Chloé Esposito

Aéroport de Catane-Fontanarossa, Sicile.
La chaleur me percute telle une voiture de la mafia en fuite.

Je retire la couche sale d'Ernie, qui me flanque un coup de pied dans la figure. Le pauvre n'arrête pas de pleurer. Si seulement Emilia était ici ! Je ne suis pas très multitâche, comme fille. Bouffer des Pringles en regardant Netflix, passe encore, mais là, j'ai du mal. C'est cinquante nuances de merde.

Je ne suis pas mytho, je suis pleine d'imagination, nuance.

e m'extirpe péniblement du lit et pose le pied en plein sur ma pizza d'hier, dont je n'ai mangé que la moitié avant de m'écrouler vers quatre heures du matin. Me voilà avec de la sauce tomate partout sur le pied et une rondelle de salami entre les orteils. Je la prends et l'enfourne dans bouche avant d'essuyer la sauce avec une chaussette. Puis je m'habille avec ce que je trouve par terre ; une jupe en nylon ne nécessitant aucun repassage et un tee-shirt en coton qui en aurait eu besoin. Je me regarde dans le miroir et fronce les sourcils. Pas génial. Je me frotte les yeux pour effacer le mascara qui a coulé, j'ajoute une touche de rouge à lèvres prune, coiffe mes cheveux gras avec mes doigts. Çà suffira bien; je suis en retard. Encore une fois. Je pars au travail. Je relève le courrier à la porte et je l'ouvre tout en marchant, une Malboro au bec. Des factures, des factures, des factures, une carte d'une entreprise de VTC, une broche pour des pizzas à emporter. " DERNIER APPEL", "AVIS D'HUISSIER","RÈGLEMENT EN URGENCE". Toujours le même refrain. Taylor Swift n'a pas à s'emmerder avec ça, elle. Je fourre les lettres dans les mains d'un sans-abri posté près de la bouche métro : maintenant, ce n'est plus mon problème.

Je relève le courrier à la porte et je l'ouvre tout en marchant, une Malboro au bec. Des factures, des factures, des factures, une carte d'une entreprise de VTC, une broche pour des pizzas à emporter. " DERNIER APPEL", "AVIS D'HUISSIER","RÈGLEMENT EN URGENCE". Toujours le même refrain. Taylor Swift n'a pas à s'emmerder avec ça, elle. Je fourre les lettres dans les mains d'un sans-abri posté près de la bouche métro : maintenant, ce n'est plus mon problème. 

Je me frotte les yeux pour effacer le mascara qui a coulé, j'ajoute une touche de rouge à lèvres prune, coiffe mes cheveux gras avec mes doigts. Çà suffira bien; je suis en retard. Encore une fois. Je pars au travail.

Je m'extirpe péniblement du lit et pose le pied en plein sur ma pizza d'hier, dont je n'ai mangé que la moitié avant de m'écrouler vers quatre heures du matin. Me voilà avec de la sauce tomate partout sur le pied et une rondelle de salami entre les orteils. Je la prends et l'enfourne dans bouche avant d'essuyer la sauce avec une chaussette. Puis je m'habille avec ce que je trouve par terre ; une jupe en nylon ne nécessitant aucun repassage et un tee-shirt en coton qui en aurait eu besoin. Je me regarde dans le miroir et fronce les sourcils. Pas génial.

Je repose le livre sur la table. Je stresse suffisamment comme ça, autant éviter de lire des tragédies. Je commanderai un recueil de recueil de poèmes [...] demain matin ; un truc joyeux, Baudelaire par exemple.

Les deux moments les plus importants d’une vie sont le jour oú on vient au monde et le jour oú on découvre pourquoi. 

« Alvie ? Pourquoi est-ce que tu vomis dans le lavabo ? »
Parce que je suis entrain de chier dans les toilettes.
« Quoi ? En même temps ? »
Oui, en même temps. Ça s'appelle l'intoxication alcoolique. C'est fantastique, tu devrais essayer à l'occasion. Pétasse.

- Merci, Alvie.
Elle m'aime à nouveau.
Nous retournons à la villa tandis que le ciel prend une couleur terracotta. Beth tient à ce que nous marchions bras dessus, bras dessous, comme de grandes amies. Mais nous ne sommes pas amies, nous ne le sommes plus depuis Oxford, depuis que j'ai couché avec Ambrogio. Nous le savons pertinemment toutes les deux. Elle joue la comédie parce qu'elle désire quelque chose, quelque chose que je suis la seule à pouvoir lui offrir.
Peut-être qu'après, elle me pardonnera ? Peut-être que nous serons quittes. (p.118 - Ed Pocket)

Putain, quel cauchemar cette histoire ! (p. 470)

Tout ça, c’est… c’est comme un rêve. Je me sens en sécurité. Pour la toute première fois de mon existence, j’ai l’impression de compter pour quelqu’un. Là, maintenant, avec lui… je n’avais jamais éprouvé une sensation pareille. C’est presque trop beau pour être vrai.

J'entends la voix de Beth dans ma tête :
« Alvie ? Pourquoi est-ce que tu vomis dans le lavabo ? »
Parce que je suis entrain de chier dans les toilettes.
« Quoi ? En même temps ? »
Oui, en même temps. Ça s'appelle l'intoxication alcoolique. C'est fantastique, tu devrais essayer à l'occasion. Pétasse.

Un octogénaire au bronzage berlusconien roupille, un cigare éteint entre les lèvres. Une soirée "bunga bunga" de trop, peut-etre ?

-Moi, je suis si mystique que j'ai une EMI dès que je ferme les paupières, et même dès qu'elles clignent.
-Tu n'as pas besoin de mourir pour vivre une expérience de mort imminente ?
-Si, je meurs a chaque fois.
-C'est ultra mystique

J'étudie les angelots en marbre : ailes minuscules et bourrelets de graisse. Question aérodynamique, ça laisse à désirer ; je ne vois pas comment ils pourraient voler.

Au début, j’ai eu peur de devoir apprendre l’irlandais. Vous imaginez mon soulagement quand j’ai découvert qu’en réalité, la plupart des Irlandais parlent anglais, mais avec un accent. Ça m’a fait économiser du temps, du travail et de l’argent. Pas besoin de cours de langue ni d’applis spécialisées. C’est une bonne nouvelle parce que ça me soûlait d’avance. Par contre, je me suis beaucoup amusée à perfectionner mon accent irlandais et à le tester sur d’innocents quidams.

Je suis tel un renard traqué par une meute de vieux aristos. Ce n’est pas mon imagination, je ne suis pas parano. C’est ma vie, vous voyez. Si on peut appeler ça une vie. Je me tiens à carreau, bien sage, je ne fais pas de vagues. Mais me planquer plus longtemps ne m’avancera à rien ; il faut maintenant que j’agisse.
Avant tout, je dois me tirer de là. Je ne suis plus en sécurité. Il vaut mieux que je bouge. Je vais récupérer mon pognon et mettre les voiles. Allez, c’est parti ! Je redescends du lit en m’éclatant l’orteil contre l’échelle. Je ramasse mon sweat à capuche qui traînait par terre et je rejoins mon casier en lorgnant d’un sale œil les lumières trop vives et en tâchant de ne pas vomir.

Ed Forbes n’est pas seulement le type qui a assassiné le père de Nino. Il se trouve qu’il est riche, en plus, ce qui pourrait se révéler utile. Le fait qu’il soit milliardaire n’entre pas en ligne de compte, bien sûr ; je le liquiderais tout pareil s’il était fauché. Ce n’est pas une question d’argent. Mais si je parviens à mettre la main sur sa fortune au passage, je pourrais me payer une nouvelle vie. Avec un milliard de livres, j’aurais même de quoi m’acheter une île privée ! Je me ferais remodeler le visage pour avoir celui de Kylie Jenner (comme Nicolas Cage et John Travolta dans Volte-face).