Citations de Chandler Baker (21)
Deux personnes du sexe opposé ne débattent pas pendant des heures sur un sujet aussi trivial que les condiments s’ils n’ont pas envie de coucher ensemble.
Grace Stanton ne s’était jamais fait embêter à l’école. Elle avait carrément gagné un concours de beauté au collège. Et elle avait beau être super gentille, Sloane aurait eu l’impression de trahir sa fille en se plaignant devant elle. L’idée qu’Abigail baisse dans l’estime de Grace ne serait-ce qu’un instant, et en pensée, lui était insupportable.« Elle va très bien. Elle doit jouer la Marche de Bach en ré majeur à son récital de piano la semaine prochaine. » Ou était-ce de Beethoven en sol majeur ?
Notre quête de l’homme parfait ne finissait jamais. Même celles d’entre nous qui n’étaient pas faites pour un parcours de vie traditionnel étaient fascinées par cette quête anthropologique d’une créature aussi rare que la licorne. Mariées ou célibataires, nous étions occupées soit à le chercher, soit à le façonner à partir du modèle que nous avions à la maison. Ce spécimen devait impérativement posséder les attributs suivants :Il partageait son plat et commandait toujours un dessert. Quand nous lui conseillions un livre, il l’achetait sans se sentir obligé de demander confirmation à un ami.
Salope. Connasse. Pute. Chaque mot lui avait fait l’effet d’une balle dans le cœur. Personne ne l’avait prévenue, avant d’être mère. Personne ne lui avait dit que sa résistance si durement acquise à tous ces trucs-là, les insultes, les concours de popularité, se ferait la malle à la seconde où on s’en prendrait à son enfant.Elle avait fourré le portable d’Abigail sous le nez de Derek et crié : « Et ça, c’est normal ?! Tu trouves ça touuuut à fait normal, Derek ?! »Évidemment, c’était injuste envers lui qui connaissait les prénoms de toutes les camarades d’Abigail et apportait régulièrement des donuts à la maîtresse. En lisant les messages, il avait pris un air si terriblement paternel que ça l’avait presque excitée.
Nous n’avions jamais le temps. De rien, apparemment. Si le temps avait été de l’argent, nous aurions été fauchées. Il nous arrivait de repérer sur la liste des best-sellers du New York Times un livre au titre prometteur, tel que Comment tout gérer ou Débordée. Pendant quelques semaines, nous le lisions et le passions aux copines, tentant d’appliquer les conseils comme si c’était le nouveau régime à la mode. Mais c’était peine perdue, car nous étions en plus victimes – comment les experts appellent ça, déjà ? – d’obstacles institutionnels.
Nous fantasmions sur nos carrières, allions aux soirées de networking entre femmes, passions des heures à calculer nos prises de risques. En résumé, nous avons suivi la recette et mis le minuteur sur dix-huit mois en pensant que d’ici là, le plafond de verre aurait volé en éclats sous le poids de toutes ces femmes dans le monde qui s’étaient dit, après avoir lu le livre : À l’attaque !Quand avons-nous pris conscience que ça ne marchait pas ? Était-ce au moment des élections ? Avant ? Difficile de percevoir du mouvement dans le statu quo. C’est comme s’évertuer à mesurer une légère variation de température sans thermomètre. En revanche, Sheryl Sandberg avait raison sur un point.C’est en étant offensives qu’on entendrait les rumeurs.
Rosalita avait compris que le secret pour se rendre invisible n’était pas d’entrer sur la pointe des pieds. Ça ne faisait qu’attirer l’attention sur vous et mettait tout le monde mal à l’aise. Non, le secret, c’étaient des gestes rapides et décidés. Ces qualités permettaient à l’autre de se détendre et de poursuivre comme si vous n’étiez pas là.
Notre quête de l’homme parfait ne finissait jamais. Même celles d’entre nous qui n’étaient pas faites pour un parcours de vie traditionnel étaient fascinées par cette quête anthropologique d’une créature aussi rare que la licorne. Mariées ou célibataires, nous étions occupées soit à le chercher, soit à le façonner à partir du modèle que nous avions à la maison. Ce spécimen devait impérativement posséder les attributs suivants :Il partageait son plat et commandait toujours un dessert. Quand nous lui conseillions un livre, il l’achetait sans se sentir obligé de demander confirmation à un ami.
Deux personnes du sexe opposé ne débattent pas pendant des heures sur un sujet aussi trivial que les condiments s’ils n’ont pas envie de coucher ensemble.
Et je ne parle même pas de ceux qui me parlent en MP sur Instagram.
-Des messages cochons ?
-Plus dégoûtants que les toilettes du festival de #Coachella.
-Et tu supportes sans rien dire ?
Ce n’était jamais la faute de Ames. Dans les moments de crise, lui n’hésitait pas à traiter Sloane d’« irrationnelle », d’« hypersensible », de « ridicule » et même, une fois, d’« hystérique ». C’est marrant quand même, ces mots ne faisaient pas partie de son vocabulaire à l’époque où ils n’avaient pas encore couché ensemble.
Nous savions que les hommes nous mataient dans notre legging moulant, et que dans leur tête c’était pour cette raison et pas une autre qu’on le portait. Nous faisions semblant de ne pas sentir ces yeux qui nous reluquaient. En revanche, le prochain qui nous lançait : « Hé, pas mal tes abdos » pendant sa pause de dix minutes entre deux séries avait des chances de se faire fracasser le crâne avec une haltère.
. À dix ans, elle aimait encore regarder des dessins animés et faire des objets en pâte à sel. Elle avait tendance à rêvasser, et en promenade elle adorait se mettre à quatre pattes, prendre un bâton et pousser les bestioles avec. Et Sloane était censée croire que l’Abigail ronchon était apparue juste après les « Problèmes à l’École », ces horribles et ignobles messages, par pure coïncidence ?
Katherine n’était pas naturellement bavarde ni chaleureuse. Plutôt le genre à s’efforcer d’être prise au sérieux. C’était un problème réservé aux femmes jeunes et jolies, avait découvert Ardie, cette détermination à être reconnues pour autre chose que la beauté physique, tout en voulant profiter des avantages qu’elle leur conférait.« Tant que tu es avec moi, tout ira bien. » Un fin réseau de rides apparut au coin des yeux de Ames, le rendant plus sympathique encore.
En sa qualité de femme trompée, Ardie trouvait qu’elle avait bien le droit de casser du sucre sur le dos de la nouvelle épouse mignonne mais un peu cruche de son ex. Sauf que Braylee bossait dans la finance et n’était ni jeune ni cruche, ce qui la rendait encore plus agaçante.
Je suis un homme simple. J’aime pêcher et je ne mets que des jeans, mais promis-juré j’ai un travail. Je vends des blocs de granit, de pierre et toutes sortes de matériaux de rénovation. Ça a l’air rasoir au possible, ce qui prouve que je n’invente pas. Le week-end, j’aime me balader au lac de White Rock avec mon chien et regarder des séries sur Netflix. J’ai été marié une fois. Pas d’enfants, malheureusement.
Rosalita avait compris que le secret pour se rendre invisible n’était pas d’entrer sur la pointe des pieds. Ça ne faisait qu’attirer l’attention sur vous et mettait tout le monde mal à l’aise. Non, le secret, c’étaient des gestes rapides et décidés. Ces qualités permettaient à l’autre de se détendre et de poursuivre comme si vous n’étiez pas là.
Katherine était une fille plutôt mignonne, ce qui obligeait Sloane à se rappeler en permanence de bien l’aimer. Plus elle vieillissait, plus elle se surprenait à éprouver de l’antipathie pour les femmes jeunes et jolies. C’était une pulsion ignoble, et elle faisait des efforts surhumains pour la maîtriser.
Ames était le genre d’homme d’âge mûr qui porte bien le costume anthracite et réussit l’exploit d’embellir en vieillissant. Sloane savait le reconnaître même si elle avait de plus en plus de mal à voir en quoi il était beau. Cela faisait partie de ces choses, parmi tant d’autres chez lui, auxquelles elle ne croyait plus vraiment. « Alors comme ça, Desmond n’est plus là, reprit-il en se frottant les yeux avec ses poings. Celle-là, je ne l’avais pas vue venir.
En réalité la porte de Ames n’était pas, comme il l’avait dit, toujours ouverte. Ni au sens propre, ni au sens figuré. Il devança Sloane dans le couloir étroit et la précéda dans le Temple – un mur entier était couvert de portraits de Ames en compagnie de sportifs célèbres.