"- Je n'ai pas souffert? - les yeux de Grand-père scintillèrent. J'ai déjà ma tombe, je n'ai pas souffert. Nom de Dieu! (...) Je voulais éviter que ma mère ne perde le seul homme qui lui restait, alors oui, je suis parti en Ouzbékistan. Pas pour vivre dans un palace, je volais à la tire et me pissais dessus dans la rue pour me faire réformer en jouant les attardés - il détourna la tête. Ecoute je suis revenu. Je me suis enroulé.
-Sur un navire en territoire libéré, dit Slava. Ecoute, c'est pas moi qui ai inventé les règles. Le document dit clairement: "Ghettos, colonnes de travail, camp de concentration".
-Tu te prends pour qui, le petits-fils de Lénine, J'ai peut-être pas tout à fait souffert comme j'aurais dû - il tapota l'enveloppe d'un doigt - mais ils ont fait en sorte de tuer tous les autres."
Ils trinquèrent, burent cul sec, et grignotèrent quelques fraises givrées en écoutant le silence. Slava se tenait debout à la fenêtre sombre. De l’autre côté, Brooklyn bruissait des doux bruits du sommeil. Le petit matin et la nuit, voilà quels étaient ses moments préfères, avant que tout commence et après que tout fut fini.
– Ta grand- mère n’est pas, dit- elle. Elle éclata en sanglots.
N’est pas. Pas de verbiage. En russe, on n’avait pas besoin d’adjectif pour compléter cette phrase, mais en anglais, si. En anglais, il n’était pas exclu qu’elle soit encore en vie.
"(yiddish) Fargedenk deveck: souviens-toi du chemin...En mettant fin au flou juridique autour des sans-abri, les députés déshabillent Saint-Pierre pour habiller Saint-Paul.on appelait ça la double peine, un cliché en plus d'une gaffe. Les députés en revanche, pourront continuer à s'habiller en Saint-Laurent...Qu'est ce que je suis sensé faire maintenant que j'ai recouvert le miroir?...On est en deuil pendant une semaine. Ensuite on arrive au bout. On s'assoit sur des petits tabourets. Pour ne pas s'asseoir confortablement. Pour se souvenir du mort. On nous apporte à manger pour nous éviter de faire la cuisine. On nous tient compagnie pour surmonter les moments les plus durs. .. Le judaisme vous demande d'être plus que vous-mêmes et vous rend service quand vous n'y arrivez pas...Il fait une chaleur démentielle. Août, tu es une hallucination érotique...Une information c'est ce qui est susceptible de foutre quelqu'un en rogne si c'est faux... Les jolies phrases, c'est comme une belle femme qui ne sait pas faire la cuisine...Tu parles pas pour ne rien dire. Tu observes. C'est un don. Les gens parlent trop. Ils aiment s'écouter parler
- C'est absurde, dit Lazar Timofeïevitch. Quand on a besoin de dentifrice, on va acheter du dentifrice, je ne comprends pas pourquoi on a besoin de faire de la réclame pour du dentifrice.
- Il y a cinquante sortes de dentifrices, ici dit Vera. Il faut bien aider les gens à faire leur choix.
- Je n'ai besoin de personne pour faire mon choix, dit-il. J'achète le moins cher.
- Bien, trrrès bien ! répondit Israël qui, comme tout immigré soviétique, ne faisait pas de la compréhension l'objectif premier du dialogue.