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Critiques de Carl Grès (29)
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Ecce Homo

Nous sommes avec Greg, un écrivain qui n’arrive plus à écrire. Les idées manquent et tout cela le plonge dans des crises,

Panique, anxiété et jusqu’à même des hallucinations. Il s’enferme dans ses peurs et ses angoisses et petit à petit il s’écarte du monde. La solitude est son nouveau domaine à présent où il broie ses idées noires. Ainsi va la vie de Greg jusqu’au jour où il rencontre son voisin suicidaire et dépressif. Les deux hommes en mal de vivre décident de s’inscrire à un programme sur le développement personnel dans un séminaire...



Ce roman nous embarque dans la manipulation, la peur, les phobies, les angoisses et même la folie. Un roman phénoménal, psychologique. Il nous déstabilise et nous affronte à nos pires peurs.



A lire absolument !!

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Ecce Homo

Un grand merci à Carl Grès pour sa confiance et pour sa demande de service de presse pour son roman, Ecce homo. Il m’a présenté son livre comme « une métaphore sur la société contemporaine ».



Le titre initial de ce thriller, en autoédition, faisait référence à la matière noire, « une substance aux propriétés étranges avec laquelle la matière visible interagit en permanence ». Le nouveau titre, Ecce homo, a un côté à la fois christique (ce sont les mots de Ponce Pilate livrant Jésus à la foule) et nietzschéen car le philosophe allemand a donné ce titre latin à une fausse autobiographie… Ici, le célèbre adage de Nietzsche, sur le fait que ce qui ne tue pas rend plus fort est en quelque sorte inversé… Ce roman va nous prouver que, bien souvent, on ne cherche sa liberté que pour mieux choisir sa soumission.



Un effet d’annonce pour ménager le suspense : le roman commence le vendredi 20 novembre à 10 heures 19, puis revient sur les événement passés pour nous ramener à la même date, à 10 heures 43, pour le dénouement… Entretemps, environ deux ans se seront écoulés.

Sans m’y attacher vraiment, je me suis intéressée à Greg, anti-héros, écrivain en devenir, en quête de certitude dans notre société en crise, subissant les manifestations d’une agoraphobie fulgurante. Son récit à la première personne, malgré ses digressions existentielles, hygiéniques, érotiques…, est toujours captivant.

Carl Grès va nous démontrer que, quand on est au fond du gouffre, tout miser sur un séminaire de développement personnel n’est peut-être pas la solution miracle surtout si, du formateur, émane un magnétisme dérangeant qui attire à lui les êtres les plus singuliers comme autant de planètes dans un trou noir, si son enseignement coûte les yeux de la tête et si s’engager à ses côtés finit par se révéler très dangereux. La méditation quantique a tout d’une arnaque sectaire…



Une belle écriture, fluide, détaillée, poétique, métaphorique…

La narration est partagée entre le JE du personnage principal, Greg, et des témoignages de personnes ayant croisé Mickael, le destructeur de vies, provocateur de chaos, ou encore des extraits de son enseignement.

D’emblée, j’ai apprécié et je me suis laissée embarquer. J’ai ri à certaines situations cocasses et traits d’humour incisifs… C’était captivant et insolite et j’avais hâte d’avancer dans ma lecture. Puis, à un peu plus de la moitié, mon intérêt s’est un peu calmé. J’attendais de voir jusqu’où cette illustration des dérives sectaires allait me mener, un peu perplexe devant l’étendue de l’influence du gourou réussissant à transformer le bloc d’immeubles où habite Greg en « principauté innovante » ou encore « en système communautaire alternatif ». Et puis, j’ai repris goût à l’intrigue, bien construite, rythmée, efficace.

Entretemps, bien que ne connaissant pas Lyon, j’appréciais la part donnée aux lieux, à la ville et à son architecture, au quartier Moncey quand « la colline de Fourvière [s’embrase] dans les dernières lueurs roses du crépuscule et [que] la ville [mire] ses feux dans la coulée tranquille du fleuve ».



Ce roman s’inspire de quelques maux et problématiques intéressants au sujet de nos sociétés tournées vers le développement personnel, les réseaux sociaux et communautaires, la menace du terrorisme et y ajoute un récit de vengeance et quelques revisites philosophiques. Au passage, il nous est permis de nous interroger sur des éventuels types d’organisation sociale plus conforme à nos aspirations.



Un excellent moment de lecture


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Ecce Homo

« Ecce Homo » de Carl Grés chez Evidence Editions décembre 2020 ,442 pages.

Ce livre m’avait été recommandé par mon amie. Quelle claque ! Une vraie perle à découvrir absolument ! Il était édité sous le titre « matière noire » chez librinova en 2019. Je le diviserai en quatre actes et deux personnages centraux. La narration étant faite par Greg.

1er acte : Présentation de Greg, un écrivain qui n’a plus d’inspiration et aucune ME ne veut de lui. Sans emploi, il devient suite à une crise d’anxiété, agoraphobe et atteint de TOC sur l’hygiène et le rangement. Il s’était au fil du temps désociabilisé mais depuis cette crise il se renferme complètement dans son appartement, jusqu’à sa rencontre avec Serge, un voisin, dépressif et suicidaire. Ensemble ils décident de se rendre à un séminaire sur le thème du « développement personnel par la médiation quantique » (tout un programme) qui devrait les libérer de leur phobie, angoisse et tout ce qui leur pourrit la vie.

2ème acte : Le deuxième personnage s’appelle Micke, le responsable du séminaire, un « gourou » des temps modernes qui pense « qu’il est possible, moyennant une certaine préparation physique et psychique, de se faire le coréalisateur de l’univers et de son existence. Le postulat de base voulant que l’esprit ou la conscience soit un état quantique de la matière. » Il a construit au fin fond de l’Ardèche et des Cévennes un petit hameau en autosuffisance ou vit une communauté dirigé par Micke et son adjoint Théo. C’est un jeune et bel homme, charismatique mais aussi sarcastique, affabulateur. Manipulateur et pervers il profite de la faiblesse psychologique et de la phobie des gens pour s’engouffrer dans leur subconscient pour assouvir son besoin de toute puissance. Il est celui qui dirige, fait les lois, le maître à penser et soigne tous les maux. Mais après le décès de sa jeune compagne enceinte, les choses tournent mal car le père de cette dernière est persuadé qu’il est responsable de sa mort et décide de la venger. Micke n’a pas d’autre choix que de s’enfuir.

3ème acte : 6 mois plus tard on retrouve Greg et Micke mais cette fois dans une résidence à Moncey, un quartier résidentiel de la ville de Lyon. Micke va au fil des jours, avec l’aide de son éternel complice Théo, reconstruire ce qu’il a été obligé d’abandonner dans le hameau et prendre le contrôle total de la cité et de ses habitants en instaurant une paranoïa collective contre le monde extérieur, les isoler pour mieux régner et les dominer.

4ème acte : C’est le dénouement, le père de son ex compagne le retrouve et organise sa vengeance. Puis arrive cette fin que je redoutais tant, mais l’auteur nous laisse avec un brin d’espoir.

Quel bon moment j’ai passé, j’adore les livres qui font réfléchir et se poser des questions. Constamment je me suis dit : mais à la place de Greg j’aurais fait comment ? La vision du monde que nous propose l’auteur nous fait réfléchir sur notre propre vécu, notre mode de vie. L’écriture est fluide, avec un vocabulaire riche et recherché, forte de sensations, percutante. J’ai été subjugué par cette plume qui joue à merveille avec les mots, une de celle qui sait nous transporter tout simplement.

Résumé : L’existence de Greg, écrivain en quête de certitude dans notre société en crise, s’effondre lorsque se manifestent les symptômes redoutables de son agoraphobie. Au fond du gouffre, il saisit la main de Micke, charismatique libre-penseur qui attire à lui les êtres les plus singuliers comme autant de planètes dans un trou noir. Mais qu’espère Greg en gravitant autour de cette étoile aussi fascinante que dangereuse ? La guérison ou l’illumination ? Bien souvent, on ne cherche sa liberté que pour mieux choisir sa soumission.


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Ecce Homo

La manipulation est un serpent qui s’infiltre insidieusement… Lentement, mais sûrement…



Ma Chère Lectrice, Mon Cher Lecteur, je vous embarque dans un livre qui vous tord le cerveau ! Je remercie Carl Grès pour sa confiance.

Un roman qui pose question, tout en étant une bonne histoire 😉



Nous nous retrouvons aux côtés de Greg. Ce jeune trentenaire, écrivain mais en proie aux doutes. Il n’a pas confiance en lui, reçoit les lettres de refus des maisons d’éditions, les unes après les autres et aaaahhhh mais bon sang !

Alors qu’il décide de faire un tour en ville, tout à coup, il se retrouve pris de vertiges et tombe la tête la première sur l’asphalte. Quoi de mieux que de faire un bisou au trottoir pour se retaper !

Greg vient de faire sa première crise d’agoraphobie ! A partir de là, il va tomber dans une spirale infernale…

Un soir, sur le toit de son immeuble, il va faire la connaissance de Serge. Cet homme était prêt à sauter dans le vide, mais Greg, l’en dissuade. Tous deux en proie aux tourments, de la vie ils vont s’épauler. Une chose en entraînant une autre, Serge convainc Greg de faire une retraite. Pour s’en sortir, il connaît quelqu’un. Mike.

Mais, ce Mike, arrivera-t-il à les aider ? Greg et Serge parviendront-ils à ressortir la tête de l’eau ?



Alors notre bisouilleur de trottoir, je dois l’avouer, au début je voulais lui donner des petites tapes derrière la tête et je me suis posé pas mal de questions en me disant que c’était lent, que l’un des personnages principaux était mou, que ça aller être long… Pfff la cata totale ! Mais… Mais, mais, il ne faut jamais s’avouer vaincu 😜 Eh bien non parce que c’est grâce à une écriture fluide et pleine de questions, de sentiments et d’émotions que Carl Grès arrive à nous emporter dans le sillon de son roman. On s’attache aux personnages oui, oui, oui, on voudrait leur tendre la main par la suite et leur dire…



La force de l’auteur est de décrire non seulement la véritable société comme elle est, enfin à travers le prisme dont nous pouvons la côtoyer, mais également le réalisme de ses personnages. Les questions qu’ils se posent, les maux de notre population et les possibilités de traverses…



On retrouve dans ce livre tous les ingrédients qu’il nous faut pour passer un bon moment ! Du suspense, une histoire chelou à souhait mais tellement possible et réaliste, des personnages auxquels on s’attache, des analyses poussées qui nous force à poser les réflexions adéquates dessus !

Aha vous voyez !



J’ai passé un très bon moment dans les lignes du livre de Carl et c’est avec beaucoup de plaisir que je referme cette histoire. On peut tous évoluer et ressortir grandit de ce genre d’histoire 😉



Ma Chère Lectrice, Mon Cher Lecteur, je vous invite à découvrir « Ecce homo » de Carl Grès ! Un livre déroutant, mais vraiment bien fait qui saura vous tenir en haleine sur la distance 😉 Une plume fluide, teintée de suspense et de réflexions ! What Else ?
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Ecce Homo

Je suis heureuse d’avoir découvert une nouvelle plume, remarquable et très prometteuse... Carl Grès a un talent certain, il sait manier les mots à merveille, c'est un enchantement, une plongée directe dans l'âme tourmentée (mais non dépourvue d'humour) du personnage-narrateur.

Parfois une simple rencontre peut vous mener en enfer...

On sent que, pour écrire ce roman, l'auteur s'est énormément documenté sur les mécanismes de l'endoctrinement sectaire et c'est justement cette authenticité qui rend le récit si crédible (et si terrifiant). L'emprise systématique d'un homme au pouvoir magnétique sur tous ceux qu'il rencontre a de quoi laisser songeur... On pourrait évidemment parler aussi de relation toxique, mais il y a plus.

Tout cela est disséqué et parfaitement illustré par Carl Grès. Bravo à l'auteur pour ce gros travail de recherche et d'écriture, et merci pour cette lecture de qualité ! Je vous recommande vivement ce livre!

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Ecce Homo

Le commentaire de Martine : COUP DE COEUR!

Un bon roman noir, très psychologique comme je les aime, Carl Grès a réussi à m’épater.

Nous suivons Greg, un écrivain en panne qui ne travaille pas et qui développe petit à petit, des crises d’anxiété et de panique, des hallucinations, devient agoraphobe, développe des TOC pour l’hygiène et le rangement, plus le temps passe, plus il se referme sur lui, se désocialise, se retire de plus en plus dans ses pensées. Jusqu’à ce qu’il rencontre un voisin dépressif et suicidaire. Ensemble, ils vont s’inscrire dans un séminaire de développement personnel et de méditation.

Ce séminaire devrait l’aider à se libérer de l’anxiété et de ses problèmes de phobies et d’angoisse, mais est-ce que le gourou va arriver à combler les désirs de Greg afin qu’il affronte la vie paisiblement ?

Nous allons découvrir, tout au long de ce récit, les obsessions, les manipulations mentales, les peurs, les questionnements, les envies, les désirs, les craintes, les attentes, etc. Cette recherche de l’équilibre entre la raison et la folie. Un excellent roman que je vous invite à découvrir !
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Ecce Homo

Celles et ceux qui avaient eu l'heureuse intuition de donner sa chance au premier effort de Carl Grès (Escales dans les limbes) s'étaient retrouvés frappés par l'évidence. Cette nouvelle plume s'écartait radicalement de cette production industrielle de papier où l'auteur, car c'est ainsi qu'il demande à être appelé, scrute son nombril avec l'application et la détermination du bousier, dans l'espoir de combler son inanité par des jérémiades d'une pauvreté stylistique inexcusable. Si la maîtrise de tout l'attirail technique et théorique était déjà bien là, elle était transcendée par son incarnation dans des personnages et une narration qui embarquaient le lecteur dans l'arpentage des nombreuses lignes de fuite que l'on se propose lorsque l'on constate que le mur vers lequel on se précipite est décidément bien épais.



De retour, Grès a grandi.



Il suffira de dire qu'il nous confie aux mains hésitantes d'un agoraphobe pour aller rendre visite au genre humain, dans la quête de ce qui nous enchaîne aux uns pour mieux exclure les autres. Ce faisant, il s'empare du zeitgeist, lui fait subir les derniers outrages et nous le restitue dépouillé des ses oripeaux commercialisables, laissant à vif les complexes et potentiellement explosifs réseaux de désirs qui animent n'importe quelle communauté, et qui sont le cœur du roman.



Démesurément ambitieux, dites-vous ?

J'avais prévenu, ça vole au-dessus du nombril.



Mais on n'est pas dans le roman à thèse. L'auteur, car c'est ainsi qu'il mérite d'être appelé, signe avant tout un thriller (il faut bien catégoriser) au suspense d'autant plus efficace qu'il joue avec les codes genresques tout en évitant les innombrables pièges d'une post-modernité assumée car épurée de ses excès.



En affinant son travail sur les personnages et surtout sur le narrateur, Grès parvient à donner naissance à une voix singulière, incarnée, vraiment là. Et loin des lapalissades et des généralisations essentialistes, il cherche, et trouve, ce qui manque à tant de ses concurrents : un point de vue sur le réel.



Faisons les comptes : un point de vue et une voix pour l'exprimer... Pas besoin de nombril.
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Ecce Homo

Ecce homo (ex Matière noire) est un roman noir (très noir, mais teinté d'humour) doublé d'un thriller psychologique à couper le souffle. C'est aussi une sorte de métaphore sur le monde actuel... qui sous ses péripéties haletantes décrit les processus du fanatisme qui peuvent conduire une communauté à faire sécession de la société. Un vrai régal de lecture !



Le récit s’ouvre in medias res : l’immeuble Moncey-Nord, dans le centre de Lyon, est encerclé par les forces de police. Les habitants ont piégé leur immeuble d’explosifs et refusent de se rendre…



Deux ans auparavant, Grégory Marc, le narrateur principal, un écrivain sans succès de 35 ans, s’apprête à partir en week-end avec ses vieux amis de fac. Alors qu’il se rend au centre commercial pour acheter un maillot de bain, il se croit victime d’un attentat en pleine rue. Se réveillant aux urgences, il apprend qu’il s’est évanoui sur le trottoir et qu’il souffre d’agoraphobie. Après maintes tentatives infructueuses pour guérir son mal, il se laisse convaincre par son voisin de suivre un séminaire en développement personnel dans une communauté située au fin fond de l’Ardèche. Il y fait la connaissance de Mickael, l’administrateur du hameau et coach des séminaires, qui prône les principes de la Méditation Quantique, une méthode aussi fascinante que déroutante. Six mois plus tard, Mickael est passé à tabac par les hommes de main de M. Mancini, son beau-père, un puissant chef d’entreprise qui veut venger sa fille morte en couche faute de soins prodigués par la communauté. Le fugitif trouve refuge dans l’immeuble du narrateur. Greg sent bien qu’il faudrait se débarrasser de cet hôte gênant, mais rien n’y fait ! Micke semble attirer à lui les gens les plus différents. Bientôt les voisins s’entichent des idées de cet homme peu ordinaire et œuvrent à construire un monde plus juste à ses côtés…

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Escales dans les limbes

Construire un personnage/narrateur crédible jusque dans ses zones de mystère tout en racontant la déconstruction explosive de son identité. Habiller et peupler les zones du dehors où il erre en un curieux "road movie". Agencer avec élégance et un sens de l'image saisissant de multiples observations sociologiques et quelques vertiges existentiels, voire métaphysiques. Brosser au final un portrait lucide, intime et politique, de notre époque. Prendre le lecteur pour autre chose qu'une épaule amicale sur laquelle s'épancher. Le tout en saupoudrant son écriture de cinquante nuances que Grès maîtrise à la perfection... Voilà quelques-uns des prodiges que ce premier roman accomplit, avec cependant un atout non négligeable, et rare, vis-à-vis de l'actuelle profusion romanesque: un véritable style.
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Escales dans les limbes

Meilleur titre n'aurait su être trouvé... C'est un véritable voyage entre le monde des vivants et l'enfer que l'auteur nous a réservé... Une latence, un instant, un entre-deux parfois malaisant mais tellement profond et plein de sens.

Pour cela, il donne la parole à son "héros", et Alex va nous entraîner, malgré nous, malgré lui, dans les tourments de son existence.



Carl sait s'armer d'une plume dynamique, ô combien contemporaine avec un style marqué absolument délectable. Il manie les mots avec magie... tantôt poète comme son personnage, tantôt musicien tant les sonorités chantent juste, tantôt philosophe pour nous offrir une formidable leçon de vie, par procuration. Le vocabulaire très riche m'a ravie.

J'ai aimé cette utilisation du "je", très intime, personnelle, provoquant irrémédiablement des ressentis par ricochet et une empathie décuplée. Il s'adresse à nous, on devient plus qu'un spectateur, on est alors le véritable confident privilégié de notre narrateur. J'ai aimé son utilisation du passé composé (oui ! Je l'avoue !) qui est complètement adaptée, maîtrisée, d'une efficacité sans pareille et offre tellement de vie à cette histoire pourtant si dure et sombre, aux frontières du trépas.



Tout repose sur Alex Bataille (redoutable aptonyme) et ce deuil auquel il doit faire face, avec ses failles, son mal-être, et ce désir viscéral de respecter la dernière volonté de son frère d'être dispersé en Espagne.

J'ai vécu sa "fuite" comme une course contre la mort, comme une course contre la vie, aussi. À mi-chemin entre l'instinct de survie et les jeux dangereux avec la Grande Faucheuse, Alex m'a catapultée dans son jeu de piste macabre, encore vivant, et défiant la mort. Il flirte avec elle mais se relève, il avance, puis recule, et bis repetita... Il nous livre, sans pudeur et avec une force terrible, ce sentiment unique et pourtant indéfinissable de l'agonie de l'Homme, poursuivi par une société malade, qu'il ne peut que subir. Alex erre... il souffre et on compatit à ses douleurs en tant que témoin impuissant de cette plongée dans l'abîme du mal. Alex qui survit plus qu'il ne vit, Alex qui partage avec nous ses relations, ses dérives, sa déchéance et ses absences. J'ai aussi beaucoup aimé ses poèmes, forts d'une intensité rare, des électrochocs.



Le périple se veut mémorable, c'est sublime de noirceur et vraiment inoubliable, c'est un récit hors du commun qui nous transperce. J'ai aussi découvert les lieux, Lyon particulièrement, les descriptions se veulent justes et idéales afin d'ancrer le lecteur dans un cadre travaillé. Pour un premier roman il est bien plus que prometteur, il signe une entrée fracassante chez les plumes ténébreuses avec un côté singulier on ne peut plus marquant.



Si vous avez envie de découvrir un livre incontestablement à part, entrez dans les limbes, embarquez pour ce périple, retenez votre souffle, mais gare à vous... La mort n'est jamais bien loin... La lumière et l'espoir non plus. Qui sait ?
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Escales dans les limbes

Lorsque votre regard croise celui d'un homme ou d'une femme de la rue, d'un ou d'une toxico, d'un paumé, de ceux qu'on qualifie si facilement de loosers, vous est-il arrivé de vous demander quelle était sa vie, son passé, vous êtes-vous demandé si il a plongé ou si c'est juste une escale dans les limbes?
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Escales dans les limbes

Le commentaire de Carole :

Un titre bien choisi pour ce roman, on ne pouvait mieux le décrire.

Alex, un poète heureux, est à New York et profite de la vie, jusqu’au jour où il reçoit une nouvelle inattendue, la mort de son frère. Un rideau noir vient de tomber sous ses yeux, sa vie n’a plus d’importance, il cherche refuge dans l’alcool et la drogue. Le voyant déprimé ses amis ne sont plus intéressé à lui, subtilement, ils organisent une fête, le saoule, le drogue et lui paie le billet d’avion pour retourner chez lui à Lyon. Le retour chez lui est pénible et la descente aux enfers est encore plus évidente. Dans une conversation anodine, lorsqu’il était enfant, il avait promis à son frère que s’il décédait, il irait parsemer ses cendres en Espagne. Il n’a pas le choix, il doit respecter sa parole, mais comment y arriver quand notre propre vie n’a plus d’importance. Sans le sou, il doit vivre tel un itinérant, il ira jusqu'à voler pour survivre, mais il garde toujours en tête la promesse faite à son frère. Nous traversons les pages de ce roman en se demandant si finalement Alex va tenir promesse et s’il pourra dire mission accomplie. L’auteur qui a une plume extraordinaire et d’une finesse poétique, utilise bien les mots pour décrire le mal-être d’Alex. On y décèle de la poésie qui est bien intégrée au texte vu que le principal personnage est poète. Une lecture un peu sombre, avec des scènes de sexes plutôt violentes et sans amour, mais malgré tout, on découvre à travers le personnage d’Alex une bonne personne.
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Escales dans les limbes

Alex apprend la mort de son frère et va se mettre en quête de réaliser ces dernières volontés, de jeter ces cendre en Espagne.

Seulement avant ce périples, il va faire se voyage en tombant dans une spirale infernale chaotique. Il va toucher le fond du fond, confrontant sans cesse la mort, la touchant, la repoussant, la narguant. Jouant sans discontinuer avec, cherchant même au-delà de son rationnel, flirtant avec des spiritualités qui le dépasse.

Il va chercher dans ce noir, sa lueur, son espoir de vivre. Pourtant il a eu de nombreuse occasion de l'apercevoir, le saisir, mais les limbes sont si attractives qu'il s'y enfoncera jusqu'au point de non retour.

Un roman où l'on découvre l'horreur de la jeunesse, leur vie à peine commencer qu'ils fond tout pour sombrer, se noyant par tous les moyens, cherchant une lueur là où il n'y en a pas. Se défonçant avec tout et n'importe quoi, buvant à tout va, pour se sentir mieux après avoir tout rendu, comme un besoin de combler un vide sans fin. Un flirt incessant entre la mort et la vie pour se sentir vivant.

Ce que j'ai apprécié c'est de me retrouver dans un coin que je connais, suivre ses traces dans Lyon, parcourant des lieux connu, et même ceux qui ne connaissent pas, peuvent suivre son périple et découvrir une ville magnifique grâce aux description de l'auteur.
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Matière noire

On retrouve ici Grégory Marc, habitant dans la banlieue lyonnaise, qui a une vie un peu morose. Il est écrivain et ses ventes de livres ne décollent pas des masses.

Alors qu'ils s'apprête à partir en virée avec ses amis dans le Sud de la France, il est victime d'un malaise en pleine rue sur le trottoir. Transporté à l'hôpital, il apprend après multitude d’examens qu'il souffre d'agoraphobie, c'est à dire la peur de la foule humaine.

Il va rencontrer Serge, voisin dépressif, cadre dans les Télécoms, qui tente se suicider. Alors que Greg tente de le raisonner, Serge va lui proposer de rencontrer Mickaël Kandon, organisateur de séminaires dans le développement personnel.

Six mois plus tard, Mickël crée "Moncey Club", la communauté des voisins solitaires. Qui est vraiment Mickaël? Que cherche t'il à explorer à travers ce groupe humain?.



Ce roman est palpitant à souhait. Cette plume de l'auteur est fluide, percutante avec une quête de vérité menée à la perfection.

Ce personnage de Gregory m'a un peu gonflé au début, car il me paressait tellement mou du genou, que j'avais envie de lui botter le derrière pour qu'il se bouge!

Mais en faîte pas du tout, il est tellement réaliste de notre société actuelle!!

Cette matière pourrie qui compose notre territoire que j'ai compris tout de suite où l'auteur voulait m'emmener.

Le personnage de Mickaël est beaucoup plus rythmé que j'ai bien aimé et reflète bien le contexte du savoir vivre de notre époque.. J'ai trouvé un peu longuet les thérapies de groupe sur la méditation quantique où les explications de l'auteur sont parfois difficiles à interpréter.

Les chapitres où on reviens sur certains personnages de l'histoire sont détaillés avec brio. L e décor est époustouflant et bien mis en avant. Les scènes sont parfois très noires, où notre respiration est saccadée.

Il règne une ambiance anxiogène où on suit avec attention Greg sortir de cette impasse mais pas à n'importe quel prix!!

Ce roman noir reflète tellement notre quotidien, ce monde pourri de notre démocratie, basé sur l'emprise et l'acharnement de nos êtres supérieures.

J'ai adoré ce mélange de vocabulaire familier et parfois soutenu.

Cette matière noire vous fera plonger dans notre époque. Les cent dernières pages pour moi est un réel coup de cœur. Les péripéties s'accélèrent, on est transporté dans l'histoire dès le début du roman où l'action augmente de page en page pour finir en apothéose. L'atmosphère dégueulasse qui y règne va vous glacer le sang.

Découvrez cette matière où l'auteur a écrit avec ingéniosité ce miroir de souffrance du 21ème siècle!

Merci à Carl Grès de m'avoir fait découvrir ce roman qui pour moi est entre le thriller psychologique et roman noir,et qui mérite d'être connu.

Sur ce , je vais lire une comptine à mes enfants😀😀😘👌😁
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Matière noire

Matière noire est l’histoire de Grégory Marc, un écrivain qui n’arrive pas à percer et qui du jour au lendemain, suite à une crise aussi soudaine que puissante, apprend qu’il souffre d’agoraphobie, une rencontre fortuite sur le toit de son immeuble avec un des ses voisins changera le cours de son existence. Serge est dépressif et réussit à convaincre Greg d’assister à un séminaire sur le développement personnel dans un hameau éco-responsable mené par Mickaël (Micke) Kandon.



Une série d'événements tragiques refera croiser les routes de Greg et Micke six mois plus tard et une communauté de voisins naîtra au sein de l’immeuble de Greg et Serge. Micke prend le ‘’pouvoir’’ rapidement et entraîne presque tous les locataires dans sa vision d’un monde différent. Malgré les sonnettes d’alarme dans l’esprit de Greg et les allures sectaires que sa communauté de voisins semblent afficher, celui-ci a du mal à concrètement prendre position. Jusqu’où tout cela ira ? Greg est le narrateur de Matière noire (donc récit à la première personne) et nous raconte son histoire qui durera un peu plus de 2 ans au sein du Moncey Club.



Un thriller 100% psychologique ! Un récit intelligent et extrêmement bien mené qui reflète d’une manière fortement réaliste un aspect de notre société actuelle; les maladies mentales. De la dépression à l’agoraphobie en passant par la perversion narcissique, l’auteur nous peint un tableau bien noir de ses maladies invisibles qui peuvent rendre leurs hôtes facilement manipulables car, entre nous, qui ne serait pas prêt à tout pour en guérir ?



En 2015, mon médecin m’a diagnostiqué une dépression ainsi qu’un TAG (trouble d’anxiété généralisée) et à plusieurs moments lors de ma lecture, j’ai su me mettre dans la peau des personnages avec une facilité déconcertante, je n’ai pu m’empêcher de penser qu’à l’époque aurai-je été aussi facilement influençable ? Peut-être que oui, peut-être que non mais chose certaine, j’ai eu matière à réflexion avec ce roman. L’auteur fait le pont avec brio sur cette instabilité psychologique et la prise de décisions plus ou moins douteuses que nos protagonistes font. Carl Grès appuie exactement là où ça fait mal et traite le sujet sans jugement de sa part avec, encore une fois je me répète, une exactitude prononcée.



La plume de Grès est fluide et percutante. Il a créé des personnages poignants et criant d’humanité (enfin pour la plupart) évoluant dans un atmosphère anxiogène à souhait. Le récit va crescendo et de la simple manipulation mentale à l’horreur et à la violence, le lecteur en prend plein les yeux ! Un vrai régal pour les adeptes de thrillers psychologiques. Une sacrée belle réussite à mes yeux.



Je ne peux que vous conseiller de découvrir ce livre et cet auteur au talent incontestable.
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Matière noire

Matière noire

Carl Grès

475 pages

Sorti le 29/11/2019



Carl Grès m'envoie son roman et quel plaisir de pouvoir découvrir les écrits de cet auteur.



Greg est un écrivain qui est en plein doute sur sa vie, et son talent. Il se pose énormément de questions sur notre société. Quand resurgissent ses crises d'angoisse, Greg est agoraphobe. Et là tout s'écroule autour de lui... Jusqu'au jour où il rencontre Micke, un jeune homme envoûtant, captivant et libre penseur...



Micke, que peut-il apporter à Greg ?



Jusqu'où cela va-t-il le mener ?



Ce ressenti à été très dur à écrire et je ne sais pas s'il sera à la hauteur des écrits de l'auteur. Je vais faire tout mon possible, car ce roman le mérite...



Dans cette histoire, il y a énormément de sujets traités qui nous touche de près ou de loin. Pour une fois, j'ai mis 5 soirées pour lire ce roman. Non pas que je me suis ennuyé, mais plutôt envie de mieux le savourer.



Dès les premières pages, je me suis dit que j'allais être comblé à tous les niveaux, écriture, histoire.... J'ai adoré le personnage de Greg, écrivain paumé, qui essaie malgré tout de trouver des solutions à son mal-être, mais aussi celui de la société.



Que vous dire de plus, sans spolier ce merveilleux roman. Que l'écrivain à une écriture fluide, des mots et des phrases qui sont comme des coups de poings, de bonnes descriptions, des personnages réels et qui reflètent bien notre société. Une très bonne analyse de notre société, je me suis prise des claques pendant cette lecture qui m'a aussi fait réfléchir. Certains passages sont tellement réels qu'ils font peur.

Ce roman m'a fait sortir de ma zone de confort et cela fait du bien. Un roman qui va vous faire réfléchir. Du suspense, une bonne histoire écrite avec brio..



Merci Carl pour cette lecture.



À découvrir impérativement



4ème de couverture L’existence de Greg, écrivain en quête de certitude dans notre société en crise, s’effondre lorsque se manifestent les symptômes redoutables de son agoraphobie. Au fond du gouffre, il saisit la main de Micke, charismatique libre-penseur qui attire à lui les êtres les plus singuliers comme autant de planètes dans un trou noir. Mais qu’espère Greg en gravitant autour de cette étoile aussi fascinante que dangereuse ? La guérison ou l’illumination ? Bien souvent, on ne cherche sa liberté que pour mieux choisir sa soumission



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Matière noire

« Sur le site de la Méditation Quantique, j’avais flairé l’arnaque sectaire. J’avais emporté dans mon ballot assez de médocs pour m’abrutir pendant ces trois jours et échapper à toute tentative frauduleuse de conditionnement. La perspective de devoir parler à des inconnus et de jouer la comédie de la vibration fraternelle avec toutes ces âmes m’avait totalement désespéré. »



Greg est écrivain. Il consacre ses journées à l’écriture. Mais depuis qu’il essuie les refus des éditeurs, Greg a le syndrome de la page blanche.

Ce n’est d’ailleurs pas le seul syndrome dont souffre Greg, il est agoraphobe. Lorsqu’il sort, il est pris de panique et de soudain malaise. Pour son médecin, une chose est sûre, rien de physique, tout est d’ordre psychologique. Greg doit être suivi pour phobie sociale.



Son voisin Serge est, lui aussi, en souffrance. Pris d’un mal-être terrible, Greg le sauve d’une tentative de suicide. Serge était prêt à mettre fin à ses jours depuis le toit de l’immeuble.



Serge a eu vent d’un nouveau séminaire. Un séminaire dit de développement personnel qui pourrait tout deux les aider dans leurs problèmes, leurs angoisses, leur mal-être profond qui les empêchent de vivre « normalement ». Un séminaire nommé : Méditation Quantique…



Au départ réticent et dubitatif sur la question, Greg se laisse finalement porter par l’engouement et la bonne humeur de son ami qu’il n’ose contrarier. Et après avoir, non sans mal, réuni la somme demandée, les voilà sur la route en direction de l’Ardèche ; mais surtout en direction de Mickael Kandor, maître du mouvement.



Et toute l’histoire commence de cette rencontre… Greg pressent un monde sectaire ; et pourtant il suit son ami. Mais ce qu’il ne sait pas encore c’est que ce Mickael Kondor ne sortira plus de sa vie et bien au-delà des murs de l’enceinte de ce séminaire.



Greg a t-il conscience du poids que porte cet homme mystérieux ? A-t-il conscience de ce dans quoi il s’embarque ? Comment Mickael va t-il bouleverser le cours de sa vie ?



Une histoire prenante, poignante, saisissante et surtout très sombre. Un homme au bord du gouffre qui ne peut sortir sans prendre ses médicaments. Un esprit pessimiste, entouré de gens pessimistes ou malveillants. Et ce que soulève surtout ce livre, c’est comment un groupe de gens mal dans leur peau, dans leur tête, peuvent se réunir et devenir une même entité ? Le mal engendre le mal ?

Carl Grès, l’auteur, sait poser les mots qu’il faut pour nous plonger dans cette histoire sombre. On vit ce décor tout en noir et l’on cherche la lumière jusqu’au bout du livre. Quand arrivera t-elle ? Et surtout y aura t-il une issue positive à tout cela ? La question subsiste de chapitres en chapitres. L’auteur maintient le suspens jusqu’au bout et surtout il nous emporte de rebondissements en rebondissements. Une écriture certes sombre mais en somme réussie puisqu’on se laisse porter par l’histoire, par ses personnages et le scénario. Un thriller palpitant qui nous bouscule et chose surprenante : ce qui suscite l’intérêt du personnage suscite davantage l’intérêt du lecteur !



ETES-VOUS PRETS, LECTEURS, À PLONGER AU CŒUR DE LA MATIERE NOIRE ?



N.B : si vous n’êtes toujours pas convaincu, sachez que ce livre a remporté le prix du thriller chez Librinova.
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Matière noire

Bonjour mes Lecteurs,





Voici un roman noir contemporain que je viens vous chroniquer en retour de lecture : "Matière Noire" de Carl GRES aux éditions Librinova.



Merci à l'auteur de sa confiance.





L'histoire du Moncey Club, et plus précisément de Gregory Marc, écrivain raté agoraphobe, qui va faire la rencontre du dépressif Serge, puis croiser la route de Mickaël Kandor, pratiquant la Méditation Quantique dans un hameau éco-responsable, durant un séminaire sur le développement personnel. 





Ensemble, ils vont aller de péripéties en tragédies, jusqu'au jour fatidique où l'immeuble, piégé d'explosifs, est encerclé par les forces spéciales de la police et de la gendarmerie. Comment cela va-t-il se terminer ? 





Je ne vais pas vous en raconter plus sur l'histoire et prendre le risque de vous spoiler, il faut vraiment lire pour découvrir le cheminement du récit tel qu'il est raconté de manière incroyable.





Un roman noir très psychologique que j'ai trouvé prenant dès le début, c'est super bien raconté par le personnage principal, Greg. J'ai plongé directement dans la vie de ces personnages et j'ai pu les imaginer sans peine, éprouver une certaine empathie pour chacun d'eux.





J'avoue avoir quelque peu décroché lorsque Greg participe au séminaire. Les vérités prononcées sont profondes, métaphysiques. Pourtant, j'ai trouvé les propos proférés très cohérents, pertinents et plein de bon sens.





J'adore vraiment quand il y a des romans comme celui-ci dont la narration coule comme de l'eau de source, avec fluidité, que le récit prend forme simplement et dont les événements s’enchaînent naturellement.





J'ai apprécié le petit plus des paragraphes-confessions des personnages secondaires qui nous aide à situer l'histoire en marge de son narrateur, cela complète le schéma global du texte et apporte une valeur ajoutée à l'histoire pour une meilleure cohérence de l'ensemble.





Je ne peux que vous conseiller la lecture de ce palpitant roman noir, écrit intelligemment par un auteur talentueux, doué de la plume. A découvrir absolument !





Bonne lecture, amis Lecteurs ! 
Lien : http://lecturechronique2.com
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Matière noire

Dès les premières pages, on plonge dans un ambiance particulière dans laquelle on retrouve deux hommes, plus ou moins dans un état de panique, encerclés par des hommes armés jusqu'aux dents. Pris au piège ? On ne le saura qu'en lisant le reste du contenu 😉



Alors voilà, ça commence fort, le temps de quelques pages, puis on est balancés dans la vie de Grégory. Grégory, c'est un homme particulier, souffrant d'agoraphobie, la vraie, celle qui vous désarme dès que vous rencontrez quelqu'un, celle qui vous fait vaciller dès qu'une route croise la vôtre. Alors, imaginez. Vous êtes seul, vous sentez seul, enchaînez les crises de panique dues à cette peur viscérale, et prenez peur ne serait-ce que de la ressentir. du coup, Grégory, c'est un homme un peu à part qui retrouve l'espoir malgré lui en se retrouvant en face d'un homme qui a l'air bien décidé à le guérir. Cet homme, c'est Mickael, un « maître à penser » qui oscille entre concept philosophique et coach de vie. Alors que Mickael surprend son voisin visant une tentative de suicide, ce dernier l'entraîne dans un séminaire et la rencontre entre Grégory et Mickael se fait. Une rencontre qui va bouleverser sa vie et ses idéaux. Ses principes vont être retournés, tant et si bien qu'il va se laisser convaincre par cette pensée qui semble pouvoir l'aider à avancer, à voir les choses différemment.



C'est donc au travers de plusieurs témoignages qu'on va découvrir Mickael et sa vraie nature. En tant qu'homme, est-il bon, mauvais ? Est-ce qu'un concept merveilleux en apparence peut-il justifier des actes somme toute impensables ? Il faut dire que nous aurons plusieurs versions, plusieurs visions, plusieurs personnes qui auront côtoyé ce dernier. Une description du « bon » comme du « mauvais », les deux faces de la personne.



Cette intrigue, elle est donc prenante. le protagoniste étant narrateur, on entre avec lui dans l'ensemble de ses mésaventures, et on n'a aucun mal à s'établir à ses cotés, que ce soit dans les doutes ou dans les affirmations. Tantôt détestable, tantôt attachant, ce dernier est fouillé et vraisemblablement humain, avec ses qualités, ses défauts, ses envies d'ailleurs, et ses envies tout court.

Grégory nous entraîne, à travers ses différentes pensées et états d'âme qui nous font basculer tantôt d'un coté, tantôt de l'autre. Les pages nous laissent entrevoir une personne au bon fond en Mickael, mais qui s'y prend mal, tout comme on peut découvrir une sorte de monstre atroce se fichant de ses congénères. Là aussi, le personnage nous plonge dans l'indécision : on ne sait pas s'il veut le bien, avec une fin qui justifie les moyens, ou s'il veut tout simplement profiter d'un mode de vie où il n'aurait pas grand chose à faire pour tirer profit des autres. Toujours en balance entre un concept innovant et une haine farouche envers celui qui le propose. Un maître à penser qui n'est pas tout blanc, mais dont on ne connaît pas vraiment l'intention derrière le dessein. du coup, le personnage de Mickael est vraiment, mais vraiment déroutant, et pour notre plus grand plaisir.



Nous avons donc ici, une histoire bien ficelée, originale, pas si loin d'une réalité dont on essaie de rester éloignés, celle qu'on ne connaît que par « on dit », et dont on n'est surs de rien… Celle qui fait peur, au moins autant qu'elle peut attirer.



Malgré quelques petites coquilles échappées et certaines maladresses de tournures, on aura ici un style d'écriture soigné. Des mots recherchés, assez pour faire mouche 😉 Une amplitude de vocabulaire et de constructions de narration, un texte un peu « poétique ». Des phrases complexes décorant un sujet qui ne l'est pas beaucoup moins.



Vraiment, on n'est pas au coup de coeur, mais on a là une vraie pépite. Un auteur à suivre, à découvrir, qui a un talent non négligeable et qui ne demande qu'à être connu.

En remerciant Carl Grès de m'avoir fait découvrir son univers, se balançant sur cette société en déclin ouverte à tout concept pouvant lui susurrer un peu d'espoir… L'idée est bonne et la forme est belle ! Bref, foncez 😉
Lien : https://jetdemot.wordpress.c..
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Matière noire

Celles et ceux qui avaient eu l'heureuse intuition de donner sa chance au premier effort de Carl Grès (Escales dans les limbes) s'étaient retrouvés frappés par l'évidence. Cette nouvelle plume s'écartait radicalement de cette production industrielle de papier où l'auteur, car c'est ainsi qu'il demande à être appelé, scrute son nombril avec l'application et la détermination du bousier, dans l'espoir de combler son inanité par des jérémiades d'une pauvreté stylistique inexcusable. Si la maîtrise de tout l'attirail technique et théorique était déjà bien là, elle était transcendée par son incarnation dans des personnages et une narration qui embarquaient le lecteur dans l'arpentage des nombreuses lignes de fuite que l'on se propose lorsque l'on constate que le mur vers lequel on se précipite est décidément bien épais.



De retour, Grès a grandi.



Il suffira de dire qu'il nous confie aux mains hésitantes d'un agoraphobe pour aller rendre visite au genre humain, dans la quête de ce qui nous enchaîne aux uns pour mieux exclure les autres. Ce faisant, il s'empare du zeitgeist, lui fait subir les derniers outrages et nous le restitue dépouillé des ses oripeaux commercialisables, laissant à vif les complexes et potentiellement explosifs réseaux de désirs qui animent n'importe quelle communauté, et qui sont le cœur du roman.



Démesurément ambitieux, dites-vous ?

J'avais prévenu, ça vole au-dessus du nombril.



Mais on n'est pas dans le roman à thèse. L'auteur, car c'est ainsi qu'il mérite d'être appelé, signe avant tout un thriller (il faut bien catégoriser) au suspense d'autant plus efficace qu'il joue avec les codes genresques tout en évitant les innombrables pièges d'une post-modernité assumée car épurée de ses excès.



En affinant son travail sur les personnages et surtout sur le narrateur, Grès parvient à donner naissance à une voix singulière, incarnée, vraiment là. Et loin des lapalissades et des généralisations essentialistes, il cherche, et trouve, ce qui manque à tant de ses concurrents : un point de vue sur le réel.



Faisons les comptes : un point de vue et une voix pour l'exprimer... Pas besoin de nombril.
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