Et pendant que cette petite élite internationale cooptée s'extasiait devant les restes qui feraient progressivement reconnaître l'Afrique du Sud comme le berceau de l'humanité, les Noirs du pays, eux, subissaient un lent mais certain processus d'acculturation par enrôlement massif dans l'industrie minière. On leur demandait d'oublier d'où ils venaient et de se fondre dans le capitalisme global. Les Blancs faisaient l'expérience du vertige des origines et on privait les Noirs des leurs en leur démontrant par A + B qu'ils n'étaient personne. L'Afrique n'a pas d'histoire, leur rabachaît-on. Première nouvelle.
Il faut savoir qu'à l'époque où nos ancêtres venaient graver ces grands animaux dans la grotte, le climat n'était pas du tout celui d'aujourd'hui. Il faisait beaucoup plus froid, à peu près comme en finlande de nos jours. On n'aurait pas pu cultiver de la vigne sur les coteaux de Bergerac ! Ce que nos ancêtres représentaient sur les parois des grottes, c'étaient les grands animaux qu'ils chassaient : des rennes, des chevaux, des bisons, quelques mammouths laineux. Ils passaient beaucoup de temps à les observer. Ils n'avaient rien d'autre à faire.