Citations de Charlène Gros-Piron (168)
Si je ne désirais pas vivre, je voulais au moins qu’en ce qui concernait ma mort, on me laisse encore la liberté de la décider.
Il est cependant tellement difficile de tenir à distance ceux qui tiennent à vous et que vous aimez aussi. Ça demande des efforts constants, surtout lorsqu’ils sont butés comme vous et que vous devez vivre ensemble d’une manière ou d’une autre.
Ce qui compose la partie sombre de l’humain est invisible à la plupart des hommes. Seulement perceptible par la pensée ou par l’âme elle-même.
Votre pouvoir n’est pas une malédiction. La Malédiction, c’est ce masque et votre silence. Essayez de faire la distinction entre les deux.
Le véritable amour est inconditionnel. Il ne réclame rien. Il fait parfois souffrir, ô combien, mais il est éternel et sans condition.
Votre pouvoir n’est pas une malédiction. La Malédiction, c’est ce masque et votre silence. Essayez de faire la distinction entre les deux.
Entrevoir le pire est souvent la solution la plus efficace afin de laisser une place au meilleur de survenir.
Nous ne sommes jamais que démunis devant la faiblesse de ceux qui nous entourent et qui comptent pour nous.
Cette fille l’attirait beaucoup trop, surtout au vu du contrat qu’ils avaient signé, il ne pouvait pourtant pas totalement lui résister. Il saurait garder ses distances, ne pas dépasser la frontière. En attendant, il faisait de son mieux.
Il ne faut jamais tout donner à ton personnage ! Ni confondre, même quelques instants, ton existence et la sienne. Tu peux le faire, tu es libre, majeur et vacciné, enfin… Je veux juste que tu aies conscience que le prix à payer est très élevé. Et qu’il vaut mieux se préserver. Pour le moment, tu dois être aussi enthousiaste que craintif… ou effrayé. Comme si Braon était une partie de toi encore insoupçonnée, que tu aimerais vraiment découvrir. Fais attention à ce que tu lui donnes, la rupture est… difficile, ensuite.
Elle ignorait pourquoi elle se sentait le besoin de le prévenir ainsi. Personne ne l’avait mise en garde et elle s’en était malgré cela parfaitement bien sortie ! Peut-être aurait-elle néanmoins apprécié qu’on le fît quand même, bien que rien ne valût l’expérience, bien évidemment. Aussi, elle avait préféré masquer ses intentions avec une légère boutade.
Elle ne parvenait pas à se dérider, à parler de sujets anodins, pour le moment. Peut-être qu’une fois les yeux cachés, elle trouverait le moyen de discuter normalement, de jouer la comédie pour tromper le monde.
Elle avait beau avoir changé de façon indéniable, devenant plus dure et moins naïve, quelque part, elle n’était pas devenue une piètre copie d’Elsa. Du moins, il voulait le croire. Il le voulait tellement.
Travailler l’aidait à ne pas trop penser à Blaise, même si le roman couvait dans son esprit à l’instar de braises difficiles à éteindre. Elle aurait eu quelque peine à l’admettre, mais le silence de son partenaire la mettait à mal.
La jeune femme avait certes un éminent besoin de soutien, il n’en restait pas moins qu’elle était assez grande pour régler elle-même ses problèmes. Ils seraient là pour elle mais ne pourraient jamais réaliser quoi ce que fût à sa place.
Chacun considérait que partager une absence de mots pouvait aussi s’avérer bénéfique. Ils ne sentaient là qu’un début fragile et pourtant si exaltant, capable de se transformer en une histoire unique et passionnante.
Écrire était l’unique moment où elle tombait le masque et osait, quelque part, s’observer dans un miroir. L’on n’est jamais totalement soi-même lorsqu’une autre personne est présente.
Elle avait eu beaucoup de mal à articuler ces mots. Comme si elle nageait à contre-courant sans en comprendre la raison. Quelle était cette piètre tentative de Blaise ? C’était totalement absurde ! Et pourtant, elle avait senti son cœur faire une volte, réjoui, avant de se faire à nouveau étouffer par les ronces de la crainte.
La vérité était que lorsqu’il buvait, il avait tendance à se rappeler plus clairement certains détails de moindre importance, comme ici le fait qu’à une époque, Rose faisait tout pour éviter les paroles grossières. Mais était-ce réellement important ?
Pourquoi ne voulait-elle pas comprendre que pour que le roman fût réellement le leur, il fallait partager au maximum ? Écrire l’un à côté de l’autre leur permettait d’échanger, de donner une âme à leur livre, comme si le bouquin n’était écrit que d’une seule voix et non pas en deux temps distincts ?