AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Carole Maurel (432)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


En attendant Bojangles (BD)

Dans le salon, le vinyle tourne sur la platine à l'instar de Georges et de sa femme. Quelques pas de danse sur Mister Bojangles. Mademoiselle Superfétatoire, ce grand oiseau exotique, elle, a beau taper avec son bec sur la porte de sa chambre, le petit garçon peine à se réveiller. Pourtant, il est bien tard en cette matinée et il va encore être en retard pour l'école. Il faut dire qu'avec la musique, Georges n'a pas entendu le jour se lever. Même si sa femme réclame une autre danse, il faut emmener son fils à l'école. Comme d'habitude, ils se font enguirlander par le directeur qui n'apprécie guère tous ces retards et encore moins la maîtresse qui lui souligne qu'il y a des règles à respecter. Mais, de celles-ci, ses parents s'en soucient peu. Tout comme le courrier qui s'amoncelle dans le couloir. Trop occupés à vivre...



Adapté du roman éponyme d'Olivier Bourdeaut, cet album a su conserver l'âme et la fausse légèreté du roman. En effet, Ingrid Chabbert nous plonge dans une ambiance baignée d'insouciance, d'excentricité, de vie, de rires et de gaieté mais aussi de mélancolie et de tristesse. Cette épouse et mère de famille, prénommée différemment chaque jour par son mari, est bipolaire et schizophrène. Une maladie que son mari, Georges, et son fils tentent de lui faire oublier en voyageant, en dansant, en riant, en mettant de côté les exigences de la vie et, plus que tout, en s'aimant. Un mari à la générosité débordante et aux petits soins pour celle qui partage sa vie et un petit garçon qui, avec ses yeux d'enfant, regarde ses parents s'aimer. Carole Maurel, de par ses planches baignées de couleurs chaudes, nous plonge dans une atmosphère pleine de vie et d'amour.
Commenter  J’apprécie          816
Collaboration horizontale

Autour d'une tasse de thé, Virginie se confie à sa grand-mère, Rose, sur ses problèmes de cœur. Elle envie le temps passé où tout était plus simple et où l'on prenait un mari pour la vie. Rose, alors, lui confie qu'avec Raymond, ce n'était pas le grand amour. Loin s'en faut... Son grand amour, lui, lui était interdit...

Paris, Passage de la Bonne Graine, 1942. Dans la cour de l'immeuble, Camille, un vieil homme aveugle, écoute d'une oreille distraite les dires de sa femme, Andrée, la concierge un peu curieuse. Leur fille, Simone, se fait encore remonter les bretelles par sa mère à cause de sa tenue : un pantalon qui ne l'aidera sûrement pas à trouver un mari honorable. Si madame Flament, qui grommelle et râle comme d'habitude, vient pour un temps perturber la cour, c'est surtout la venue d'un soldat allemand, à la recherche d'une certaine Sarah Ansburg, qui va bouleverser la vie de cet immeuble. Ce n'est pas Sarah qui ira ouvrir au jeune officier mais Rose. Rose qui cache son amie et son fils juifs et qui tombe aussitôt amoureuse...



Collaboration horizontale, voilà un titre explicite et finement trouvé pour cet album qui nous raconte l'histoire d'amour entre Rose, une jeune femme dont le mari, Raymond, est fait prisonnier, et Mark, un jeune officier allemand. Un amour évidemment impossible à vivre au grand jour en ces temps de guerre. Autour d'eux gravitent des personnages remarquables : la danseuse de charme qui se perd dans ses désillusions, la jeune Simone au comportement et à l'apparence masculins, Sarah, femme juive cachée par son amie Rose, Camille, le vieil aveugle qui voit des choses que les autres ne voient pas... Toute une galerie fouillée incroyablement attachante et d'une grande justesse. Si le propos est tout à la fois passionnant et poignant, les planches de Carole Maurel le subliment. Le trait est délicat, les pleines pages magnifiques d'une grande force et les couleurs au ton sépia nous plongent parfaitement dans le passé.

Un très bel album empreint d'émotions...
Commenter  J’apprécie          800
Écumes

C'est à nouveau un cauchemar qui réveille cette jeune femme rousse brutalement : des gouttes de sang pleuvent sur elle et elle finit par se noyer dans cette mer rouge. À ses côtés, son amie la console. Il y a quelque temps, en effet, elle venait de tenter une énième fécondation artificielle. Aussi redoute-t-elle aujourd'hui d'appeler pour avoir les résultats. Mais, cette fois-ci, cela a fonctionné : elle est bien enceinte. Quelle joie après tous ces essais infructueux ! La grossesse se passe cahin-caha, des pertes de sang inexpliquées, et l'obligation de rester au repos le plus possible. L'échographie révèle le sexe de l'enfant : ce sera un garçon ! Aussitôt, les deux jeunes femmes commencent à acheter quelques vêtements. Malheureusement, une perte de sang plus importante inquiète fortement les médecins...



Deux femmes s'aiment. Aussi, quoi de plus naturel d'avoir un enfant ensemble. Malheureusement, la vie, parfois, joue des tours et l'espoir d'être maman un jour peut s'envoler. Comment faire le deuil de cet enfant qui aurait dû naître ? Comment surmonter cette épreuve ? Comment se reconstruire ? Ingrid Chabbert s'est inspirée de sa propre expérience tout en gardant une certaine distance. Par exemple, l'on ne connaît pas les prénoms des deux jeunes femmes. Elle laisse la place aux non-dits lourds de sens et aux silences et montre avec justesse et profondeur les émotions et ressentis de cette jeune femme meurtrie. Un témoignage intime et fort. Graphiquement, Carole Maurel s'adapte intelligemment à ce scénario : des planches pleines de couleurs et de vie, l'on passe au noir et blanc dans la période de deuil. Puis, peu à peu, quelques touches de couleurs apparaissent pour, finalement, revenir à la couleur. Un procédé qui illustre parfaitement les phases par lesquelles la jeune femme passe. Le trait est fin, les cadrages variés et la mise en image pudique.
Commenter  J’apprécie          622
En attendant Bojangles (BD)

Il m'a fallu un peu de recul après avoir vu le film et lu la BD juste après pour pouvoir en faire une chronique. Le film est tellement époustouflant et chargé en émotions que forcément, j'ai trouvé qu'il manquait des choses dans un format roman graphique (Je n'ai pas encore lu le livre).

Une petite semaine après, je me rends compte que l'essentiel est là, que les dialogues d'Ingrid Chabbert retranscrivent bien l'univers déjanté de l'histoire créée par Olivier Bourdeaut, une histoire de folie et d'amour fou. Les illustrations de Carole Maurel un peu rétros, aux personnages très expressifs, et teintées de couleurs chaudes reflètent bien cette ambiance de gaieté, de folie, de vie et d'amour. Des couleurs plus douces rythment les moments plus tristes.

Ce roman d'une grande poésie, plein d'extravagances mais aussi d'amour, de mélancolie aussi et de tristesse est bouleversant. Et que dire de Mademoiselle Superfétatoire...

Beau et triste, triste et beau, magnifique en tout cas ! Je ne veux pas divulguer car c'est une histoire qui doit se découvrir ! Une belle réussite !
Commenter  J’apprécie          5920
Écumes

Elles s'aiment et souhaitent avoir un enfant ensemble. Après quelques tentatives infructueuses, celle qui va porter le bébé est enfin enceinte. La grossesse s'avère vite compliquée, le sang coule, souvent, la future maman biologique doit s'aliter et patienter : « Ne plus bouger. Retenir sa respiration. Manger. Regarder des bêtises à la TV... et son ventre pousser... entre deux flots de sang. » Elle trouve refuge dans l'écriture d'histoires pour enfants, et tient bon grâce au réconfort sans failles que lui apporte sa compagne.



Ce récit en partie autobiographique est un superbe témoignage. Le texte d'Ingrid Chabbert et le graphisme de Carole Maurel s'accordent à merveille. L'ensemble est doux et délicat comme un album pour enfants, sur un sujet infiniment triste. Ça sonne très juste, comme ces pensées, par exemple : « Si j'étais croyante, je prierais. » ou ces mots murmurés à son bébé in utero : « Tu t'accroches, d'accord ? On t'aime déjà tellement. »

On s'y retrouve, qu'on ait connu une grossesse difficile, ou qu'on se soit 'seulement' inquiétée comme toute femme enceinte.



Une belle histoire de résilience, de guérison par l'amour et l'écriture.
Commenter  J’apprécie          592
En attendant Bojangles (BD)

Lorsqu'un bouquin cartonne, il est de bon ton de surfer sur la vague du succès en multipliant les formats histoire de faire rentrer un peu de sousous dans la popoche de l'heureux élu, Olivier Bourdeaut pour ne pas le nommer. Oups, je viens de le faire, gros bêta va.



Pas lu le livre mais beaucoup apprécié la version imagée.



Raffinée et élégante, elle relate la vie quelque peu atypique d'un couple et de son fier rejeton. Un quotidien rythmé par la désinvolture malicieuse du père et la folie contagieuse de la mère.



L'attrait pour ce récit ne fut pas immédiat, loin s'en faut.

Puis, presque sournoisement, il s'est immiscé à force de dérision troublante et d'intrigue profondément touchante.

Malgré un final par trop expéditif et discutable, le trait délicat et un brin suranné de Carole Maurel aura facilement eu raison d'un vilain apriori de base.



Très joli moment...
Commenter  J’apprécie          5613
L'apocalypse selon Magda

L'annonce est officielle: la fin du monde n'a pas eu lieu. Dans les rues, l'on s'embrasse, l'on célèbre partout dans le monde cette nouvelle, cet instant de pur bonheur. Seule Magda semble encore sous le choc...

Un an plus tôt... Le directeur du collège fait se réunir dans la cour tous les élèves. Une terrible nouvelle vient de tomber ce matin: le monde va disparaître dans un an suite à une accumulation de catastrophes naturelles d'une violence inouïe. Magda, en compagnie de ses amis, Léon et Julie, discutent de tout cela, abasourdis et choqués. Que faire pendant cette année qui leur reste? Attendre patiemment la fin? Se lamenter? Faire pénitence? Une fois rentrée chez elle, l'information tourne en boucle. Ici et là, des départs en masse, un vent de panique. Le lendemain matin, Magda se réveille guillerette et pour cause, elle a 13 ans aujourd'hui. Visiblement, sa mère et sa sœur semblent s'en moquer royalement. En effet, son père a décidé de les quitter et vivre sa dernière année comme il l'entend. Au collège, personne ne semble savoir comment faire...



Que faire lorsqu'il ne reste qu'un an à vivre? Est-il encore possible de donner un sens au quotidien? Peut-on vivre vraiment comme bon nous semble, sans oublier les autres? Ce sont autant de questions qui se bousculent pour Magda, jeune adolescente de 13 ans qui voit, d'un seul coup, son avenir se réduire comme peau de chagrin. Autour d'elle, certains se poseront moins de questions et vivront au gré de leurs envies, comme son père qui décide de laisser sa famille pour une autre femme, ou son ami, Léon, qui veut profiter de chaque instant. Chloé Vollmer-Lo nous offre un album profond et psychologique aux personnages fouillés, dont Magda à qui l'on s'attache tout de suite. Au gré des quatre saisons et tout autant de chapitres, on suit la jeune fille plus que jamais vivante et affirmée. Un scénario habilement mené et rythmé, une atmosphère tendue allant crescendo et une fin inattendue. Le dessin de Carole Maurel est plein de fraicheur, un trait semi-réaliste parfaitement maitrisé et expressif.

Un album surprenant et émouvant...
Commenter  J’apprécie          540
Luisa ici et là

Le casque vissé sur les oreilles, une cassette dans le walkman, Luisa, 15 ans, s'endort dans le car qui doit la ramener chez elle. Arrivée au terminus, elle se doit de descendre. Le souci est qu'elle ne reconnaît pas du tout l'endroit où elle se trouve.

Au même moment, Luisa, 33 ans, s'installe en terrasse avec son ami, Farid. La jeune femme désespère de ne pas trouver le bon mec. À peine commencées, ses relations se terminent toutes de la même façon. Il n'y a plus d'envie, plus de passion. Lorsqu'elle redonne à son ami le DVD du film "Camille redouble" qu'il lui avait prêté, elle lui dit qu'il l'a rendue nostalgique. Qu'elle aimerait rassurer l'adolescente torturée qu'elle était. Farid se moque gentiment d'elle. Il est temps pour la jeune femme de rentrer, elle a du rangement à faire et doit aussi causer à sa nouvelle voisine, trop bruyante.

Pendant ce temps, la jeune Lisa se rend compte qu'elle a atterri à Paris, que sa carte de téléphone ne fonctionne pas, que le buraliste se moque de son billet de 50F...



Que diriez-vous si vous rencontriez votre moi plus jeune ? Car c'est ce qui arrive à Luisa, 33 ans, photographe culinaire incapable de rester avec un homme, qui va, par un paradoxe temporel, rencontrer l'adolescente qu'elle était à 15 ans. Pour l'une comme pour l'autre, cette rencontre, non dénuée de sens, va leur faire prendre conscience des ratés de leur propre vie. L'adolescente sera notamment surprise du tour que la vie lui a réservé. La confrontation entre les deux Luisa semble alors inévitable, Carole Maurel ne ménageant aucune des deux femmes. Cela donne lieu à des situations pour le moins amusantes, parfois plus émouvantes. Ce roman graphique, qui navigue entre passé et présent, aborde avec finesse aussi bien les rêves brisés que l'homosexualité féminine, sujet tabou dans la famille de Luisa. Graphiquement, le trait semi-réaliste et la palette de couleurs (tons colorés pour le présent, sépia pour le passé) siéent parfaitement à ce voyage temporel.

Un album pertinent, sensible et finement mis en scène...
Commenter  J’apprécie          512
En attendant Bojangles (BD)

La danse, toujours et encore la danse, Mr. Bojangles de Nina Simone, le jour la nuit, tourner, tourner toujours, le temps, quel temps, passe t-il? Ce couple si uni, lui Georges, elle dont le nom change jour après jour, l'enfant qui suit profitant de cette vie déjantée à la place d'une vie d'ennui à apprendre et puis l'oiseau exotique accompagnant la folie.

Respirer, profiter, s'amuser vivre sa vie et ses envies. Laisser ce qui fâche ou risque de fâcher dans ces enveloppes, entassées dans un coin de pièce, oubliées, inutiles. Et pourtant, la vie existe et coule et vous rattrape, forcément, indubitablement...

Alors le monde, son monde s'écroule.

Mais, oui, nous serons toujours ensembles...

Un conte, une fable, un poème, oui tout ça à la fois. Une beauté de lecture, un moment privilégié, beau, joyeux, romantique mais triste aussi.

Je n'ai pas lu le livre de Bourdeaux, je ne crois pas que je le lirai. J'ai eu tout ce que l'on peut souhaiter d'un roman : un texte bien scénarisé et des dessins qui collent impeccablement aux personnages tels que l'on peut se les imaginer.

Dessins attachants, rythmés comme la danse qui définit le roman, couleurs chaudes et aérées. Bref, comme j'aime.

La couverture plus jolie que celle du roman où l'on voit la danseuse lancer un regard énamouré à son cavalier.

Aimer à perdre la raison, aimer à n'en savoir que dire, à n'avoir que toi d'horizon...comme disait le poète.
Lien : https://www.babelio.com/livr..
Commenter  J’apprécie          483
Jeannot

Un jardinier qui parle aux plantes et aux arbres qu'il soigne, c'est plutôt "habituel" me direz-vous. Tous, ou presque tous, les jardiniers s'adressent à leurs plantations. Je les enjoins, souvent pour ma part, de pousser et de proliférer :"Allez, mes tomates, rougissez, piquez un fard. Petits radis, abusez de la peinture fuschia pour barbouiller votre museau. Et toi, belle ipomée, enroule-toi et fais jaillir tes corolles comme autant de clins d'oeil quotidiens."

Mais si le jardinier en question reçoit une réponse, voire si les végétaux s'adressent à lui...c'est beaucoup plus extraordinaire...et c'est comme un don !



Jeannot, ce jardinier aux cheveux de neige le possède... comme un legs, mais un legs empreint de chagrin et de larmes... Et Jeannot est toujours en colère et il dirige sa hargne vers ceux qu'il aime - comme toujours ! - vers les seuls qui lui parlent : les arbres et les plantes dont il ne supporte, en fait, pas les chuchotements et les gazouillis...



Alors, il taille, il coupe, il abat...il meurtrit autant qu'il l'est lui-même... Il veut le silence pour s'enfermer un peu plus dans sa solitude, pour se replier davantage… parce que… sa vie a basculé et qu'il vit désormais en la seule compagnie de ses souvenirs, de ses regrets, de ses remords...



Un jour, son besoin de tout régenter - l'ordre, toujours l'ordre ! - le fait croiser Josette et son chien Dagobert.

Et parfois, les chagrins se partagent et les yeux s'ouvrent à consoler l'autre...



C'est la critique d'une amie babéliote, inaji, sur un opuscule de cette série qui m'a donné l'envie de trouver cette BD, moi qui suis plus que novice dans le genre - il fallait un déclic pour que je franchisse le pas et ose pénétrer ce royaume d'images et de bulles ! La douceur distillée qui se dégageait de son avis de lecture m'était devenue indispensable et je la devinais bénéfique...



Et je dois dire que je n'ai pas été déçue : les dessins sont beaux, colorés, dans un chatoiement de tons qui retient la rétine, les personnages attachants et leurs malheurs sont de ceux que l'on rencontre tous et que l'on sait plus ou moins partager et c'est ce non-partage qui entraîne la colère et c'est cette colère qui fait que Jeannot use davantage du sécateur que de la caresse... Cet album laisse pétiller l'émotion, malgré tout. Tout est subtilement raconté et les fleurs sont des personnages loin d'être secondaires, leur palette de sentiment est aussi évocatrice que celle des humains. J'ai souffert avec Jeannot et avec Josette mais aussi beaucoup également avec les deux arbres du jardin de Jeannot...Mais chutt, je ne peux pas tout raconter !



Un scénario tout en retenue, on devine mais tout se dévoile petit à petit comme une confidence qui nous est accordée...



Un très beau moment pour expliquer aux plus jeunes - et à tous, finalement- que la mort est souvent soeur de colère et que se replier fait fructifier cette colère qui se retourne contre ce ou ceux qu'on aime le plus...





Une première incursion dans "le monde imagé" - Merci encore, inaji ! - que je vais poursuivre, il fallait l'impulsion, l'audace du premier album saisi...Et voilà, je suis contaminée !!
Commenter  J’apprécie          448
En attendant Bojangles (BD)

Contrairement au roman dont la lecture avait d’abord été en dent de scie pour finalement m’embarquer totalement, cette adaptation en bande dessinée m’a séduit d’emblée.



Sans doute la finesse des dessins alliée au camaïeu des couleurs, un je ne sais quoi en adéquation avec ses personnages illuminées.



Enfin, cette ambiance si particulière, un peu rétro, entre loufoquerie et folie douce, une façon de tordre le coup au réel mais pour combien de temps encore ?



Laissez-vous bercer par Mr Bojangles…


Lien : https://bouquins-de-poches-e..
Commenter  J’apprécie          393
Luisa ici et là

LUISA, trentenaire désabusée, n'a pas réalisée ses rêves d'ado. Elle collectionne les aventures éphémères avec les hommes sans jamais réussir à en retenir un. Son boulot de photographe culinaire n'est ni fascinant ni très épanouissant.

Luisa est une jeune fille de 15 ans, passionnée par la photo et troublée par son attirance pour une de ses amies.

L'attrait de cette bande dessinée est la rencontre inattendue, parfois bienveillante, souvent explosive entre ces deux Luisa. Celle qui se morfond dans sa routine d'adulte insatisfaite et celle qui vit à cent à l'heure dans ses envies désordonnées.

Les versions de Luisa ado et de Luisa adulte se confrontent avec tous les quiproquos, surprises que peuvent engendrer cette situation irréaliste.

La thématique abordée est intéressante car en plus de ce qu'elle apporte de sa connaissance de soi elle relaie le sujet de l'homosexualité.

J'apprécie l'angle de vue de l'auteur qui, ne ménageant ni l'une ni l'autre, est empathique et humoristique.

Commenter  J’apprécie          380
En attendant Bojangles (BD)

Le livre, la Bande Dessinée, la pièce de théâtre...à quand le film?... mais ne gâchons pas notre plaisir. L'univers du roman est servi par cette B.D. qui joue en rappel la tonalité du roman entre légèreté et gravité.



Le dessin un peu jeunesse et très coloré est bien adapté à l'histoire...le tout est plutôt réussi.

Commenter  J’apprécie          372
L'apocalypse selon Magda

♫Si on devait mourir demain

Qu'est-ce qu'on ferait de plus,

Qu'est-ce qu'on ferait de moins

Si on devait mourir demain

Moi, je t'aimerai... moi, je t'aimerai♪



Obispo/Saint-Pier

Cherchez pas, dans mon juke-box , y a que des tubes, haut niveau d'exigence oblige.



J'ai deux nouvelles pour toi, Magda.

Une bonne et une autre, disons, légèrement moins festive.

La bonne, c'est que toi, tu ne vas pas mourir demain ! Ouaiiis, trop d'la boule !

La mauvaise, c'est que tu vas crever dans un an ! Moins ouaiiis déjà, j'imagine...

Douze malheureux mois avant de tirer ta révérence, tout comme le reste de l'humanité. La mort, dans son infinie bonté, décidera de remettre tous les compteurs à zéro. Mais c'est qu'elle serait finalement équitable, madame la méchante. Un bon point pour elle.

Tic-tac tic-tac, le décompte est lancé, rendez-vous dans un an, place de l'apocalypse...



Voilà le genre de thème généralement très porteur.

Que ferions-nous s'il ne nous restait que quelques mois à vivre ?

Magda va très rapidement choisir d'exister dans l'urgence, histoire de lâcher la rampe sans rien regretter, le moins possible tout du moins...



13 ans et déjà condamnée.

Découvrir l'amour, appréhender le concept d'extinction, s'émanciper, faire des choix douloureux, mûrir, autant d'expériences induites par cette épée de Damoclès. La donne a changé, imprimant au fer rouge son humeur dévastatrice sur tous les esprits en sursis.



Graphiquement réussi, ce one-shot, aux couleurs étonnamment chaudes malgré le sujet, égrène les saisons qui défilent avant que Magda ne s'en aille tutoyer les anges.

L'approche est plutôt bien vue, le rendu agréable et la fin inattendue.

Mention spéciale aux liens unissant cette famille particulièrement mise à mal par une gamine se targuant de ne plus en être une, de gamine. Hé oh mam's, lâche-moi les sketba quoi, j'ai 13 ans j'te f'rais dire!



C'est beau, c'est triste, c'est intelligent, c'est L'apocalypse Selon Magda.
Commenter  J’apprécie          364
Collaboration horizontale

Une grand-mère raconte à sa petite-fille sa grande histoire d’amour avec un soldat allemand à l’époque de l’occupation. Le point central est un petit immeuble parisien où vivent un échantillon représentatif des personnages de l’époque comme des juifs, un flic, une prostituée, une gamine androgyne, une vieille dame, etc. et Rose. Un titre bien choisi. De belles planches aux dessins raffinés. Une petite surprise à lire à la fin sous la forme d’une lettre volante.
Commenter  J’apprécie          350
Collaboration horizontale

Collaboration horizontale nous présente une panoplie de personnages, en grande majorité féminins, vivant sous l'occupation allemande en 1942. ce sont pour la plupart, les habitants d'un immeuble parisien. L'histoire est présentée comme une sorte de huis clos, avec une ambiance un peu théâtrale. Le graphisme est vif, les expressions des visages et des corps sont superbement rendues, comme dans un travail d'étude graphique, travail qui fait référence à l'un des personnages, Simone qui ne se déplace pas sans son carton à dessin sous le bras. Les couleurs sont naturelles, rétro, et nous mettent dans cette ambiance années 40. Les personnages sont tous étudiés avec précision, délicatesse, même l'officier allemand. Et toute cette ribambelle de caractères nous fait découvrir les conditions de l'occupation avec toutes ses vicissitudes, les juifs, la collaboration, les sentiments, la lâcheté, l'héroïsme discret, la survie, la condition féminine de l'époque... Le point de vue féminin est très accentué, c'est ce qui fait tout l'intérêt de cette BD. Dans l'ambiance et l'atmosphère, ça m'a fait penser au fameux film d'Ettore Scola, « Une journée particulière » avec Sophia Loren et Marcello Mastroianni, ou encore à « Cabaret », dans la manière de dévoiler les personnages au fil de l'histoire, tout en finesse, et pour nous laisser une très forte impression sur le final. Très belle BD qui vaut vraiment qu'on s'y attarde.
Commenter  J’apprécie          321
Écumes

Un couple de femmes qui attend un bébé. Mais voilà ça se passe mal. La grossesse s'interrompte. C'est le désespoir. Elles vont se soutenir.

Beaucoup de douceur et tendresse que l'on retrouve également dans les dessins et les couleurs.

Je venais de lire Soixante printemps en hiver que j'ai adoré j'ai donc pris cette BD sur le seul nom de l'auteur. J'avoue ne m'être pas sentie concernée par cette histoire. Il m'a manqué cette sensibilité trouvée dans les précédents ouvrages.
Commenter  J’apprécie          300
Collaboration horizontale

-T'es jamais tombée amoureuse ?

- Oh si Virginie chérie, il y a très longtemps, je suis « tombée » très fort…

Aujourd'hui, Rose se remémore son grand amour.

Paris, 1942.

Dans l'immeuble vit une petite communauté ordinaire surtout constituée de femmes…

Andrée, la concierge fouineuse, sa fille Camille anticonformiste et le doux Camille qui s'il est aveugle comprend beaucoup en écoutant attentivement les gens.

La vieille Flament pas si zinzin qu'elle semble être et en tout cas pas commode sauf avec Joséphine qui lui donne un coup de main entre deux représentations au « théâtre ».

Judith soumise à son gendarme de mari qui se sent investi de la mission de protéger Rose seule avec son fils Lucien, son mari étant prisonnier en Allemagne.

Ce petit monde discute, se dispute, s'aide, s'épie, se trahit.

Les tensions se cristallisent autour de Rose qui cache son amour pour le beau Marx, soldat du renseignement allemand. Elle aide beaucoup mais elle disparait par moment, personne ne sait ce qu'elle fabrique…

Un beau récit qui montre les difficultés des années noires, celles rencontrées par les femmes : les enfants, la nourriture à trouver, la violence masculine notamment quand un beau brin de fille suscite la convoitise.

Les dessins sont chauds. le tracé épais qui, s'il enlaidit les hommes sauf Camille, magnifient les femmes. J'ai beaucoup aimé l'expressivité des visages.

Pour finir c'est un bon récit qui a le mérite de rappeler que nombre de collaborations horizontales ont avant tout été des histoires d'amour. Cependant, il fonctionne avec beaucoup d'allusions au contexte, d'implicites. Il vaut mieux connaitre un peu la période…

Commenter  J’apprécie          301
Écumes

"Si j'étais croyante, je prierais. À la place, j'écris."



Deux femmes qui s’aiment. Un couple heureux qui rêvent de chérir un enfant mais la nature semble en avoir décidé autrement.



Leur persévérance va finir par payer quand la grossesse tant attendue arrive enfin. Puis finalement, l’impensable se produit. Le bonheur espéré se transforme en cauchemar. L’écriture s’avèrera salvatrice sur le chemin vers la résilience…





En peu de mots et de pages, la symbiose entre les textes d’Ingrid Chabbert et les illustrations de Carole Maurel est parfaite. Bonheur, douceur et douleur se côtoient dans un album d’une incroyable intensité.



Écumes est un album juste, humain et intime qui tire sa force du vécu de l’auteure elle-même.



Une pépite, un coup de cœur !


Lien : https://bouquins-de-poches-e..
Commenter  J’apprécie          302
Écumes

Ingrid Chabbert, auteure de livres jeunesse, revient ici sur l'attente désespérée qu'elle et sa compagne ont vécu il y a quelques années, celle d'un bébé qui finira par arriver. La grossesse, cependant, se passe mal, la future maman a des hémorragies à la chaîne, elle et le bébé sont en danger: on déclenche l'accouchement.

Ce qui se passe ensuite, on le sait dès les premières pages, où la narratrice se noie dans une mer de sang, "aussi rouge qu'un coeur qui cesse de battre". Le bébé ne survit pas. Reste une photo de lui, de son visage minuscule et calme, une cicatrice qui balafre le ventre d'Ingrid, et la souffrance de la perte, du vide, du deuil impossible à faire. Et les jours, les semaines, les mois qui suivent, la vie qui continue, les petites joies, l'écriture.

Un bel album qui serre le coeur et donne envie de se battre auprès de ces mamans orphelines.
Commenter  J’apprécie          290




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Carole Maurel (1508)Voir plus

Quiz Voir plus

Compléter les titres

Orgueil et ..., de Jane Austen ?

Modestie
Vantardise
Innocence
Préjugé

10 questions
20242 lecteurs ont répondu
Thèmes : humourCréer un quiz sur cet auteur

{* *}