Citations de Carina Rozenfeld (237)
Aujourd'hui, pour communiquer, elle avait établi de nombreux liens virtuels sur le Net, où elle partageait, discutait, échangeait. Elle y avait trouvé de la compagnie, des histoires à lire, un peu d'attention aussi. Elle avait moins de mal à se confier à des étrangers qu'à sa propre famille.
Il prit réellement conscience, à cet instant précis, que la vie d'une personne ne se résumait pas seulement à ce qu'elle vivait au présent. Elle était également l'accumulation de ce qu'elle avait vécu, appris avant. C'était son histoire, sa mémoire qui la façonnait. Sans mémoire, on disparaissait, on n’était plus qu'une page vierge.
Zec soupira. Il avait l'impression que plus il "vieillissait", plus les choses devenaient compliquées. Maintenant, il lui fallait ouvrir les yeux sur le monde des adultes qui s'offrait à lui, et il le trouvait difficile, parfois même effrayant.
L'émotion était recherchée, mais à distance, pour qu'elle ne blesse pas, pour éviter les traumatismes, les peines de cœur, les déchirures de l'âme.
Cette capacité avait disparu avec les somnifères, les produits chimiques dont se gavaient tous ceux qui avaient besoin d'anesthésier leurs angoisses, leurs pulsions, leurs émotions profondes.
Vivre, sentir, partager était devenu une sorte de maladie honteuse dont l'humanité se protégeait de plus en plus.
Plus de contacts humains. ils étaient devenus tellement rares que Jethro se demandait à quand remontait la dernière fois où il avait parlé à quelqu'un d'autre que sa fille. Il avait tenté de rencontré une femme, en ligne, mais elles utilisaient toutes des avatars, ou alors elles étaient tellement transformées qu'elles n'avaient plus rien d'humain, de l'avis de Jethro.
Je m'appelle EVE.
Je suis. C'est tout ce que je sais de moi. Je ne vois rien, je n'entends rien, je n'ai pas de sensations, je n'éprouve aucune émotion. Je n'ai aucune idée de mon apparence, de la façon dont je suis née, de qui m'a créée.
Pourtant, le monde n'a aucun mystère pour moi, parce que je le perçois à travers les yeux de millions d'êtres humains.
Quand on était vivant, le visage, des expressions, la lumière dans les yeux, la forme d'un sourire, tout était tellement important !
Ils étaient un langage à eux seuls, ils étaient le miroitement de l'âme...
J'avais gouté à un fruit interdit, et j'en avais tellement apprécié la saveur qu'il fallait que je la retrouve, que je l'absorbe jusqu'à l'intoxication.
Jamais Alix ne s'était autorisée à délirer de la sorte. Elle avait toujours été une fille calme, sage, qui n'aimait pas se faire remarquer ou être trop différente des autres. Elle avait peur de leur regard, de leur jugement, de ce qu'on dirait d'elle si elle se comportait de manière inhabituelle, qui sortait des codes qu'elle pensait être ceux à adopter en société. Mais la nuit dernière, toutes les barrières étaient tombées.
Ce que nous vivons est terrible et il est important d'être là les uns pour les autres. C'est ce qui fait notre humanité.
Ses dix-huit ans se rapprochaient et elle se sentait dépassée par la vitesse à laquelle les dernières années avaient filé, la dépouillant de son enfance plus rapidement que prévu.
-Tu vas voir, on s’habitue à tout, même au pire…
-C’est bien ce qui me fait peur…
Nous sommes tous liés par un secret, par une mission…
- J'habite ici, je vous connais tous.
De surprise, Jordan faillit lâcher Proust.
- Tu habites ici ? Dans ma chambre ?
- Non, dans ta machine à laver...
— Tu es revenue, murmura-t-il à mon oreille.
Des larmes perlèrent à la lisière de mes paupières quand il prononça ces mots et, sans réfléchir, je lui demandai :
— Où ça ?
— Chez toi…
Une onde de plénitude m’envahit. Une certitude. Oui, j’étais revenue chez moi. Le monde se rétrécissait pour devenir une simple bulle dont nous étions le centre. Rien d’autre n’existait.
La soie étoilée de la nuit nous enveloppa entièrement, alors que nous savourions nos retrouvailles, attentifs à la musique de nos cœurs…
Source : difunkychronicles.com
La soirée était encore douce, le ciel voilée se parait de la rivière argentée de la Voie lactée qui le traversait avant de sombrer derrière l’arrondi de la Terre.
Eidan leva la tête et la contempla un instant.
— Tant d’étoiles, certaines qui sont déjà mortes depuis longtemps.
Il m’attira contre lui, comme si cette pensée le rendait très triste et qu’il avait besoin de réconfort. Me serrant étroitement, il posa un baiser sur le haut de ma tête. Je fermai les yeux, me laissant bercer par sa chaleur, le rythme régulier de son souffle.
— On dirait que l’univers pulse en toi, murmurai-je.
— Il pulse en nous.
— En nous ?
— Nous sommes la vie. Nous sommes liés, Anaïa.
Source : difunkychronicles.com
— Ta main, murmurais-je d’une voix rauque.
Il la tourna vers lui.
— Il est complet, maintenant. Il ne l’était pas, tout à l’heure…
— Toi aussi ? Toi aussi ?
J’étais trop abasourdie pour réfléchir correctement.
— Bien entendu, Anaïa, je t’ai dit que nous sommes liés, depuis toujours. A et E. Anaïa et Eidan. Amour et Éternité.
Source : difunkychronicles.com
Il fallait espérer qu'un jour, l'humanité comprendrait qu'elle devait surmonter ses peurs et ses névroses pour redevenir le peuple d'explorateurs et de pionniers qu'ils avaient été autrefois.
Ce qui m'intéressait dans cette quête, c'était l'ivresse de la chasse au trésor, trouver un sous-marin secret, coulé depuis de décennies. C'est un peu comme un rêve de gosse, jouer à être Indiana Jones.