Ils sont deux, un père et sa fille. Ils ont fui la guerre. Clandestins dans un pays dont ils ont rêvé après un long voyage raconté en quelques lignes. Mais on sent que cela a été dur pour la petite fille. Et puis..
'" Et puis, tout au bout du voyage, il y eut Paris.
Place de la République.
Nous sommes allés main dans la main jusqu'à la Seine.
Heureux et malheureux d'être là. "
La petite fille se dit française, enracinée. Mais il faut croire que la haine des hommes n'a jamais de fin....
Ce devait être une belle journée pour elle pourtant, ce jour-là. Elle qui avait tant assimilé en 4 ans...
Une histoire pour dire le drame des sans-papiers, vu à travers les yeux d'une fillette. Un texte sobre accompagné d'une illustration sombre, trop souvent, et animé d'ombres car dans ce monde il faut passer inaperçu, s'effacer...
Il y a du rouge aussi, celui du sang de toutes ces guerres et de rares taches de jaune. Rayon d'espoir vite disparu.
Un livre fort. Court et terrible.
A lire à tout âge.
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Un imagier sur la langue des signes assez original. Sa particularité ? Il n'a pas pour but d'être didactique, il ne cherche pas à vous enseigner quelques mots en LSF. Son but est artistique. Ce sont des enfants qui se mettent en scène sur les photos, pour nous faire découvrir leur univers, la richesse de leur langue : le sens, le geste, l'expression du visage et du corps.
Un album joli et touchant.
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Marguerite est une grand-mère quand elle décide de se confier à sa petite fille sur son premier amour. En 1914, elle est séparée d'Henri qui est envoyé à la guerre. Pendant quelques mois, ils échangent de courtes lettres remplies de tendresse mais Henri a de plus en plus de mal à rester confiant alors qu'il est loin de Marguerite et qu'il vit au quotidien les horreurs de la guerre, la faim, la soif, la solitude. Il en vient à demander à Marguerite de ne plus l'aimer, ne répond plus à ses lettres mais la jeune fille ne peut s'y résoudre.
J'ai emprunté cet album à la médiathèque de ma commune à l'occasion de la célébration du centième anniversaire marquant la fin de la Première Guerre Mondiale. Sur le coup, je pensais qu'il s'agissait d'un album pour les enfants mais quand j'ai commencé à le feuilleter, j'ai vu qu'il était destiné à un lectorat adulte.
J'ai trouvé cet album très beau et très émouvant, les lettres de Marguerite et d'Henri sont vraiment poétiques et dépeignent un amour plus fort que tout. Pendant quelques mois, cet amour va leur servir de rempart contre les atrocités de la guerre avant que celle-ci ne vainque leurs sentiments. Il y a beaucoup de pudeur dans ces lettres, aucun étalage de sensualité débridée, ce qui les rend encore plus touchantes.
A chaque lettre est associée une représentation de tableau assez simple, cette association texte/image est bien pensée, à mon avis. Certains tableaux représentent l'attente ou l'espoir, d'autres la guerre, la peur ou le désespoir.
J'ai vraiment apprécié la lecture, très rapide pour moi, de cet album pour marquer à ma façon les commémorations de la Première Guerre Mondiale. Si j'en ai l'occasion, j'aimerais lire autre chose autour de ce thème pour rendre un hommage à ces hommes qui ont donné leur vie pour nous.
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Ce livre est particulièrement émouvant. Il parle de la correspondance amoureuse qu'une grand mère transmet à sa petite fille. De belles lettres d'un amour d'enfance brisé par la guerre de 14/18 et qui laissera à jamais une blessure déchirure au coeur de l'aïeule. J'aime ce livre. Il est sobre, clair et magnifique. Les illustrations y sont pour quelque chose... Je suis particulièrement sensible au travail de l'illustratrice Nathalie Novi qui en général me touche beaucoup. Je plonge avec un bonheur sans retenue dans ses images qui me parlent directement au coeur en passant par la rétine. L'harmonie particulière de ses jeux de couleurs me ravie. J'adore en particulier quand elle fait ressortir les rouges et les violets en utilisant des tons verts lumineux. Ses rouges et ses roses indiens me charment aussi. Le clin d'oeil au célèbre tableau de Munch : le cri
est poignant, il exprime l'extrême détresse ressentie par la jeune fille lorsqu'elle commence à comprendre qu'elle est abandonnée par son bel amour.
http://sylvie-lectures.blogspot.com/2007/03/la-meilleure-manire-de-rencontrer.html
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Un album poétique avec de belles illustrations propices au rêve.
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Un coup de coeur pour cet album photograhique dont on peut saluer la recherche pour faire vivre la langue des signes: difficile à décrire, il faut l'avoir entre les mains et prendre le temps de la savourer, chaque double page montre un travail de prise de vue et de mise en page qui parle à nos yeux, et à notre coeur.
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De superbes illustrations pour cette correspondance entre une jeune femme et l'homme qu'elle aime qui est parti au front...
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Une lecture forte.
Les sentiments qui se dégagent à la lecture ne sont pas anodins. Cette petite fille qui parle si bien de son attachement à la France, de son sentiment d'appartenance et qui pourtant va devoir la quitter.... Le ton plutôt poétique du texte et de l'image renforce parfaitement ceci, bien au-delà de l'histoire, qui est en elle-même trés touchante. Les photographies noir et blanc de la ville sur lesquelles se détachent les silhouettes illustrées du père et de sa fille sont judicieuses et réussies : ces deux personnages de fiction n'en sont pourtant pas moins dans une situation réelle, que vivent de centaines d'étrangers dans tous les pays occidentaux.
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On se demande parfois comment certains auteurs et illustrateurs arrivent à communiquer autant d’émotions, de sentiments et d’humanité avec simplement quelques pages soigneusement imprimées. Cet album de Cendrine Génin, Jean-François Martin et Rascal étonne par la sobriété de ses textes, séduit par la composition de ses images et bouleverse par la dure réalité qu’il fait jaillir sous nos yeux. Avec pudeur et innocence, une fillette raconte sa vie de sans-papiers, évoque ses souvenirs de guerre et partage l’espoir qu’elle fonde en notre patrie. En compagnie de son père, elle a fui un pays meurtri, perdu tragiquement sa mère et, au fil des années, s’est enracinée et imprégnée de cette France, pays des libertés, qui semble pouvoir lui offrir un avenir. Mirage ou réalité ?
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Je ne sais pas décrire la magie que contient ce superbe album.
Je sais juste qu'au fil des pages, je me suis émerveillée devant les dessins magnifiques et les mots justes et beaux qui m'on fait rêvé et m'on émue jusqu'au plus profond de moi.
Je ne sais pas décrire, cette sensation qui m'a envahie, comme une vague de sentiments, lorsque j'ai quitté la bulle qu'a créé ce livre entre moi et le monde.
Je sais juste que lorsque je l'ai reposé, je me suis sentie à la fois légère et indescriptiblement émue.
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Ce livre est très émouvant car la petite fille raconte son séjour en France, comment elle a appris a lire,ecrire apprendre les maths etc.
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Poétique mais je n'ai pas toujours compris le lien entre les images, y a-t-il une suite logique?
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"On croit toujours connaître
ceux que notre coeur a de plus précieux.
Je t'ai toujours connue, sereine, grand-mère.
Marguerite étincelante, fleur blanchie par le soleil.
Toute ta vie tu t'es tenue sur le seuil du bonheur,
sans y entrer vraiment. Ton existence me semblait claire
comme un mince fil transparent qui traverse le destin."
C'est ainsi que débute ce magnifique album. La narratrice s'est toujours dit que sa grand-mère avait mené une existence paisible, dénuée de toute passion.
Mais un jour, son aïeule lui demande d'aller chercher une "petite boîte, cachée dans la bibliothèque. A l'intérieur des papiers. Des mots d'écoliers aux écritures minutieuses et appliquées. Des petits messages comme des fragments de pensée qui s'envolent. Puis, des lettres, des mots graves et décidés". Le condensé d'une histoire qui "vivait en [elle] chaque minute"
Depuis leur enfance, Marguerite et Henri ont toujours nourri de tendres sentiments l'un pour l'autre. Mais la Première Guerre mondiale éclate et le jeune homme est appelé. Pour combler l'absence, des lettres sont échangées. Seulement, est-ce que l'éloignement et la brutalité inhérente à tout conflit ne vont pas avoir raison de leur attachement?
J'ai toujours beaucoup apprécié l'oeuvre de l'illustratrice Nathalie Novi. Aussi, il y'a quelques années, en flânant dans les rayons de ma bibliothèque, je n'ai pu résister à la magnifique couverture de cet ouvrage. Je me suis assise, je l'ai ouvert et la magie a opéré.
C'est en effet le mot de "magie" qui me vient spontanément quand j'évoque cet album. Rares sont ceux où les images et les mots s'imbriquent aussi parfaitement. Et là, tout fait écho.
Le style de Cendrine Génin est extraordinaire. Il sait retranscrire à la perfection les joies de l'amour, les affres de l'abandon et le poids de la guerre. On ressort profondément ému de la lecture. Je ne peux d'ailleurs résister au plaisir de vous livrer quelques morceaux choisis:
"L'oxygène de tes mots bat dans mes veines"
"Aujourd'hui, il fait si beau que je t'aime dans le soleil"
Le choix de la structure (l'ouverture de la boîte par la petite fille, la découverte des lettres et la conclusion du récit par la narratrice qui nous rapporte les mots de son aïeule) se révèle également percutant. Le texte gagne ainsi plus de profondeur. Le temps qui n'efface rien et l'idée de transmission constituent des thématiques très fortes. De plus, qui n'a pas rêvé de connaître mieux ses ancêtres?
Cependant, ce récit ne serait rien sans la beauté des illustrations de Nathalie Novi. Certaines ne nous quittent pas et restent ancrées dans la mémoire, une fois les pages refermées. Je fais notamment référence à son hommage au Cri de Munch ou à celle où Henri déclare "je te dégage de ta parole de m'aimer à jamais". Le mélange entre le jeune homme confiant de l'avant-guerre , le soldat qu'il est devenu et la mort se réflétant dans l'eau de la rivière souligne à la perfection les ravages des conflits sur les hommes.
De même, le dessin autour de la robe de lumière de Marguerite se révèle splendide. Rien qu'en le regardant, on devine l'arrivée du printemps, la renaissance de son espoir...
Bref, vous l'aurez compris: cet album est un grand coup de coeur et j'espère vous avoir donné envie de le découvrir!
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