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Citations de Bryan Reardon (40)


Des chiens aboient. Quelqu'un se rapproche de moi. Je crois que cette personne est là depuis le début. Ce sont les chiens qui me ramènent à la réalité. Je fais un pas, puis deux. Je tombe à genoux. J'étreins ce qui était Jake, ce qui ne sera plus jamais Jake. Je le serre, mais ce n'est plus lui. Je pleure et j'enrage. Je ne remarque pas le chargeur vide dans sa main froide.
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Je n’ai jamais vraiment touché au succès, même si en Irlande, on peut faire illusion longtemps avant que la vérité ne commence à apparaitre .
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Ni le besoin ni la curiosité ne me fournissent la motivation nécessaire. Au contraire, la force qui me pousse n'est qu'une dernière tentative désespérée pour retrouver la banalité.
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Une fois dehors, le soleil réchauffe les traits tirés de mon visage. Bien que l'air soit doux, agréable, la saison n'a pas changé. Il s'agit toujours de l'hiver le plus lugubre qu'on puisse imaginer, et la pointe de mes New Balance écarte les feuilles mortes sur le trottoir. Chaque bruit évoque des souvenirs trop récents pour avoir été digérés.
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Il y a eu une fusillade à l'école de mes enfants. Mes enfants, Laney et Jake, sont à l'école. Mes enfants sont en danger. Je n'ai pas peur. Je ne suis pas inquiet. Mon instinct protecteur, animal, prend le dessus. Je ferai n'importe quoi pour tenir mes enfants à l'écart du danger. Je mourrais pour les protéger. Ce n'est pas du courage, c'est un simple fait.
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La clé n'est pas d'apprendre du présent ; c'est de se souvenir du passé.
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Je jette un coup d'oeil à chaque cadre accroché aux murs. (…) La vie est un peu comme ça, on choisit les moments qu'on veut encadrer. Nous avons tous une idée de ce qu'elle devrait être, faite de sourires et de balançoires. Il y a les instants moins agréables, qu'on laisse au placard, dans les recoins les plus obscurs de notre psyché.
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Jake : huit mois avant sa naissance.

Tout a commencé par une décision fatidique et par la nouvelle la plus merveilleuse de ma vie, pas nécessairement dans cet ordre. Par une journée grise de février, le genre de jour qui donne envie à tout le monde de voir les décorations de Noël encore accrochées dans le jardin des voisins, ma femme m’appelle au bureau.
«Je l’ai fait», déclare-t-elle.
Je sais qu’elle parle du test de grossesse. Dans les films, l’épouse appelle toujours en disant J’ai quelque chose à t’annoncer, prépare-toi. Dans la réalité, cela fait cinq ans que ma femme et moi sommes mariés, et nous étions déjà fiancés depuis trois ans. Je ne prétends pas être au diapason de ses cycles menstruels au point d’avoir su avant elle qu’elle avait du retard. Ce que je veux dire, c’est qu’il n’y a pas tellement de surprise concernant les parties génitales d’un couple marié, contrairement à ce que veulent nous faire croire les films.
«Et alors?
— Cache ta joie», répond Rachel en riant.
Je m’éclaircis la voix et recommence de mon ton naturellement impassible. «J’ai l’impression que mon cœur va exploser.
— Cliché.» Elle s’esclaffe de plus belle. Une seule personne, ma femme, sait que je veux devenir écrivain. Comme elle a pris option anglais à la fac, elle se sent obligée d’être parfois très critique, mais elle a toujours soutenu vigoureusement ce rêve caché. Elle m’achète des bouquins du genre Écrire pour les nuls et des beaux stylos plume pour la Saint-Valentin.
«Encore pris sur le fait.
— Écoute, pas au téléphone. Allons déjeuner.
— OK.» Je veux juste savoir si je vais devenir père, mais la suggestion d’un déjeuner me met plus ou moins sur la voie de ce que je pense être une bonne nouvelle. «Où ça ?
— Un truc chic. Le Blue Coast? À midi?
— Je te retrouve là-bas. Je t’aime.
— Moi aussi, je t’aime, Simon. Et je suis enceinte.» Elle raccroche.
J’ai envie de la rappeler tout de suite, de rire et de parler très fort de cette nouvelle, mais je sais que ça ne doit pas se passer comme ça. Ma femme a un plan. Rien de méchant, c’est simplement très calculé. Il faut célébrer cette annonce monumentale avec un repas somptueux et en discuter à voix basse au milieu d’un décor luxueux. Ce n’est pas prétentieux, ça ressemble plutôt à un artiste qui applique de la couleur sur une toile. Elle peint nos souvenirs et ça me va très bien.
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Chaque sonnerie est une torture, comme des fers rouges imaginaires qu'on enfoncerait sous les ongles de mon émotion. Mon cerveau crie NON encore et encore, tandis que je m'accroche au téléphone comme s'il s'agissait du bord d'une falaise à pic.
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Les conversations au travail, professionnelles ou pas, étaient simples. En banlieue, en revanche, les mêmes échanges me laissent perplexe ou confus. Rachel dit que c'est parce que je suis incapable de parler des problèmes féminins. Je suppose que la réponse ne peut pas être aussi facile parce que discuter avec des hommes ne me paraît pas plus naturel. Il se peut qu'elle ait quand même raison. La vérité est que je ne corresponds plus à aucune de ces deux catégories, du moins pas complètement. Je ne suis certainement pas une femme, cela dit je ne me sens pas toujours vraiment un homme non plus.
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Il remue, ses petites mains battant l'air comme un maestro dirigeant un orchestre. Ça me faisait flipper au début, alors j'ai posé la question au médecin. Il a dit que c'était une sorte de réflexe qu'ont tous les enfants. Ça m'a suffi.
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Quoi qu'il en soit, nos regards se sont croisés, même si ça a l'air gnangnan, ses yeux bleus comme la glace et les miens noirs comme la nuit. Je l'ai accompagnée partout toute la journée. À tel point que le staff présidentiel m'a interdit de participer aux prochains événements parce que j'avais en quelque sorte ignoré mes devoirs et que je n'avais fait que la suivre comme son ombre. À la fin de la journée, elle était prisonnière de ma toile, ou peut-être était-ce l'inverse.
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J'étais l'homme de toutes les situations, du moins dans ma tête, et j'étais très occupé ce jour-là. Le candidat démocrate à la présidentielle était en visite pour récolter des voix. Pas pour lui-même, pour le candidat au deuxième siège sénatorial du Delaware. La course était plus serrée qu'on ne le pensait étant donné que le républicain en poste était très apprécié et qu'il n'avait pas été surpris à baisser son pantalon, ni au sens propre ni au figuré.
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Dans la réalité, cela fait cinq ans que ma femme et moi sommes mariés, et nous étions déjà fiancés depuis trois ans. Je ne prétends pas être au diapason de ses cycles menstruels au point d'avoir su avant elle qu'elle avait du retard. Ce que je veux dire, c'est qu'il n'y a pas tellement de surprise concernant les parties génitales d'un couple marié, contrairement à ce que veulent nous faire croire les films.
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Même si chaque minute que Jake passe à dormir est comme une oasis de tranquillité, je m'attarde, le sourire aux lèvres. Il a les cheveux de sa mère, raides, fins, parsemés de subtils reflets auburn et jaune paille. Heureusement, il a aussi ses yeux. Quand ils sont grands ouverts, ils brillent d'un bleu si unique que je ne peux m'empêcher de les fixer parfois, perdu dans leur minuscule perfection. Son teint, en revanche, il l'a hérité de son père. C'est ce que j'appelle l'Irlandais noir.
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Il y a eu une fusillade à l'école de mes enfants. Mes enfants, Laney et Jake, sont à l'école. Mes enfants sont en danger. Je n'ai pas peur. Je ne suis pas inquiet. Mon instinct protecteur, animal, prend le dessus. Je ferais n'importe quoi pour tenir mes enfants à l'écart du danger. Je mourrais pour les protéger. Ce n'est pas du courage. C'est un simple fait.
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Quoi qu'il en soit, nos regards se sont croisés, même si ça a l'air gnangnan, ses yeux bleus comme la glace et les miens noirs comme la nuit. Je l'ai accompagnée partout toute la journée. À tel point que le staff présidentiel m'a interdit de participer aux prochains événements parce que j'avais en quelque sorte ignoré mes devoirs et que je n'avais fait que la suivre comme son ombre. À la fin de la journée, elle était prisonnière de ma toile, ou peut-être était-ce l'inverse.
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Nous nous sommes rencontrés quand elle était en fac de droit. À cette époque, elle faisait un stage auprès de l'éminent sénateur américain de notre État tandis que je travaillais pour le chef de l'exécutif du comté. J'étais l'homme de toutes les situations, du moins dans ma tête, et j'étais très occupé ce jour-là. Le candidat démocrate à la présidentielle était en visite pour récolter des voix. Pas pour lui-même, pour le candidat au deuxième siège sénatorial du Delaware. La course était plus serrée qu'on ne le pensait étant donné que le républicain en poste était très apprécié et qu'il n'avait pas été surpris à baisser son pantalon, ni au sens propre ni au figuré.
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Dans la réalité, cela fait cinq ans que ma femme et moi sommes mariés, et nous étions déjà fiancés depuis trois ans. Je ne prétends pas être au diapason de ses cycles menstruels au point d'avoir su avant elle qu'elle avait du retard. Ce que je veux dire, c'est qu'il n'y a pas tellement de surprise concernant les parties génitales d'un couple marié, contrairement à ce que veulent nous faire croire les films.
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Chaque bruit évoque des souvenirs trop récents pour avoir été digérés.
Il s'est passé tellement de choses que j'ai du mal à envisager le jour, l'heure suivants. Mais aller jusqu'à la boîte aux lettres élève mon niveau de concentration à un degré d'intensité chirurgical et me donne un objectif. Ni le besoin ni la curiosité ne me fournissent la motivation nécessaire. Au contraire, la force qui me pousse n'est qu'une dernière tentative désespérée pour retrouver la banalité.
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