalité artistique et intellectuelle est demeurée puissante. On peut en juger par la qualité de la transmission de textes anciens et la création d’un corpus de textes originaux, par la construction de vastes ensembles architecturaux (Constantinople) et l’entretien des monuments de Rome, par la qualité des peintures, des sculptures et des arts figuratifs (tardivement reconnus et appréciés). C’est aussi de cette époque que date le livre cousu (codex) que nous connaissons encore et qui remplaça peu à peu le rouleau (volumen). En Occident, les structures de l’Empire romain se dissolvent (ce qui explique sa réputation postérieure) mais il reste très présent comme passé mythique et culture de référence dans le mode de vie quotidien autant que dans la langue couramment utilisée. En Orient, l’Empire romain se maintient mais en s’hellénisant et en s’éloignant encore davantage de son berceau romain.

Bernard Lançon nous fait partager cette nouvelle façon de considérer cette partie de l’Antiquité dans un style agréable et très accessible. Jamais de jargon, ni de certitudes assénés doctement mais toujours le sentiment d’une histoire en évolution ; ce qui est assez rare pour être souligné. Une vulgarisation conforme à l’esprit de la collection Que sais-je ? avec un plaisir de lecture qui ne gâche rien.

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Quand la France commence-t-elle ?

Ce petit livre est une lecture indispensable pour se faire une idée de la question controversée des origines de la nation française. Si les origines gauloises ne sont plus maintenant citées qu'à titre anecdotique, de nombreuses autres dates ont leurs partisans, du baptême de Clovis à la Révolution Française, voire à la première guerre mondiale, en passant par le couronnement de Charlemagne, l'accession au trône d'Hugues Capet les grands rois rassembleurs du territoire, la Guerre de Cent Ans. Les oppositions sont marquées parmi les historiens, entre défenseurs d'une forme amendée du Roman National et déconstructionnistes,

Certaines sont même parvenues dans le débat public, à l'occasion de la célébration du mille cinq centième anniversaire du Baptême de Clovis, puis de celle du Millénaire Capétiens, sans oublier la querelle sur le contenu des programmes scolaires.

La contestation porte aussi sur l'identité du ou des peuples fondateurs : Gaulois, Romains, Francs, tous à la fois.

A ces questions l'auteur apporte des réponses dépassionnées et opérant la synthèse la plus large possible entre les différents courants.

Le livre est agréable à lire ; le discours historique est clair, fluide, exempt autant qu'il est possible de terminologies spécialisées, et rompu par des parenthèses, des anecdotes personnelles, qui sont autant de pauses bienvenues.

Bref une mine d'informations et un bonheur de lecture

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La chute de l'Empire Romain

La chute de l'Empire romain ne cesse de faire couler beaucoup d'encre. Pour Bernard Lançon, notre fascination pour la chute de Rome en dit plus long sur nous-mêmes que sur la Ville éternelle.
Lien : http://www.lefigaro.fr/livre..
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Roma, tome 1 : La malédiction

Ce premier opus est fort bien raconté. L'intrigue nous captive dès les premières pages jusqu'à la dernière. [...] Les dessins de La Malédiction sont confiés à Régis Penet. Ce dernier réalise un travail remarquable. Il donne de la force à son graphisme pour que le lecteur soit pris dans le récit. Il y a de très beaux passages et d'autres plus spectaculaires.
Lien : http://www.sceneario.com/bd_..
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Roma, tome 1 : La malédiction

Le rythme est soutenu et les péripéties et catastrophes s'accumulent pour aller jusqu'où... Le lecteur aura tout le loisir de le découvrir sous les traits du dessinateur Régis Penet qui a accompli un remarquable travail, à l'image du scénario. Dans un album qui s'apparente particulièrement aux meilleurs péplums que le cinéma ait pu créer, on notera de surcroit un dynamisme de bon aloi, tant au scénario qu'au dessin.
Lien : http://www.auracan.com/album..
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Les enquêtes de Festus, tome 2 : Le prix des ..

Deuxième opus des aventures de Festus, Bertrand Lançon tient toutes se promesses : le personnage de l’enquêteur est désormais bien campé et l’univers dans lequel il évolue aussi.

D’ailleurs, je n’ai cessé de m’extasier sur « l’exotisme » d’avoir choisi cette période tardive de l’empire romain pour situer ces enquêtes. Moi qui suis habituée aux polars antiques du I avant ou après JC, et qui pensait bien connaître l’histoire de Rome en ma qualité de prof de Lettres Classiques, je reste stupéfaite de voir combien je connais très mal cette période.

Et pourtant, c’est tout simplement passionnant ! On sent les tiraillements d’un empire qui a dû évoluer avec les difficultés inhérentes à son extension, l’évolution de la religion, le rapprochement des barbares aux portes du Limes… Tout cela concourre à livrer une ambiance de polar antique complètement à part dans lequel l’auteur fait son trou lentement mais sûrement. On appréciera l’effort d’avoir moins donné de vocabulaire spécifique latin (Bertrand Lançon s’explique d’ailleurs à ce propos dans sa post-face) tout en conservant une certaine exigence à nommer les choses telles qu’elles sont sans simplifier à outrance.

L’intrigue quant à elle tourne aussi bien que la première et je me suis encore une fois laissée surprendre par le dénouement. Ce qui est évidemment très bon signe pour un auteur de polar quand il arrive à surprendre ses lecteurs.

J’ai particulièrement apprécié également les lieux que l’auteur a choisis pour situer son histoire : cette Illyrie lointaine qui n’a pas été sans me rappeler des poèmes de Tristes ou des Pontiques d’Ovide quand il décrit le glacial hiver sarmate.

En résumé, je crois que j’attendais de lire ce deuxième opus pour affermir mon jugement, mais je peux le dire maintenant : je suis conquise par ce nouvel enquêteur antique.



Terminé en décembre 2006.
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Roma, tome 1 : La malédiction

Appréciant les bandes dessinées historique, j’étais ravi de tomber sur celle-ci à la bibliothèque. J’ai malheureusement été déçu par la place prise par la statue Palladium et la dimension fantastique qu’elle induit. Je ne suis pas certain de lire les tomes suivants.
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