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4.08/5 (sur 44 notes)

Nationalité : Turquie
Né(e) à : Haymana, Turquie , 1965
Biographie :

Burhan Sönmez est avocat des droits de l'homme - il est notamment le défenseur de la romancière Asli Erdoğan.

Né à Haymana, il a suivi ses études primaires et secondaires à Polatli. A l'Université d'Istanbul, il a fait un cursus complet de droit.
Diplômé, il a travaillé à partir de 1991 comme avocat à temps partiel. Il écrivait par ailleurs des articles sur la culture et la politique dans divers journaux et magazines.

Engagé en politique, il a été vice-président du nouveau parti ODP. En 1996, Burnham a subi des pressions puis des violences. Il a alors déménagé en Grande-Bretagne ou il est resté de nombreuses années avant de revenir en Turquie, continuer à écrire des livres et des articles en tant que journalistes

Depuis 2009, Burhnam a écrit plusieurs romans. "L'innocent" a reçu le Sedat Simavi Literature Award en 2011. Depuis ses romans sont traduits en plusieurs langues : anglais, italien, serbe, français, ...

Son site officiel est situé ici : http://www.burhansonmez.com/tr/
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Source : http://www.edebiyathaber.net/faruk-bildiricinin-yazar-burhan-sonmez-ile-gerceklestirdigi-soylesi/
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Bibliographie de Burhan Sönmez   (4)Voir plus

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Citations et extraits (111) Voir plus Ajouter une citation
Nous croyons que personne ne peut retrouver le passé, mais les vieux, avec leur esprit vacillant, leurs jeux cérébraux, ils y arrivent. Vers la fin de leur vie, les vieillards, arrivant aux frontières de l’avenir, trouvent un moyen de faire revenir leur passé. Brisant le verre de cette horloge mentale qu’on appelle le temps, ils font se rencontrer le passé et l’avenir dans le moment présent.
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Hôpital de Çapa
Istanbul
1985

(...)Regarde- les, ils n'ont pas conscience qu'ils vivent en enfer.S'en rendre compte leur ferait trop de mal, ils préfèrent ignorer la réalité.
- Bien, mais que ressentir pour eux ? De la pitié, de la colère?
- Je ressens les deux, parfois j'ai pitié, parfois je suis en rage.


( p.309)
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Hitler est mort, Mussolini est mort, la guerre en Europe est finie, mais à Jérusalem, qui a su se tenir à l'écart de la guerre pendant six ans, les heurts n'en finissent pas.Elle semble ne jamais devoir s'éteindre, la discorde qui embrase cette ville qui a connu tant de guerres et tant de maîtres au cours de sa très vieille histoire, des Assyriens aux Romains, des Ottomans aux Anglais d'aujourd'hui. C'est avec les armes, non les mots, que chaque camp, au prétexte que Jérusalem lui appartient, veut imposer ses prétentions aux autres et réécrire l'histoire en sa faveur.

(Gallimard 2023, p.371 )
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Sans enfance, on n'est personne.
Qui croire, le vieil aveugle, les soldats ? Il continua à marcher, et jusqu'à sa mort il marcha. Il suivit les étoiles, chercha Dieu, lu chaque livre avec l'espoir d'une délivrance. Il erra pendant quarante ans, à Jérusalem, au Caire, en Crète, à Athènes, à Rome et à Istanbul, et partout il adoptait une nouvelle religion et un nouveau nom.
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La nuit, dans le silence du cimetière déserté par les hommes, au milieu des brumes qui enveloppaient Istanbul, Avdo ouvrit la lettre : " Avdo, je te confie ma tombe, j'ai épousé tant de religions, revêtu tant de noms.À la fin il ne m'en reste aucune, et je n'ai plus de nom, Avdo, mais quel était le mien à l'époque, aucune idée. Tu le retrouveras peut-être pour moi.L'an dernier, un hasard m'a fait apprendre que tu vivais ici, dans ce cimetière. J'ai su ce qu'on t'avait fait subir.Et pourtant je ne suis pas venu te voir, c'était déjà trop de morts.Mais on m'a dit que tu fabriquais des tombes à la mesure des âmes. Fais-en une pour moi.Qu'elle s'adresse ainsi à l'univers: le seul défaut de Dieu est de ne pas pas exister. Inspire- toi de ça pour ma tombe.
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Arrête d'essayer de nous humilier, lui dirent- ils, et interroge- toi plutôt sur tes propres racines au lieu de remettre les nôtres en question.Il y a un an que tu es dans notre plaine, mais où étais-tu avant, qu'as-tu fait, d'où viens-tu vraiment, on n'en sait rien.Comment se fait-il qu'un simple tailleur de pierre ait voyagé dans autant de pays et parle toutes ces langues? Avdo leur répliqua qu'il était orphelin et apatride, qu'il avait vécu dans bien des villes, et ainsi appris le kurde, le turc, l'arabe, l'arménien, l'araméen, le grec.


( p.60)
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Quand on lui demandait d'où il était, il répondait " d' Istanbul ", puisque c'était là qu'il devait mourir.Les vrais propriétaires de cette ville sont les arbres, lui avait dit une fois un visiteur. Certains cyprès de Byzance, plus vieux que la conquête ottomane, régnaient encore sur le cimetière. Avdo se sentait comme l'un de ces arbres.

( p.20)
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Le silence et le brouillard recouvraient la ville, la rumeur des voitures sur la route avait disparu ; on entendra bientôt le hibou, songea Avdo. Il prit la théière sur le brasero et remplit son verre. Il remonta la couverture sur ses épaules, appuya son dos au coussin du divan. Il versa trois cuillerées de sucre dans son thé, remua, puis tendit l’oreille à l’obscurité blanche. La nuit, nul silence : des sons distillés. Le jour, ils se mélangent en un bruit indistinct ; mais la nuit, chacun retrouvait sa pure clarté. Chansons d’enfance, soupirs des morts, hululement du hibou. Tous inaudibles dans le vacarme du jour. Comme les peines, les regrets. La douleur nue surgissait dans le face-à-face de l’homme seul avec la nuit. Le murmure de la fontaine au pied de l’arbre de Judée était chargé de vieilles élégies, un coeur s’emplissait de la mélancolie d’un amour perdu. Le jour, ces charges-là étaient douces à porter : il fallait la nuit pour croire réellement à la solitude.
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Mardin
Plaine de Mésopotamie
1939

(...) Les vivants qui habitent ces maisons- là ont peur des morts, mais moi c'est des vivants que j'ai peur.Il y a parfois de ces funérailles, tu verrais, soit c'est un adolescent que son frère a tué d'une balle, soit c'est une femme morte sous les coups de son époux après trois mois de mariage, soit un bébé assassiné pour réparer un crime d'honneur, c'est à vous écœurer. Et ensuite ils me demandent pourquoi je ne vais pas au bazar, pourquoi je me tiens à l'écart de tout le monde...
Je me suffis à moi-même, Avdo, toi aussi tu sais te suffire à toi-même, tu es né ainsi, et sois certain que c'est une bonne chose, tu le comprendras plus tard.

( p.111)
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Les jours suivants, les enfants du village vinrent voir Avdo qui travaillait le marbre au cimetière. On polit le marbre avec le meilleur marbre.Avec un peu de patience, il se transforme en miroir.
Les vieux maîtres marbriers le disaient: polis le marbre jusqu'à voir ton visage se refléter dedans ! Les enfants, tout en suivant les gestes d'Avdo, jouaient à répondre aux devinettes qu'il leur posait.Les anciens, eux, se tenaient à distance de cet étranger qui ne venait jamais à la mosquée le vendredi; ils doutaient qu'il fût musulman, peut-être avait-il du sang d'infidèle- lui-même avouait n'avoir pas connu ses parents.S'ils avaient accepté qu'il polisse le marbre jusqu'à en effacer la croix, qu'il le retaille pour en faire la tombe de Kara Agha, ils ne voulaient pas entendre ses histoires ; elles semaient la confusion au village.

( p.60)
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