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Citations de Chloé Cattelain (14)


- Tu viens d'où ?
- Je suis né à Jeanne-de-Flandre, la maternité près de Lille.
- Oui mais… tu es d'où ?
- Ben, de Lille.
- Nan, tes parents, là !
- Mes parents ont obtenu la nationalité française en…
- Mais tes origines quoi !
Ah, voilà, le morceau est craché. Mes zo-ri-gi-nes. Pourquoi personne n'ose le dire franchement :
- T'as une tronche de Chinois, un nom de Chinois, t'es un Chinois !?
Précision : les profs sont à peine plus fins. Après avoir écorché mon nom lors du traditionnel appel de rentrée, ils tournent autour du pot : « Zhang, charmant patronyme » ou variante « Zhang, je prononce bien ? » toujours conclue par : « C’est de quelle origine ? »
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- Dire non à mon père ? Depuis quand un jeune chinois peut dire non à son père ?
- Depuis 1789, me repond Coline. C'est la France ici. T'es autant chinois que français. La Déclaration des droits de l'homme, ça te dit quelque chose ? Et depuis 1968 tu peux même lui dire merde.
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Tu vois, en Chine, le climat politique c'est comme la météo. Le gouvernement annonce qu'il fait beau, le soleil brille ! Alors tout le monde a sorti ses maillots. Et puis, sans crier gare, l'orage s'abat d'un coup, avec sa foudre destructrice. Les plus malins sont ceux qui sont restés chez eux.
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« Tu viens d'où ? / Je suis né à Jeanne-de-Flandre, la maternité près de Lille. / Oui mais… tu es d'où ?/ Ben, de Lille./ Nan, tes parents, là !/ Mes parents ont obtenu la nationalité française en… / Mais tes origines quoi !/ Ah, voilà, le morceau est craché. Mes zo-ri-gi-nes. Pourquoi personne n'ose le dire franchement : t'as une tronche de Chinois, un nom de Chinois, t'es un Chinois !? » p.11-12
«  Au moment de la Révolution culturelle, Mao a appelé les jeunes à se rebeller contre l'autorité. Tout le monde devait prouver que son cœur était rouge, plus révolutionnaire que celui du voisin. Notre père devait participer à des réunions politiques pour montrer son zèle, notre mère faire son autocritique d'enseignante. Les intellectuels n'étaient pas bien vus. […] Grand-mère avait commis des fautes ? Je demande éberlué à Ah Min. / Aucune. C'était bien là le problème. Il fallait qu'elle en confesse quand même. » p.66
« sa hiérarchie ne lui demande jamais de rédiger de vrais reportages. Elle doit reprendre les dépêches nationales, c'est tout. A son bureau, elle ne se fie à personne. Elle envie les collègues d'autres journaux qui peuvent raconter la vérité depuis que les événements ont commencé. Son journal à elle n'a même pas mentionné l'existence de la longue grève de la faim des étudiants sur la place Tian'anmen. Comme si elle n'avait pas eu lieu ! » p.257-258
« Pour moi, mon fils avait défilé pour améliorer l'avenir de son pays, un patriote. Un innocent. Mais, dès le 4 juin, le gouvernement a dit que les manifestants étaient des semeurs de troubles, des vauriens. Pas question que leur mémoire soit honorée. S'ils avaient été tués, c'était bien la preuve qu'ils avaient commis un crime. Ils l'avaient payé de leur sang et leur famille aussi allait payer pour eux. » p.268
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- Tu vois, en Chine, le climat politique c'est comme la météo. Le gouvernement annonce qu'il fait beau, le soleil brille ! Alors tout le monde a sorti ses maillots. Et puis, sans crier gare, l'orage s'abat d'un coup, avec sa foudre destructrice. Les plus malins sont ceux qui sont restés chez eux.
Merde alors. Je tombe enfin sur une adulte prête à me parler sincèrement et voilà qu'elle s'exprime sous forme de métaphores météorologiques absconses.
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Je ne tiens que par mon ironie perpétuelle, celle dont j'ai fait preuve avec cette fille ce soir. Le jour, elle met un peu de distance entre moi et le monde. En vérité, elle me préserve de la douleur.
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Fini le Kévin qui vit dans un shaker interculturel, mélangeant pression occidentale et puritanisme hypocrite chinois.
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Impossible de se connecter à Facebook ou Twitter de Chine, à moins d'être un génie informatique. Non pas qu'ils rendent neuneu, comme le pensent la plupart des parents, mais parce qu'ils portent en eux le ferment de la subversion.
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Dans notre nid lillois, papa aurait pu importer le kung-fu qui casse des briques, les lanternes rouges, le taï-chi-chuan avant le petit-déjeuner ou les jolies robes à fleur fendues qui montrent les cuisses de jade des filles. À ces délices exotiques, il a préféré une version soft du Great Wall of Fire, la Grande Muraille de Feu comme les pauvres internautes chinois appellent la censure dont ils font l'objet.
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En revanche, je ne coupe jamais aux questions indiscrètes alors qu'on se connaît depuis à peine une sonnerie de récré. Ma préférée :
- Et tu te sens plutôt chinois ou français ?
L'interrogation déclenche dans ma tête un disque qui tourne avec une voix de robot féminine flippante : "Pour chinois, tappez 1, pour français, tappez 2." Le cauchemar.
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Dans l'attirail des codes de relations ados, je saurais à peu près interpréter l'envoi de SMS, le regard en coin ou l'invitation à une soirée. Mais une photo par la poste, alors là ...
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La tête me tourne. Mon corps me fait mal. Le poids de la culpabilité maternelle, je l'ai toujours ressenti sur mes épaules à moi, comme une palanche invisible, posée là, sans qu'on m'ait prévenu. Un sentiment hérité sur lequel je n'avais jamais pu mettre de nom.
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C'est tout le temps. Comme une musique de fond, pas très forte, mais toujours bête et souvent méchante. Elle m'empêche d'exister en tant que moi-même aux yeux des autres. Je reste le Chinois. C'est tout.
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Le jogging à 3 heures du matin, ça calme.
Je retrouve le froid humide, les lumières glauques qui ne brillent pour personne. Enfin un espace et un temps uniquement pour moi. Je ne tiens que par mon ironie perpétuelle, celle dont j'ai fait preuve avec cette fille ce soir. Le jour, elle met un peu de distance entre moi et le monde. En vérité, elle me préserve de la douleur.
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