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Citations de Catherine Millot (40)


«  C’est la solitude la plus délicieuse, la plus paisible, que celle où l’autre est présent et ne vous demande rien » ...
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lire est une vie surnuméraire pour ceux à qui vivre ne suffit pas.
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C'est la solitude la plus délicieuse, la plus paisible que celle ou l'autre est présent et ne vous demande rien.
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la solitude rêvée est une solitude entourée...
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Pendant les longs mois où j'étais occupée par ma mère, je lisais "La cérémonie des adieux" de Simone de Beauvoir, et relisais "Les derniers jours d'Emmanuel Kant" de Thomas De Quincey, qui est le grand chef-d’œuvre du déclin, où l'humour et le tragique se côtoient. Mais c'est surtout Beckett qui m'a retenue, en particulier sa correspondance, dont j'ai passé des mois à lire et relire les quatre volumes, ainsi que sa biographie par James Knowlson. Une vie exemplaire sur la voie de la simplification à laquelle toute vie devrait tendre, me disais-je.
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(A propos de sa mère très âgée)

Je ne cesse de me demander quelle est cette étrange pulsion de vie qui la tient, dans la diminution de toutes ses capacités, la réduction à presque rien de sa vie. Cet amenuisement, me dis-je, est peut-être une concentration. L'entièreté de sa vie resserrée, ramassée en un point, sur l'ici et maintenant, sur l'instant présent, est une forme de plénitude. La réduction à l'élémentaire dégage la pure essence, l'irréductible du désir de vivre. Être vivant est un absolu qui ne requiert ni comment ni pourquoi. J'en viens à me dire que la grande vieillesse, la sénilité même, est une sorte d'ascèse, non éloignée de ce qui m'a captivée chez les mystique.
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Le fait d'être nue sous le regard de deux hommes en avait perdu toute signification érotique et leurs gestes prenaient pour moi le sens d'un acte d'humanité envers le prochain démuni que j'étais devenue : une œuvre de miséricorde, qui me rappelait le tableau de Caravage, au Pio Monte de Naples, que j'avais longuement contemplé autrefois avec Paola. C'était réconfortant et doux, et me donnait un sentiment de gratitude. Ce sentiment, d'ailleurs, je devais l'éprouver durant toute mon hospitalisation.
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L'émotion la plus profonde que puisse donner la nature ne vient-elle pas de ce qu'elle se passe si bien de vous ? Votre existence, d'apparaître aussi superflue, en devient légère comme un nuage. La solitude n'est jamais aussi grande ni aussi sereine que lorsque l'indifférence des choses ouvre à l'absence de soi.
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Kant et avant lui Burke ont développé, avec la notion de sublime, ce paradoxe du plaisir que nous prenons à la contemplation de ce qui peut nous détruire. Kant parle, à ce propos, de "plaisir négatif" et Burke propose le terme "delight". Tous deux notent que plus le spectacle est effrayant, plus le plaisir est grand, mais à condition d'être à l'abri, comme le disait déjà Lucrèce.
Sublime est, ainsi, le spectacle des éléments déchaînés. (...)
Plus encore que Kant, Burke est sensible au malin plaisir que recèle le sublime. Selon lui, "il n'est guère de spectacle que nous recherchions avec plus d'avidité qu'une calamité extraordinaire et rigoureuse." Il se dit même "convaincu que les malheurs et les douleurs d'autrui nous procurent du délice (delight) et qu'il n'est pas de faible intensité. (...)
Une "horreur délicieuse", telle est la meilleure définition du sublime.
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Ne pas sortir de chez soi relève de l'exercice d'une liberté. Est-ce pour cela que c'est si mal vu ? On soupçonne le réfractaire, celui ou celle qui se soustrait à la loi du recrutement, à la loi commune. I prefer not to, je préfère ne pas - comme disait Bartleby de Melville. Ne pas sortir de chez soi, c'est un peu faire secession, comme ne plus allumer la télévision.
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La solitude rêvée est une solitude entourée, comme une île est entourée d'eau.
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La solitude est nécessaire à qui veut penser librement.
Il appellera ça du travail pour la protéger et la justifier tout ensemble. Mais c'est la solitude qui est le but.
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Impossible de me souvenir d'autre chose que ces trois semaines d'intubation, mais j'en gardai l"impression d'avoir été l'objet d'un certain sadisme médical, d'ailleurs assez courant. (...) Je n'avais jamais réfléchi aux fameuses directives anticipées, qui me semblaient relever de la vanité de prétendre contrôler l'incontrôlable. Je m'étais remise aux mains des autres, comme on s'en remet à la volonté divine. Mme Guyon m'avait appris que Dieu peut prendre le visage de quiconque.
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Le bonheur se confond avec la mer et le soleil et l'écriture à venir, les longues matinées d'écriture, le temps rendu à sa liberté. A peine embarquée à Naples, avant-hier soir, j'ai senti le silence intérieur de l'écriture s'installer. Ecrire, c'est toujours renouer avec le fond, avec le grand silence originel. (Gallimard, mai 2011, p. 11)
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Lire est comme une rencontre amoureuse qui n'aurait pas de fin.
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Lire est comme une rencontre amoureuse qui n'aurait pas de fin. Ici, pas d'arrachement, mais une succession sans rupture, voire une coexistence heureuse de liens multiples, durant parfois toute la vie. Cela commence par un coup de foudre pour un livre. Alors je lis tout de son auteur, j'aime tout de lui. Puis vient l'accomplissement de l'amour qu'est l'écriture. Ecrire, pour moi, veut dire élire un de ces compagnons de prédilection, un peu comme on se décide à s'engager dans une liaison qui durera des mois, voire des années, jusqu'à ce que son fruit arrive à terme.
Mais écrire, c'est aussi s'engager dans une ascèse qui, d'ailleurs, comporte son plaisir propre. Il faut inventer à sa mesure, ses rythmes, ses rites, ses règles de vie, un cadre et une discipline, sans omettre de préserver la part due au lien avec les autres, car, dans l'ascétisme, il faut se garder des excès, tous les ascètes le savent. Roland Barthes l'a très bien vu, qui s'est longuement interrogé sur les modes de vie solitaires, l'aménagement des relations nécessaires avec les autres, qu'il souhaitait le plus légères possibles afin de préserver le temps qu'il faut pour écrire, c'est-à-dire pour laisser la solitude s'épanouir.
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Je partage avec Barthes la passion de la lecture. Si je peux m'imaginer vivre sans écrire, sans lire je mourrais à coup sûr. Comme Barthes je connais le bonheur inlassable du butinage, du papillonnage d'un texte à l'autre et de revenir sans cesse aux plus aimés. La bibliothèque est comme une cercle d'amis qui ne sont jamais importuns et toujours disponibles, une compagnie de rêve qui préserve la solitude et la peuple d'une infinie variété d'univers et d'êtres dont la singularité merveilleuse s'exprime à loisir.
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[ Incipit ]

L'impatience heureuse des commencements. L'horizon est un cercle parfait, la mer est déserte, vide comme la page blanche qui m'attend, comme les jours à venir, avec juste le soleil et la mer, et les îles. Et le soleil se lèvera sur la mer, se couchera sur la mer. Je pourrai sortir le matin sur le pont le regarder se lever jusqu'à ce que l'aube grise devienne la rose aurore, et ensuite me rendormir, tout enclose dans la beauté du jour naissant. Le bonheur se confond avec la mer et le soleil et l'écriture à venir, les longues matinées d'écriture, le temps rendu à sa liberté.
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Comment se soustraire aux obligations sociales, comment préserver son temps et son espace tout en maintenant d'inévitables et d'indispensables points de contact.
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Ma vie fut ainsi rythmée par une alternance d'amours et de solitude. dans l'amour, je me dépossédais de cet amour de soi qui fonde, justement, la capacité d'être seul, et si celui-ci ne m'était pas rendu par l'amour reçu en retour, il me laissait dépouillée de toute enveloppe, dérobée à moi-même, réduite à quelque chose que je ne saurais qualifier autrement que d'être la proie du vide, d'un vide qui, tel un siphon, menaçait de m'aspirer dans son tourbillon, de m'engloutir, pour peu que celui au profit de qui je m'étais ainsi dépossédée m'y laisse choir. Alors s'amorçait une autre phase, le temps du deuil, celle d'une lente reconquête, une réappropriation de ce dont je m'étais désistée. Lorsqu'elle était ainsi achevée, la vie m'était rendue, plus intense d'avoir été ainsi dénudée. (Gallimard, mai 2011, p. 68-69)
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