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3.38/5 (sur 41 notes)

Nationalité : Canada
Né(e) à : Montréal , 1953
Biographie :

Jacques Bissonnette est né dans le quartier Villeray, à Montréal.

Il s'inscrit à l'université en psychologie, mais décroche rapidement pour entreprendre, dans l'ordre, un tour de l'Afrique, un travail à la baie James et un retour à la terre en Gaspésie.

Revenu à Montréal, il complète des études en informatique et publie, en 1986, un premier roman intitulé Programmeur à gages.

Suivront Cannibales (1991), Sanguines (1994) et Gueule d'Ange (1998), trois romans qui lui permettront d'être reconnu comme l'un des meilleurs auteurs de romans policiers du Québec.

Source : www.alire.com
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Anémone se dressa dans son lit, le front en sueur, haletant fortement. Le soleil hachurait de lumière les lattes du plancher à travers les stores. Les dizaines de plantes éparpillées dans la chambre avaient l’air, dans la pénombre, d’énormes araignées vertes. Elle scruta longuement un angle de la pièce. Elle n’y vit rien, personne.

Une grosse chatte poilue, la tête encadrée d’oreilles rongées, sauta sur ses genoux. Ce n’était donc qu’un rêve, se dit Anémone en caressant distraitement Grosse

Lune, qui se colla contre elle en ronronnant. Elle tenta de rassembler les lambeaux du songe qui s’effilo - chait dans la lumière du matin. Une forme grise l’avait contemplée longtemps du coin de la pièce. Puis l’être avait flotté jusqu’à son visage, si près qu’elle avait eu peur d’être dévorée. C’est alors qu’elle s’était réveillée.

Anémone Laurent quitta lourdement son lit, dé - voilant une silhouette mince et brune. D’abondants cheveux noirs cascadaient sur ses épaules. Ses yeux verts, très lumineux, étaient mis en évidence par des sourcils épais. Le nez était long, la bouche grande, ornée de lèvres ourlées. Elle s’empara d’un large peigne de bois et s’engagea dans l’escalier en spirale qui menait au salon.

Son appartement occupait deux étages, rue De

Bullion, sur le plateau Mont-Royal. De l’extérieur, l’immeuble paraissait vieux et assez décrépit, mais le logement était spacieux et offrait beaucoup de lumière. Elle avait aussi accès à un petit jardin à

l’arrière.

Des plantes avaient été disposées sur des tablettes aménagées devant les fenêtres et des étagères se dressaient dans tous les angles accessibles au soleil.

Hormis la flore, le rez-de-chaussée était presque vide.

Un sofa usé et une table basse ébréchée meublaient le salon. Un vieux portemanteau veillait à l’entrée.

Un couloir orné de dessins de fleurs menait à la cuisine occupée par une table de jardin de métal blanc.

Anémone aurait aimé renouveler son ameublement, mais le loyer était élevé et les traites sur sa voiture accaparaient le reste de son salaire.

Anémone servit un bol de lait à Grosse Lune, puis prépara son petit-déjeuner, qu’elle dégusta assise sur un tabouret. L’énorme chatte aspira quelques lampées de lait, puis s’échappa en vitesse par la porte que venait d’entrouvrir sa maîtresse à son intention. Ané - mone démarra son ordinateur installé sur le comptoir et branché en permanence sur Internet. Un message de

Justine l’attendait déjà : « Bonne journée, Anémone.»

Anémone avait fait la connaissance de Justine une année auparavant dans un forum de discussion Internet.

Depuis, elles conversaient presque quotidiennement, sur les sujets les plus divers. Justine était férue d’ordi - nateurs et passait la plus grande partie de ses temps libres à fureter sur la toile planétaire.

Anémone se mit en contact avec Justine, et elles entamèrent une nouvelle conversation.

JUSTINE : La soirée d’hier fut super. J’ai rencontré

un homme splendide à la discothèque.

ANÉMONE: Que s’est-il passé ?
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— Bonjour. Comment t’appelles-tu ?

L’enfant ne répondit pas, se contentant de manger sa glace en silence. Anémone interrogea le père du regard. L’air irrité, il avait les yeux fixés sur la piscine hors terre dans la cour arrière. Anémone se demanda quelle mouche l’avait piqué pour qu’il réagisse ainsi. Elle se tourna alors vers Stifer, mais le lieutenant lui rendit un regard neutre.

— Tu manges une glace comme petit-déjeuner ?

— C’est pour l’aider à passer ses émotions, dit une femme vêtue d’une robe de chambre rose qui approchait avec une cafetière. Vous voulez du café ?

Anémone accepta. Après les avoir servis, la femme passa une main dans les cheveux de sa fille et ajouta, d’une voix affligée :

— Elle a eu tout un choc, ma petite fleur.

— Tu veux nous en parler ? demanda Anémone.

La fillette demeura silencieuse, pendant que, sur l’écran d’une énorme télé juchée sur le comptoir, une jeune femme musclée s’adonnait avec entrain à des exercices rythmiques.

— Explique-nous comment ça s’est passé.
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Troublée par la rebuffade de Stifer, Anémone se mordilla les lèvres. Elle était habituée à plus d’égards de la part de Michaud, qui compatissait à ses états d’âme face aux cadavres. Stifer ne semblait pas partager cette empathie. Il la fixait plutôt d’un air sévère, attendant sa réponse. Anémone en conclut que ses vingt ans à enquêter sur des homicides devaient lui avoir endurci le cœur.

Elle examina un moment la morte, ne sachant quoi répondre. Avec le doigt, Stifer désigna alors une zone plus enfoncée de la gorge :

— S’il s’agit d’un étranglement, alors on peut conclure que l’homme était très fort. Il lui a presque défoncé la gorge.

Anémone opina en serrant les lèvres. Elle s’en voulut de ne pas avoir remarqué ce détail, croyant simplement que la fille était maigre.

— Les marques ont peut-être été causées par un violent coup à la gorge, dit-elle en essayant de prendre un ton professionnel.

— Elles ne seraient pas aussi étendues, répondit Stifer d’une voix lugubre qui la surprit. Décris maintenant la victime.

Elle palpa un bras de la jeune fille, maigre, froid et dur, frissonnant à ce contact.

— C’est une adolescente, très maigre. Elle devait jeûner souvent. Les bras présentent de nombreuses traces de piqûres. Elle se droguait peut-être à l’héroïne.
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L’escouade d’intervention ? J’ai passé l’âge. Que me reste-t-il ? J’ai à peine quarante ans. Je n’ai pas envie de m’enfermer derrière un bureau à pondre de la paperasse.
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De retour au bureau, Anémone fut stupéfaite d’y voir tous les membres de l’équipe du lieutenant Vadnais, hurlant dans leur téléphone ou scrutant anxieusement des écrans d’ordinateur. L’ambiance avait bien changé depuis le matin. Il semblait y avoir situation de crise, mais, comme toujours, personne ne lui disait rien.

Anémone entreprit d’effectuer des recherches dans les banques de données. Elle trouva rapidement ce qu’elle cherchait. Claudia Morin s’était enfuie du domicile familial six mois auparavant. Elle habitait le quartier Ahuntsic, dans le nord de la ville. Un avis de recherche avait été lancé à la demande de ses parents. Claudia n’avait jamais donné de ses nouvelles depuis sa fugue. Une photo digitalisée apparut à l’écran. Le contraste entre la jeune fugueuse souriante et la victime décharnée du parc était saisissant. La jeune fille avait l’air d’avoir maigri de dix kilos depuis sa fuite. Sur la photo, prise un an avant sa disparition, elle n’arborait que deux anneaux au visage, l’un à une oreille, l’autre à une narine.
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Petite fille, elle était folle des oranges à chair rouge. On les appelle des sanguines. On lui a donné ce surnom aussi à cause de ses cheveux roux.
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La façon dont il avait été tué semblait étrange.C’était comme si le tueur avait brandi un animal à son visage et l’avait poursuivi jusqu’au salon.
Curieuse façon d’assassiner quelqu’un. Les meurtres étaient-ils l’œuvre d’un psychopathe ? Un tel animal devait avoir été parfaitement dressé, ce qui demandait de la patience et de l’intelligence.
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La police mettait tout en œuvre pour résoudre rapidement le meurtre d’un honnête citoyen. Pour les délinquants, cela dépendait de la complexité de l’enquête. On ne dépensait l’argent de l’escouade que lorsque les chances de succès étaient très élevées.
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Les psychopathes souffrent d’une maladie et les crimes qu’ils commettent sont les symptômes de cette maladie.
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— Vous appréciez la musique classique, docteur ?
— Le Requiem de Mozart donne une certaine dignité aux morts que je suis obligée de profaner.
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