AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Boubacar Boris Diop (56)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Kaveena

Un cadavre dans la case d’un village isolé : celui du chef de l’Etat, N’Zo Nikiema. Un mystère : qui a violé et tué autrefois la petite Kaveena, fille unique de Mumbi, artiste peintre et maîtresse du président défunt. Nous sommes dans un pays africain qui pourrait bien être n’importe lequel et un coup d’état chasse l’autre...le président sortant (sorti) s’est réfugié dans un de ses refuges secrets et, quand le roman débute, le colonel Asante Kroma, chef de la police politique chargé de l’arrêter après l’avoir fidèlement servi, le trouve étendu et tout à fait mort sur le sofa de l’atelier de Mumbi. Kroma découvre alors un bunker sous la maison et plusieurs documents, dont une sorte de journal intime ou plutôt une longue lettre de justification a l’intention de Mumbi. Enfermé dans la case pour un tête-à-tête macabre, le colonel va se remémorer le passé, refaire l’histoire de l’accession au pouvoir de Nikiema (on pense parfois à Joseph Konrad) et tenter de reconstituer sa fuite et les circonstances de sa mort. Cela à travers les retrouvés par Kroma et son propre souvenir. Dans un premier temps tout passe donc par son récit reconstitué et les écrits de Nikiema…



Il incombe donc au colonel Kroma de démêler les sombres secrets d’un système dont il a été un des rouages les mieux huilés et le serviteur loyal. N’a-t-il pas contribué à l’arrivée au pouvoir de N’Zo Nikiema et n’a-t-il pas été de toutes les exactions pour le maintenir en place ? Que sait-il du meurtre rituel de Kaveena et de ses commanditaires, ces « hommes forts qui ont les moyens de financer de telles opérations », et que trouvera-t-il en fouillant le passé ? Deux intrigues convergent donc, l’une reconstituant le parcours politique d’un homme parti de rien pour devenir un président avide et corrompu, l’autre rappelant le destin atroce de Kaveena, victime d’un assassinat visant à satisfaire les appétits de pouvoir de politiciens sans foi ni scrupules. Mais la mort de la petite fille ne demeurera finalement pas complètement impunie, les meurtriers, dans leur arrogance et leur assurance de l’impunité, n’ayant pas pris en compte la fierté d’une famille qui refusera le prix du sang et la détermination d’une mère à se venger d’un homme et, à travers lui, d’un système.



Kaveena, récit aux accents policiers plus que polar, est un long monologue lucide, précis et désespéré, décrivant sans ambiguïté et avec force détails l’histoire d’une Afrique doublement meurtrie et humiliée, par ses colonisateurs – ces hommes conscients « de représenter chez un peuple soumis une race et une nation supérieures. » – puis par ses propres enfants. Tombée entre les mains de politiciens sans scrupules, qu’ils soient étrangers comme Pierre Castaneda ou locaux, elle doit composer avec des dictateurs avides et sans pitié pour leurs ennemis et aussi pour ceux qui furent un jours leurs amis ou leurs alliés. Dans un monde d’où l’innocence est absente qui se décompose, comme pourrissent les provisions amassées dans le bunker souterrain de Nikiema, Kroma essaie de comprendre avant que le destin ne le rattrape à son tour. Craignant pour sa propre vie – « Ma propre mort rôde d’ailleurs autour de moi car je ne vois pas comment je pourrais sortir d’ici sain et sauf. » –, terré dans ce qui est devenu une sorte de mausolée étouffant de chaleur et de puanteur, entouré de portraits inachevés de Kaveena peints pas sa mère, le brillant colonel n'est plus lui aussi qu’un mort vivant, égrenant les vérités comme les mensonges et revenant sur une histoire qui ne cesse et ne cessera jamais de se répéter.


Lien : http://www.polars-africains...
Commenter  J’apprécie          70
L'Afrique au-delà du miroir

inconnu
Commenter  J’apprécie          10
La gloire des imposteurs : Lettres sur le M..

Échange épistolaire de janvier 2012 à octobre 2013 entre l'écrivain sénégalais Boubacar Boris Diop et l'auteure malienne Aminata Traoré, ancienne Ministre de la Culture et du Tourisme. A travers leurs lettres, les deux personnalités interrogent les évènements survenus sur le continent africain, leur traitement médiatique et les enjeux politiques et économiques qu'ils cachent : "printemps arabe", mort de Kadhafi, opération Serval au Mali, gestion de l'après-génocide par le président rwandais Kagamé notamment.

Un livre qui contribue à faire comprendre la complexité des situations, qui interpelle et qui invite à prendre connaissance d'éclairages différenciés.
Lien : http://terangaweb.com/gloire..
Commenter  J’apprécie          20
La gloire des imposteurs : Lettres sur le M..

Cet échange de lettres entre deux statures africaines permet un ton familier qui allège le discours sur des grandes questions d'histoire contemporaine, et notamment sur les relations de la France à ses anciennes colonies d'Afrique et au continent en général. D'ailleurs, le sous-titre "Lettres sur le Mali et l'Afrique" est explicite. Un ton nouveau qui donne beaucoup d'intérêt à la lecture.
Lien : http://www.traverseesafricai..
Commenter  J’apprécie          30
La gloire des imposteurs : Lettres sur le M..

Cet échange de lettres entre deux statures africaines permet un ton familier qui allège le discours sur des grandes questions d'histoire contemporaine, et notamment sur les relations de la France à ses anciennes colonies d'Afrique et au continent en général. D'ailleurs, le sous-titre "Lettres sur le Mali et l'Afrique" est explicite. Un ton nouveau qui donne beaucoup d'intérêt à la lecture.
Lien : http://www.traverseesafricai..
Commenter  J’apprécie          20
La nuit de l'Imoko

Il me reste de ce recueil de nouvelles un sentiment de malaise, face à l'absurdité du monde, et de questionnement.

Une première nouvelle, dédiée à Jean-Luc Raharimanana, nous parle d'une petite vieille, une vieille femme française foncièrement antipathique et d'une cruauté sadique. Suivent des pages mettant en scène des personnages en prise avec l'injustice du pouvoir politique, la faiblesse du peuple et la corruption. Un sentiment ambigu de fantastique donne le ton absurde, presque fou, de ces nouvelles.

C'est un livre triste....

J'en suis ressorti avec une impression d'impuissance forte.
Commenter  J’apprécie          110
La nuit de l'Imoko

La nuit de l’Imoko est un recueil de nouvelles. Je l’ai dit. Vous l’avez entendu. Brillant. Avec des nouvelles assez longues. Tantôt, relevant de la fiction la plus pure qui en dit long, elles assènent beaucoup plus de vérités que certains récits ancrés dans une réalité subjective. Tantôt, regard mélancolique et amoureux sur une ville, Saint-Louis, regard désabusé sur la chute du vieux président Wade. Le tout soigné par une mise en pli qui porte le discours de Boubacar Boris Diop



Ces nouvelles ont été écrites entre 1998 et 2012. Je n’arrive pas à tenir le taureau par les cornes, elles ont été sciées.



Allez. Je prendrai la première nouvelle. La petite vieille. Une petite dame européenne ayant ses entrées chez les grands pontes d’un régime africain, et pour cause : elle est la maîtresse du chef d'état major... Elle trouve des financements pour des projets cinématographiques. Elle octroie des prix à des artistes africains, le jury faisant office de chambre de validation étant composé de bénis oui-oui. Elle s’autorise des réflexions arrogantes et paternalistes justement lors de la délibération. Excédé, un anonyme autochtone la recadre sévèrement. Il va pouvoir sentir dans son corps toute l’étendue de son impertinence. Boubacar Boris Diop décrit dans cette petite nouvelle, avec un rire froid, qui donne le ton de ce recueil, une teneur du règne de l’arbitraire. Un arbitraire dicté par d’autres, même quand on pense être aux manettes. La question pourrait-être comment résister à la folie et à l’abus de pouvoir des uns ? Est-ce que chacun d’entre nous à le pouvoir de résister ? Les personnages mis en scène dans cette nouvelle révèlent leur faiblesse et leur dépendance, que ce soit Lamine Keïta, le cinéaste à la recherche de subvention pour réaliser des films à destination de l’étranger, ou de son ami, Malick Cissé, brillant penseur mais chômeur de son état. Ce dernier ose l’ouvrir. Naturellement, il y a dans le propos de Boubacar Boris Diop, une critique de ce cinéma subventionné par des étrangers et dont beaucoup d'africains doutent tout bas de son ambition à les représenter.



Allez. Une deuxième pour la route. Le regard que porte Boubacar Boris Diop sur la ville de Saint-Louis. Dans l’écriture de cette nouvelle, que je qualifierais plutôt de récit court, l’écrivain sénégalais livre au lecteur l’âme de cette ville sur un plateau. La description est donc très différente du texte précédent. Un homme vivant à l’étranger revient avec son épouse Déborah dans la ville qui l’a vu grandir. Il fut doomu ndar. Il est doomu ndar. Il restera doomu ndar. Un homme dont l’ancrage dans la ville est ancien. Ce qui n’est pas neutre pour Saint Louis, ville coloniale par excellence. Point avancé de la France en Afrique depuis la période de la Traite négrière. Elle porte un héritage lourd que Boubacar Boris Diop décrit avec parcimonie. Portrait de ses populations métisses, de ses signares, de ses pécheurs, de sa vieille ville, de son extension tout azimut et non contrôlée ou encore de sa rivalité avec Dakar. Le regard de l’immigré est chargé de nostalgie et de non-dits avec l’autre qui découvre des pans tus de sa personnalité. Ce type de regard, sur une ville, est très rare en littérature africaine. Il y a la patte du journaliste qui a basculé vers le roman et l’envie transmise de découvrir cette ville historique.



Naturellement, je ne vous raconterai pas les différentes nouvelles. L’attention de Boubacar Boris Diop se porte sur les grands comme sur les petits. Il autopsie avec la même minutie la chute de Wade et le meurtre d’un homme fortuné exécuté par son diallo. Il semble que dans l’esprit de l’auteur sénégalais, le questionnement est vital. Questionner des traditions obsolètes. Interpeler des rapports humains hiérarchisés qui feraient dire à beaucoup que l’esclavage se porte à merveille dans certaines contrées. Interroger un monde qui change, un système politique, cette démocratie si fragile qui vole en éclats au Mali ou semble se renforcer au Sénégal. Observer la solitude, la fragilité d’hommes, de femmes entre les mains de puissants identifiables ou pas.
Lien : http://gangoueus.blogspot.fr..
Commenter  J’apprécie          20
Le Cavalier et son ombre

Un fleuve à traverser... Oui, mais il n'y a pas de pont. Il faut trouver le passeur. Et là, dans la petite ville qui jouxte le fleuve, tout semble compliqué. Notre narrateur paraît être au bout du monde.

Comment ce voyageur s'est-il retrouvé là, à la recherche de Khadidja, celle qu'il aime et qui partageait sa vie huit ans plus tôt ? Pourquoi se trouve-t-elle de l'autre côté du fleuve, à Bilenty ? L'a-t-elle appelé à l'aide ?

C'est ce que nous raconte Boubacar Boris Diop. L'histoire se déroule sur trois jours et plus le narrateur se raconte, raconte Khadidja, plus la traversée du fleuve semble lointaine, plus le mystère s'épaissit.

Ce livre est comme une légende, c'est un conte africain, une histoire fantastique où la vie des êtres humains est influencée par des esprits et des monstres. Ce sont eux qui expliquent les grands drames de l'Afrique.

Bien que fort surpris par ces irrationalités, j'ai beaucoup aimé ce roman et je le recommande à tous ceux qui aiment les contes et les histoires.
Commenter  J’apprécie          00
Le Cavalier et son ombre

C’est un livre étrange où se mêlent une histoire, des contes, des frontières qui se fondent entre le monde des vivants et des morts. Je fus quelque peu perdue par moments, la deuxième partie notamment est assez déroutante, on semble naviguer sur un fleuve enrobé de brume, on aperçoit les rives de temps à autre, des percées de clarté et parfois, c’est de plus en plus opaque, sombre, glacial et angoissant. L’auteur nous mène sur des chemins peu communs à la limite du délire, des sentiers qui filent vers la folie, vers l’étrange des histoires qui rattrapent la réalité. Je dois dire, que c’est une lecture bien que particulière, intéressante, jamais d’ennui pour ma part même si parfois je me sentais isolée et perdue entre ces deux mondes, mais quelle sensation subtile et surprenante. Une construction originale et envoûtante, un conte, des contes, dans l’histoire elle-même, ou l’inverse… de quoi vous faire perdre le fil d’Ariane pour rejoindre un monde de mystères.



Un dépaysement assuré de part les lieux géographiques, l’Afrique et par les espaces narratifs, des histoires parallèles en quelque sorte, où l’auteur laisse libre le lecteur de deviner ou choisir le réel statut des personnages, comme le Passeur, qui est-il au final ? Pour cela je vous laisse lire ce livre impressionnant et plaisant malgré des points sombres et sordides.



Une lecture qui nous laisse interrogateur et frissonnant de sensations étranges.


Lien : http://lesmotsdepascale.cana..
Commenter  J’apprécie          20
Le Cavalier et son ombre

Fable mystérieuse, intriquant les niveaux de récit pour dire le métier d'écrivain dans un monde en proie au conflit et à la perte d'identité.



Avec ce roman de 1997, le Sénégalais Boubacar Boris Diop, reconnu dès son premier roman "Le temps de Tamango" (1981), accédait à une tout autre dimension littéraire.



Dans un pays africain non spécifié, qui peut être le Sénégal ou non, le narrateur reçoit une lettre de son amie disparue huit ans plus tôt dans d'obscures circonstances : elle se trouve dans une ville inconnue, et l'invite à venir l'aider d'urgence. Le roman raconte les trois jours vécus par le narrateur au bord du fleuve qu'il doit franchir, avec l'aide d'un passeur, pour rejoindre son ancienne amante vraisemblablement mourante. Progressivement se dévoile le métier qu'exerçait cette femme avant sa disparition : lire des histoires de son invention à un homme mystérieux qu'elle ne voyait jamais.



Au fur et à mesure du récit de ces trois jours d'attente, entrecoupé de flashbacks d'il y a huit ans plus tôt, la « réalité » (si l'on peut dire) et les récits inventés de l'époque vont s'entremêler, et notamment l'un d'eux, celui du « Cavalier et de son ombre », qui fonctionne comme un véritable « mythe fondateur » du pays africain en question, tandis que le narrateur sombre dans une fièvre aiguë...



Extraordinaire intrication des niveaux de lecture, autour d'une métaphore globale sur ce que signifie être écrivain dans un monde en proie au chaos, métaphore rendue tragique par la montée, dans l'évocation, du génocide rwandais comme une sauvage toile de fond...



« Il me faut, à présent, dire deux mots sur le Cavalier. On a noté l'obstination, sûrement ironique, du Passeur à en parler comme d'un être de chair et de sang. Attitude parfaitement ridicule : le Cavalier n'est qu'un des héros fabriqués de toutes pièces par Khadidja. Je suis peut-être en train de devenir fou, mais pas au point de confondre la réalité et les chimères. Et de toute façon, la question de savoir si le Cavalier existe ou non reste secondaire. Seul compte le fait suivant : à Bilenty, quelqu'un est en train de détruire la vie réelle de Khadidja en se faisant passer pour le Cavalier. Je ne peux donc aider Khadidja qu'en restant ouvert à tous ses enchantements. L'essentiel est de ne jamais être dupe moi-même. Pour mieux faire comprendre cela, il me faut rappeler dans quelles conditions tout à fait particulières ce récit, Le Cavalier et son ombre, a vu le jour. »

Commenter  J’apprécie          10
Le Cavalier et son ombre

Lat-Sukabé, qui tient dans la capitale une boutique de jouets (camelote thaïlandaise), arrive dans une petite ville de l'Est du pays, au bord d'un fleuve. De l'autre côté de la rive, il y a Bilenty, où Khadidja, la folle, la conteuse, son ancienne amante, disparue depuis huit années, l'appelle au secours. Or, pour faire traverser le fleuve, dans cette ville, il n'y a que le Passeur, un homme un peu fuyant, un peu mystérieux – ou qui fait juste des mystères –, qui l'agace et que ne semble guère aimer le personnel de l'hôtel où il est descendu, l'hôtel Villa Angelo, un de ces hôtels de province défraîchis et émouvants, fatigués d'être les "meilleurs de la ville" depuis bien des lustres, sans que le décor ait beaucoup changé.



Le Passeur mettra trois journées à se décider et ces trois journées divisent le roman. En apparence, l'attente de Lat-Sukabé présente ainsi la forme d'une tragédie classique, avec unité de lieu, de temps, d'action : Un homme vient au bord d'un fleuve qu' il veut traverser. Toute la ville tente de l'en dissuader, ainsi que le Passeur, sans qu'il comprenne pourquoi. Au bout de ces trois jours, le Passeur lui révélera ce qui l'attend en face, de l'autre côté de la rive. Le voyageur décide de traverser tout de même.



Première journée – Le désœuvrement de Lat-Sukabé se peuple de souvenirs, ceux des jours vécus avec Khadidja "dans le quartier populaire de Nimzatt", quartier où croupissent, se saoulent, se battent, meurent de faim, diverses épaves humaines, échouées là temporairement ou à jamais : "Le décor serait facile à planter. Une chambre exiguë dans un de ces immeubles délabrés où on entre en se bouchant le nez et en enjambant les flaques d'eau verdâtres qui encombrent le passage. Nous y sommes bien restées trois années entières, Khadidja et moi, et rarement j'ai longé ce couloir pour monter vers notre chambre sans éprouver le sentiment de n'avoir, en définitive, rien fait de bon dans ma vie. Une des pièces du bas était occupée par deux jeunes femmes qui se bagarraient tout le temps entre elles ou avec les gens de l'immeuble ; quelques-uns des locataires étaient des Libériens qui avaient fui la guerre dans leur pays ; l'un d'eux, qu'on appelait Bob Malone, m'avait arrêté une nuit au bas de l'escalier pour me demander si je savais comment on s'y prend pour tuer un bébé sur le dos de sa mère ; il était complètement soûl et, voyant que je cherchais à m'esquiver, il m'avait planté le doigt sur la poitrine avec un rictus de mépris ponctué d'un "boum" retentissant ; après quoi il s'était affalé au milieu de ses vomissures ; à certaines heures de la nuit, le vent rabattait avec force vers notre nid d'amour l'odeur du chanvre indien et de la merde ; quand nous fermions les fenêtres, la chambre devenait une véritable fournaise et Khadidja prétendait que cela lui faisait bouillir la cervelle."



"L'odeur du chanvre indien et de la merde". Un mélange constant d'effluves et de sensations qui ne vont pas ensemble, ce qui est bel et bien caractéristique de l'odeur de la misère : épices et excréments, les peaux dans la sueur de l'amour et la fournaise malodorante de la chambre, la faim et le dégoût... L'écriture sensitive de l'auteur possède une aptitude remarquable à faire grincer nos sens, dans cette même ambivalence entre appétit et nausée, comme par exemple dans la scène du cafard et du plat de buraxe, "vrai repas fumant et épicé", plat favori de Lat-Sukabé qui, après des lignes de description de la faim qui tenaille le couple, met l'eau à la bouche du lecteur autant qu'à celle des convives : "Je me souviendrais toujours de l'instant où, m'apprêtant à porter la cuiller à ma bouche, j'ai vu frémir les antennes brunes d'un insecte au-dessus de la sauce épaisse du "buraxe", puis apparaître, tel un monstre préhistorique s'arrachant lourdement des profondeurs de la terre, un énorme cancrelat ébloui par la lumière et pas encore tout à fait assommé par la chaleur. Pourquoi donc avais-je immédiatement pensé que cette bestiole était vieille de plusieurs millions d'années ? Ce fut ma première idée, une idée assurément idiote. Après tout, je ne suis pas censé savoir que ces choses-là, ces petites bêtes immondes, personne n'en sait jamais rien, on les écrase sous son talon avec une grimace de dégoût et c'est tout. L'idée qu'elle condensait dans son corps tout le temps du monde me fascinait. J'avais peut-être besoin d'ajouter une sorte de prestige mythologique à la situation pour en apprivoiser l'insoutenable abjection. Étourdi par la chaleur, le cancrelat se retrouvait parfois sur le dos et se débattait, les élytres péniblement entrouvertes par moments. Peut-être voulait-il s'enfuir et je me dis, dans ma stupéfaction, que j'allais entendre pour la première fois de ma vie le cri du cancrelat. Le hurlement de douleur du cancrelat. Nous regardâmes la choses noire et velue grimper vers le rebord du plat puis retomber, le ventre de nouveau en l'air, sur la sauce gluante où elle resta emprisonnée. Elle s'agita un peu, se raidit et demeura inerte entre un morceau de manioc et un bout de piment. Morte. Le regard de Khadidja et le mien se croisèrent."



C'est alors que Khadidja quitte ce monde gorgé de sensations grisantes et rebutantes (les fortes saveurs de la pauvreté ont leur griserie propre) pour un "travail" dont l'inconsistance étrange va l'amener, doucement vers la folie, dans une riche demeure au décor élégant et pur, où rien ici ne heurte les sens, mais, au contraire, les apaise jusqu'à l'ennui : "En fait de salle d'attente, le lieu où elle se trouvait était une immense pièce presque nue, aux murs d'un blanc laiteux et au carrelage luisant de propreté. Elle fut frappée, dès ce premier jour, par l'extrême sobriété de la décoration qui donnait au lieu tant de délicatesse et de distinction. Je me rappelle que Khadidja, essayant de décrire l'atmosphère de la maison, avait le plus grand mal à trouver les mots adéquats. Elle parlait un jour de lignes droites et fines, puis, le lendemain, de la pureté du silence. C'était, en tout cas, disait-elle, le genre d'endroit où n'importe qui aurait eu envie de vivre."



Peut-être ce va-et-vient entre deux mondes, aussi fantastiques l'un que l'autre, entraînera-t-il le déséquilibre de Khadidja ou bien est-ce le travail qu'elle doit accepter : parler, assise sur une chaise, à quelqu'un, que le domestique appelle "Monsieur", qu'elle n'a pas le droit de voir, et qui restera toujours invisible, muet, dans une chambre obscure à la porte ouverte. Parler de tout, de rien, peu importe, parler jusqu'à ce qu'une sonnerie mette fin à la "séance". Khadidja choisit de faire jaillir d'elle tout un monde de contes et donne un visage, un corps à son auditoire. Lat-Sukabé se souvient du conte de l'homme qui voulait "léser" la Reine et parvint à son Palais, fou d'amour et de désir, guidé par les nuages.



Deuxième Journée – Le narrateur se sent fiévreux, ses souvenirs le poignent, et la rencontre qui a finalement eu lieu avec le Passeur n'arrange rien. Ce dernier lui parle de Khadidja et du Cavalier, qui la retiendrait de l'autre côté du fleuve, comme d'un personnage réel. Mais Lat-Sukabé sait que le Cavalier n'est qu'un des personnages inventés par Khadidja. Il revoit la folie de son amante, la fascination exercée par son invisible auditoire, et le terrible aperçu de la vérité sur celui-ci, qui a contribué à lui faire perdre la raison.



Puis l'histoire est avalée par le conte du Cavalier et le petit fonctionnaire Dieng Mbaalo, au point que l'on doive laisser en arrière le mystère de la chambre obscure et son poids dans la vie de Khadidja, ce qui est frustrant. S'enchaîne alors une succession de récits juxtaposés dont on ne comprend pas tout de suite le lien entre eux et dont le contraste est violent, certains féériques comme de vrais contes, d'autres qui sont tout simplement d'atroces récits de guerre entre Mwa et Twi, rappelant le génocide rwandais, ou d'autres massacres : "C'était une histoire connue. Pendant chaque massacre, des bébés traversaient la frontière sur le dos de leurs mères. Quinze ans après, ils revenaient, soldats ivres de colère et aux yeux durs comme l'acier. Pour venger des crimes commis quinze ans plus tôt, ils commettaient des crimes que d'autres soldats reviendraient venger quinze ans plus tard."



À la source de la guerre entre Mwa et Twi, il y a l'union manquée du Cavalier et de la princesse Siraa et de Tunde leur enfant à concevoir, qui se lit d'abord comme une belle légende de monstre et de délivrance et d'attente d'amour infini : "Seule dans une petite salle du palais, elle guette le retour du vainqueur de Nkin'tri. Elle lui parle mais n'entend aucune réponse. Il était beau comme la lumière du matin. Ses yeux étaient remplis d'amour et de générosité. Pourquoi alors se tait-il ? Siraa peut apercevoir les petits chemins jaunes et les arbres couverts de rosée. Elle entend les chants des tourterelles et des tisserins et se penche pour leur confier son message au Cavalier. Les oiseaux s'enfuient en poussant des cris de frayeur. Quant aux années, elles ne vont plus en ligne droite, hier et demain se heurtent. Parfois elles frôlent des mottes de terre verte et douces mais, saisies par le désir de soleils naissants, reviennent sur leurs pas.



Et sur l'avenir, chaque siècle qui passe chie un peu de haine et il pleut sur l'univers du feu et du sang. La princesse Siraa pense au Cavalier. Il est revenu. Il reviendra. La porte va s'ouvrir et il dira simplement : me voici, Princesse Siraa. Il dira aussi : j'ai enfin vaincu mes longues ténèbres et je viens caresser au creux de tes reins, Tunde, l'enfant attendu. Déjà son ombre est là, présente, la plaine n'est que l'autre côté du temps. Il viendra. Elle voit les chemins qu'ils vont emprunter et tous les dangers à vaincre mais Tunde, l'enfant à naître, lui donne la force de vivre."



Et la deuxième journée se clôt sur la quête de Tunde, enfant fantôme à renaître, par le Cavalier et Siraa.



Troisième journée – Lat-Sukabé, rongé par la fièvre, voit revenir le Passeur, prêt maintenant à lui faire traverser le fleuve, tout en tachant de l'en dissuader. Lat-Sukabé raconte au Passeur comment l'inconnu réussit à rendre folle Khadidja par son silence. À son tour, le Passeur lui révèle le destin de Khadidja, et ce qu'est Bilenty, et ce qu'est le Cavalier et la Princesse Siraa et ce qui l'attend de l'autre côté. Lat-Sukabé décide malgré tout de franchir le fleuve, et le Passeur l'emmène en suivant les nuages...



Ce n'est donc qu'à la fin que l'on comprend la façon dont tous ces contes, en apparence disparates, tressaient entre eux l'histoire de Khadidja. Il y a la maîtrise d'un funambule dans la façon qu'a le romancier de conduire tous ces fils d'intrigues, de les enchevêtrer et de sembler s'y perdre, comme un acrobate feint de vaciller, jusqu'à sa pirouette finale. La beauté de l'écriture et sa légèreté ajoutent au plaisir de se laisser captiver par cette histoire-spaghetti. Un roman dont la poésie fantasque donne envie d'explorer plus avant l'univers de Boris Boubacar Diop.
Lien : http://vitanova.blogspot.com..
Commenter  J’apprécie          20
Le Temps de Tamango

Politique fiction? Livre à facettes comme le présente le 4ème de couverture? Je me suis un peu perdue dans les premiers chapitres obscurs. Un narrateur anonyme en 2063 tente de reconstituer des évènements oubliés : grèves ouvrières et révoltes estudiantines des années 1960/1970. Roman à clés dont on a perdu les clés? Ou tout au moins que je ne possède pas, les Sénégalais peut être?

Malgré la confusion (qui génère un certain ennui) il faut persister dans la lecture. Le lecteur patient y fera la connaissance avec le héros - révolutionnaire professionnel ou romancier raté, attachant et intéressant. Ce n'est qu'à la fin qu'apparait le personnage de Tamango - héros d'une nouvelle de Prosper Mérimée que je viens de télécharger.
Lien : http://miriampanigel.blog.le..
Commenter  J’apprécie          21
Les petits de la guenon

Bien entendu, si nous connaissons quelque peu la culture et la situation sénégalaises, on peut ertes apprécier à sa juste valeur cette histoire à travers trois générations. Une manière aussi de mettre en évidence les travers sur ce pouvoir actuel presque "monarchique". Subtil, fin.
Commenter  J’apprécie          00
Murambi, le livre des ossements

Une narration prenante et au combien saisissante sur un sujet affreusement réel.
Commenter  J’apprécie          00
Murambi, le livre des ossements

Ce roman est le résultat d’un travail d’écriture demandé à plusieurs auteurs africains quatre ans après le dernier génocide du XX siècle.

C’est saisissant.

J’ai été happé dès le début par la force des mots racontant les hommes et femmes du Rwanda ayant dû affronter ou perpétrer cette folie collective d’un génocide. Celui-ci planifié en amont de ce mois d’avril 94, débuté aux prémices de la décolonisation dès 1959.

Derrière les personnages romancés, se devinent des liens avec des histoires individuelles, entendues par l’auteur lors de son séjour au Rwanda en 1998.

Le personnage mis en avant, Cornelius revenant d’exil de Djibouti entreprit avant le génocide, refait connaissance avec ses amis d’enfance, ses voisins ou proches. Du moins ceux qui sont encore présents.

Il y a Jessica, espionne du FPR à Kigali pendant les massacres. Stanley lui, était chargé par le même FPR de plaider la cause des suppliciés auprès de la communauté internationale.

Mais les yeux et oreilles du mondes se sont fermés et les rescapés en gardent une visible mais insondable souffrance.

Souffrance et résilience de ces hommes se mélangent. C’est la sagesse de Siméon contre la colère de Gérard

La France quant à elle, au travers du colonel Etienne Perrin est invariablement pointée du doigt, car coupable de son inaction. Coupable de sa condescendance lorsque ses soldats jouent au volley à Murambi, sur l’emplacement des charniers de cette école où des dizaines de milliers de corps sont ensevelis. La genèse de la perte d’influence du Mwami, le roi Tutsi démontre l’influence de l’histoire coloniale dans ce pogrom systématisé.

La voix des bourreaux est pénétrante d’horreur et incarne l’inhumanité à son paroxysme. Notamment par le biais du docteur Joseph Karekesi feintant la possibilité d’un refuge au sein de l’école technique de Murambi afin de mieux exterminer tous les suppliciés avec l’aide de l’armée gouvernementale.

Face à cet indicible, l’écriture tente en toute humilité de trouver du sens pour continuer. Afin que la vie triomphe dans ses braises, que l’individu se reconstruise, que les rescapés ne soient pas uniquement des fantômes du passés.

Dur mais essentiel.

Commenter  J’apprécie          174
Murambi, le livre des ossements

L’auteur sénégalais lève le voile sur le génocide des Tutsis perpétré par les Hutus, au Rwanda en 1994, dans un roman d’une puissance terrible.



En prenant le prétexte fallacieux de la mort du président Juvénal Habyarimana dont l’avion a été abattu en plein vol le 6 avril 1994, les Hutus ont montré à la face du monde qu’ils pouvaient agir en toute impunité.



A travers un roman polyphonique qui donne la parole aussi bien à des Hutus qu’à des Tutsis, l’auteur nous aide à comprendre ce qui s’est passé. Il nous explique de quelle manière tout cela s’est déroulé sans que le monde entier ne lève le petit doigt. Dans l’indifférence générale, les membres des Interahamwe, la milice des massacreurs du Hutu Power, ont violé, mutilé, torturé, à coups de machette, des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants. Quand on se pause un instant pour y réfléchir un peu : massacrer plus d’un million de personnes à l’arme blanche… c’est innommable !



Boubacar Boris Diop a recueilli des témoignages, a beaucoup écouté, avant d’écrire ce roman. Il a essayé de ne pas trahir les paroles des uns et des autres.



Cornélius est certainement le personnage le plus romanesque. Il est le fils d’un Hutu qui a ordonné le massacre des Tutsis qui avaient confiance en lui, le fils d’un être infâme qui se cachait derrière l’image du bon docteur et qui a trahi les siens sans sourciller. Cornélius doit vivre avec ça, lui l’exilé, lui qui était à Djibouti pendant ces mois d’horreur, il doit vivre avec une double culpabilité : son absence et son lien filial avec l’être le plus abject qui soit.



La partie « génocide » est certainement la plus émouvante, la plus bouleversante à lire. L’auteur ne dissimule pas l’horreur mais il n’en fait pas non plus étalage. Il ne verse jamais dans un pathos débridé, il reste sobre et pourtant efficace, il dit l’indicible, à travers les mots des uns et des autres, il met en lumière des tranches de vie, avant, pendant ou après ces mois abominables. Chaque personnage raconte ce qu’il a vécu, ça sonne toujours juste. L’un dit par exemple qu’il ne faut jamais épargner un enfant, si jeune soit-il, parce qu’il pourrait devenir le chef d’une guérilla future (ça ne nous rappelle pas un certain Hitler ?), l’autre que ses voisins le regardent d’un drôle d’air depuis le déclenchement du carnage alors qu’ils se côtoyaient amicalement auparavant ou ce restaurateur Tutsi qui tremble en servant un habitué Hutu… Terrible, vous dis-je. Leurs mots simples et dépouillés font frémir.



Boubacar Boris Diop n’oublie pas de dire que la France a joué un rôle pour le moins trouble dans ce massacre organisé. Elle a soutenu les Hutus au pouvoir, et les a armés. Quand on pense que Jean d’Ormesson a osé parler de « massacres grandioses dans des paysages sublimes » tandis que Mitterrand osait dire que « dans ces pays-là, un génocide ce n’est pas trop important », ça laisse songeur, ça révolte et ça donne envie de ne pas être français…



Ce roman fait partie de ces livres essentiels qu’il est nécessaire de lire. C’est un devoir de mémoire.



La postface, ajoutée en 2011, n’est pas moins intéressante que le roman, je dirais même plus, elle est indispensable et le complète parfaitement.
Lien : https://krolfranca.wordpress..
Commenter  J’apprécie          80
Murambi, le livre des ossements

Tuer son voisin à la machette. Après l'horreur qui nous prend à la gorge, il ne reste qu'en bouche l'incrédulité, le mystère. Une impression d'autant plus forte 20 ans après le génocide du Rwanda.
Lien : http://rss.lapresse.ca/c/336..
Commenter  J’apprécie          10
Murambi, le livre des ossements

Je viens de terminer Murambi, le livre des ossements.

Quel désastre ! Mais mon dieu quelle horreur ! Je me souviens on en parlait à la télé mais leurs explications étaient alambiquées, on voyait des gens de couleur courir avec des machettes mais plus souvent devant les machettes. Mais le nombre de morts assassinés, torturés est hallucinant.

je ne regrette pas de l'avoir lu bien au contraire car franchement : qui en toute honnêteté sait à quel point ce fut un génocide à l'arme blanche ! Bref les mots me manquent

Il faut le lire, il le faut, il faut savoir

Je crois que je ne peux rien dire d'autres sinon que la France sur ce coup- là n'a encore pas été au top.

Commenter  J’apprécie          00
Murambi, le livre des ossements

Livre magnifique qui donne à voir l'après du génocide et la difficulté de vivre avec. L'aspect roman est réussi.
Commenter  J’apprécie          10
Murambi, le livre des ossements

Les ossements du titre, ce sont ceux de tous les Tutsi massacrés pendant le génocide perpétré par les Hutu, ossements laissés à la vue de tous dans un bâtiment mausolée, à Murambi, symbole du génocide en ce que, dans son école technique, 45 000 Tutsi furent tués, alors qu’ils avaient été envoyés dans cette école pour être protégés, finalement laissés à la merci de leurs bourreaux par les autorités quelques jours plus tard.



Ces ossements, Cornelius, de retour au pays peu de temps après la fin de la tragédie, après qu’il a été exilé de nombreuses années auparavant alors que la situation devenait de plus en plus tendue entre les deux populations - ayant déjà donné lieu à des massacres Tutsi -, veut les voir, lui qui a été protégé de l’horreur pour laquelle il est difficile de trouver les mots justes.



Au contraire de ses amis, Jessica, devenue espionne du Front Patriotique Rwandais et Stanley, tentant tant bien que mal, pour ce même Front Patriotique, d’évoquer la situation dramatique du pays à l’international, et de sa famille, notamment son oncle, Siméon, qui sera à l’origine de l’exil de son neveu. Au contraire également de ces bourreaux, par choix – ainsi du milicien Faustin – ou par contrainte – le père de Marina – ou encore des autorités françaises qui auront laissé les choses se faire, et même pire, auront aidé à ce qu’elles se fassent – le colonel Perrin en étant le principal représentant. Et le retour de Cornelius, dans cette enquête sur le génocide qui se fera jour au fil des pages sera tout autant pour lui source de révélations, terribles, tant personnelles que collectives, sur l’histoire de Murambi.



Le grand tour de force de ce roman se tient dans la multiplicité de ses voix, points de vue, éclairages, disséminés au cours du récit, permettant au lecteur de saisir aussi bien la complexité du drame que la difficulté à le décrire, laissant la parole à tous ses acteurs, victimes comme bourreaux, chose peu courante. Multiplicité permise par les recherches, entretiens… réalisés par Boris Boubacar Diop qui ne devait, au départ, qu’écrire un court texte qui aurait conclu un atelier d’écriture proposé à des auteurs africains pour apporter leur propre éclairage sur le sujet.



Un roman en somme extrêmement fort, qui ne peut laisser indifférent.
Commenter  J’apprécie          250




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Boubacar Boris Diop (431)Voir plus

Quiz Voir plus

Qui suis-je ? Les auteurs en B

Grand réaliste, j'ai écris Le père Goriot et Eugénie Grandet. Qui suis-je ?

Beckett
Beaumarchais
Balzac
Bossuet

7 questions
13 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}