Citations de Bradley P. Beaulieu (39)
Il n’existait rien de plus noble que la recherche de l’amour et du savoir.
La haine est épuisante, et quand sa flamme vacille, il faut beaucoup d’efforts pour la raviver et souffler sur les braises qui vous dévorent le cœur.
- Que les lunes éclairent tes pas Ibrahim. Comment se porte la perle que tu as pour femme ?
- Une perle ? (le vieil homme se renfrogna.) Un maudit bout de charbon, tu veux dire.
- Si c'est un morceau de charbon, il brûle comme le soleil.
- Pourquoi crois-tu que je porte un chapeau ? répliqua Ibrahim en soulevant le bord de son couvre-chef.
- Parce que tu as peur que sa beauté t'aveugle ?
- Parce que j'ai peur de tourner de l’œil en la voyant !
La vérité est un mirage qui change au gré des vents du désert.
Depuis quand une noble a-t-elle besoin d’une raison pour mépriser la plèbe ?
- Tu as une sale tête.
- Un escalier m’a cherché querelle. Il était plus fort que je ne pensais.
Le désert était une maîtresse exigeante.
- Toi, tu n’as pas besoin d’un homme. C’est ce que tu me répètes tout le temps.
- Besoin, non, je n’en ai pas besoin. Mais tout le monde veut être aimé. Tout le monde veut une famille.
A Sharakhaï, une chose était sûre : quand il s'agissait de vengeance, les Rois payaient rubis sur l'ongle et se montraient fort généreux.
Le corps comprend, et l’esprit suit.
- Toi ? Tu voudrais combattre dans l'arène ?
- Oui. Et j'espérais que tu accepterais de m'entraîner. (Ceda)
Djaga éclata d'un rire bref.
- A ta place, je choisirai une autre carrière. Chien de poussière est un sale métier. Il n'est pas fait pour les gens comme toi.
- Je suis faite pour combattre dans les arènes.
La guerre est ainsi faite. La volonté des Rois doit contrée et le prix de la paix se négocie dans la sang.
Macide avait accepté d'éviter toute violence inutile si les Vierges remarquaient leur présence, mais n'avait rien promis.
- Dans une bataille, avait-il déclaré, les promesses n'ont aucune valeur.
- Je suis quoi ? Aveugle ? Crois-tu qu'il en a toujours été ainsi ?
- Je trouve que cela ne te gêne pas trop.
- Peut-être, mais nous apprenons et nous nous adaptons, n'est-ce pas ? Nous découvrons qu'on peut continuer nos vies malgré nos erreurs.
A Sharakhaï, le combat n'était pas un simple divertissement, c'était une tradition. Il faisait partie de la vie des habitants au même titre que la faim, la soif et la chaleur implacable.
Tu es une flèche, Çedamihn. Une lance pointée vers le coeur de Sharakhaï.
Le ver se mit à glisser sur le sable. Il ressemblait à un gigantesque serpent avec des cornes sur la tête et une peau luminescente. Ses ondulations étaient étranges, comme codifiées. La vieille femme s’arrêta. Elle était calme, impassible, comme si le monstre et elle accomplissaient un rituel dont l’issue était décidée d’avance.
Le ver s’approchait avec méfiance. Il avançait, s’arrêtait, hésitait comme un étudiant du collegium confronté à un problème ardu, puis avançait de nouveau. Leorah agitait son bâton au gré de ses déplacements. Ils formaient un étrange duo. La bête et la sorcière du désert.
Un rayon de soleil glissa sur les gemmes incrustées dans le pommeau du bâton et elles scintillèrent comme une oasis dans le lointain. Par le souffle du désert ! Çeda était certaine d’avoir déjà vu ce bâton. Entre les mains d’une déesse. C’était la houlette de Nalamae !
Hamzakiir posa la bouteille sur le plateau d’argent, mais au lieu de regagner sa place, il se glissa derrière le siège du roi.
— Non ! cria Ramahd.
Ce fut le seul mot qu’il parvint à articuler. Les yeux de Hamzakiir le transpercèrent et il fut réduit au silence, son personnage n’apparaissant pas dans la scène qui se jouait devant lui.
Aldouan posa son verre et se tourna pour voir ce qui avait suscité une telle réaction de la part de Ramahd. Hamzakiir le bâillonna de la main gauche, saisit son poignet de la main droite et enfonça un ongle aussi effilé qu’une serre d’aigle dans sa chair. Une gerbe de sang jaillit. Aldouan leva sa main libre pour griffer le visage de Hamzakiir, mais le mage était d’une force peu commune et il n’eut aucun mal à bloquer les coups maladroits.
Certains d’entre eux venaient donc se mesurer aux Sharakhiens, convaincus que leurs nobles origines et leur entraînement rigoureux les rendaient invincibles. On trouvait parmi eux quelques redoutables guerriers, mais la plupart n’étaient que des prétentieux espérant accaparer un peu de gloire dans la cité qui se vantait de compter les meilleures lames des cinq royaumes. Ils découvraient vite pourquoi Sharakhaï n’avait jamais plié devant une armée ennemie. Les enfants du désert apprenaient le maniement du sabre, de la lance et du bouclier dès qu’ils savaient marcher. À Sharakhaï, le combat n’était pas un simple divertissement, c’était une tradition. Il faisait partie de la vie des habitants au même titre que la faim, la soif et la chaleur implacable.
La jeune fille sentit des larmes envahir ses yeux. Ce n'était pas seulement à cause de tous ces gens ou du fait qu'ils aient survécu à la bataille contre les Rois. Ce moment était tout ce que sa mère avait rêvé d'accomplir. Çeda avait joué un rôle majeur dans la résurrection de la treizième tribu, mais tout avait commencé lorsque Ahya s'était rendue à Sharakhaï et avait tué Azad après avoir découvert trois poèmes de sang. Plus que jamais, la jeune fille eut l'impression que sa mère lui avait passé le relais, et cette idée la ravissait.