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Citations de Chrétien de Troyes (285)


Mais Amour, enfermé dans le coeur, l'exhorte et l'invite à monter tout de suite dans la charrette. Amour le veut, alors il y saute, car peu lui importe la honte, puisque c'est l'ordre et la volonté d'Amour.
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Il n'est pas possible d'aimer sans devenir prisonnier de celle qu'on aime.
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Amour et Haine peuvent voisiner dans le même vaisseau. Il est bien étonnant que deux sentiments si contraires puissent avoir même demeure. Non, cela ne peut être car ce serait source de noise dès que l'une aurait reconnu l'autre.
Mais pensons qu'il n'y a point de bâtiment qui ne renferme plusieurs étages, loges et chambres.
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La demoiselle qui était futée comme une Bretonne, mit toute sa sollicitude à le servir et lui fournit à crédit et en confiance tout ce qu'il lui fallait.
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Un coup d'épée guérit et cicatrise très vite, dès qu'un médecin s'en occupe, tandis que la blessure d'Amour empire plus elle est près de son médecin.
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Les mots sont définitivement perdus s'ils ne sont compris par le cœur.
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Il a en horreur paroles et discours : penser lui plaît, parler lui pèse.

Vers 1334-1335.
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Le corps peut partir, le coeur reste.

Vers 4697.
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C'est ici que Chrétien de Troyes termine son roman sur le chevalier au Lion. Il a rapporté ici tout ce qu'il en avait appris et vous n'en entendrez pas davantage. Et dire plus ne serait que mensonge.
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Mais parlons des hommes de jadis, et oublions ceux d'aujourd'hui : car, à mon sens, la courtoisie d'un mort a bien plus de prix que la grossièreté d'un vivant. C'est pourquoi je veux faire un récit qui mérite qu'on l'écoute.
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Qu'est ce, fait-il, ami ? Que faites vous ? - Je ne sais pas trop. Je croyais que votre roi m'avait donné ces armes mais j'aurai découpé ce mort en grillades avant d'emporter une seule de ses armes.
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Ce sont les armes qui causèrent leur mort à tous deux. Je suis resté depuis leur mort dans le chagrin et dans la peine. Du deuil de ses fils leur père mourut et moi je mène une vie bien amère depuis sa mort. Vous étiez tout le réconfort et la richesse qui me restaient après la disparition des miens."
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Seul un mauvais cœur oublie la honte ou l'injure qu'on lui fait.
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Ah ! fantôme, couarde créature, pourquoi tant de lâcheté envers moi alors que tu manifestais tant de hardiesse envers mon époux ?
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Cligès ou la Fausse Morte

Le fait de se voir l’un l’autre et de ne rien oser ni en paroles ni en gestes leur est de plus en plus pénible. L’amour croît et brûle plus fort. Mais de tous amants c’est la coutume de se confier aux regards s’ils ne peuvent davantage. Parce que ce jeu leur plait qui fit naître et croître leur amour ils croient qu’il les soulage alors qu’il leur fait grand mal : qui s’approche du feu se brûle plus que celui qui s’en écarte.
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Cesse donc ton bavardage, répond Yvain, tu me fatigues ! Et fais comme moi : bats-toi de ton mieux !

Yvain n’a pas de temps à perdre : il fonce sur le géant et frappe la peau d’ours qui lui sert d’armure pendant que le géant le frappe avec son pieu.
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Perceval est devenu un parfait chevalier : il a dépassé Keu
et atteint le niveau de Gauvain. En même temps s’est formée
la personnalité d’un homme, de la plus primitive enfance,
ignorante, égoïste, insensible à autrui, dénuée de jugement
personnel, jusqu’à l’âge adulte : maintenant, il laisse parler
les autres (Gornemant de Gort, Blanchefleur), il les découvre
et, pour eux, il risque sa vie ; s’il échoue au château du Graal,
il est capable d’aller au-delà des apparences ; il prend
conscience de l’unité de son moi et de ses responsabilités ;
aussi veut-il réparer ses erreurs passées (envers sa mère et la
demoiselle de la tente, comme plus tard pour le graal). Maître
de lui-même, il fait librement ses choix dès l’épisode de son
affrontement avec les agresseurs de Beaurepaire.
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Le cœur a des pensées que ne dit pas la bouche
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Le départ et l’abandon de la mère, v. 1799-1828 :
Et partout là ù il aloit
III gaverlos porter soloit ;
Ses gaverlos en vot porter,
Mais II l’en fist la mère oster
Por ce que trop sanlast Galois ;
Si éust-elle fet tous trois
Moult volentiers, s’il péust estre.
Une roote en sa main destre
Porta, por son ceval férir.
Plorant le baise au départir
La mère, qui moult cier l’avoit,
Et prie Dieu que il l’avoit :
« Biaus fius, fait-ele, Dex vos maint !
Joie plus qu’il ne m’en remaint
Vos doinst-il, quanque vos aliés ! »
Quant li vallés fu eslongiés
Le get d’une pière menue,
Se retorne et si voit chéue
Sa mère au cief del pont arrière,
Et giut pasmée en tel manière
Com s’ele fust kéue morte.
Et cil feroit, de la roote,
Son cacéour parmi la crupe ;
Et cil s’en va, ki pas n’agrupe,
Ains l’enporte, grant aléure,
Parmi la grant foriest oscure,
Et chevauce très le matin
Tant ke li jors vint à déclin.
En la foriest, cele nuit, jut,
Tant que li jors clers aparut.

Et, partout où il allait, il avait l’habitude de porter trois javelots. Il voulait donc emporter ses javelots. Mais la mère lui en fit ôter deux, parce que cela faisait trop Galois. Elle eût bien volontiers fait de même avec le troisième, si cela eut été possible. Il portait un bâton dans sa main droite, pour cravacher son cheval. Au moment de partir, la mère qui aimait tant son fils, pleurait, le couvrait de baisers et le recommanda à Dieu : « Mon bel enfant, fit-elle, que Dieu vous garde, qu’il vous apporte plus de joie qu’il ne m’en reste, ainsi qu’à vos alliés. »
Quand le jeune homme fut éloigné d’un jet de pierre légère, alors il aperçut sa mère au sol, juste avant le pont. Elle gisait ainsi, pâmée comme si elle fût morte. Et le fils frappa du bâton son cheval de chasse au milieu de la croupe. Et celui-là s’en va, il n’avance pas au pas mais l’emporte à grande allure parmi la grande forêt obscure. Et il chevaucha depuis matin, jusqu’à ce que le jour vint à décliner. Dans la forêt il reposa cette nuit, jusqu’aux premières lueurs du jour.
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Apparition du Graal et importance de questionner l’inconnu, v. 4368-4429 :
Que qu’il parolent d’un et d’el,
Uns varlés d’une cambre vint,
Qui une blance lance tint,
Empoignie par emmi leu ;
Si passa par entre le feu
Et cil ki sor le lit séoient,
Et tout cil ki laiens estoient
Virent la lance et le fer blanc :
S’en ist une goute de sanc
Del fer de la lance el somet,
Et, jusqu’à la main au varlet,
Couloit cele goute vermelle.
Li varlés voit cele mervelle,
Qui laiens ert noviaus venus ;
Si s’est del demander tenus
Coment celle chose avenoit ;
Que del casti li souvenoit
Celui ki chevalier le fist,
Ki li ensegna et aprist
Que de trop parler se gardast ;
Et crient, se il le demandast,
C’on le tenist à vilounie ;
Pour çou ne le demanda mie.
Atant dui varlet à lui vinrent,
Qui candelers en lor mains tinrent
De fin or ouvret à chisiel ;
Li varlet estoient moult biel,
Qui les candelers aportoient ;
En cascun candelles ardoient,
X candoiles à tout le mains.
Un graal entre ses II mains
Une demoisièle tenoit
Qui avoec les varlés venoit,
Bièle, gente et acesmée ;
Quant ele fu laiens entrée
Atout le graal qu’ele tint,
Une si grans clartés i vint
Que si pierdirent les candoiles
Lor clarté com font les estoiles
Quant le solaus liève ou la lune ;
[…]
Ensi come passa la lance,
Par devant le lit s’en pasèrent
Et d’une cambre en l’autre entrèrent ;
Et li varlés les vit passer
Et n’osa mie demander
Del graal, qui on en servoit ;
Que tous jors en son cuer avoit
La parole au preudome sage ;
Si crient que il n’i ait damage,
Pour çou qu’il a oï retraire
C’ausi bien se puet-on trop taire
Com trop parler à la foïe.

Traduction perso :
Tandis qu’ils parlaient de ci et de ça, un valet arriva d’une chambre. Il tenait une lance blanche, empoignée par son milieu. Ainsi il passa entre le feu et ceux qui étaient assis sur le divan. Et tous ceux qui étaient là virent la lance et le fer blanc : il en sortit une goutte de sang et cette goutte vermeille coula depuis le fer de la lance en son extrémité jusqu’à la main du garçon. Le jeune homme vit cette merveille, mais il était nouveau venu ici. Aussi s’est-il tenu de demander comment cette chose se faisait, car il avait le souvenir de celui qui le fit chevalier et qui lui enseigna à se garder de trop parler. Et c’est pour cela que, croyant que si il posait des questions on le tiendrait pour mal éduqué, il ne posa pas de question. C’est alors que dix valets vinrent à lui qui tenaient dans leurs mains des chandeliers d’or travaillé et coupé finement. Ils étaient bien beaux, ces jeunes garçons qui apportaient les chandeliers. Sur chacun brûlaient plusieurs chandelles, dix chandelles au moins. Une jeune fille belle, digne et élégante venait avec les valets, elle tenait un graal entre ses deux mains. Quand elle fut entrée dans la pièce, avec le graal qu’elle tenait, une si grande clarté en vint que les chandelles perdirent aussitôt leur clarté, comme le font les étoiles quand le soleil se lève, ou la lune. […] Tout comme était passée la lance, ils passèrent devant le divan et entrèrent dans la pièce voisine. Et le jeune homme les vit passer et n’osa aucunement demander au sujet du graal, qui on allait servir. Il avait toujours eau cœur les paroles du sage vénérable. Cependant, on peut craindre qu’il y ait malheur, parce qu’il a entendu exposer qu’on peut aussi bien trop se taire que trop parler.
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