AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782283027172
492 pages
Buchet-Chastel (28/08/2014)
3.12/5   17 notes
Résumé :
Slava, jeune immigré juif russe de Brooklyn, tente par tous les moyens d'échapper au poids de sa communauté et de vivre sa passion: l'écriture. Assistant au sein de la rédaction de la vénérable et mythique revue Century, Slava rêve de succès littéraires et des belles américaines branchées de Manhattan. Mais la mort de sa grand-mère le ramène brutalement parmi les siens, à Brooklyn. Là, son grand-père lui demande un étrange service: rédiger une fausse déclaration po... >Voir plus
Que lire après Une vie d'empruntVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
3,12

sur 17 notes
5
2 avis
4
2 avis
3
1 avis
2
3 avis
1
1 avis
Je n'avais jamais entendu parler de Boris Fishman avant d'aller à Festival America et d'assister à un débat sur L Histoire dans la fiction. Cet écrivain à l'humour corrosif et au discours intéressant m'a intriguée et j'ai eu envie de découvrir son roman, qui est de plus son premier. Ce fut une aubaine quand Babelio l'a mis en lot dans sa Masse critique de rentrée.
Boris Fishman est américain mais il est né en Biélorussie en 1979 et il est à présent journaliste. le roman était prometteur : la vie plutôt compliquée d'un Américain d'origine russe, juif de surcroit et l'idée fumante (et immorale) qui lui vient à l'esprit pour que son grand-père touche une indemnisation était alléchante. L'idée de Fishman est audacieuse (elle n'est pas révélée par la quatrième de couverture mais il l'a révélé lors du débat à Festival America donc je la connaissais avant même d'avoir lu le livre) Seulement voilà...

On comprend bien, dès les premières pages que la famille de Slava est du genre pénible et accaparante (même morte la grand-mère en impose encore et le grand-père, malgré ses quatre-vingts ans, ne perd pas le Nord). On nous raconte comment les petites magouilles entre immigrés, juifs, sur le sol américain leur ont permis de se simplifier la vie. le tableau est d'un humour corrosif et sans concessions. Puis la vie d'assistant de rédaction de Slava prend le relais et son idylle avec sa collègue, Arianna elle aussi juive et américaine, précédée par des considérations sur les fringues de deux Américains qui fréquentent un bouge appelé le Kaboul, les fringues des collègues de Slava au Century, des considérations sur les articles qu'il a écrits...

... le livre m'est tombé des mains au bout d'environ 150 pages. Trop de digressions, trop de détails encombre la narration : on en perd le fil. Peut-être est-ce parce que je voulais à tout prix être dans le vif sur sujet (que je connaissais). Mais sans le connaître, on se demande où l'écrivain veut en venir. le coeur de l'intrigue tarde trop à venir. J'ai eu du mal aussi, avec son style assez alambiqué. Pas que les longues phrases me rebutent a priori, mais là, parfois, on ne sait plus trop de quoi il cause. A moins que j'ai manqué d'attention, ce qui est aussi possible !

Bref, je suis d'autant plus déçue que j'ai apprécié les interventions de l'auteur lors du débat à Festival America où il avait un discours tout à fait intéressant, doublé d'un humour que l'on retrouve dans ce livre : malgré tout, j'ai réussi à sourire par moments lors de la lecture. Même si ce roman est finalement une déception.
Commenter  J’apprécie          90
Avec ce premier roman, Boris Fishman nous plonge dans l'univers des émigrés juifs russes de New York. Arrivés après la guerre, ils sont parfois considérés avec mépris par les vrais américains, pourtant eux-mêmes issus de l'émigration. Boris Fishman a quitté Minsk pour les Etats Unis en 1988, il est journaliste comme son personnage principal, Slava. C'est donc un univers qu'il connait parfaitement qu'il dépeint à merveille, comme de l'intérieur, les habitudes, la façon de vivre, les racines soviétiques, sont aussi les siennes.
Slava rêve de devenir journaliste, mais en fait il travaille à la rubrique humoristique du journal Century. Pour s'intégrer et se prouver qu'il peut vivre comme un parfait newyorkais, il prend ses distances avec sa famille et son quartier. Un travail sérieux, une petite amie intégrée à la société à laquelle il veut absolument appartenir, il fait tout pour rentrer dans le droit chemin.
Mais le décès de sa grand-mère va le ramener vers sa famille, vers Brooklyn et les rues de son enfance, vers les conflits de famille, les disputes, les grandes tribus venues de Russie, vers les arrangements raisonnables. Et surtout le confronter aux entourloupes de son grand père. Car le destin a voulu que juste à la mort de sa femme arrive enfin LE formulaire. Formulaire de demande d'indemnisation par l'état allemand pour les périodes douloureuses des années d'holocauste et d'immigration vers l'union soviétique puis les Etat Unis. le grand père va alors demander à Slava d'utiliser ses talents d'écrivain pour aider sa famille et les relations de son grand-père. Au risque de sortir du droit chemin qu'il s'est fixé. Mais la famille, la morale, la reconnaissance envers ses parents, tous ces sentiments sont-ils plus forts que la loyauté envers ce pays qui l'a accepté, ou envers sa petite amie ?
Les thèmes importants comme la filiation, la fidélité et la morale, l'émigration, le devoir de mémoire, sont évoqués mais ne sont pas trop prégnants, ces sujets sérieux traités avec légèreté et humour ne viennent donc pas obscurcir l'histoire. Les personnages sont attachants, même si on a parfois un peu de mal à s'y retrouver, surtout dans la première partie du roman. Au final c'est un roman bien écrit, souvent drôle, décalé, émouvant.
Commenter  J’apprécie          30
Né en Biélorussie, Boris Fishman à une envie folle de raconter son pays, la condition juive et l'exode. Alléchant, son roman repose sur la quête identitaire, le passage d'une société soviétique à celle américaine et la place qu"elle occupe dans sa vie. Bien que le thème me semblait intéressant, j'ai été déstabilisé par le style et la relation communautaire du personnage principal. En gros je n'ai pas été séduite et voilà pourquoi...

Slava, assistant rédacteur dans une prestigieuse revue nommé Century est un homme tiraillé par son identité. Juif russe immigré de Minsk, il entretient un rapport ambiguë auprès sa famille demeurant à Brooklyn. Vivant son rêve américain il s'établit à Manhattan et essaie tant bien que mal de creuser son trou, remettant ses rêves d'écrivain au placard jusqu'au jour où sa grand-mère meurt et le ramène parmi les siens. Durant ce séjour impromptu son grand-père lui demande de lui venir en aide sous une forme quelque peu étonnante, écrire une histoire à l'état allemand afin d'obtenir une indemnisation pour les souffrances endurés pendant l'Holocauste. Si le formulaire a bien été envoyé par l'état, malheureusement il le fut pour sa femme quelques jours avant son décès. Requête immorale Slava cède, écoute et écrit et en profite pour faire le point sur sa propre vie, ses aspérités, tout en découvrant les magouilles et les petits arrangements de son grand-père.

Si l'histoire est audacieuse, le style l'est tout autant voir trop. L'auteur peine à terminer ses phrases trop longues où les digressions sont reines, quitte à perdre le lecteur en chemin. Non dénué d'humour, j'ai toutefois eu du mal à m'attacher aux personnages, aux caractères et adhérer au concept communautaire typique américain. J'ai souvent remarqué que cette forme littéraire utilise la communauté pour parler de la société et dénoncer. Cependant il est dommage de se cantonner à la fréquentation d'une seule catégorie de personnes, comme Slava et sa collègue Arianna par exemple, même si je comprends leur proximité historique. Il s'y retrouve dans ses racines, son périple, mais faut-il pour autant se confiner à une seule catégorie?

Honnêtement, cette famille drôle et loufoque à de quoi séduire mais Boris Fishman avec de trop nombreux détails et une intrigue longue à venir rend le roman ennuyeux. J'ai complétement perdu le fil dès le début et ne sais pas où il a voulu en venir et pour tout dire j'ai dû malheureusement interrompre ma lecture, chose assez rare. Dommage car j'aime apprendre les pans de l'Histoire et les périples qui en découlent. Des financiers aux amandes et un thé noir des Frères mariage devraient apaiser ma déception!
Lien : http://bookncook.over-blog.c..
Commenter  J’apprécie          30
Tout d'abord, je tiens à remercier les édictions Buchet/Chastel et l'oprération Masse Critique du site Babelio. Ils m'ont permis de découvrir une très belle histoire sur le deuil, celui d'un petit-fils pour sa grand-mère.

Le récit s'ouvre sur le décès de la grand-mère de Slava. Son grand-père demande au jeune homme d'écrire une lettre à la Commission d'indemnisation du gouvernement allemand à son nom mais relatant la vie de sa grand-mère. Slava se prête au jeu et se rend compte qu'il ne connait pas bien le passé de sa grand-mère.

Slava est un jeune homme qui a voulu se détacher de ses racines russes et juives ; il a quitté le quartier de Brooklyn où vit sa famille et s'est installé dans le quartier de Manhattan. Il travaille dans un journal new-yorkais à succès, The Century, où il rédige des petites chroniques humoristiques. Il ne voit plus souvent ses parents et grands-parents et ne va quasiment plus à Brooklyn. Immigré russe aux Etats- Unis, c'est toute une partie de son identité culturelle qu'il a voulu effacer pour devenir un véritable américain.

D'ailleurs, on découvre tout un pan de son histoire grâce au récit de sa grand-mère. Il aime sa famille mais celle-ci est très possessive et lui rappelle sans cesse ses origines. Lui, se sent américain et il veut vivre comme tel. Sa famille lui reproche son américanisation mais il va retourner à ses racines grâce à sa grand-mère et trouver le bonheur et l'accomplissement dans l'écriture des lettres d'autres immigrés russes du quartier.

J'ai adoré cette histoire car le personnage de Slava est très attachant ; il est tiraillé par ses origines et sa double identité culturelle, russe et américain. Il aime beaucoup sa famille mais est exaspéré par leurs comportements, surtout celui de son grand-père. Quelques fois intervient sa mère, mais jamais son père. C'est surtout une histoire sur ses origines. Est-ce que celles-ci définissent un être ? Et pourquoi tous les russes ou immigrés forment une communauté fermée à Brooklyn ? Slava est un des seuls à être parti. Cette décision qu'il a prise, il en vient à en douter.

A travers les deux récits, s'entrecroisent la vie de la grand-mère et sa vie à lui. Elle a vécu l'enfer de la Seconde Guerre Mondiale. Il écrit sa vie comme un hommage à une grand-mère qu'il a aimé et qu'il regrette. Dans le récit de sa grand-mère, j'en ai appris davantage sur la Russie - surtout la Biélorussie, à Minsk - et sur ce qu'il s'y est passé pendant la Seconde Guerre Mondiale. J'ai même eu un aperçu de l'URSS de la Guerre Froide sur ses habitants et sur leur manière de vivre durant cette période. On est très loin des discours des manuels scolaires d'Histoire ; Boris Fishman a voulu faire dans le vrai et ça marche. Il a agrémenté le tout d'une bonne dose d'humour et de dérision.

En bref, j'ai bien aimé ce roman qui m'a fait voyager dans la Russie du XXème siècle et dans le New York actuel. J'ai plongé au coeur de cette communauté russe de Brooklyn et ai découvert leur esprit communautariste et la vie des jeunes issus de ces populations d'immigrés russes.
Lien : http://inthestartingblocks.b..
Commenter  J’apprécie          10
Assez déçue.
J'étais très désireuse de lire ce roman, dont le sujet m'intéressait (au point de le demander en réservation à la bibliothèque centrale de prêt, alors que je dois me limiter de façon drastique, vu tout ce qui me tente ici et ailleurs ! )
Et je me suis ennuyée, me demandant même à un moment si j'irais jusqu'au bout. J'ai fini par accrocher dans les avant-dernières pages !
Le thème est intéressant, vie de cette communauté d'immigrés dans un New York contemporain, ceux qui restent entre eux, ceux qui tentent d'en sortir. L'idée de faire écrire ces lettres, nous permettant de replonger dans le passé, des passés différents, imaginés mais à partir de faits bien réels est originale.
Mais j'ai eu parfois du mal à comprendre où on en était, ou même ce que certaines phrases voulaient vraiment dire. La vie de ce jeune homme ne m'a pas intéressée. J'ai cru que ce ne serait qu'un passage, mais finalement non.
Bref, même si j'ai découvert un pan de New York inconnu de moi, et aimé plonger dans cette communauté, je ne suis pas entrée dans le livre.
Commenter  J’apprécie          30

Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
"- Je n'ai pas souffert? - les yeux de Grand-père scintillèrent. J'ai déjà ma tombe, je n'ai pas souffert. Nom de Dieu! (...) Je voulais éviter que ma mère ne perde le seul homme qui lui restait, alors oui, je suis parti en Ouzbékistan. Pas pour vivre dans un palace, je volais à la tire et me pissais dessus dans la rue pour me faire réformer en jouant les attardés - il détourna la tête. Ecoute je suis revenu. Je me suis enroulé.

-Sur un navire en territoire libéré, dit Slava. Ecoute, c'est pas moi qui ai inventé les règles. Le document dit clairement: "Ghettos, colonnes de travail, camp de concentration".

-Tu te prends pour qui, le petits-fils de Lénine, J'ai peut-être pas tout à fait souffert comme j'aurais dû - il tapota l'enveloppe d'un doigt - mais ils ont fait en sorte de tuer tous les autres."
Commenter  J’apprécie          40
Ils trinquèrent, burent cul sec, et grignotèrent quelques fraises givrées en écoutant le silence. Slava se tenait debout à la fenêtre sombre. De l’autre côté, Brooklyn bruissait des doux bruits du sommeil. Le petit matin et la nuit, voilà quels étaient ses moments préfères, avant que tout commence et après que tout fut fini.
Commenter  J’apprécie          30
"(yiddish) Fargedenk deveck: souviens-toi du chemin...En mettant fin au flou juridique autour des sans-abri, les députés déshabillent Saint-Pierre pour habiller Saint-Paul.on appelait ça la double peine, un cliché en plus d'une gaffe. Les députés en revanche, pourront continuer à s'habiller en Saint-Laurent...Qu'est ce que je suis sensé faire maintenant que j'ai recouvert le miroir?...On est en deuil pendant une semaine. Ensuite on arrive au bout. On s'assoit sur des petits tabourets. Pour ne pas s'asseoir confortablement. Pour se souvenir du mort. On nous apporte à manger pour nous éviter de faire la cuisine. On nous tient compagnie pour surmonter les moments les plus durs. .. Le judaisme vous demande d'être plus que vous-mêmes et vous rend service quand vous n'y arrivez pas...Il fait une chaleur démentielle. Août, tu es une hallucination érotique...Une information c'est ce qui est susceptible de foutre quelqu'un en rogne si c'est faux... Les jolies phrases, c'est comme une belle femme qui ne sait pas faire la cuisine...Tu parles pas pour ne rien dire. Tu observes. C'est un don. Les gens parlent trop. Ils aiment s'écouter parler
Commenter  J’apprécie          00
– Ta grand- mère n’est pas, dit- elle. Elle éclata en sanglots.
N’est pas. Pas de verbiage. En russe, on n’avait pas besoin d’adjectif pour compléter cette phrase, mais en anglais, si. En anglais, il n’était pas exclu qu’elle soit encore en vie.
Commenter  J’apprécie          30
- C'est absurde, dit Lazar Timofeïevitch. Quand on a besoin de dentifrice, on va acheter du dentifrice, je ne comprends pas pourquoi on a besoin de faire de la réclame pour du dentifrice.
- Il y a cinquante sortes de dentifrices, ici dit Vera. Il faut bien aider les gens à faire leur choix.
- Je n'ai besoin de personne pour faire mon choix, dit-il. J'achète le moins cher.
Commenter  J’apprécie          10

autres livres classés : communauté juiveVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (42) Voir plus



Quiz Voir plus

Dead or Alive ?

Harlan Coben

Alive (vivant)
Dead (mort)

20 questions
1822 lecteurs ont répondu
Thèmes : auteur américain , littérature américaine , états-unisCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..