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Critiques de Charles Mingus (4)
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Moins qu'un chien

Moins qu'un Chien, c'est la traduction du titre du livre (Beneath the Underdog, 1971) écrit par Charles Mingus, le contrebassiste et compositeur de jazz qui est sans doute l'un des dix plus grands noms de ce genre musical - aïe ! Je n'aurais pas dû écrire cela, je ne vais pas me faire que des amis. Bon je m'enfonce : les autres pourraient être par exemple Armstrong, Ellington, Davis, Coltrane, Holiday, Basie, Fitzgerald, Monk... et je vous laisse volontiers ajouter le dernier ! -. Sa biographie, ou plutôt le roman d'une partie de sa vie, à défaut d'être un grand livre, nous donne un éclairage particulier sur son oeuvre. On comprend par exemple pourquoi sa musique et son jeu sont si puissants, on trouve l'explication à ses tourments, à sa rage, à sa sensibilité, à la beauté mélodique de certaines de ses compositions (ou à certaines phrases de celles-ci). Mingus, tiraillé entre le désir de plaire et la crainte d'être attaqué, qui dit dès le premier paragraphe de son livre qu'il existe trois hommes en lui : celui qui observe les deux autres, dont l'un est "est comme un animal qui attaque de crainte d'être attaqué", tandis que le troisième "est un homme doux et aimant (...) qui, lorsqu'il s'aperçoit qu'on l'a possédé, a envie de tuer et de détruire tout ce qui l'entoure, y compris lui-même". La couleur de sa peau et et ses origines trop métissées à ses yeux alimentent sa haine - les remerciement du début du livre vont à "Mel King, seul blanc (...) capable d'assumer la mise en forme du livre" -, en même temps qu'elles lui procurent une énergie énorme. Ses relations avec les femmes, adorées et méprisées, achetées et vendues, aimées et abusées, celles avec ses collègues musiciens, avec la société américaine, avec la création et la destruction, aideront le lecteur amoureux de la musique de Mingus à esquisser de lui un portrait en trois couleurs, du nom d'une merveilleuse composition, Self Portrait in Three Colours, qui figure sur l'album Mingus Ah Hum.
Lien : https://isaakeyes.wordpress...
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Moins qu'un chien

Etonnant livre que cette "autobiographie" de l'immense contrebassiste Charles Mingus, en fait un recueil de fulgurances, de flashes et de scènes à travers lesquels le musicien livre plus un témoignage de sa vie d'homme que de sa vie d'artiste.

Obsédé par les femmes, par son statut de "demi-noir", par la question raciale, Mingus parle plus de ses femmes, de ces exploits sexuels que de musique. Rempli de longs dialogues, s'enchainant sans notion de lieux ou de temps, "Moins qu'un chien" navigue dans l'inclassable, entre les récits de maquereau d'Iceberg Slim, ou la littérature beatnick.

Mais dans les rares paragraphes où l'on évoque le jazz et les jazzmen, Mingus dévoile tout son amour et toute sa connaissance de la musique. Les deux scènes les plus fortes: un concert où jouant avec Charlie Parker (considéré comme un des plus grands avec Ellington par le contrebassiste), son fils vient se coller contre le grand saxophoniste, béat d'admiration et un repas grandiloquent, au milieu de la haute société New-Yorkaise où l'on navigue entre confidence de musicien (dont T. Monk) et coucheries obscènes... Les échanges avec Fats Navarro, relatés avec tendresse sont aussi très émouvants

Inclassable, à lire, ne serait-ce que pour se faire une idée du musicien et du monde dans lequel il se débattait, et où la question noire s'imposait en permanence.
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Moins qu'un chien

Belle initiative que cette réédition par les éditions Parenthèses, grâce au concours de la région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur, de l’autobiographie de Charles Mingus « Moins qu’un chien », livre impudique et scandaleux mais d’une lecture indispensable.



En revanche, les jazzophiles et autres musicologues aguerris risquent d’en être pour leurs frais s’ils cherchent dans ces pages les clés de l’oeuvre mingusienne, des révélations sur ses compositions, orchestrations, son jeu de contrebasse, de piano, ou autres. De musique, dans ce livre il est peu question, mais plutôt de racisme, de politique, et de sexe (beaucoup !). Portrait de la condition de l’artiste afro-américain dans les années 50 et 60 (première parution en 1971), ce livre relate de nombreuses anecdotes qui ont pour protagonistes Bird, Miles, Monk et d’autres, et aussi de nombreuses femmes.



Cri de rage contre le racisme, ce livre n’en contient pas moins des hommages à de grands musiciens blancs, Juifs pour la plupart (« Ils pris presque autant de coups de pieds au cul que nous » écrit-il) ainsi qu’un coup de chapeau à la ville de San Francisco connue pour sa tolérance et berceau des mouvements beatniks et hippies. Et ce n’est que justice, et d’une logique implacable si l’un des plus beaux hommages rendus à Mingus, le fut par la musicienne, chanteuse, poétesse et peintre Joni Mitchell, issue de ces mouvements, qui lui dédia un album entier : « Mingus » paru en 1979, peu de temps après la mort du grand Charles, qui avait co-composé quatre titres de l’album.



47 ans après sa première parution « Moins qu’un Chien » reste un livre fort et dérangeant, un témoignage inoubliable d’un monde aujourd’hui lointain.
Lien : https://www.lejazzophone.com..
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Moins qu'un chien

sexe, drogue et génie sublime du grand Mingus
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