Citations de Célia Garino (14)
Ah, mais bordibulle, fais gaffe, tête de pioche ! Punaise, tu l'as eu dans un blister Pokémon, ton permis ?
C'était une des plus belles scènes d'amour que j'aie jamais pu voir. On a perdu beaucoup d'assiettes.
Désirée reluqua d'un air circonspect la bouteille de lait, le flacon de clous de girofle et le pot de miel posés à côté de la gazinière. Et elle préférait ignorer pour l'instant qu'une bouteille de jus d'orange avait également pris part à la recette.
- J'essaie de faire un gratin.
- Dans une casserole ? Avec du miel et du jus d'orange ? Tu te crois dans les Sims ?
- Peut-être qu'on n'a pas beaucoup d'argent, que je me tue à la tâche, que je les élève mal, qu'ils vivent avec un cochon, un perroquet et un lapin, une arrière-grand-mère qui tient plus du meuble que de l'être humain, mais ils sont heureux, ici. Aucun autre foyer ne les rendrait aussi heureux. Nous sommes une fratrie.
-Je sais que c'est bizarre. Tu dois être inquiéte, pardon. Tu ne sais même pas où tu es , pas vrai ?
-Non , je n'en ai aucune idée. Enfin si , la dame du guichet m'a dit que j'étais à Oswald.
-Tu sais ce que c'est Oswald ?
Je hausse les épaules:
Non, je n'en ai aucune idée non plus. Je vois que c'est peuplé de gens étranges . J'imagine que c'est sous terre puisque je suis tombé longtemps et que nous sommes visiblement dans une grotte immense...Mais je ne sais pas ce que c'est...
Elle sourit d'un air étrange.
-D'aucuns l'appellent le paradis , d'autres l'enfer... Certains parle des limbes du purgatoire. D'autres encore , du jardin d'Eden, de la terre promise, ...Chiméri , tu es tombée au pays des âmes.
Peut-être qu’on n’a pas beaucoup d’argent, que je me tue à la tâche, que je les élève mal, qu’ils vivent avec un cochon, un perroquet et un lapin, une arrière-grand-mère qui tient plus du meuble que de l’être humain – pardon granny -, mais ils sont heureux, ici. Aucun autre foyer ne les rendrait aussi heureux. Nous sommes une fratrie.
- Combien d’enfants avez-vous à votre charge?
Désirée plissa les yeux. Elle détestait cette question. La réponse suscitait toujours des exclamations d’horreur et d’étonnement mêlés.
- Sept. La femme n’eut aucune réaction. Elle devait déjà le savoir.
- Et quel âge avez-vous?
- Vingt-cinq ans.
- C’est jeune pour s’occuper de sept enfants.
- Au Moyen- Age, c’était monnaie courante, fit-elle d’un ton bravache.
Plus.Que.Quatre.Jours. Cela faisait douze jours qu’ils étaient en vacances, et elle avait plus que jamais l’impression de diriger un orphelinat : des cris partout. Jamais de repos. Des disputes pour des vêtements entre les plus grands, des bagarres entre les plus petits, des pleurs, des cahiers de devoirs à rendre, des gâteaux ratés qui transformaient la cuisine en champ de bataille post Waterloo, des râleries à propos du temps passé devant la télé ou les consoles de jeu...
Qui, mais qui s'infligeait ça?
-Sept enfants, sept enfants...
Elle s'en serait donné des baffes. Son cerveau n'avait aucun repos, aucun, depuis plus de quatre ans ! Et même avant... (...)
- Et moi, hein? Qui est-ce qui s'occupe de moi?
Les triplées , sur le papier glacé, lui souriaient.
-Ah ben, oui, vous pouvez sourire, hein. Vous êtes plus là, vous. Vous n'avez plus de problèmes.
Tu vas rire, je brode des insultes et j'en fais des broches et des cadres. Ce qui se vend le mieux, c'est le "FUCK YOU". Les ados adorent.
- Je vois. Brunehilde Mortemer ne laisse rien paraître, mais à l’intérieur, c'est tout dégringolé.
En définitive, quand Désirée, dire Daisy ( à présent vingt-quatre années bien tassées), déposa un dossier au juge des tutelles pour obtenir leur garde, il fut accepté rapidement. Après tout, s'occuper de quatre ou de sept enfants, c'était du pareil au même, surtout dans une aussi grande maison que les Feuillantines non ?
MAIS CORNICHE DE SACREDOUILLE : TON CERVEAU, IL S'ÉCORCHE LES NEURONES EN MARCHANT SUR DES LEGO OU QUOI ?!
Elle se rassit et se mit à faire le point. Certes, sa situation était triste ; éprouvante. Les triplées éparpillées entre ciel et terre, la famille mutilée, les enfants orphelins et blessés. Mais, en observant la joyeuse tablée unie dévorant les frites dégoulinantes d'huile et se battant à coups de ketchup - Mais arrête Pernelle ça tache ! - elle se rendit compte que, oui, elle aimait cette situation comme elle était. Elle aimait être la mère par intérim de tous ces petits Enfants Perdus