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Citations de Charles-Albert Cingria (17)


Charles-Albert Cingria
Il n'y a rien de plus fructueux ni de plus amusant que d'être distrait d'une chose par une autre chose.
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Charles-Albert Cingria
 
 
Si l'on ne trouve pas surnaturel l'ordinaire, à
quoi bon poursuivre ?
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Charles-Albert Cingria
Entre le néant et le surnaturel, ce qu'il y a de stupéfiant est le réel.
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Charles-Albert Cingria
L’homme-humain doit vivre seul et dans le froid : n’avoir qu’un lit-petit et de fer obscurci au vernis triste-une chaise d’à côté, un tout petit pot à eau. Mais déjà ce domicile est attrayant : il doit le fuir. À peine rentré, il peut s’asseoir sur son lit, mai tout de suite repartir. L’univers, de grands mâts, des démolitions à perte de vue, des usines et des villes qui n’existent pas puisqu’on s’en va, tout cela est à lui pour qu’il en fasse quelque chose dans l’œuvre qu’il ne doit jamais oublier de sa récupération.

(extrait de Canal exutoire)
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" Dites donc.
- Quoi ?
- Etes-vous là ?
- Oui.
- Préférez-vous les chiens ou les chats ?
- Les chats.
- Pourquoi ?
- Parce que le chat a de solides qualités morales, et puis il ronronne.
- Et le chien ?
- Le chien ne ronronne pas.
- Ah ! ... Mais le chien est fidèle.
- C'est très relatif, et puis ce n'est guère une qualité si son maître est le dernier des sacripants de la terre. Pas mal de chiens feraient mieux de mordre leurs maîtres.

p. 54
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Charles-Albert Cingria
Ceux qui ont la lourde stupide prunelle policière qui vrille, et ceux qui ont l'inactuel absurde ton de commandement, il faut bien vite les pousser et les cantonner et les empoigner et les maintenir - c'est facile si on ne croit plus au prestige-, puis leur broyer systématiquement comme à coups de crosse les doigts de pieds dans leurs bottes ou leurs bottines. Cela fera du fromage sanglant.
Il faut en tout cas habituer le peuple à voir les influences dues au prestiges ravalées à ce qu'elles sont, qui est excrément. Du fait qu'il n'y a point d'idéal, point de découverte, rien de nouveau, d'urgent, à signifier au monde toujours stupidement nationaliste et capitaliste, du fait surtout qu'il n'y a point d'hommes - ceux qui se prétendent tels ne sont que des Césars de Cinéma - nulle obligation n'existe de trembler, ni d'acclamer, ni de se ranger en marche et en bel ordre devant l'excrément qui est cela qu'ils sont et qu'ils resteront dans la mémoire de ces temps de décri de l'esprit humain que résume le faux bond en avant des jeunesses actuelles.
Il faut que le poète - l'individu sans monde - puisse à nouveau respirer divinement. Il faut que l'officialité qui a besoin de de médiocrité et la médiocrité qui a besoin d'officialité soient ravalées, et que, de nouveau, l'on puisse faire quelque pas hors Paris - j'ai le cœur d'appeler Paris terre d'opinion - sans qu'une race d'aquarellistes-espions ou de fliquesses qui prennent des notes aux chiottes dans une conversation libre ne s'attachent à vos syllabes comme des vampires.
Il ne faut plus de ces trous que font dans la conversation certains visages - des bellâtres -, ou un art qui ne s'explique pas.
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Bien que, à vrai dire, il y ait des tantes plus jeunes et aussi jolies que leurs nièces, je ne pense pas que Laure ait eu l'idée de s'encombrer de la sienne, ni que les dames en question aient été celles-ci. De grands noms ne signifient rien sur le divan de l'amour. la dernière fille de catin de la plus basse ruelle - disons une rouquine aux cheveux forts et aux pâles yeux comme l'eau où filent les vidures de brochets vers les saules - est quelquefois la plus exquise déesse de la terre et des tapis des ciels où s'ébrouent, chevauchés par archers nus, onagres à selles d'or.
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Sur la mousse étaient déposés comme intentionnellement, comme en l'honneur d'un génie, des minerais aux feux splendides. On aurait dit des pendeloques. Il n'y avait dans l'air pas une libellule, pas un moucheron, pas un oiseau. Le petit lac était parfaitement calme. Le soleil allait se coucher et, déjà en juillet, il faisait froid. J'ai appris par la suite que ces pierres ainsi que que cette disposition et cette taille - les unes étaient en forme de coeur, d'autres en forme de trapèze ou de pentagone - n'étaient qu'un accident naturel.
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LE VIN
le vin, c'est comme l'amour, il vaut mieux le boire qu'en faire un trhème d'exaltation continuelle
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Étonnez-vous de ce soleil avant d’en réclamer un autre.
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Ah ! mais nous disions adage. En effet, ce n'est qu'à partir de 1850 que les peuples disaient : Au bon temps que Berthe filait. Ils ont répété cela de bouche en bouche toujours - depuis le très vieux temps. Les Lombards disaient aussi : Al tempo che Berta filava ... Cela évidemment, puisque non seulement les reines, mais toutes les femmes filaient à cette époque. Ce qu'il y a d'étrange, c'est qu'on (les érudits) veuille à toute force que Berthe n'ait pas filé. C'est comme si on nous disait qu'une baleine n'a jamais pris de bain dans sa vie, ou que, du moins, étant donné tel cas, par manque de documents - il faudrait des diplômes - c'est historiquement insoutenable.

pp. 113-114
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Si l’on ne trouve pas surnaturel l’ordinaire, à quoi bon poursuivre ?
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Charles-Albert Cingria
Contre la « société » qui est une viscosité et une fiction (…) (et où les hommes sont) employés, mis à contribution, subissant une déformation transmissible et organique du genre de celle qu’ont subie les espèces dites comestibles, telles que ce sanglier enfermé toute sa vie et repu d’ordures qu’on appelle cochon.
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Charles-Albert Cingria
Comprenez-vous que si l’on a tout, l’on n’a rien, si l’on n’a pas d’humanité ?
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Cette chapelle, comme tant d'autres de cette région, est d'un style baroque savoyard, plutôt qu'italien, assez sobre. J'aime le baroque, mais je n'aime pas qu'il soit sobre; ou alors faut-il qu'il le soit tout à fait, c'est-à-dire qu'il soit blanc, rectangulaire, sans voûte, avec une ou deux traînées de grisailles au plafond, donnant à l'édifice la sécheresse riante d'un crâne. Il est alors instructif. Mais pas de ces bleus et de ces violets de ciels sales, ni de ces cadres dans d'autres tracés à la règle qui ne prouvent rien. Mieux qu'ainsi ou que tout à fait sobre, le baroque gagne à être splendide; et il ne l'est que rarement en Italie. C'est en Allemagne et au Portugal que j'ai vu le plus beau baroque. En France il n'y en a pas. C'est du Louis XV ou du Louis XVI, style non sans mérite, mais d'une grâce mesurée plus propice à l'architecture de maisons ou de palais qu'à l'architecture d'église.
Il ne saurait y avoir de mesure dans nos élans vers Dieu qui est incommensurable.
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Comprend-on quelle est ma tactique ? Je dois croire cela d'une foi qui est de la même nature que l’existence. L'existence ne nécessite, de la part de celui-là même qui existe, aucun effort. Simplement, il existe. Ainsi, je dois croire. Autrement, si je ne crois pas, si j'usurpe un mode de réalité qui n'est pas ce qui, tant que je crois, existe, le contraire existera alors et fondra sur moi. Il n'y a pas de telles forces, une foi à opposer au néant : il y a une foi bonne qui dresse en existence toutes les possibilités heureuses et une foi mauvaise qui donne vie à tous les monstres. J'ai compris ça et je dois m'y tenir. Ce n'est peut-être qu'une expérience : mais voyons, allons toujours. Le pire danger, évidemment, c'est de penser. Je ne dois pas penser, ne rien penser. Je ne dois surtout jamais me retourner. Quand j'aurai franchi une certaine distance, on verra bien si cette expérience a réussi.
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L'humanisme l'avoue : il s'est efforcé surtout d'être incompréhensible et impopulaire.

Pétrarque (Fam. XIX, 2) : "A aucun moment il ne m'est arrivé de faire cas de l'appréciation de la multitude, c'est-à-dire du peuple ; et cela au point que j'ai toujours préféré rester inintelligible plutôt que d'être approuvé ; tant la louange du peuple doit être exécrée de l'homme savant".

Le peuple du Moyen Age était follement cultivé. Je ne doute pas que ce ne soit cela, la privation de toute poésie et de toute culture, qui atteint son faîte aux temps de l'invention de l'imprimerie, qui ait favorisé dans les masses l'éclosion du monde moderne.
Mais il y a autre chose.
Pétrarque, disent les manuels - et ils ont raison - est le promoteur du monde moderne.
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