Caroline Fourment

Tu sais que tu es maman quand plusieurs fois par semaine tu te demandes : et ça, c'est propre ou c'est sale ?

Voilà encore un des grands paradoxes parentaux : dans ta vie de mère, quand il ne se passe rien, il se passe toujours quelque chose.
Mieux encore : dans ta routine de maman, il faut toujours t'attendre à tout !
Et à n'importe quoi.

Car, oui, l’état de grâce d’une mère ne tient parfois qu’à un fil, celui du spaghetti !
Alors n’oublie jamais, quand tu es au bord du gouffre alimentaire, que tes placards sont vides, ou quand il est bientôt l’heure du repas et que tu n’as pas spécialement envie de sortir toute ta batterie de casseroles…
Crie : « Coquillettes ! »

Tu as raison ma fille. Ce plat est carrément dégueu, et nous vivons dans un monde dégueu. D'ailleurs, la vie est tellement dégueu que je vais te confisquer ton portable pour les prochaines soixante-douze heures.

Tu sais que tu es maman quand répondre au téléphone signifie :
ne rien entendre, faire répéter, hurler, entendre hurler, se faire couper la parole, poser le téléphone, s'énerver, reprendre le téléphone, répéter, laisser tomber et raccrocher...

Tu sais que tu es maman quand passer à table signifie :
couper la viande,
servir à boire,
passer le sel,
verser le ketchup,
te lever,
passer le pain,
te rasseoir,
manger froid.

Je suis juste une maman bordel, pas un Power Ranger.

La vérité, c'est que l'on n'est jamais préparées à rien. Ni au quotidien qui nous bouffe de l'intérieur petit à petit, qui étouffe notre personnalité, notre patience, notre tolérance... Ni à la vie de famille, bien que l'on ait toutes imaginé que ce serait facile parce que, un enfant, c'est beau, c'est rigolo, ça fait areuh areuh, des sourires, des câlins, puis ça écrit au feutre indélébile sur les murs de sa chambre... Ni à la vie de couple, et cela même si l'amour est grand.
On n'est pas non plus préparées au temps qui passe. Et pourtant, on sait toutes que l'on va vieillir.
Pourtant, la vie c'est çà !
C'est vieillir en hurlant le jour de son premier accouchement, c'est vieillir en choisissant des petits bots pour bébé au rayon du supermarché, c'est vieillir en se mettant à quatre pattes dans la chambre de son môme pour imiter la petite souris et lui laisser une pièce sur sa table de chevet, c'est vieillir en rangeant les jouets dans sa chambre en tentant tant bien que mal de jeter ceux qui font le plus de bruit sans qu'il s'en rende compte, c'est vieillir en achetant à sa fille son premier soutien-gorge...
Alors vieillir, c'est bien aussi.

Maman : individu narcissique qui, quand elle regarde ses enfants, se dit : "Purée, c'est moi qui ai réussi à faire çà, ils sont trop beaux !"

Maman : individu hystérique qui attend avec impatience que son enfant sache dire le mot maman et, quelques années plus tard, le prie d'arrêter de l'appeler sans arrêt !

Maman = individu défaillant qui peut passer du NON au PEUT-ÊTRE et finir par OUI le tout en moins de 5 mins.

Où se trouve la frontière entre la mauvaise mère, la mauvaise femme, et celle qui est parfaitement bien sous tous rapports ?
Une chose était sûre : j'en avais marre de courir après la perfection. Cela me fatiguait, cela me rendait triste, cela me rendait coupable tout le temps.
J'ai alors pensé à tout ce que j'aurais aimé faire, tout ce que j'aurais pu faire et que je n'avais jamais fait, par crainte du jugement des autres.

- T'as la gueule de bois ?
- Je ne sais, je pense que j'ai surtout la gueule d'une femme de quarante ans, et c'est un peu pareil...

Alors n’oublie jamais, quand tu es au bord du gouffre alimentaire, que tes placards sont vides, ou quand il est bientôt l’heure du repas et que tu n’as pas spécialement envie de sortir toute ta batterie de casseroles…

Crie : « Coquillettes !

Enfant = individu mystérieux et inquiétant qui passe en moyenne 24h par semaine en classe, mais qui perd instantanément la mémoire quand ses parents lui demandent de raconter sa journée #euhhhrien !

Maman=individu créatif qui, quand l'heure du repas approche et qu'elle ne sait pas que faire à manger, fait preuve d'une originalité époustouflante et fait des pâtes.

La culpabilité, parfois, ça se sirote doucement – pour mieux être avalée.

Parce que l'ado est cet individu astucieux qui a le don d'utiliser son lit comme couchage, mais aussi comme salle à manger, salle de jeux, bureau, armoire, salon, panier à linge sale...
Et sous le lit on en parle ?
Non, je n'en parlerai pas.

Maman : individu hystérique qui attend avec impatience que son enfant sache dire le mot maman et, quelques années plus tard, le prie d'arrêter de l'appeler sans arrêt !

Alors n'oublie jamais, quand tu es au bord du gouffre alimentaire, que tes placards sont vides, ou quand il est bientôt l'heure du repas et que tu n'as pas spécialement envie de sortir toute ta batterie de casseroles... Crie : "Coquillettes !" Parce que même les enfants les plus difficiles adorent çà.