L’Écorce des choses présente en un récit sensible l’isolement dans lequel se trouve cette petite fille que ses parents, désemparés et à une époque où la Langue des Signes était interdite, incitent à oraliser sans chercher de réelle alternative pour communiquer avec elle.
Pourtant, malgré cette interdiction et la difficulté de ses parents à la comprendre, cette petite fille se crée un univers, communique autrement : dessin, signes pour la plongée sous-marine, ou simplement des regards.
L’auteure, Cécile Bidault, réussit ici à transporter le lecteur dans le monde et dans la subjectivité de cette petite fille qui n’entend pas. La bande dessinée, art visuel, le permet : l’image devient encore plus importante ici que dans une bande dessinée classique.
De plus, Cécile Bidault s’affranchit d’un autre code majeur de la bande-dessinée : la bulle. Dans L’Écorce des choses, pas de dialogues, les bulles restent vides, et l’image de l’aquarium renforce cette idée de monde silencieux. On se retrouve ainsi réellement à la place de l’héroïne, suivant ce récit sans mot mais très limpide, images après images.
Les seuls textes sont ceux du début, plantant le décor : « Je n’ai jamais pu entendre, quand j’avais 9 ans, mes parents ont déménagé à la campagne », qui n’étaient peut-être même pas nécessaires ; et les dénominations de chapitre par saison, dont le mot est indiqué également en Langue des Signes.
L’ouvrage se termine par trois courtes pages donnant les clés principales de l’histoire de la Langue des Signes, puis une bibliographie sur la culture sourde : un mini-dossier instructif et complétant parfaitement cette histoire belle et touchante de L’Écorce des choses.
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