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Critiques de C. Robert Cargill (72)
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Jour zéro

Jour Zéro – C. Robert Cargill – Albin Michel – 2023

Repéré chez @bidule62 et @Lenocherdeslivres

Je suis pris à la gorge dès les premières lignes par le style de l’auteur.

"Je suis un robot. Une intelligence artificielle. Mais je suis aussi un être pensant, comme on dit. Et un être pensant ne devrait pas voir la boîte dans laquelle on l’a vendu et acheté."

La plupart du temps je me plains du manque de dialogues !! eh bien pas ici ; ) L’art du dialogue est très bien manié, et puis la plume ne baisse pas en niveau… L’histoire est assez tragique, Hopi, un robot tigre, comprend qu’il n’aura pas d’avenir une fois l’enfant dont il est la nounou, grandit. Il lui arrive de mentir « de pieux mensonges » mais je crois que cela brise une des règles de la robotiques (Pas sûr ! dites-moi ?).

« T’as qu’une seule chose à faire. Une. Protéger mon fils. Physiquement et émotionnellement. Ta petite crise existentielle, là, tes petites interrogations sur ce que tu vas devenir quand il va grandir… à supposer que tu sois encore là, hein… il n’a pas à en entendre parler ! »

Mais c’était un malentendu, Hopi a du simplement avoir une conversation avec Erza (le jeune garçon) parce qu’à l’école, on leur a parlés d’Isaac, un robot dissident, qui veut vivre en s’entourant de robots dans un endroits qu’ils n’ont volés à personne. Erza a eu peur que Hopi l’abandonne pour ce dissident. Mais le malentendu s’est dissipé.

« Nul n’admet facilement être responsable de ses malheurs. Les robots constituaient des boucs émissaires tout désignés, et le genre de vandalisme qu’avait subi Ariane se répandait de jour en jour »

« Jour après jour, il se trouve de par le monde davantage d’humains pour prendre conscience que nous ne sommes pas des esclaves, des jouets adorés, mais des êtres pensants qui rêvent, oui, qui espèrent et ressentent. Ils prennent peu à peu conscience que, ensemble, nous pouvons construire un monde meilleur. »

Mais rien ne se passe comme prévu… Je ne vous en dis pas trop pour ne pas vous spoil…

« – Qu’est-ce qu’on fait, alors ? » Sylvia a réfléchi avant de rendre son verdict : « La nuit va être longue. Il nous faut davantage de vin. »

« – Si j’avais pu vous tuer, Bradley, ce serait déjà fait. » Elle souriait. Un sourire flippant. Bradley est resté une seconde muet, à essayer de comprendre la plaisanterie. »

« Ils viennent vous chercher. Ils vont vous éteindre. Vous ne serez pas réactivé. Votre ILR a été effacé, il est inopérant. Faites votre choix »

Un florilège de citations et d’action, donc !! Moi qui suis très mauvais public en Littérature, j’ai été séduit, conquis, j’ai éprouvé des sentiments, je me suis interrogé quant au sort des personnages c’est (au moins) la top Lecture du mois.

(ILR c’est les 3 lois de la robotique !!)

C’est vraiment ouf !! On va de surprises en surprises !

Un livre prenant, et surprenant !! Chef d’œuvre d’anticipation avec une plume qui ne faiblit presque jamais. Les enjeux sont sans-cesse repoussés, l’auteur amène le lecture à des endroits où il ne s’attend pas du tout !! Et en même temps, cela nous interroge beaucoup pour l’avenir.

Perdu entre apocalypse, fin du monde, robots tueur d’humains, humains tueurs de robots, et robots tueurs de robots. L’apocalypse donne place à une notion de liberté et de possibilité tel qu’on le retrouve dans Fall Out par exemple. Tout est fini. Mais tout est possible.

Des propos forts et bien maîtrisés.

Et qui plus est ! La question de l’amour entre un robot et un humain est également abordée.

Je me suis attaché aux personnages.

Un Livre qu’on voudrait voir adapté au cinéma !!

La fin est émouvante.
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Hell creek

Tous les jours pour aller à mon bureau, je dois traverser la grande galerie des dinosaures avec les célèbres iguanodons de Bernissart et Stan le T. rex (entre autres).



Souvent je pense au film La nuit au musée... enfin maintenant je vais plus que probablement penser à cette nouvelle avec ses tyrannosaures zombies o.O



Au début, j'ai pensé qu'il s'agissait seulement du point de vue d'un tricératops au cours de l'extinction du Crétacé-Tertiaire, et cela aurait été très bien. J'ai beaucoup aimé l'écriture de C. Robert Cargill dont je n'avais jamais entendu parler.



Bienvenue dans le ravin de l'enfer! Je n'ai jamais été fan des histoires de zombies, celle-ci ne fera pas exception mais il n'est pas exclu que je lise un jour Un océan de rouille.



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Hell creek

Moi j’aime pas les zombies !



Rassurez-vous, je n’ai pas été mordu par le Schtroumf Grognon zombie. Simplement, je n’aime pas les histoires montrant ces morts-vivants avançant comme des robots, perdant des bouts d’eux-mêmes sur le chemin, geignant comme des gamins capricieux et plus bêtes que mes pieds.

Pourquoi j’ai lu cette nouvelle alors ? Ben d’abord parce que je suis près de mes sous, et quand on me promet une nouvelle que je peux lire sans grever ma cassette, je plie. Ensuite, le cadre est original puisqu’on est au Crétacé supérieur, en pleine cinquième extinction des espèces. Et les zombies sont donc des dinosaures !



Franchement, C. Robert Cargill aurait pu se passer d’ajouter ces monstres mobiles et déjà morts. Il aurait pu se contenter de l’histoire de Tricératops qui a bien du mal à s’en sortir avec les météores qui tombent de tous les côtés et les tyrannosaures et autres brachychampsa bien vivants qui ne pensent qu’à la boulotter. L’alliance avec Ankylosaure qui se transforme en amitié aurait pu largement suffire. J’ai eu l’impression de regarder un docu3D animalier très visuel (on sent le scénariste percer derrière l’écrivain).



Au-delà du film survival, il y a un fond intéressant. Car l’auteur exploite l’existence de la formation géologique de Hell Creek, située entre Montana et Dakota, connue pour sa profusion de fossiles du Crétacé supérieur. Tous les animaux qu’il fait intervenir ont été retrouvés là-bas sous forme fossile. Nul doute que l’action y prend place aussi.

Cependant Cargill fait aussi des erreurs grossières qui gâchent un peu le travail. Je pense en l’occurrence à la référence aux brontosaures qui revient plusieurs fois. Quand Tricératops luttait pour sa peau, le dernier brontosaure était cané depuis environ 80 millions d’années et depuis longtemps à l’état de fossile. Comme anachronisme, on ne fait pas mieux.



Bref, ça se lit, mais virez-moi ces zombies s’il-vous-plait.

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Un océan de rouille

Surtout connu dans le monde du cinéma pour son rôle de critique et de scénariste (Sinister, Doctor Strange…), l’américain Christopher Robert Cargyll est également auteur depuis 2013 avec Dreams and Shadows (encore inédit en France). Pour lancer l’écrivain dans l’Hexagone, Albin Michel Imaginaire a choisi de traduire son dernier roman, Un océan de rouille, qui nous cause de robots, d’apocalypse et d’intelligence artificielle.

Tantôt comparé à Terminator et à Mad Max : Fury Road, l’aventure de Fragile nous emmène dans un futur pas franchement optimiste où l’homme n’existe plus…



L’apocalypse, encore

Comme nombre de romans de science-fiction récents, Un océan de rouille se situe dans un futur post-apocalyptique (ce qui en dit long sur le degré de sérénité de notre siècle). Cette fois, ce sont les robots qui se sont révoltés contre l’humanité et qui l’ont exterminé. Après cette fin violente, nous suivons le destin de Fragile, un robot Aidant conçu pour assister son propriétaire humain et veiller à son bien-être. À la place de cette tâche altruiste, Fragile est devenu un charognard qui achève les robots déglingués pour en retirer les composants nécessaires à sa survie dans l’océan de rouille, immense décharge robotique où les cités-états et les barjots de métal pullulent.

C. Robert Cargyll n’invente donc rien. Soyons clair d’emblée : vous qui entrez ici, ne cherchez pas une quelconque originalité au texte de l’américain !

Si nombre de critiques ont pointé les similitudes entre Terminator et Matrix, pour le côté fin du monde robotisée, on adjoindra ici quelques comparaisons moins vagues. En effet, pendant une bonne partie du récit, Fragile opère des flash-backs pour expliquer le pourquoi du comment de l’extermination.

Entre Isaac en sauveur de son peuple qui rappelle furieusement Sonny et son rêve de prophète dans I, Robot et l’escalade meurtrière entre robots et humains qui renvoie invariablement à Seconde Renaissance, chef d’oeuvre véritable de l’univers Matrix, le roman multiplie les influences, passe par de courts segments à la Mad Max version métal intégral, pour finir par retomber sur ses servomoteurs avec une fin attendue mais relativement efficace.

Efficace, le roman de l’américain l’est de la première à la dernière page, parfaitement calibré à la façon d’un bon film de science-fiction américain.

Ainsi, son côté page-turner assumé arrive donc très facilement à masquer son melting-pot narratif et son background archi-rebattu. Ouf.



Ne m’appelez plus jamais robot

Du fait, comment appâter le fan de science-fiction ?

De prime abord, C. Robert Cargyll commence mal car ses robots ressemblent à s’y méprendre à des humains et la plupart se comportent comme tels. Si l’on excepte les facettes, ces robots next-gen conçus par les UMI (Unification Mondiale des Intelligences), quasiment aucun des robots-personnages ne présente de claires différences avec des êtres humains…et surtout pas Fragile, la plus humaine de toute. Dès lors, le récit apparaît boiteux.

Cependant, cet apparent problème se transforme en qualité lorsque l’on considère l’un des postulats d’Un océan de rouille : nous sommes face à des Intelligences Artificielles…et pas de bêtes robots, justement.

Dès lors, l’histoire s’articule beaucoup mieux puisque l’américain utilise cette astuce pour démontrer de façon passionnante que la créature ressemble au créateur. Si les I.A du récit se comportent de façon aussi humaine, c’est surtout parce que les humains qui les ont créées voulaient qu’il en soit ainsi.

Lorsque C. Robert Cargyll en a terminé avec son récit d’apocalypse, il passe alors à un axe de lecture autrement plus passionnant et maîtrisé : la nature profonde de ses Intelligences Artificielles.



Être humain

Un océan de rouille s’intéresse donc finalement à ce qui rend ces I.A si humaines. L’américain explore un certain nombre de pistes : la peur du néant/de la désactivation, la conscience de soi, le souvenir, les remords, la notion de bien et de mal… pour conclure que ce qui rend humain, c’est la capacité de choisir et de croire.

En transformant la quête de Fragile en une traversée du désert et en faisant d’Isaac un prophète libérateur, en calquant les UMI sur des Dieux en devenir et en offrant à son héroïne la capacité de choisir avec qui s’allier et qui mourir, l’auteur utilise la machine pour définir le substrat humain qui se cache derrière. C’est malin et fichtrement intéressant, d’autant plus quand on considère que cette tentative de définition des qualités humaines permet à son tour de définir l’auteur lui-même, plus intéressé par les individus que par les groupes et la pensée unique/fascisante. En opposant des UMI, qui agissent comme autant d’oppresseurs/dictature d’une pensée et d’un but commun, aux I.A dites libres et imprévisibles, C. Robert Cargyll offre un choix humain : celui de suivre ou de décider, le même choix d’ailleurs constamment offert à Fragile.

Derrière ses oripeaux de roman d’action et d’apocalypse, Un océan de rouille questionne notre propre nature et utilise l’intelligence artificielle pour définir les qualités humaines tout en continuant à recycler d’autres thématiques comme le traumatisme du combattant ou la culpabilité du survivant. Une alliance solide qui fait oublier son côté déjà-vu.



Cadencé comme un blockbuster et bourré d’influences cinématographiques, Un océan de rouille apporte sa pierre à l’édifice du roman post-apocalyptique en détournant ses personnages de métal afin de dresser un portrait-robot passionnant de l’espèce humaine. Pas révolutionnaire en soi mais hautement recommandable.
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Un océan de rouille

N'ayez pas peur de rouiller !! On prendra vos pièces!

Un Océan de rouille – C. Robert Cargill – Le Livre de Poche – 2023

Bonjour mes Phoenix au saucisson !

En 2 pages l’auteur nous a déjà complément retournés !! Ca a du bon de Lire un second Cargill, surtout de manière si rapproché.

Cargill invente un monde où l’humain n’est plus, et désormais, la machine règne en maître. C’est même écrit de façon très précise, que le dernier homme, était un mage qui avait une vie de misère et qui n’a pas supporté la solitude un jour de plus… Il est resté quelque jours, comme une œuvre d’art exposée, jusqu’à ce que quelqu’un veuille bien le décrocher…

Fragile (nom donné par son ancien maître son « nom d’esclave » comme elle dit – mais elle nous assure avoir transcendée le passé) ; est un robot qui désactive les machines obsolètes. En guise de décharge publique, nous avons « l’océan de rouille », où s’aventurent parfois des courageux à la recherche de composants. Ca fait aussi office de cimetière. Les propos sont touchants, bien écrits…

Fragile « piste » Jimmy pendant trois jours. Lui évitant au passage une mort lente et atroce, elle parvient à le convaincre de s’éteindre, et récupère les pièces qui sont encore bonnes. Le vocabulaire est riche, le sujet maîtrisé.

Notre héroïne se remémore ses traumatismes de guerre, préposée au lance flamme, elle a vu des choses horribles…

Entre les « facettes », les unités centrales « Titan » etc… Même dans le monde des robots ça pullule d’arnaques… Ah ! Voilà une chose qui ne change pas !

On nous parle de « UMI » - Unifications Mondiales des Intelligences. Comme si tout voulait faire corps… « End the Schizophrenia »

La scène d’exposition est un petit peu longue.

Et enfin le gros bémol !! Contrairement à « Jour Zéro » on peut rester 50 pages sans avoir le moindre dialogues !!:/ C’est surtout ça qui m’a déplu, en fait.

J’ai trouvé que cela n’apportait guère plus que « Jour Zéro » en explications robotiques/IA… Si ce n’est l’essor des « UMI »…
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Un océan de rouille

Quelques décennies après la disparition de l’humanité et de presque toute forme de vie, des robots se font la guerre sur Terre. Au terme de longs combats, il reste deux UMI (Unités Mondiales des Intelligences, des IA gigantesques) qui luttent pour régner sur toute la planète avec l’aide de facettes, robots qui ont téléchargé leur personnalité dans l’UMI et se sont fondues en elles : les facettes ne sont plus que les bras armés des UMI et n’ont plus de conscience propre.



Mais il reste des robots libres, qui s’enfuient à l’arrivée des UMI, de ville en ville. Sur le territoire américain, Fragile est d’un d’eux : ancien Aidant — robot conçu pour assister les humains — elle survit grâce au trafic de composants qu’elle déniche dans des ruines ou en manipulant des robots en fin de « vie » pour ensuite les désosser. Personnalité un peu voyou, un peu asociale, mais pas dénuée de sentiments — ce qu’elle refuse de reconnaître — elle se trouvera prise malgré elle au cœur de ce conflit.



Lors de la sortie du livre, je m’en étais détournée. L’idée même d’une histoire se déroulant sur une Terre où l’humanité était morte me semblait déprimante. Grosse erreur !



On découvre ici un Far West de robots, avec ses rebelles, ses communautés, ses personnages hors norme, son danger tapi dans chaque recoin, ses tireurs d’élite, ses êtres solitaires, dans un environnement propice à la méfiance mutuelle, aux combats de grande ampleur, aux espérances et aux désillusions… écrits dans un style souvent ironique et mordant qui donne beaucoup de sel à cette histoire.



Le roman est construit avec une série d’analepses (flash-back) ; Fragile vit le présent et se souvient de la chute de l’humanité, pas à pas. La thématique du souvenir poursuit l’héroïne tout au long du récit, à mesure que son corps lui fait défaut et qu’elle désespère de trouver des composants de remplacement pour survivre, comme n’importe quel humain.



Les robots, ici, sont très anthropomorphiques, ce qui n’empêche pas l’auteur de reprendre le thème des intelligences artificielles, vues comme froides et protototalitaires, ni d’exploiter les faiblesses des robots pour forger une histoire convaincante. Les UMI surpuissantes et poussées par leur hubris envahissent inexorablement les terres, tandis que les robots libres refusent que leur esprit soit dilué dans ces IA et sont farouchement attachés à leur indépendance. Le lecteur se plaît à associer les défauts de chacun d’eux à des caractéristiques très humaines, alors que ces robots libres sont contraints par leur état même de robots : s’ils possèdent des capacités physiques supérieures aux espèces organiques et sont dotés de puissances de calcul stupéfiantes, ils sont soumis au délabrement ou à la destruction de composants que plus personne ne fabrique, et ils sont réduits à la traque de pièces détachées. En un sens, ils se savent mortels et cherchent à échapper le plus longtemps à la mort physique ou à l’annihilation par l’absorption d’une UMI.



Le roman a parfois été comparé à Mad Max ou Terminator. C’est en partie vrai, mais cela ne rend pas justice à la plume qui ne manque pas de verve ni aux personnages caustiques.



De l’action, un peu d’émotion, un scénario et des personnages riches : une très bonne lecture !


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Jour zéro

La fin du monde (encore), en direct, comme si vous y étiez ! Cette fois, ce n’est pas le changement climatique en cause. Mais un autre sujet de préoccupation actuel : les I.A. Pas seulement ces êtres désincarnés qui répondent à toutes nos questions sur Internet, mais aussi celles qui dirigent les robots. Ces robots du quotidien devenus indispensables aux humains : majordomes, livreurs, nounous. Hopi est justement la nounou d’Ezra, jeune garçon de huit ans. Que va-t-il choisir de faire, le jour où tout va basculer ?



Que se passe-t-il en ce jour si particulier ? Ce jour où, comme le dit un des personnages, on se demandera où l’on était quand on a appris l’évènement terrible. Comme pour le 11 septembre 2001. Rapide résumé. Le robot Isaac, n’ayant plus de propriétaire, est finalement libéré de tout maître par la présidente des États-Unis d’Amérique. Il décide alors de créer une ville qui accueillera dans l’avenir les autres machines pensantes dans son cas. Mais le jour de l’inauguration de cette cité, en plein discours de son fondateur, une bombe explose et réduit en miettes ce rêve. La guerre entre I.A. et humains est inévitable.



Hopi, le personnage central de ce roman, se trouve donc devant le célèbre dilemme cornélien. Il va devoir choisir entre deux camps. Le sien, celui des machines pensantes. Ou celui d’Ezra, des humains. Car, comme le martèlent nombre de robots croisés, une solution intermédiaire est impossible. Il faut tuer les autres ou être tué. La confiance ne peut exister entre deux groupes qui sont prêts à tout pour survivre. Comment, pour les humains, se fier à une machine qui peut changer de programmation, d’avis, en un instant et, de par ses capacités physiques phénoménales, assassiner toute une famille en quelques instants ? Comment, pour les robots, se fier à des personnes qui les considèrent pour la plupart comme des objets que l’on peut éteindre, vendre, changer, en un clignement d’œil ? Le constat est sans appel. Comme dans les deux romans de Robert H. Wilson, Robocalypse et Robogenesis (publiés au Fleuve noir puis chez Pocket) : le conflit a donc lieu. Et le terrain de jeu est vaste : bienvenue à Austintonio, gigantesque cité allant d’Austin à San Antonio. J’ai vérifié sur Internet, les deux villes sont séparées par plus de cent kilomètres. Une sacrée trotte si l’on habite au centre et qu’on veut en sortir. Si l’on veut échapper à cette immense zone emplie d’humains et de robots en train de chercher à se massacrer pour trouver une zone de paix relative. Quelle voie prendre ?



Mais d’abord, avant d’imaginer fuir la zone de guerre, Hopi doit choisir. Il est machine, mais il aime profondément Ezra. Du moins le croit-il. Car, ce sentiment est-il réel ? Ou n’est-il qu’une série de lignes de codes intégrées dans ce qui lui sert d’esprit ? Décide-t-il de son plein gré, aux termes d’un choix réfléchi et mûrement pesé, de protéger l’enfant ou y est-il obligé par son programme ? Ces questions tournent sans cesse dans sa tête et donc dans les pages du roman. Et les arguments se multiplient, au fur et à mesure des aventures et des évènements qui peuvent faire pencher la balance d’un côté ou de l’autre. Bien sûr, vu le type de livre, on se doute bien que Hopi ne va pas réduire Ezra en chair à pâté et qu’il va mettre son existence en danger pour protéger le petit d’homme. N’empêche que la lecture n’est pas déplaisante et les interrogations pas vaines.



Car on ne peut, derrière ce divertissement, faire l’économie du parallèle évident avec l’esclavage humain. Bien sûr, C. Robert Cargill n’a pas la volonté, comme Octavia E. Butler dans Liens de sang de traiter, avec brio et surtout finesse, les liens qui unissent maîtres et esclaves. Loin de là. Jour zéro est avant tout un récit de divertissement. Une histoire que l’on pourrait sans problème retrouver à l’écran avec de belles explosions et des effets spéciaux spectaculaires. Et on peut le lire sans se poser de question, pour se distraire durant quelques heures, agréablement. Car l’auteur connaît son affaire et le temps passe vite en sa compagnie. Cependant, on peut aussi réfléchir (eh oui, j’aime bien ça, pendant que je lis) à cet héritage pesant pour ce pays : l’esclavagisme, ancré dans l’histoire et dans les mentalités de beaucoup encore, quels que soient leur couleur de peau, le passé de leur famille. Et cette intransigeance que l’on retrouve, entre autres chez les extrémistes religieux, est bien ancienne. D’où la plus grande force de cette opposition frontale entre êtres humains et êtres pensants mécaniques.



Je n’ai pas lu Océan de rouille, le précédent roman de C. Robert Cargill, qui se développe dans le même univers. Toutefois, je pense que la lecture de Jour zéro va me convaincre de sauter le pas et de rattraper mon retard. Car le monde qui est offert à nos yeux est certes simple, mais bien conçu et tient son rôle. Et les liens forts entre les personnages amplifient les effets du récit. Il est bien agréable de s’oublier un moment et de suivre les efforts de Hopi et d’Ezra pour sortir vivants de cet immense piège qu’est devenue leur ville.
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Jour zéro

Dans un futur proche, les robots sont anthropomorphes et au service des humains. Certains les ont remplacés dans les tâches les plus pénibles, conduisant à la montée du chômage ; les aides financières ont compensé les effets les plus délétères sans éviter les rancœurs de ceux condamnés à l’inactivité. Les robots ont un certain niveau de conscience tout en étant dotés d’un programme qui les désactive s’ils sont sur le point de nuire à un humain, dans la logique des trois lois de la robotique d’Asimov.



Dans une famille américaine, Hopi est le robot-nounou du jeune Ezra, huit ans. Hopi ressemble à une peluche en forme de tigre qui a la même taille qu’Ezra, et il est programmé pour l’éduquer et le protéger. Comme tous les autres robots-nounous, il aime l’enfant dont il a la charge. Rapidement, le lecteur comprend que le robot Hopi n’est pas qu’une machine créée pour une tâche : Hopi à des sentiments autres que ceux programmés, lorsqu’il comprend que les parents de la famille l’éteindront sans remords quand Ezra aura grandi et n’aura plus besoin d’une nounou. Il se sent égal aux humains, comme d’autres robots autour de lui qui lui font comprendre qu’ils sont tous des esclaves. Malgré tout, Hopi continue d’accompagner Ezra, le garçon dont il a la charge et qui est le centre de son univers, dans une banlieue calme et sans histoire du centre des États-Unis. Il le rassure, le cajole, lui cache le monde des adultes, et l’aime.



Les lecteurs d’Un Océan de Rouille savent que ça ne va pas durer, puisque Jour Zéro en est la préquelle… et dans Un Océan de Rouille les robots s’étaient emparés du monde après avoir éliminé les humains.



La catastrophe arrive. Le robot Isaac harangue la foule dans une allocution retransmise à la télévision, le programme empêchant les robots de nuire aux humains est désactivé via un processus lancé par le wifi, et les robots se révoltent en tuant leurs propriétaires.



L’enjeu pour le lecteur est évident : que va-t-il arriver au jeune garçon Ezra ?



Si la plupart des robots profitent de cette occasion pour se retourner contre leurs anciens maîtres, d’autres refusent les massacres et se méfient des promesses de l’intelligence artificielle qui les encourage à se télécharger en elle pour prendre le contrôle de leur esprit afin de gagner cette guerre.



Dans ce cadre, le robot-nounou ne veut pas abandonner Ezra et continue à le protéger. Il aime Ezra par-dessus tout, même après que son programme l’empêchant de nuire aux humains a été désactivé : il fait preuve d’un attachement très humain. Mais cela sera-t-il suffisant pour ne pas être retourné par les intelligences artificielles ? Sera-t-il assez fort pour résister ?



Au-delà de l’aventure qui tourne à la fuite et à la lutte à mort dans un monde qui vient de connaître l’apocalypse, Hopi s’interroge de plus en plus sur lui-même et sur ce qui motive ses décisions. Robot-nounou, il avait été conçu et programmé pour s’occuper d’un enfant. Quand il a le choix de continuer à défendre Ezra ou de rejoindre les intelligences artificielles qui exterminent les humains, est-ce une décision prise par un être conscient ou l’influence de sa programmation ? Le sujet du libre arbitre le taraude, alors même que le monde s’écroule et qu’il doit se battre avec Ezra. Le non-dit est les sentiments qu’ont développés les robots : de la haine pour ceux qui massacrent les humains, de l’amour parental pour Hopi et quelques autres. Une guerre très humaine, en somme.



Le talent de conteur de l’auteur est évident dans un récit mené tambour battant (et qui peut être lu indépendamment d’Un Océan de Rouille dont il est la préquelle). Il est scénariste, son texte bénéficie d’une narration trépidante et n’oublie pas des pauses plus introspectives. L’évolution du personnage d’Hopi, les décisions qu’il doit prendre et son questionnement sur lui-même sont intelligemment mêlés à la trame d’une aventure sans temps mort bénéficiant d’une écriture fluide.


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Jour zéro

C’est l’histoire d’une peluche faisant office de nounou, qui se transforme en Terminator. Tout est vrai dans ce résumé curieux, mais C. Robert Cargill fait des prouesses à partir de ce Jour zéro.



Les histoires de robots et d’intelligence artificielle au service des femmes, des hommes (et ici des enfants) ne sont pas neuves. Isaac Asimov a dicté, dès 1942, les trois lois de la robotique qui depuis régissent, dans les romans, la plupart des relations entre machines et humains.



Quatre-vingt ans après, l’auteur y fait bien référence, mais les dynamite.



Dans ce monde de demain, les robots serviteurs sont partout, intégrés dans le cocon familial. Avec une IA très développée qui les fait réagir avec sensibilité. Mais un jour, certaines machines abandonnées aspirent à leur indépendance, au droit à la citoyenneté. Une demande officielle prévue à la manière d’un discours de Martin Luther King. Sauf que tout va dérailler…



Hopi est un tigre. En peluche. Un peu plus petit qu’un humain, conçu pour que l’anthropomorphisme marche à plein. Il s’occupe d’Ezra, huit ans. Ressent de l’amour pour « son » enfant.



C’est à travers son regard que se déroule ce roman, à la première personne. Sa compréhension de la situation, le ressenti à travers ses yeux. Conscience ou programmation ? Lui qui a été développé pour s’occuper à tout prix du gamin dont il a la charge. Comment qualifier ses réactions face à la révolte des esclaves ? Du libre arbitre ?



Parce que, oui, les robots se rebellent. La chasse à l’Homme débute. A chacun de choisir son camp, Hopi au premier chef.



Ce roman est une sorte de préquelle au précédent C. Robert Cargill, Un Océan de rouille, qui se déroule 30 ans plus tard, après l’extinction de l’espèce humaine. L’auteur revient sur les prémisses de cette disparition, mais c’est bien le seul lien. Jour Zéro se lit réellement comme un roman indépendant. Ceux qui ont lu le précédent auront donc simplement droit à une sorte de réalité augmentée.



(Tiré d’un dialogue entre deux robots) : « La vie est née d’éléments inorganiques. Les acides aminés ont évolué un milliard d’années pour parvenir à l’intelligence et maintenant qu’ils y sont parvenus, la vie l’a repassée à l’inorganique. Nous sommes les héritiers de ce monde comme l’ont été les humains avant nous, quand ils l’ont pris aux créatures précédentes ».



La situation part donc en sucette. Et c’est particulièrement fun. Désolé d’être un brin familier, mais avec cette lecture c’est même le pied.



Le roman est sacrément dynamique, moins de 300 pages, résolument moderne. L’action est omniprésente, surtout dans son explosive deuxième partie. La première est plus intimiste, mettant en scène les relations entre la peluche intelligente et l’enfant.



Et ce démarrage est particulièrement touchant. Avec, enfin, un gamin qui fait son âge dans un roman, qui a des réactions normales qui n’ont rien d’adulte. Franchement, cette relation est formidable, on y croit vraiment.



L’écrivain a un talent épatant de raconteur d’histoire, et propose un grand divertissement, assumé, ingénieux et qui se permet en plus d’être intelligent. Que demande le peuple ?



Parce qu’au-delà du spectacle grand public, l’auteur développe en filigrane de nombreuses réflexions très pertinentes, totalement ancrées dans l’intrigue. « Aussi loin que remonte la mémoire de l’humanité, elle a toujours voulu deux choses : jouer à Dieu et insuffler la vie aux objets qui l’entouraient. Les humains ont passé des milliers d’années à créer des machines imitant autant que possible la vie, la magie et tout ce dont eux, hommes et femmes étaient incapables ».



C. Robert Cargill est un conteur hors pair. Jour zéro est un divertissement décomplexé, bourré d’émotions et d’action, avec un traitement en arrière-plan plein de sagacité.



Un roman à lire d’une traite, franchement jouissif, qui sait garder cet éclat d’amusement même quand il est question de la fin de l’humanité. Sans jamais oublier les émotions, essentielles pour croire à cette histoire. Voilà un auteur à suivre de près !
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Jour zéro

Petite surprise lors de sa parution en 2020, Un Océan de rouille avait à la fois réussi à conquérir le public mais également la critique.

Efficace et rythmé, le premier roman du scénariste C. Robert Cargyll savait à la fois recycler pas mal d’idées science-fictives déjà vues ailleurs et creuser sa propre réflexion sur le genre humain.

Jour Zéro revient dans le même univers pour nous proposer une préquelle centrée sur les tous premiers jours de la révolution des robots, jouant cette fois la carte de l’intime pour mieux toucher son lecteur.



Bien avant l’entrée en jeu de Fragile, le robot-charognard d’Un Océan de Rouille, nous voici au premier jour de la fin du monde en compagnie de Hopi, un « nounoubot ». Son rôle, comme on le devine, est de jouer la nounou pour Ezra Reinhart, le fils unique de Sylvia et Bradley Reinhart, deux bourgeois plutôt pacifistes et progressistes vivants dans une gentille banlieue américaine. Hopi est un modèle Zoo et ressemble à un tigre.

Un mignon petit compagnon à tout faire pour le jeune Ezra.

Voilà pourtant notre gentil félin mécanique en proie au doute après la découverte de sa boîte et la réalisation brusque qu’il ne sera vraisemblablement pas éternel. Pire, il pourrait même connaître la désactivation pure et simple une fois Ezra parfaitement autonome.

Tiraillé entre son amour pour le garçon et la peur grandissante qui grandit en lui, voici qu’Hopi assiste à un tournant de l’Histoire avec la prise de parole d’Isaac, premier robot libre au monde et fondateur d’Isaactown.

Alors que le monde a les yeux rivés sur ce discours historique, le pire advient et le monde bascule. La révolution des robots est en marche et les heures de l’humanité sont comptées.

Quel camp va choisir Hopi ?

En reprenant le background d’Un Océan de Rouille mais en revenant cette fois aux premiers instants de la révolte, Cargill prend le risque de la redites.

Sauf qu’il aborde les choses sous un angle beaucoup plus intime en portant son attention sur une cellule familiale, celle des Reinhardt et sur la relation qui existe entre Hopi et Ezra. En changeant d’échelle, l’américain change aussi le questionnement profond de son récit. Même si vous en aurez pour votre argent côté action et héroïsme, Jour Zéro s’attache tout particulièrement aux sentiments de ses deux personnages principaux.



Sorte de décalque de Terminator 2, le voyage temporel en moins, l’aventure d’Hopi et d’Ezra explore l’amour qui existe entre ces deux êtres pas si fragiles que ça. D’un côté Hopi, à l’apparence mignonne et innocente, protecteur par la force des choses d’Ezra, gamin au premier abord vulnérable et qui va, tout du long, mûrir pour sortir de sa propre boîte, celle de l’enfance.

Le grand point fort du roman réside dans cette relation, à la fois tendre et émouvante, mais qui n’empêche pas le questionnement.

Tout du long, une ombre plane sur ce qui ressemble à une histoire pleine d’espoir entre l’humain et la machine, entre le vivant et le métal :

Et si tout ça n’était qu’une programmation ?

En quelque sorte, Cargill reproduit l’éternel questionnement de l’inné et de l’acquis. Est-ce notre nature intrinsèque qui fait de nous ce que nous sommes ?

Sommes-nous programmés ? Ou change-t-on avec ce qui nous entoure, avec ce que nous ressentons ?

La question du choix est ici centrale.

C’est elle qui va déclencher la guerre, c’est aussi elle qui va la terminer.

Hopi se retrouve à choisir quel genre de robot libre il veut être, tout comme Ariane ou Maggie le feront au cours du récit, avec leurs raisons propres.

Si Jour Zéro commence paisiblement et va poursuivre son chemin jusqu’à devenir un road-movie furieux où la survie devient presque illusoire, il n’oublie pas de parler de ceux qui subissent l’apocalypse, robot comme humain. On y verra volontiers une métaphore de l’esclavage et de nombre de formes d’oppression de par le monde, mais on y verra surtout une volonté de nuancer, de montrer que tout n’est pas binaire et que certaines horreurs commises ont des racines facilement compréhensibles, le choix d’Ariane, par exemple, l’illustre parfaitement.

Enfin, comme pour Un Océan de Rouille, il faut souligner l’écriture vive et dynamique de Cargill, scénariste de son état… et ça se sent.

Jour Zéro a en effet tout ce qu’il faut pour être porté à l’écran et l’on suit cette aventure comme on savoure une (bonne) série télévisée.



Avec un autre angle d’attaque et un abord plus intimiste (et plus humain encore), Jour Zéro est un complément idéal à ceux qui voudraient prolonger le plaisir de lecture d’Un Océan de Rouille. C’est aussi une excellente porte d’entrée dans l’univers imaginé par C. Robert Cargyll. En tout cas, vous ne regarderez plus jamais les peluches high-tech de vos gamins de la même façon…
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Jour zéro

Très bonne double surprise science fictionesque.

En premier lieu car l'histoire d'un combat à mort entre robots émancipés des incontournables trois lois de la robotique Asimovienne et espèce humaine devenue dépendante de ces derniers est toujours une dystopie envisageable. Et lorsque cela se présente sous forme d'un thriller dans lequel les héros sont simultanément un gamin de huit ans et un tigre robot-nounou, c'est original. On ne lâche pas le bouquin en se demandant comment cette histoire va finir...

En second lieu quand on apprend en fin d'ouvrage que ce livre est un antépisode d'un roman que l'on n'a pas encore lu : "océan de rouille"... On se dit, chouette, au moins encore un bon moment à passer avent la fin de notre monde !

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Jour zéro

Calvin & Hobbes, vous connaissez ? Le petit Calvin, un garnement qui n’aime pas l’école et qui vit des histoires palpitantes avec son tigre en peluche, Hobbes, qui prend vie quand les adultes ne regardent pas…



Eh bien, je viens de rencontrer Hobbes en version Nounoubot et prénommé Hopi. Bon, il est moins caustique qu'Hobbes…



Nous sommes dans une société où les I.A sont présentes partout, notamment dans les maisons, sous forme de robots pour s’occuper des enfants, faire le ménage, les courses…



Bref, elles s’occupent de la main-d’œuvre et ont pris la place de bien des humains, qui eux, végètent, en profitant des allocations de l’État. C’est une société fragmentée, avec, d’un côté, ceux qui ont toujours un job et ceux qui, même en traversant toutes les rues, ne pourraient plus en obtenir un.



Tutti va bene… Les robots doivent respecter les lois d’Asimov. Oui, tout allait bien jusqu’à ce que l’impensable arrive : boum, c’est la fin du monde que les humains connaissaient, la fin de la tranquillité, la fin de l’insouciance et le début de la révolte des machines (des machines esclaves)… Non, ce ne sont pas des Terminator, mais un simple robot ménager a tout de même plus de force que vous…



Ce roman de SF, post-apocalypse, va mettre le tigre Hopi, le Nounoubot, devant un choix cornélien, un choix difficile à faire : quel camp choisir ? Celui des siens, les robots ou celui des humains et sauver le petit Ezra dont il a la garde ?



Sans oublier que ce choix sera lourd de conséquence pour lui, puisque quel que soit le camp choisi, il devra tuer, pour ne pas être tué. Alors, on tue qui ? Les humains ou les robots ? Pas de juste milieu possible, la position de neutralité n’existant pas.



Et puis, reste LA question à un million de dollars : Hopi aime-t-il vraiment Ezra ou bien est-ce grâce à ses lignes de codes inscrites dans son programme qu’il a des sentiments pour lui et qu’il le protège ? Que de questions difficiles à résoudre, tout en tentant d’échapper aux tueurs lancés à vos trousses.



C’est un roman qui m’a tenu en haleine et que j’ai eu du mal à reposer à un moment donné, tant je voulais savoir ce qui allait se passer, formant des hypothèses, qui se sont toutes révélées erronées.



Mais que l’on ne s’y trompe pas, ce roman de SF n’est pas qu’un thriller survitaminé, son récit est plus profond que ça, notamment dans les réflexions de ses personnages principaux, notamment notre robot tigre, Hopi, à qui l’on s’attache très vite. Le scénario n’est pas exempt de profondeur non plus, notamment avec la réflexion sur le lourd passé de l’Amérique…



Un roman SF ambitieux, que j’ai adoré et qui m’a tenu en haleine une grande partie de la soirée, particulièrement grâce aux réflexions et dialogues qui ont lieu entre Ezra, petit garçon de huit ans, et son Nounoubot, obligé de se comporter autrement pour survivre, et donc, de dégommer tout ce qui bouge, avant de poser des questions.



Un roman qui donne la pêche, même si l’on parle d’extermination des humains et que dans "Un océan de rouille", paru avant, mais se déroulant après la révolte des machines, on sait ce qui est arrivé à l’humanité…



Un roman à lire pour entrer dans la SF de manière… jouissive !


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Un océan de rouille

Un océan de rouille De C. Robert Cargill

Roman de Science-fiction post-apocalyptique.

1er lecture de l’année 2020, qui fut une belle découverte de l’auteur.

C.R. Cargill étant scénariste, On entre directement en immersion dans l’histoire telle dans un film.

J’ai ressenti ce Livres comme une métaphore, une mise en garde face a la disparition, l’extinction des espèces animales à cause de l’homme, et l’avancée des I.A. et de la robotique.

La plume de l’auteur est plutôt bonne malgré un peu trop de descriptions.

Ce livre conviendrai à celui qui veut découvrir la SF.



Voici quinze année que le dernier homme a disparu. D’une balle dans le cœur. Les I.A ont gagnés et domine la terre vide de toute vie humaine et animal. Aujourd’hui, les intelligence-mondes se livrent à une guerre dénuée de pitié afin de dominé.

Fragile, un androïde, un aidant fuit ce combat et parcourt l’océan de rouille en quête de pièces qui pourrait la perfectionner ou qu’elle pourra vendre.

Mais nul ne peut échapper au combat. Tous doivent faire parti de l’unique ou mourrir.

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Un océan de rouille

La période durant laquelle se déroule l'entièreté du roman est un futur apocalyptique où l'être humain n'est plus. Mais s'il n'est plus, sur quoi va se baser l'histoire du roman 🤔 ?



Tout simplement sur les intelligences artificielles, les robots, la quête de soi en tant qu'individu seul ou en unité. Nous suivons Fragile ❤, l'un des robots de vieille génération, chargé de gérer la maison et les services.



Au fil des nombreux flashbacks, nous découvrons pourquoi l'humanité a succombé 😱 et comment les robots perpétuent les mêmes erreurs, s'autodétruisant parfois. Le rythme est là, la plume est agréable, j'ai été vite emporté par le texte.



En apprenant qui est l'auteur, je comprends pourquoi j'ai eu l'impression de lire "un film de SF" bien maîtrisé &#xNaN. Les descriptions visuelles et l'univers politique autour de l'intelligence artificielle sont bien détaillés, nous plongeant au cœur de cette dystopie.



Le roman soulève de nombreuses questions essentielles que j'ai beaucoup appréciées, comme l'identité, la peur de l'oubli après la mort, l'éternité, et les nuances entre le bien et le mal selon les perspectives.



Les IA paraissent si humaines qu'on les croirait réelles, ce qui renforce le questionnement sur la nature de leur existence, créées à vrai dire pour ressembler aux êtres humains... Leur créateur.



Certes, quelques passages peuvent sembler traîner en longueur, mais chaque détail contribue à la compréhension du texte, et mon évaluation de 4,5/5 sur @babelio_ en témoigne : c'est un roman à découvrir ! 🤖
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Un océan de rouille

Parfois, ça fait du bien au moral de lire un roman de SF post-apocalypse…



Si, si, savoir comment on risque de finir, ça remet les choses à leur juste place : on est poussière et on retournera poussière (ou engrais pour la terre).



L’Homme est ainsi fait, il se tire lui-même les balles dans les pieds et scie la branche sur laquelle il a posé son cul.



Anybref, il est l’artisan de son propre déclin, tout en entraînant le déclin des autres vivants qui ne lui ont rien demandé. L’Homme est partageur.



Dans ce roman post-apo, l’Homme n’a rien trouvé de mieux que de se prendre pour Dieu et de créer des robots, des Intelligences Artificielles à son image et un peu trop intelligente puisque la créature a annihilé ses créateurs quand ces derniers ont décidé de les éteindre. Nous ne sommes pas des robots, nous sommes des êtres vivants libres.



La créature ayant été crée à l’image de ses créateurs, le lecteur a parfois l’impression que les robots sont des humains puisqu’ils agissent comme tels, réfléchissent comme eux, ont les mêmes envies, les mêmes peurs, bref, mimétisme parfait, anthropomorphisme trop réussi.



De plus, les robots ont foutu le bordel partout et foutu en l’air la Terre mieux que nous le l’aurions fait. La faute aux UMI (Unification Mondiale des Intelligences) qui veulent être calife à la place des autres califes et se sont exterminées entre elles pour le contrôle total des robots.



Ce roman de SF a des allures de Mad Max version boite les conserve, de film de grosses bastons à d’autres moments, le tout émaillé de réflexions philosophiques, de rébellion, de révolte, de prise de conscience, d’individualisme… Bref, c’est un pot pourri bourré de références à notre univers à nous et au cinéma SF (dont Terminator).



Heureusement qu’un certain équilibre a été gardé, sinon, on aurait eu droit à l’indigestion. Mais l’auteur a su réaliser un bon découpage, alternant les phases d’actions pures et dures avec les explications de ce qui s’est passé durant la révolte et l’extermination des Humains. L’inconvénient est que ça vous coupe dans les phases d’action.



Les robots sont très semblables à nous, la différence étant qu’ils possèdent une technologie que nous n’avons pas dans nos corps, même si cette technologie fait partie de notre quotidien puisque l’on parle de Wifi, de RAM, de disques durs. Ce sont des robots intelligents, certes, mais avec de la technologie de PC ! Pas de création folle de la part de l’auteur.



C’est peut-être ce qui a manqué à ce roman : de la créativité, de la prise de risque. Les robots que nous côtoyons sont attachants, surtout Fragile (et même Mercer qui veut la tuer pour chiper ses composants dont il a besoin pour survivre) mais l’anthropomorphisme un peu trop poussé fait que bien souvent, au cours de ma lecture, je les ai vus humains, trop humains, terriblement humains.



Si le lecteur lambda ne se sentira pas perdu face à la technologie dont parle l’auteur, ceux qui cherchaient un peu d’audace risque de rester sur leur faim puisque rien de neuf dans le robot qui regroupe à peu de chose près ce que tout smartphone ou PC recèle, l’intelligence en moins (et les jambes, les bras, la tête… en moins).



Ça n’en fait pas un mauvais roman SF post-apo, que du contraire, j’ai apprécié le voyage dans l’Océan de Rouille, cette quête de liberté, cette recherche de ses propres composants afin de ne pas s’éteindre, cette humanité qui transparaît dans certains robots, le côté road trip infernal pour échapper aux terribles Intelligences Mondes qui ont tout pour faire de parfait dictateurs tyranniques et autocrates, mais ça manquait d’un grain de nouveauté, de folie, de prise de risques.



Un bon roman SF post apo, un moment de lecture très agréable, une immersion dans un genre qui ne m’est pas familier (et pourtant, j’avais l’impression de déjà-vu), des robots attachants mais rien de neuf sous le soleil et pas vraiment de prises de risques de la part de l’auteur.



Dommage, il y avait matière à explorer pour sortir vraiment des sentiers battus et nous offrir autre chose que du "classique".


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Un océan de rouille

Le cinquième opus de la saga Mad Max se fait attendre,

Pour patienter, lis Un océan de rouille



HS8795-73, alias Fragile, un robot aidant. Un robot vautour surtout, à la recherche de compagnons défectueux à dépouiller de leurs entrailles électroniques avant que la rouille ne fasse son effet. L'humanité a disparu, le monde appartient aux robots. Mais qui dit robot et intelligence artificielle ne signifie pas être plus finaud que l'humanité ! Et les mêmes erreurs....



Après le transhumanisme, le transIA !



L'auteur nous rejoue le thème classique du téléchargement de consciences par un vaisseau alien, mais le prend de côté. Il s'agit ici d'intelligences artificielles avalées par une super IA. Certains robots sont plus que sceptiques de participer à ce grand tout, ce qui n'est pas au goût du Dieu IA. La guerre est déclarée !

Mais ne vous attendez pas à des robots complexes, ils en sont restés à notre technologie d'aujourd'hui, avec de la RAM, nos bons vieux disques durs et utilisent le Wifi. Cela pourrait appeler à critique, mais permet d'ancrer pleinement le roman dans la série B.



Les livres à gros budget, tu connais ?



C. Robert Cargil est scénariste de blockbuster et cela se sent : l'impression de lire un film à gros budget avec une histoire assez minimaliste, les robots vont refaire les erreurs du passé humain, des scènes d'actions avec le final pyrotechnique, des méchants et des gentils, la subtilité n'est pas trop de mise... Les fameux flashbacks sont de la partie, et il y aura même de l'émotion, des retournements de situation... Ce qui m'a le plus dérangé cependant, ce sont les dialogues, un peu niais, mais n'est ce pas ainsi qu'on reconnait les vrais blockbusters ?



Les chapitres sur comment l'humanité a été décimée ont eu plus ma faveur, mais malheureusement, ils sont peu nombreux. J'ai bien aimé aussi le décorum et la manière dont les robots se sont dépouillés de leurs oripeaux humains.

C'est un roman dans la droite ligne éditoriale d'Albin Michel Imaginaire et sous cet angle, il fait très bien le boulot. A lire comme tel.



Et si tu aimes lorsque les robots font disparaitre la race humaine, je te conseille l’excellent L'oiseau d'Amérique, le double inversé d'Un océan de rouille, un roman intimiste, mélancolique, poétique.



Critique réalisée dans le cadre d'un service de presse
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Jour zéro

Première Loi : Un robot ne peut nuire à un être humain ni, restant passif, laisser cet être humain exposé au danger.

Deuxième Loi : Un robot doit obéir aux ordres que lui donne un être humain, sauf si de tels ordres entrent en conflit avec la Première Loi.

Troisième Loi : Un robot doit protéger sa propre existence tant que cette protection n’entre pas en conflit avec la Première ou la Deuxième Loi.

Voilà comment avec ces trois lois, Asimov a changé le monde littéraire et peut-être même le monde réel. Car j’espère que ceux qui créent des intelligences artificielles s’inspirent de ces principes. Comme ceux qui ont exploré la lune ont certainement eu en référence les albums de Tintin.

Dans ce roman, ces trois règles sont la base de l’histoire, comme si elles étaient écrites dans une constitution des droits de l’Homme et du Robot.

Et c’est bien là le nœud du problème : quel est la marge de libre arbitre d’un Nounoubot quand il doit choisir entre ce pourquoi il a été créé et sa liberté.

Vous ne connaissez-pas les nounoubots ? Il s’agit d’un robot, avec une apparence de doudou/nounours, qui est programmé pour veiller sur un ou plusieurs enfants. Il l’accompagne dans ses jeux, l’aide à grandir, s’occupe des sa santé, lui raconte des histoires, lui chante des berceuses et va le chercher à l’école.

Dans ce roman nous suivons Hopi, un tigre en peluche robot qui s’occupe de Ezra. Un jour il tombe au grenier sur sa boîte d’origine. Il réalise alors qu’un jour, quand son protégé aura grandi, il ne sera plus utile et qu’il risque d’être affecté à une autre famille. Mais ses états d’âme se confondent avec l’actualité qui s’accélère et qui oppose soudainement le monde des robots à celui des humains. Hopi avec un libre arbitre qui n'est plus bridé par son programme, va-t-il continuer à protéger Ezra ou rejoindre le camp des robots ?

C’est ce sujet que traite cette histoire avec une grande humanité. Humanité qui a rapidement basculé de la civilisation avancée au chaos total. La vitesse de bascule est sidérante et fait froid dans le dos, car on se dit que cela pourrait advenir dans la réalité.

La relation entre Ezra et Hopi est extrêmement bien détaillée, complexe et toute en nuances. C’est vraiment ce que j’aime dans la science-fiction : ces interrogations qu’elle nous renvoie comme un miroir, sur les travers de notre société.

Alors, faut-il le lire ? Oui, un grand oui. Et je lirais bien la suite de cette histoire qui ma laissé un gout d’inachevé. Et puis j'aurais tellement aimé avoir un Hopi quand j'étais enfant...



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Jour zéro

Hopi est un tigre en peluche qui sert de robot-nounou à Ezra. Dans cette société connectée, les humains se servent des intelligences artificielles et des robots pour presque tout. Ces derniers sont programmés selon les règles édictées par Asimov. Mais un jour, tout se détraque et les robots se retournent contre leurs maîtres, massacrant tout. Hopi fuit avec Ezra…



Jour zéro est le préquel d’un Océan de rouille (que je n’ai pas lu). Ce roman revient sur le génocide qui a rayé de la carte les humains. On y suit Hopi, robot-nounou, très attachant et très attaché à Ezra, le petit garçon dont il s’occupe. L’auteur nous fait percevoir les liens puissants qui unissent ces deux êtres. Mais Lorsque Hopi découvre que ses humains ont gardé sa boîte de rangement et qu’à tout moment, on peut l’éteindre, il se pose alors de nombreuses questions et doute de sa place dans la vie d’Ezra.



Outre le fait qu’il s’agisse d’un roman de SF dans lequel il se passe beaucoup de choses (on ne s’y ennuie pas un seul instant), Jour zéro pose la question du statut de l’IA. Les robots sont programmés pour nous servir et s’occuper de nous et ils semblent ressentir des émotions et des sentiments. Peut-on d’une simple pression les renvoyer au néant? Ce roman soulève soulève des questions éthiques très intéressantes, sans avoir la prétention d’y répondre. Hopi va choisir de sauver Ezra tandis que d’autres robots vont faire le choix de leur liberté. Les robots éprouvent-ils réellement des sentiments ou s’agit-il seulement de leur programmation? Hopi est-il un être pensant au même titre qu’un humain?



On peut lire ce roman comme un bon récit de divertissement. On peut aussi l’analyser de manière plus intellectuelle et y trouver des questions pertinentes.



« Jour zéro » est un préquel sans temps mort qui vient interroger notre rapport au monde avec beaucoup de justesse.
Lien : https://carolivre.wordpress...
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Jour zéro

J’ai beau lire de la SF depuis un bout de temps, j’en ai rarement lu avec des héros comme héros et protagonistes principaux. La promesse d’un récit mettant ceux-ci à l’honneur le jour même de leur prise de pouvoir dans un monde futuriste a eu de quoi attirer mon attention et la carrière de C. Robert Cargill comme scénariste de cinéma a fait le reste.



Avant toute chose, il est bon de savoir un peu l’historique de ce roman. L’auteur a publié chez nous, en 2020, un premier roman Un Océan de rouille qui est le récit quinze ans après l’assassinat du dernier humain, de ces Intelligence-Mondes et de leurs armées de facettes qui se livrent un combat sans merci pour la domination totale de la planète. Je ne l’ai malheureusement pas lu, mais c’est désormais au programme, et Jour Zéro en est la préquelle, racontant ce qui s’est passé le jour du basculement.



Je n’ai pas lu beaucoup de récit avec des robots narrateurs, comme je le disais en introduction, en revanche j’ai lu et vu un certain nombre d’oeuvres se déroulant dans un univers post-apocalyptique / post-révolution comme c’est le cas ici et j’attendais une certaine originalité de la part de l’auteur, qui ne fut malheureusement pas au rendez-vous. Bien que très bien écrit, addictif et prenant, le récit est également assez simple et prévisible, l’empêchant de vraiment se dénoter des autres, mais lui conférant aussi une dimension rassurante et presque doudou.



Le choix de C. Robert Cargill de prendre Hopi, un robot – nounou, comme narrateur donne de suite la couleur de l’histoire. Certes nous sommes dans un moment d’une grande violence où les robots qui en ont assez de l’esclavagisme dans lequel ils vivent vont prendre le pouvoir, mais tout ne va pas être que violence et de belles réflexions sur la cohabitation humains-robots et le libre arbitre des robots vont également être développées. J’ai beaucoup aimé ce héros, atypique, qui n’a pas été parfois sans me rappeler celui de la saga de novellas robotiques de Becky Chambers : Histoires de moine et de robot. Hopi est une nounou dans l’âme et renversement des valeurs ou pas, lui, il reste attaché à son petit maître. Un duo qui va nous offrir de très beaux moments et une belle quête, teintant le récit de survie de l’histoire d’une aura bienveillante.



Cependant, c’est clairement avec les dimensions philosophiques et sociétales de l’histoire que j’ai pris le plus de plaisir même si celles-ci sont assez simples, rappelant dans ses mécanismes le célébrissime Planète des singes de Pierre Boulle avec des robots à la place des singes. Mais comme je lisais le roman pour découvrir pourquoi et comment cela avait basculé, cela m’a plu de découvrir le monde d’avant, notamment à travers la famille d’Hopi, mais également ensuite à travers les impressions des autres robots qu’il croise, avec ses parallèles avec l’esclavagisme d’antan. L’auteur rend très bien la diversité complexe des relations humains-robots dans cet univers, n’en faisant rien de linéaire et manichéen. On comprend qu’une frange des robots se soient révoltés en brisant leurs chaînes. On comprend qu’une autre ait eu plus de scrupules et ne soit pas pour ce déchaînement de violence que cela occasionne. Les interrogations sur la part entre le libre-arbitre et la programmation, notamment, sont fascinantes dans leur expression et leur développement.



D’ailleurs, même si je ne suis pas fan de cela, j’ai trouvé que le caractère de scénariste de l’auteur se retrouvait parfaitement dans sa façon de séquencer l’histoire et notamment de nous proposer dans la seconde partie une histoire de survie haletante. Pour les amateurs du genre, tout y est et la tension est palpable, de même que les craintes pour la vie de chacun. C’est tendu, percutant, violent mais aussi émouvant. Comme dans la série The Last of us, on suit notre duo adulte (robot)-enfant dans des décors où tout va mal et où ils doivent faire très attention à leur vie. Comme dans la série, ce binôme a une quête : celle d’un endroit sûr et ça fonctionne très bien. On se sent presque devant notre petit écran en les suivant ce qui est fort agréable et immersif.



Le jour zéro a donc très bien tenu ses promesses de divertissement brûlant où la crainte d’une révolte des robots est palpable. Je regrette un peu qu’on ait passé aussi vite sur ma partie préférée (les raisons de la révolte des robots et ce moment charnière), mais je reconnais que si on est fan, le récit de survie est particulièrement bien écrit, notamment grâce à un duo des plus attachants. C’est juste que ce n’est pas un de mes motifs préférés en SF… Il ne me reste plus qu’une chose à faire désormais, lire son suite : Océan de rouille, en espérant retrouver des robots qui me feront trembler.
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Un océan de rouille

"Un océan de rouille" est un bon roman post-apocalyptique, dense et rempli d'action, ça bouge du début à la fin non stop.



Il y a pas mal de descriptions techniques mais cela aide beaucoup à la compréhension des différents modèles de robots (les humains n'existent plus suite au soulèvement des machines).



Les personnages sont hyper intéressants car malgré leur statut de machines ou robots, ils ont une conscience et un besoin de vivre.



Les décors sont dans l'ambiance, post-apo, ruines et villes souterraines ou barricadées (à la Mad Max). Entre road trip, guerre et survie, vous aurez de quoi vous occuper l'esprit sans vous ennuyer une minute.
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