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Critiques de Charlotte Perkins Gillman (108)
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La séquestrée (Le papier peint jaune)

Nouvelle parue en 1890 sous le titre « The Yellow Wallpaper »

Récit glaçant à la première personne, qui s’inspire hélas de faits bien réels, même si la nouvelle semble basculer vers le fantastique. Une jeune femme se retrouve enfermée par son mari (et médecin) pour soi-disant se reposer après sa grossesse. Loin d’une cure de repos, cet emprisonnement dans une chambre d’enfants au papier peint jaune inquiétant vire à la réclusion forcée. La narratrice est contrainte de se dissimuler pour écrire, alors même que c’est la seule chose à laquelle elle aspire. Elle envisage de sauter par la fenêtre, mais celle-ci est munie de barreaux : le piège se referme sur elle et les troubles nerveux cèdent la place à la folie, aux hallucinations issues du fameux papier peint nauséabond et angoissant. Une métaphore de la condition des femmes (et surtout de celles qui aspirent à s’émanciper par l’art) à la fin du XIXe siècle, réduites à la condition d’épouses bourgeoises. Un chef-d’œuvre, que la postface de Diane de Margerie éclaire brillamment.
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La séquestrée (Le papier peint jaune)

ᴜɴ ᴛᴇᴍᴏɪɢɴᴀɢᴇ ʙᴏᴜʟᴇᴠᴇʀsᴀɴᴛ



Nouvelle nord américaine, considérée comme un grand classique, racontée à la 1ere personne du singulier, elle évoque la plongée d'une jeune femme dans les abymes de la dépression du post-partum à la fin du 19ème siècle.



Perçue comme un "état de morosité passager" et sans danger, dont on relevait la "légère tendance "hystérique" d'autant plus facilement que la femme venait d'accoucher et que son utérus avait été particulièrement malmené, la dépression du post-partum était traitée par du repos et quelques fortifiants.



Dans ce livre, à fleur de peau, la jeune femme s'installe dans une propriété en retrait de la ville avec son mari et sa fille pour se rétablir mais elle va peu à peu sombrer, absorbée par le papier peint jaune de la chambre où elle passe ses journées enfermée.



La forme du livre, composé de doubles pages non découpées que le lecteur va ouvrir lui-même pour découvrir cette souffrance, met en évidence l'enfermement de plus en plus prégnant et l'envahissement psychique de la jeune femme. Certaines images se révèlent, venant surprendre et imprimer l'iris et adressant un message de mal-être au cerveau, en écho au mal-être ressenti par la jeune femme.

Le papier peint prend de plus en plus de place et la parole s'efface. Il envahit, oppresse.



Dans le même temps, au fil de la lecture, le livre s'effrite, s'abîme, se déchire par endroit. Il est la symbolique de ce papier qui l'enferme et l'abîme. Le lecteur suit ainsi cette descente aux enfers.

Les pages se recouvrent de papier peint et l'on se sent prisonnier. Il faut le déchirer pour voir ce qui se passe dessous et y lire le désespoir si fort et l'envie d'en finir...



Ce livre est un émouvant témoignage contre l'enfermement, sur ses dangers pouvant mener à la folie, un huis clos mental, une lutte pour les femmes... Je vous le conseille !


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La séquestrée (Le papier peint jaune)

Rédigée sous forme de journal intime, cette courte nouvelle, en partie autobiographique, nous plonge dans la psyché d'une femme atteinte de dépression post-partum. Son mari, médecin, la confine ou plutôt la séquestre dans une maison de campagne, avec comme seules activités autorisées, manger, se reposer et dormir. Enfermée dans une chambre au vilain papier peint jaune, nous assistons à sa descente en enfer jusqu'aux portes de la folie.



Cette femme recluse dans cette chambre et privée de tout ce qu'elle affectionne, confie en cachette ses pensées à son journal. Elle nous raconte son dégoût pour l'horrible papier peint jaune et au fil des jours et de son obsession, le papier peint devient l'axe central du récit. L'autrice a habilement construit son histoire, plongeant le lecteur dans l'esprit de la protagoniste, lui faisant ressentir son aversion et, plus fort encore, l'oppressante sensation de sombrer. C'est perturbant et très angoissant.



Ça m'a beaucoup fait penser au Tour d'écrou d'Henry James et à des nouvelles d'Edgar Allan Poe. L'autrice flirte avec le mystère et le fantastique, rendant encore plus suffocante l'atmosphère dans la chambre.



Dans ce court récit, écrit en 1892, Charlotte Perkins dénonce la société patriarcale de l'époque et le traitement médical barbare imposé aux femmes dépressives. Enfermées dans une terrible solitude et privées de toute activité intellectuelle, leur état se dégradait rapidement. L'autrice s'est inspirée de sa propre expérience pour écrire cette nouvelle et s'en est servie pour dénoncer au passage les pratiques de son médecin. Une belle vengeance envers celui qui voulait lui interdire d'écrire, mais surtout un bel élan de sororité.



Si vous aviez envie de refaire votre déco, je vous déconseille fortement le papier peint jaune.



Cette nouvelle résolument féministe, asphyxiante et fascinante, courte, mais intense, est le cri déchirant d'une femme appelant à l'aide. J'espère que désormais, de nos jours, il sera toujours entendu.

Je ne peux que vous la recommander.
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La séquestrée (Le papier peint jaune)

Ça faisait longtemps que je voulais lire "The Yellow Wallpaper", célèbre classique de la littérature victorienne américaine. C'est une nouvelle d'une cinquantaine de pages qui raconte l'histoire d'une femme comme il a dû y en avoir beaucoup, enfermée par son mari "pour son propre bien" et finissant carrément par sombrer dans la folie. C'est donc un texte féministe, qui dénonce le traitement condescendant qui était réservé aux femmes, infantilisées par leurs maris, catégorisées comme hystériques à la moindre saute d'humeur, etc.



Je connaissais déjà les grandes lignes de l'histoire avant de lire le livre. Ce que je ne savais pas, par contre, c'est que C'EST CREEPY AS FUCK!!! La protagoniste, prise d'hallucinations, est "hantée" par une présence fantomatique. Ses visions ne sont que la représentation de son propre sentiment d'oppression, mais je ressors de cette lecture avec des images mentales dignes d'un film d'horreur! Vraiment, j'ai été choquée!



Si les motifs sont résolument gothiques – l'enfermement, la folie, les "fantômes"... –, certains thèmes sont étonnamment modernes pour l'époque et rappellent des enjeux bien actuels. Il est entre autres question de dépression postpartum et de la difficulté, en tant que femme, d'être crue et écoutée par les instances médicales. C'est vraiment bien écrit, avant-gardiste, court et extrêmement efficace. À lire absolument!
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La séquestrée (Le papier peint jaune)

Choisi dans le cadre du Challenge Plumes Féminines, La Séquestrée est un très court récit, une petite quarantaine de pages, écrit en 1890 par Charlotte Perkins Gilman qui s'est inspirée de son expérience de femme ayant vécu une dépression post-partum, un tabou à cette époque.

The Yellow Wallpaper a été publié pour la première fois en 1892, dans New England Magazine.

On attendait, de cette femme de médecin, en 1890, qu'elle s'épanouisse dans son rôle d'épouse, qu'elle s'épanouisse en devenant mère. Elle n'avait aucun contrôle sur sa vie, aucune autonomie.



On assiste à l'enfermement d'une femme que l'on exhorte à aller mieux comme si cela ne dépendait que de sa bonne volonté, que l'on empêche d'écrire alors qu'elle en ressent le besoin, dont on laisse la santé mentale se dégrader, en décidant pour elle, en l'infantilisant, en refusant d'entendre sa détresse. Une séquestration physique et mentale.



Le titre original est The Yellow Wallpaper et ce papier peint et ses motifs deviennent obsessionnels, symboles du rétrécissement de son espace de vie, de son espace de liberté alors qu'elle ne quitte guère le lit et la chambre, ce papier peint devient lentement, inexorablement, l'objet d'hallucinations.



Quelques pages du journal secret d'une femme qui rampe lentement vers la folie. Glaçant.



"John est médecin, et c'est là, peut-être – bien entendu je ne le dirai jamais à âme qui vive mais après tout ceci n'est que du papier mort et l'écrire soulage mon esprit - la raison pour laquelle mon état ne s'améliore en rien".



Ce choix pour l'item 30 "Un roman de moins de 300 pages" du Challenge Plumes Féminines 2024.
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La séquestrée (Le papier peint jaune)

L'auteur aura besoin dà peine 40 pages pour pour nous faire comprendre comment une jeune femme peut sombrer peu à peu dans la folie, enfermée dans une prison dorée.

C'est cette jeune femme elle-même, Mary, qui raconte de manière décousue (se cachant pour écrire) ces 2/3 mois d'isolement.

Son "bon" mari, ce "cher John", à décidé qu'un isolement et une inactivité complète était ce qu'il fallait pour aider sa jeune épouse à peine devenue mère, à calmer ses nerfs. Sa solitude, son ennui, son inactivité permanente entre les 4 murs d'une chambre vont la pousser à observer la seule chose sous ses yeux : un vieux papier peint jaune orné de motifs. Et plus la Solitude s'accentue, plus Mary se sent obsédée par ces motifs, y voyant des formes de femmes, de barreaux, sombrant de plus en plus dans la folie...



La postface de ce court récit permet ensuite de comprendre que Charlotte Perkins Gilmore raconte en quelque sorte son propre vécu, témoignant de l'incompréhension et de l'absurdité des hommes et de certains traitements médicaux imposés au 19eme siècle aux femmes. Son livre est donc une critique de l'oisiveté et l'inactivité requise des femmes de cette époque, qui n'avaient pas le droit d'écrire, de penser par elle même, de décider de leurs propres besoins. C'est une porte ouverte sur le féminisme, pointant l'importance pour les femmes de se faire entendre, d'exprimer et d'écouter leurs besoin.
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La séquestrée (Le papier peint jaune)

En grande partie autobiographique, l'autrice féministe a condensé dans une courte nouvelle la lente descente aux enfers de la folie d'une femme souffrant de dépression post parfum. Le traitement médical de l'époque était l'aliénation total de tout désir et réve autre que celui d'être une épouse/mère/femme au foyer par un enfermement au grand air de la campagne ! Sous la surveillance d'un mari et du personnel de maison.



C'est très bien écrit, très explicite. On imagine aisément la femme immobile sur le lit, dans une chambre aux papiers peint jaune. Avec pour seule occupation de regarder ce fameux papier peint, de s'y identifier jusqu'à ne faire qu'un avec lui à force de contemplation.
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La séquestrée (Le papier peint jaune)

Étonnant roman que ce "Papier peint jaune". Je ne savais pas trop à quoi m'attendre, et j'ai été assez déroutée. C'est pour cela que j'ai apprécié que les éditeurs ajoutent en post-face l'article de 1913 dans lequel Charlotte Perkins Gilman expliquait le contexte d'écriture de cette nouvelle.



On découvre les pensées d'une femme emménageant dans une nouvelle demeure pour 3 mois car elle a besoin de se rétablir suite à son accouchement. Son mari, médecin, semble tout d'abord extrêmement prévenant puis vire despote domestique se mettant à contrôler le moindre des gestes de sa femme.



Entre divagations d'une personne dépressive et esseulée et pur fantastique, l'auteure fait le choix malin de ne pas prendre parti. Car l'héroïne va rapidement être obnubilée par les motifs du papier peint de sa chambre et lui prêter une vie propre.



Un mot sur le travail d'édition de Tendance Négative : le papier du livre est lui-même imprimé de motifs jaunes alambiqués et les pages sont scellées, comme dans les vieilles éditions, ce qui oblige à lire un coupe-papier à la main. Évidemment, les motifs et le texte ainsi dévoilés ou cachés font sens. C'est extrêmement bien pensé.
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La séquestrée (Le papier peint jaune)

Avec ce texte d’une quarantaine de pages, l’auteure évoque, en relatant une séquestration au sens propre, un enfermement plus subtil, social et psychologique, liée à la condition féminine.

La narratrice, jeune épouse d’un médecin, est récemment devenue mère. Son mari, à qui elle a exprimé un mal-être, l’emmène dans une maison de location à la campagne, et lui préconise repos et bon air, l’obligeant à garder le lit la majeure partie du temps. Il lui interdit de réfléchir, de lire ou d’écrire. Or, elle sent instinctivement qu’un travail stimulant, que le mouvement lui seraient salutaires. Elle ne contredit pourtant pas ce mari qu’elle-même dit attentif, prévenant, et auquel son double statut d’homme et de médecin confère une incontestable autorité. L’aliénation et la domination sont ainsi dissimulées sous les apparences d’une sollicitude omnisciente qui les rend d’autant plus difficiles à combattre.



Elle relate, en cachette, les journées passées dans la chambre où on la cantonne, et où elle se prend d’une obsession de plus en plus morbide pour les dessins du papier peint, y imaginant des mouvements, des regards, rédigeant le journal d’une plongée dans la démence alimentée par l’inaction et l’enfermement.



Bien sûr, comme évoqué en préambule, la prison que constitue la chambre jaune (titre original de la nouvelle, modifié lors de sa réédition) n’est que le symbole de celle, immatérielle, que représente l’injonction faite aux femmes d’investir les rôles de mère et d’épouse parfaites auxquels la société patriarcale aimerait les cantonner.



L’écriture hypnotique, les détails concrets par lesquels se manifeste la bascule dans la folie frappent, mais j’ai malheureusement trouvé que la brièveté du texte nuit à son intensité. Il est sans doute d’ailleurs révélateur que la postface de la présente édition, signée de la traductrice, soit plus longue que la nouvelle elle-même. Diane de Margerie la replace dans le contexte de l’époque (la fin du XIXème siècle) et la met en lien avec le parcours de l’auteure, qui connut elle-même un épisode dépressif, et fit le constat que malgré la naissance du féminisme, il restait encore beaucoup de chemin à parcourir pour que les femmes puissent accéder à la maitrise de leur propre vie.
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La séquestrée (Le papier peint jaune)

Écrit à la fin du 19e siècle, ce court roman a fait l’objet de plusieurs traductions en français : vous pouvez aussi le retrouver sous le titre un peu moins énigmatique “La séquestrée”. Charlotte Perkins Gilman s’est inspirée de sa propre expérience pour raconter un moment de vie d’une jeune femme, qui vient d’accoucher mais ne se sent pas bien. On parlerait aujourd’hui de dépression post-partum, un terme qui n’existait pas à l’époque. Tout comme l’autrice, la narratrice est contrainte de rester allongée et de ne rien faire de ses journées, pour se reposer. Au lieu de l’amélioration escomptée, cet immobilisme forcé la fait se sentir de plus en plus mal, jusqu’à devenir obsédée par l’horrible papier peint jaune de la chambre qu’elle occupe…



Dans un style d’écriture tout à fait actuel, l’autrice décrit avec brio une plongée dans la “folie”, même si je n’aime pas trop ce mot. La narratrice ne distingue plus la réalité de son imaginaire, dort de moins en moins, ne fait plus confiance à personne et culpabilise pour ce petit être dont elle n’arrive pas à s’occuper. L’édition de @tendancenegative , où le papier peint prend progressivement toute la place et où chaque page se découvre peu à peu (elles doivent être coupées par le•a lecteur•rice) donne encore plus d’ampleur à l’aspect “thriller” de ce texte, à la fois fascinant et terrifiant. A noter : le médecin qui avait conseillé à l’autrice de ne plus écrire pour aller mieux n’est jamais revenu sur ses propos…mais a finalement changé de prescriptions auprès de ses patientes après la parution de ce livre. Merci Charlotte ! 💪
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La séquestrée (Le papier peint jaune)

La narratrice souffre d'une dépression post-partum qualifiée par son médecin de mari de "tendance légèrement hystérique". Il a évidemment une solution toute trouvée : le repos absolu dans une maison à la campagne. Quasiment cloîtrée dans sa chambre, l'héroïne développe une obsession pour le papier peint qui l'écoeure autant qu'il la fascine. Et si quelqu'un était enfermé à l'intérieur ?



J'ai enfin découvert ce classique de la littérature féministe. Alors que je suis relativement imperméable à la beauté des éditions (je souhaite juste que l'ouvrage ne se délite pas lorsque je tourne les pages), j'ai été soufflée par l'adéquation entre le fond et la forme : un motif jaune entêtant, des pages à découper (ou non) comme si on jetait un œil derrière ce papier peint, des lignes d'écriture brisées comme la pensée de la narratrice. On flirte avec le fantastique tandis que le piège se referme jusqu'à un climax brillant.

Ce livre réquisitoire contre l'enfermement et pour la prise en compte de la parole des femmes a littéralement sauvé des vies.
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Le Papier peint jaune - Selon Salomon

Monologue intérieur de la narratrice qui est soumise à une cure de sommeil imposée par son mari médecin, elle souffre certainement d’une dépression post partum.

Pour seule distraction, elle observe nuit et jour le papier peint jaune dans lequel elle voit des choses étranges

« Il y a des choses dans ce papier dont personne sauf moi n’a - et n’aura jamais- conscience.

Derrière ce motif extérieur les formes étiolés deviennent chaque jour plus bettes. » page 53

La liste des « pour son bien »/ par amour imposés par son mari est longue : interdiction d’écrire, de voir des gens,… il définit tout à sa place.

Au fil des pages on va lire la folie s’immiscer dans son cerveau et on se retrouve en huis clos mental.



En écrivant cette nouvelle, Charlotte Perkins Gilman veut condamner et faire connaître les méthodes qui étaient pratiquées à la fin du XIXeme siècle sur la santé mentale et sur les conditions des femmes.



👏👏 à @tendancenegative pour la mise en page c’est magnifique !!!


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Herland

Enorme coup de cœur pour cette utopie féministe, libératrice à tous égards !



Trois Américains, intrigués par des légendes locales, découvrent sur une haute montagne un petit pays mystérieux et à leur grand étonnement, seulement peuplé de femmes. Ils sont les premiers mâles à visiter Herland en près de deux mille ans.



Jeff, pour qui les femmes sont des êtres dociles, gentils et romantiques, Terry qui les classe en deux catégories, les désirables et les insignifiantes et Van, le narrateur, un scientifique discourant sur leurs faiblesses physiologiques.



Il s’attendaient à un monde de « vanité féminines », de rivalités, de limites intellectuelles et de mesquineries. Au lieu de cela, ils découvrent une inventivité sociale très en avance sur le monde des Hommes qu’ils connaissent, un développement mécanique et scientifique élevé, une conscience sociale et économique extrêmement développée, une grande affection sororale et une intelligence équitable.



Dans ce pays, les femmes se reproduisent par parthénogénèse, elles se reproduisent seules, et ne conçoivent que des bébés féminins. Etant toutes issues de la même Mère originelle, elles se retrouvent toutes sœurs ou cousines plus ou moins éloignées, puis mères à leur tour, tante etc…Elles évoluent donc dans un environnement familial, fait de bienveillance et de bonté envers chacune, dans une grande conscience de l’évolution, de la sororité et de l’écologie.



Elles envisagent la maternité de façon communautaire, les enfants ont une vie rendue riche et heureuse par l’amour que répandent toutes les mères, sans idée aucune d’appropriation de l’enfant par sa génitrice.



Une œuvre magistrale datant de 1915, à mettre entre toutes les mains comme manuel pour rendre le monde meilleur !


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La séquestrée (Le papier peint jaune)

Le papier peint jaune est une très brève nouvelle relatant comment la narratrice sombre dans la folie.



Ecrite à la fin du XIXe siècle, la narratrice est atteinte de "mélancolie" (depuis appelée dépression post partum) et se voit séquestrée dans la chambre de sa nouvelle maison de location, qui est recouverte d'un papier peint jaune, le "pire papier peint" qu'elle ait vu de sa vie.



Forcée au repos et à l'immobilité, la narratrice écrit en secret dans son journal intime à quel point ce papier peint l'obsède et la dégoute, et prend de plus en plus de place dans sa vie mise entre parenthèses.



La maison d'édition Tendance Négative a parfaitement bien compris et retranscrit l'horreur de ce papier peint, qui prend peu à peu toute la page et empêche de lire les pensées embrouillées de l'auteur.



Ce livre retranscrit également bien la pensée de l'époque, où la dépression était mal diagnostiquée et les femmes mises à l'écart, coltinées à la vie domestique et forcées à l'abandon de toute créativité, vue comme destructrice. Selon l'auteure, cette nouvelle a participé à faire changer les choses et à montrer le danger de l'isolement imposé médicalement dans les cas de dépression.



Un excellent livre que je recommande de lire dans cette édition.
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La séquestrée (Le papier peint jaune)

- La Séquestrée -



Une nouvelle chamboulante exprimant la conditions des femmes aux XIX siècles. Cette nouvelle est à la fois terrifiant et révélateur, la plume qui est au narrateur interne nous met encore plus dans les pensées du personnages principal tout dans l'innocence. Ou le personnage principal fait complètement confiance a son mari John, médecin de renom qui lui indique une cure pour sa folie.



Au fils des pages, nous voyons que plus cela va, plus elle s'enfonce dans la folie à cause de son mari qui ne prends pas aux sérieux sa maladie mental qui est en faite de nos jours le post-patum. Une maladie qui n'avait pas de nom aux XIX siècles. Nous pouvons voir que les femmes n'avaient pas leur mots à dire et surtout que chaque maladie mentale on les prenaient pour une folle. Alors que le personnage principale n'a juste besoin une guérison approprié.



Foncer à le lire s'il vous plait !



Carlaines

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La séquestrée (Le papier peint jaune)

L'auteure de cette nouvelle, Charlotte Perking Gilman, nous livre une mise en abîme de la séquestration du personnage principal. Ce dernier est une femme, dont le prénom n'est pas mentionné, souffrant d'une dépression nerveuse qui va louer avec son mari une demeure ancestrale pour une durée de trois mois pendant la saison estivale afin que celle-ci se repose et se soigne. Le mari, médecin de profession, pensant qu'elle est juste malade lui prodigue du repos, une bonne alimentation et l'incite à ne pas exercer d'activité intellectuelle. Alors qu'ils s'installent dans la chambre du haut qui devait être occupée par des enfants, elle remarque le papier peint d'un jaune lui déplaisant mais la préoccupant. A force d'observations, elle va y remarquer une femme cachée derrière le motif essayant d'en sortir. Cette situation fait écho à la sienne puisque son mari l'invite à prendre du repos dans sa chambre, il ne lui permet pas de partir de la maison louée tant que les travaux de leur résidence principale ne sont pas effectués, il la force à se coucher une heure après le repas et la met en garde contre ses rêveries.

Cette courte nouvelle décrit le reflet de l'époque du 19è siècle, époque à laquelle de nombreuses femmes souffraient de dépressions nerveuses car elles étaient reléguées au statut de mère et de femme donc, elles n'étaient incitées ni à travailler ni à exercer des activités artistiques ou intellectuelles. Cette situation les conduisant à souffrir de dépressions nerveuses soignées, par les médecins de l'époque, grâce à du repos, une bonne alimentation mais surtout pas d'activité distrayante.

Dans ce récit, l'auteure Charlotte Perkins Gilman, se veut très féministe en réaction à une enfance douloureuse, un père absent et une mère castratrice.

J'ai bien aimé cette lecture de part le format inhabituel pour moi et j'ai trouvé original l'idée de la femme essayant de s'échapper du papier peint pour symboliser le sujet de la séquestration.
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La séquestrée (Le papier peint jaune)

La Séquestrée est une incroyable nouvelle, qui dresse une ambiance et une intrigue à la fois fascinante et terrifiante en très peu de pages, laissant le lecteur avec une histoire qui le hante et le fait réfléchir longtemps après l'avoir terminée.



La Séquestrée possède une atmosphère délicieusement gothique : une héroïne prisonnière d'une demeure, un papier peint qui semble vivant (et qui donne son titre à la nouvelle en VO), une folie dont on ne sait si elle est réelle ou supposée... L'intrigue est par ailleurs très intéressante dans sa manière de dépeindre la paranoïa et la folie d'une personne mais surtout dans ce qu'elle nous apprend de la manière dont on traitait les femmes à la fin du XIXe siècle, notamment celles qui étaient considérées comme souffrant de dépression. La postface de La Séquestrée (écrite par Diane de Margerie et quasiment aussi longue que la nouvelle en elle-même) est d'ailleurs très intéressante sur ce point : on en apprend plus sur la vie de Charlotte Perkins Gilman et ses combats féministes, mais surtout sur le côté autobiographique de La Séquestrée, son impact sur les traitements que prescrivaient les médecins pour soigner la dépression et un parallèle avec les vies de Alice James (soeur de Henry James) et Edith Wharton. C'est vraiment passionnant et on a envie de relire une seconde fois La Séquestrée avec toutes ces informations en tête.



Pour revenir à la nouvelle, la fin est à la fois très frustrante (car un peu trop brutale à mon goût) et en même temps assez fascinante car on en ressort avec plein de questions et de théories en tête.
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La séquestrée (Le papier peint jaune)

Décidément, j'ai l'impression d'avoir une prédilection ces derniers temps pour les féministes américaines de la première heure. J'ai découvert [[Mary Eleanor Wilkins Freeman]] en fin d'année dernière, [[Susan Glaspell]] en mai dernier, et c'est maintenant au tour de Charlotte Perkins Gilman avec ce texte paru en 1892 qui m'a fait souvent penser au [Horla] qui lui est à peine antérieur et parfois à [La Métamorphose] qui elle est largement postérieure. On rapproche aussi souvent Gilman d'[[Edgar Poe]] et on voit dans son travail, et dans cette nouvelle en particulier, les prémisses du courant de conscience dont [[Virginia Woolf]] est une des grandes représentantes. Cela fait beaucoup de références littéraires, beaucoup d'influences réciproques, mais Gilman se montre à la hauteur de tous ces grands noms plus connus qu'elle.

Dans cette nouvelle, une femme jamais nommée tient son journal pendant les trois mois qu'elle passe avec son mari et son nouveau-né dans une demeure qu'ils ont louée. La femme est atteinte d'un mal qui lui non plus n'est jamais nommé, mais qui ressemble à une dépression, peut-être une dépression post-partum. Son mari médecin, dans son rôle d'homme protecteur et de scientifique lui préconise un repos absolu et une réclusion quasi carcérale. Logée dans l'ancienne nursery (quoi de mieux pour infantiliser quelqu'un ?), elle prend vite le papier peint jaune de la pièce en horreur. Passant tout son temps à observer ce papier peint honni, elle commence à s'y perdre, et sa dépression semble commencer à se transformer en hystérie comme on aimait le dire à l'époque. C'est donc une nouvelle qui montre le statut de la femme bourgeoise devant qui s'ouvrent deux voies : soit être une maîtresse de maison accomplie, soit être infantilisée et réduite au silence et à l'inaction.



Mais comme la version que j'en ai lue a été commise par les éditions Tendance Négative (le troisième en deux mois, les trois derniers publiés d'un catalogue qui compte à ce jour 7 titres), le texte bénéficie d'une mise en page particulière, avec un papier peint jaune dans lequel j'ai vu, caché sous les dessins de fleurs, des sortes de têtes de mort aux yeux plissés et au sourire sardonique, un papier peint qui envahit peu à peu la page comme il envahit la tête et les pensées de la narratrice. Et puis toutes les pages ne sont pas séparées, et toutes les 4 pages, il faut faire une pause dans la lecture pour couper les pages et découvrir ce qui se cache derrière, parfois un simple blanc, parfois la suite du texte. Il est facile de faire le parallèle avec la forme, puis la femme, que la narratrice voit derrière le papier peint : le lecteur passe d'un côté à l'autre et s'y perd comme s'y perd la narratrice. Et puis, fait notable, cela casse la lecture, ce qui renforce le côté « courant de conscience » du texte, avec des pauses parfois un peu aléatoires (un aléatoire très bien organisé par les éditeurs s'entend) comme quand on réfléchit à bâtons rompus.

Il n'est pas impossible de voir dans les lés de papier peint les barreaux d'une prison que le lecteur découpe et que la narratrice veut arracher. Dans les notes qui accompagnent le texte, il est aussi suggéré que le choix de la couleur du papier peint n'est pas anodin : jaune se dit yellow en anglais, yell low peut-être, quelque chose comme hurler tout bas peut-être ? Mais est-ce du lacanisme à la petite semaine ?

Toujours est-il que ce texte est encore l'objet d'interprétations contradictoires, tant c'est un texte qui reste ouvert et riche. A découvrir avec délectation, et un petit frisson, de préférence dans l'édition de Tendance Négative.
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Herland

Décrit comme un roman féministe, je suis tombée des nues à la lecture. Pour être toute à fait honnête, je cherche encore le féminisme là-dedans 🤷🏻‍♀️

J'ai eu du mal à rentrer dans l'histoire déjà. Passé les 3 premiers chapitres, j'ai commencé à me prendre d'intérêt pour ces aventuriers partis explorer cette contrée lointaine et légendaire. Si le milieu du roman décrit tant les paysages que les découvertes respectives du peuple de Herland et de celui du reste du Monde dont Van, Jeff et Terry sont les représentants, la fin du roman m'a laissé de marbre.

A aucun moment, durant ces 278 pages je n'ai compris où l'auteure voulait en venir ! J'ai toutefois eu une pensée pour cette pauvre Ellador qui quitte Herland pour découvrir le reste du monde... La pauvre ! Guerre, famine, maladie, pauvreté. Il aurait été intéressant d'explorer la suite de ce départ.

Il aurait d'ailleurs été bien plus intéressant, pour un roman féministe, de donner la parole de manière significative à CES FEMMES ! (plutôt qu'à un aventurier rédigeant un journal intime).

.

J'ai refermé ce livre avec un léger sentiment de temps perdu. J'irai même jusqu'à dire que je n'en ai tiré aucune leçon. Ces femmes qui vivent en parfaite harmonie, sans présence masculine, durant 2000 ans... Quelle angoisse 😁
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La séquestrée (Le papier peint jaune)

Dans le jaune du patriarcat l’oppression lourde des sachants

l’homme médecin riche serait-il le plus caractéristique?

Dans sa chambre close le papier peint raconte une vie qui pourrait et l’obsession ou la folie et la manipulation ou la dépression

A l’extrême la serviabilité tendance perverse et la culpabilité de s’infiltrer de ta faute tout est de ta faute

Un mécanisme en place pour que l’épouse adhère à la thèse violente déclinée petit à petit. L’homme institut dit c’est de ta faute.

Surveillance isolément infantilisation culpabilisation paternalisation en quelques tranches tout y est et la folie pointe.

Tu vas mieux dit le médecin mari mais la femme rampe derrière les regards elle tente d’échapper à l’inertie coercitive elle rampe pour atteindre le dehors et les mots sur le papier peint dansent sauvages.



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