Les éditions Glénat nous avaient déjà surpris à plusieurs à plusieurs reprises en nous proposant des volumes, consacrés à la famille Duck ou à la famille Mouse (sinon les deux ensembles). Cette fois-ci, la volonté, de prime abord, semble être de tabler sur la vague des adaptations de classiques de la littérature en bande dessinée…
Tout cela ne reste qu’une impression. Certes les premières planches (et presque toute la première partie de l’œuvre) nous feront croire à ce projet qui prendra progressivement davantage de corps. Nous rentrons assez facilement dans cette histoire, qui révèle de belles surprises et des détails amusants qui feront sourire petits et grands (surtout ces derniers pour être honnêtes).
La deuxième partie offrira une toute autre orientation et introduire son lot d’originalités. Les choix faits sont originaux et assez typique de ce que l’on attend d’un grand classique de Disney. Mais chut ! Mieux vaut le découvrir en lisant. En tout cas, les choix scénaristiques tentés ici sont particulièrement respectueux de l’esprit de l’œuvre originale plutôt que du texte.
L’histoire est intéressante et l’adaptation réussie en grande partie grâce à une galerie des personnages insérée ici de manière inattendue et plutôt bien pensée. La mise en planche est aussi efficace et le résultat est assez convaincant : il est impossible de lâcher ce titre avant sa conclusion.
Les dessins sont eux aussi particulièrement réussis. Ils font corps à une certaine vision d’un XIXième siècle vu au travers de la littérature gothique. Les différentes ambiances ici présentées sont ici le reflet d’une imagination débordante et utilement mise à profit.
Duckenstein est donc une belle réussite. Un volume à partager entre grands et petits afin de pouvoir approcher tout à la fois plus facilement et autrement un grand classique de la littérature mondiale.
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• Mickey Maltese : La ballade de la souris salée
• Bruno Enna (Scénario) & Giorgio Cavazzano (Dessin)
• Glénat
Depuis quelques temps, Disney revisite des classique de la littérature en les adaptant avec ses personnages.
Après avoir lu Dingo Quichotte et Duckentsein, respectivement adaptés de Frankenstein de Mary Shelley et de Don Quichotte de Servantes, me voila donc à découvrir l'adaptation de l'œuvre de Pratt et de son Corto Maltese.
Avec une petite particularité, contrairement aux autres œuvres précitées, pour celle ci, je n'ai jamais lu l'œuvre originale.
Pour ce qui est du dessin, Cavazzano fait un travail irréprochable. Pour ce qui est du scénario, j'ai passé un bon moment, c'était sympathique à lire, mais il me manquait peut-être un petit quelque chose pour me donner envie de découvrir l'œuvre de Pratt.
Enfin, n'ayant pas lu l'œuvre originale, je ne peux pas vous dire si c'est une adaptation fidèle ou non. Mais quand on vient sur ce genre de récit, ce n'est pas forcément ce que l'on cherche.
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• Duckenstein
• Bruno Enna (Scénario) & Fabio Celoni (Dessin)
• Glénat
Depuis quelques temps, Disney s'amuse à revisiter les classiques de la littérature au travers de ses personnages stars (Mickey, Donald, Dingo...).
Cette fois, c'est le roman de Mary Shelley, Frankenstein, qui se voit adapter.
Récemment je me suis mis à lire pas mal d'ouvrages mettant en scène Mickey, Donald, Picsou et les autres avec mon fils de 5 ans.
Et s'il est friand des histoires courtes d'une dizaine de pages, il a plus de mal avec les récits plus longs qui perdent rapidement son attention.
Pour ma part, j'ai bien aimé suivre Donald en savant fou dans cette BD.
Par ailleurs, vu le roman adapté, j'avais peur que ce ne soit pas adapté au jeune âge de mon fils. Au final, mes craintes se sont vite envolés en voyant que Disney avait fait en sorte que ce soit accessible pour un public jeune.
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Glénat publie une libre adaptation du roman de Bram Stocker adapté à un public très jeune. Les scènes les plus effrayantes sont transformées en version potagère. L'intrigue globale se tient, même si je ne ferais pas de comparaison avec l'oeuvre originale que je n'ai pas lue. La graphisme en rondeur nous offre des trognes à découvrir avec des gros plans de naseaux.
C'est pas mal fait mais pas transcendant non plus.
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Cette BD nous met tout de suite dans une ambiance assez sombre, une palette de couleurs à la Ghibli ... , des dessins d'épouvante ...
Une jeune fille, nommée Rosamelia, aux allures gothiques, accueille notre cher Kriss, enfant antipathique et trop curieux, dans une maison bien particulière !
Kriss est un enfant orphelin qui est placé dans cette maison, dans laquelle il se passe des choses bizarres. Il est en compagnie de deux autres enfants qui sont là depuis bien longtemps, et ne sont jamais sortis de cet endroit.
Après avoir transgressé les règles, Kriss et ses camarades se retrouvent donc un genre de lieu imaginaire et très dérangeant.
Mais toujours cette question qui revient, les enfants sont-ils morts ou vivants ?
Un univers de bizarreries et fantastique, une imagination débordante pour cette histoire particulière, dont malheureusement on ne connaîtra pas la suite.
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J'ai réalisé une chronique parlant à la fois du tome 4 et 5 pour des raisons narratives, cependant, je pense que Le pouvoir du feu mérite sa petite chronique. Ce quatrième tome des aventures des WITCH se centre sur Taranee et voit ainsi l'univers de la série s'étoffer, les bases sont belles et bien posées et l'on se centre petit à petit sur Elyon et Méridian.
L'intrigue est simple, car le but est très clair : il faut sauver Taranee en la délivrant d'Elyon. Ce fil rouge se voit étoffer par des petites histoires très intéressantes, nous permettant de mieux cerner les héroïnes, ou bien de mieux appréhender le monde magique. Pour éviter d'attirer l'attention, les filles ont créé une goutte astrale, une copie conforme de leur amie et étoffant ainsi le monde magique dans lequel nous baignons depuis le premier opus. Will connaît des difficultés avec sa mère, Irma avec Martin un garçon très collant... Nos filles connaissent des aventures palpitantes que ce soit par l'intermédiaire de la magie ou par leur quotidien.
Le texte est fluide et agréable à lire, les répliques sont en accord avec les protagonistes qui les énoncent. C'est soigné et simple à la fois, on ne s'y perd pas et l'on prend plaisir à avancer dans le récit. Les dessins sont très beaux, je pourrais passer des lignes à en parler, le character design est affirmé, les objets sont beaux, les actions sont bien rendues, la magie bien signifiée, les décors sont super... La colorisation est d'une grande beauté, tout en finesse dans les coloris tout en apportant une certaine dynamique à l'ensemble. J'ai un grand coup de cœur pour le jardin de Phobos avec ses murmurants, un environnement aussi mystérieux qu'inquiétant.
Les personnages sont toujours aussi captivants à suivre, nos WITCH sont formidables. Elles grandissent, elles affrontent leurs problèmes, elles sont très différentes et pourtant unies, c'est ça leur force. Chaque lecteur peut réellement s'identifier à l'une des WITCH, et ce à n'importe quel moment : histoires familiales, goûts, histoires d'amour, personnalité ou physique. Cela permettra facilement aux plus jeunes de trouver des réponses à leurs propres problèmes. Elyon s'affirme de plus en plus dans la voie que lui trace Cédric, commandé par Phobos pour la manipuler. Toutefois, je suis convaincue qu'Elyon est un bon personnage, comme Cédric, ils sont bien définis et très intéressants à suivre.
En conclusion, Le pouvoir du feu met Taranee à l'honneur, car son élément est bien plus fort que ne le croit. L'histoire étoffe l'univers petit à petit, elle commence aussi à s'approcher de Méridian et de ce qui va devenir un fil rouge pour cette première saison. Pas mal d'ingrédients sont exploités et sont employés d'une bonne façon, comme l'amitié, l'action, la magie... l'univers girly et magical girl est très captivant, tout autant que les personnages imaginés. De la première à la dernière page, il est impossible de s'ennuyer et c'est pour cette raison que j'aime les aventures des WITCH.
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J'adore les BD Disney, j'ai l'impression de retourner en enfance à chaque lecture. J'ai dû réserver cette BD tellement je sais que les BD Disney sont populaires. Cette fois-ci, je lis ainsi une totale revisite du mythe de Frankenstein version canards. Donald, Daisy, Gontran, Picsou et les 3 loustics vont vous faire vivre des moments fantastico-horrifiques mais en bon enfant, évidemment ! Les couleurs sont très chouettes avec un découpage à point donc cette revisite m'a été bien sympathique.
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Une belle histoire qui finit toutefois par tourner à l'accumulation d'éléments absurdes et très (trop) oniriques. Heureusement, les sublimes illustrations viennent apporter une touche de poésie et de fraîcheur.
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• Dracula (Disney)
• Bruno Enna (Scénario) & Fabio Celoni (Dessin)
• Glénat
Ma quête de lire tous les classiques de la littérature repris par Disney m'amène cette fois sur Dracula.
Mais que vaut l'adaptation du roman de Bram Stoker ?
Si bien entendu cette adaptation d'une œuvre horrifique sera édulcorée pour pouvoir être accessible au plus jeune, elle a le mérite de proposer de bonnes idées.
Ici, pas de sang, mais... du jus de betterave !
Cela ajoute une dimension humoristique au récit qui pourra faire accrocher nos petites têtes blondes.
Pour ma part, si j'ai trouvé cela sympathique, j'avoue qu'il m'a manqué un petit quelque chose pour être totalement charmé.
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J'ai beaucoup aimé cette BD Disney ! Encore une fois, à première vue, l'histoire est simple, gentillette, innocente mais lorsqu'on y regarde de plus près, avec nos yeux d'adulte, l'histoire est beaucoup plus sombre et originale !
Ici, on retrouve le classique monstre de Frankenstein (Duckenstein !!!) mais plusieurs différences sont notables, notamment le processus de sa création, son apparence et sa réflexion. Je ne dévoilerai rien de l'intrigue - qui change de celle du roman mais dont les références sont un véritable hommage - cependant, il est intéressant de noter que l'auteur nous offre deux points de vues différents, qui permettent aux lecteurs de mieux comprendre les personnages et leurs intentions. Un scénario qui tient la route et très bien découpé donc !
J'ai aussi beaucoup aimé cette BD car, toujours avec nos yeux d'adulte, il s'agit d'une véritable métaphore de la création artistique (qui nous manque beaucoup en ce moment) puisque le monstre est modelé en carton et Victor utilise des couleurs pour le peindre, puis il l'anime grâce à l'orage = l'électricité. Un petit air de création de dessin-animé non ?
Bref, Duckenstein est un très bel hommage à Mary Shelley et à Walt Disney !
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Les structurations des récits changent d’une histoire à l’autre. Parfois, c’est assez intense avec de nombreux rebondissements et parfois, comme dans ce tome, c’est plusieurs bouts de récits mis bout à bout avec un fil conducteur. Les changements de scénaristes, de dessinateurs et coloristes à chaque tome y est peut-être pour quelque chose. Sur ce tome, on trouve 9 personnes qui ont travaillé ensemble ce qui reste assez rare d’autant plus dans une série jeunesse. L’univers graphique reste semblable d’une aventure à une autre. Heureusement car c’est vraiment l’identité de la série. Au final, ce tome m’a moins emporté que les précédents. C’est éventuellement le moment de faire une pause pour découvrir d’autres choses afin de revenir l’esprit plus curieux.
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Ce tome contient une histoire complète mettant en scène Dylan Dog, un personnage de fiction récurrent, publié dans des fumetti (bande dessinée italienne) depuis 1986. Il contient un récit initialement paru en novembre 2008 sous le titre "La Statua di carne", en noir & blanc, écrit par Bruno Enna, dessiné et encré par Nicola Mari. Il s'agit du premier tome édité par les éditions Mosquito, le suivant est La sorcière de Brentford écrit par le scénariste Chiaverotti et également dessiné par Mari. Il n'est pas nécessaire d'avoir une connaissance préalable du personnage Dylan Dog pour apprécier cette histoire.
De nos jours, Dylan Dog déambule dans un cimetière londonien, en se récitant un extrait d'un poème de John Donne. Il repense à la visite de Violet (une jeune femme) dans son bureau qui lui a parlé de la mort de la veuve Annabel Green Sprouth alors qu'elle se recueillait sur la tombe de son mari Léopold Sprouth dans ce même cimetière (après avoir fauché des fleurs sur une tombe voisine). Elle demande à Dylan Dog de se rendre sur place car ce n'est pas la première fois qu'une personne y trouve la mort, semble-t-il tuée par une statue.
Peu de temps après, Albert Berrymann un fossoyeur, est tué par une statue, alors que Freddy et Harold (2 de ses collègues) descendaient une bouteille non loin de là, en attendant qu'il ait fini. Dog se rend à New Scotland Yard voir l'inspecteur Bloch pour qu'il lui donne des informations sur l'affaire, ce que ce dernier fait bien volontiers car la police ne dispose d'aucune piste solide.
A priori la curiosité du lecteur est éveillée par ce tome, soit parce qu'il connaît déjà Dylan Dog et qu'il apprécie le ton de ses aventures, soit parce qu'il apprécie la politique éditoriale des éditions Mosquito. Sans être conquis d'avance, il part avec une prédisposition d'esprit plutôt bienveillante vis-à-vis de cette lecture. S'il connaît Dylan Dog, il s'attend à une enquête sur un ton gothique, avec un peu de macabre, une jolie donzelle et un peu de noirceur. Il a le plaisir de retrouver Groucho (l'employé de maison de Dog, il apparaît à 2 reprises), avec une ou deux réparties à l'humour décalé ou absurde, de voir Dog s'emparer de sa clarinette (mais sans dire de manière explicite qu'il va jouer ou massacrer la sonate des trilles du Diable, de Giuseppe Tartini), de voir la Volkswagen Coccinelle blanche (immatriculée DYD 666) à 3 reprises. Par contre Dog ne prononce pas son juron fétiche (Judas danseur), se contentant juste d'un "Sacré foutriquet".
Pour un lecteur novice en Dylan Dog, il découvre un homme d'une trentaine d'années, bien de sa personne, au regard intense, à la posture évoquant vaguement celle de Sherlock Holmes (quand il reçoit Violet dans son salon), effectuant une enquête en interrogeant diverses personnes, disposant d'une arme à feu dont il ne se sert qu'à une seule occasion. Ce n'est donc pas un récit d'aventures au premier degré, et le personnage principal ne dispose que d'une personnalité superficielle. Le dialogue des fossoyeurs Harold et Freddy les rend humains, mais là encore sans grande personnalité, avec un recours au cliché qu'il s'agit d'une profession dans laquelle on boit beaucoup. Violet est assez mystérieuse avec un caractère marqué, peut-être celle avec le plus de personnalité. Néanmoins, les relations mises en scène relèvent bien d'individus adultes, que ce soit la causticité de l'inspecteur Bloch, le cynisme d'Annabel Sprouth, ou encore le caractère emporté du sculpteur Roman Digor.
Le scénariste s'emploie à développer une atmosphère gothique en utilisant des poèmes de John Donne (1572-1631, poète et prédicateur anglais), pour lesquels une encyclopédie en ligne indique qu'ils s'inscrivent dans la poésie métaphysique. Effectivement, ils apportent une touche macabre au récit. Bruno Enna s'amuse à intégrer un professeur d'université qu'il dénomme T.S. Eliot en référence au poète, dramaturge et critique littéraire américain (1888-1965) du même nom, qui participa à la redécouverte de Donne au vingtième siècle.
L'intérêt du récit réside donc essentiellement dans son ambiance et dans son intrigue plus que dans la personnalité des protagonistes. Le scénariste déroule posément les fils de l'histoire, dans une intrigue linéaire au cours de laquelle Dylan Dog est amené à interroger quelques individus sur le passé d'un ou deux personnages. La structure est classique, le fin mot de l'histoire sort de l'ordinaire et la motivation derrière ces morts dépasse les clichés habituels. Par contre il est un peu difficile de s'investir émotionnellement dans ces personnages manquant de profondeur. Mais l'éditeur a choisi de traduire ce récit, avant tout pour l'artiste.
Le lecteur prend en main une bande dessinée à la production soignée, format bande dessinée européenne, avec un papier assez épais pour qu'on ne voit pas la page suivante (ou précédente) au travers. Nicola Mari réalise des dessins dans une veine réaliste, avec des aplats de noir consistants, sans qu'ils ne tirent les images vers l'expressionisme ou l'abstraction. Pas de doute, Dylan Dog et Groucho sont reconnaissables au premier coup d'œil. L'évocation de l'Angleterre est suffisante pour être crédible : la façade en briques de l'immeuble où habite Dog, l'uniforme du bobby en faction devant New Scotland Yard, l'intérieur du pub servant de lieu de détente aux fossoyeurs, et les pintes de bière. Mari s'avère être un chef décorateur professionnel, qu'il s'agisse du bureau fonctionnel de l'inspecteur Bloch, de l'atelier du sculpteur Roman Digor et des outils qu'il est possible d'y voir, ou encore de la chambre à l'ameublement un peu vieillot de madame Forsythe.
Nicola Mari dessine des adultes au visage marqué. Il n'y a pas de volonté de rendre chaque individu séduisant, ou avec un visage lisse. Cela participe à l'ambiance mystérieuse, les expressions des visages restant interprétables tout en étant juste, le langage corporel étant mesuré, sans être surjoué. Cette approche réaliste rend la narration plus concrète, préservant la plausibilité de l'intrigue. Ainsi quand le lecteur voit au début une statue s'animer, il reste dans le doute de savoir s'il doit prendre l'image au premier degré comme une représentation littérale, ou s'il s'agit de la vision qu'en a la victime, c'est-à-dire une interprétation de la réalité déformée par la peur ou par un esprit embrumé. Ainsi la solidité et la cohérence de la narration doivent beaucoup au juste équilibre trouvé par l'artiste.
Le dessinateur doit donc préserver le doute sur la nature de ces statues (vivantes ou non), en les représentant immobiles, mais aussi en suggérant la possibilité qu'elles peuvent se déplacer. Il rend bien la texture de la pierre et les poses des individus sculptés évoquent de vraies statues avec un thème mortuaire bien respecté. En fonction des séquences, il les nimbe d'ombres mangeant les détails de leur forme, ou il les représente plus vaguement et de plus loin. Du fait de son parti pris figuratif, il n'arrive pas à leur donner cette aura de mystère ou de ténèbres tel que peut le faire Mike Mignola avec ses dessins exagérant les ombres jusqu'à en devenir expressionnistes. Du coup, la part de ténèbres et d'angoisse se trouve ailleurs, dans des éléments plus banals.
La première fois que le lecteur s'en rend compte, il n'identifie pas forcément le phénomène. En bas de la page 9, une case est consacrée à un gros plan sur une sirène en train de sonner pour annoncer l'heure de fermeture du cimetière. C'est si inattendu dans la séquence en question que cette intrusion des règles de fonctionnement constitue une irruption brutale d'une règle à respecter, au beau milieu d'un instant de réflexion. En page 20, Groucho arrive encombré par un sac de fruits et légumes, à nouveau une irruption saugrenue du réel dans une conversation évoquant les morts. Page 30, le lecteur contemple un visage en gros plan, arborant un œil au beurre noir. À nouveau, c'est le contraste de cet élément avec le flux de la séquence qui crée un décalage déstabilisant, faisant prendre conscience au lecteur qu'il n'est peut-être pas assez attentif, qu'il ne voit pas vraiment ce qui est pourtant en train de se passer sous yeux.
Au fil des pages, le lecteur apprécie également l'art de la mise en scène de l'artiste. Alors que le déroulement de l'intrigue repose plus sur une succession de dialogues, la narration conserve une forte part visuelle, grâce à la richesse des dessins, au fait qu'il n'y ait pas de redondance entre les dessins et les conversations, et par des prises de vue élaborées qui évitent les enfilades de cases uniquement composées de têtes en train de parler.
Ce tome contient une histoire à base d'enquête avec une dimension horrifique et une dimension surnaturelle, avec comme personnage principal Dylan Dog, un héros de fiction récurrent des fumetti. L'intrigue est bien troussée, malgré des personnages pas très approfondis d'un point de vue psychologique. Les dessins sont mieux que compétents, avec un soin apporté aux détails (des éléments typiquement anglais, aux aménagements intérieurs), et une utilisation intéressante des aplats de noir. 3 étoiles pour une histoire sympathique sans être mémorable, ou 4 étoiles pour le plaisir de retrouver Dylan Dog dans une ambiance gothique réelle sans être assénée.
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Un autre monde,tantôt enchanteur,tantôt terrifiant que va découvrir Susine. Cet album est tres original et les illustration de Clément Lefèvre sont juste une petite merveille! Cependant,j'ai trouvé que par moment,il y a trop d'éléments,de la confusion de la part de l'auteur,on s'y perd un peu,ce qui peut donner à l'album un petit côté un peu lourd.
Mais ca reste un magnifique album!
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