Citations de Christian Carayon (188)
Albert Camus l'a écrit et je lui emprunte: "Un homme, ce n'est pas ça. Un homme, ça s'empêche."
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_ Tu as le droit de vouloir lui parler (à son père) ou même de le rencontrer. Trouver la trace d'une limace ne doit pas être sorcier. Il suffit de suivre les trainées de bave.
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Alors que, soyons honnête, cette connerie de résilience est le plus grand mensonge qu'on ait osé nous servir.
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— Tu réfléchis aussi vite que ton paternel… Je penche cependant pour quelque chose de plus radical. Tu ne fais pas déplacer les flics parce que tu affirmes qu’un inconnu n’arrête pas de mater tes jolies fesses. En revanche, pour une tentative d’agression… Je crois qu’il a raté son coup. Qu’il y a quelque part une miraculée qui ne se doute sûrement pas de ce à quoi elle a échappé. Je dirais dans un maximum de trois semaines avant que, ton père et mézigue, on se mette à repêcher des bras en lieu et place des truites.
Je ne crois pas qu’on puisse revenir de l’autre côté une fois qu’on y a basculé, contrairement à ce qu’a avancé un soi-disant expert en psychologie. Une troisième possibilité, ma préférée, est apparue, et c’est cette dernière que je tente de suivre. Notre gars a eu peur de se faire pincer. Il a commis une erreur, une imprudence, appelle cela comme tu veux, mais il a cru que les poulets allaient débarquer chez lui. Ce qui l’a obligé à faire le ménage.
— Cette fameuse erreur, ce serait d’avoir été repéré par sa future victime.
Je sais qu’on me trouve froid et parfois indifférent au sort des autres. Ce n’est pas vraiment de l’indifférence. C’est simplement que me soucier des miens accapare tout mon temps. Cette inquiétude constante est épuisante. J’ai trouvé une parade pour m’en soulager quelque peu : m’éloigner, me retirer de la scène. D’une certaine manière, je fuis. Je ne fuis pas une vie qui me déplaît, au contraire. Je fuis le fait d’avoir trop à perdre. Mon refuge a été mon travail, puis Combe-Sourde. J’ai déplacé cette peur, je l’ai emportée dans la montagne, comme on envoyait les tuberculeux soigner leur mal en altitude. Je l’ai confinée là-haut, promettant de venir la voir tout le temps si elle acceptait de ne plus redescendre.
Il y a ce film qu’il adore où un shérif défend sa prison, seulement secondé par un jeunot, un boiteux et un soûlaud. Putain ! Il en parle tout le temps. C’est quoi le titre, déjà ?
— Rio Bravo. Papa t’écorcherait vif de ne pas t’en souvenir.
— Ouais, c’est ça : Rio Bravo. Lui, il était comme John Wayne. Un John Wayne désarmé et en cravate. Il leur a répliqué que toute personne qui passerait outre à la loi serait poursuivie jusqu’à ce qu’elle ait l’occasion de voir ce qu’était la vraie justice, pas celle des lâches qui, à dix contre un, ont la prétention d’être à la fois juges et bourreaux. Ça, je m’en souviens très bien. Il a ajouté que l’empressement avec lequel certains éliminaient ou souhaitaient éliminer les suspects ressemblait fort à une manière de les faire taire à jamais, de peur qu’ils n’aient à livrer les noms de leurs complices qui, entre-temps, étaient peut-être devenus leurs accusateurs. Nom de Dieu ! Il était en train de les pousser à bout. Avec les deux autres, on s’est regardés, fatalistes. On s’est dit que, ce coup-ci, ça y était, qu’on allait tous y passer.
Vivre peu mais comme on veut ! Ma devise !
...la lecture lui étant devenue aussi indispensable que la respiration à partir de ce moment-là.
Elle franchit le seuil de sa porte et entre dans sa vie.
Sommaire
Épilogue
Personne à prévenir............................................................. 11
Livre 3
Victoria................................................................................... 21
Livre 2
Katel...................................................................................... 125
Livre 1
Maman................................................................................. 199
Prologue
Comment va la nuit ?........................................................ 309
Ouais ! Une sacrée mère que tu as là. Je ne peux pas en dire autant de mes vieux. J'y ai pensé le jour de la mort de mon grand-père : les meilleurs partent toujours trop tôt et les cons restent toujours trop tard.
Vivre peu mais comme on veut! Ma devise!
Les meilleurs partent toujours trop tôt et les cons restent toujours trop tard.
Ils t'ont tous baisée et ils se foutent de ma gueule quand ils me croisent , vociferait-il. Tu crois que je ne m'en rend pas compte ? Je vois bien qu'ils se marrent en pensant à toutes les fois où Ils ont sauté ma femme.
Une panique identique à celle d'une rascasse au moment où elle découvre la recette de la bouillabaisse.
Anthony est d'accord avec sa voisine : Le pardon, la résilience, il n'y croit pas une seule seconde.
Quand elle lui répond qu’elle sait le nom de son père, que, contrairement à ce qu’elle écrit sur les papiers, il n’est pas inconnu mais n’est surtout pas père. Elle dit que c’est ce mot qui est en trop et, à partir de ce jour-là, elle le raie systématiquement.
L’âme existe. Anthony s’en aperçoit à la seconde même où il la perd. Il sent le trou béant. Cette amputation ne peut porter d’autre nom.
Il a connu d’autres disparitions, des séparations douloureuses, mais aucune ne le ravage comme celle-ci. Aucune ne lui a ôté son âme.
Il lui faut apprendre à vivre sans. Vivre n’est pas le mot juste. Car une vie sans âme n’est plus une vie, c’est un désert. Elle doit être appelée autrement. Ce qui reste, par exemple.
— Un ami m’a dit un jour que les meilleurs partaient trop tôt et que les cons restaient toujours trop tard.