Christian Voltz

Un père et son fils jardinent : on sème des radis, arrose, plante un cerisier pour le petit, pour plus tard … mais où est maman ? Le petit profite du tête-à-tête pour poser ses questions. Maman n’est jamais loin, comme le dit papa et comme le montre C. Voltz. Et chacun peut la voir, légère silhouette bleue qui se faufile entre les petits riens de l’illustration pour veiller sur ses hommes et sur son jardin. Mais, au fait, où est donc passée la bouteille de rouge ?

Un petit garçon aide son papy au jardin après le décès de mamie. Et là l'inévitable question : "elle est où, mamama?". Et comme papy et mamy se sont aimé bien longtemps et qu'ils se connaissent très bien, papy a la réponse. Sous terre ? impossible, mamy n'aime pas les bestioles. Dans le ciel ? Impossible avec ses 85 kg ! Non, elle est près de lui, dans son jardin qu'elle aimait tant. Et il a raison. La preuve ? Elle est bien là pour veiller que papy ne force pas trop sur le rouge !

C'est tendre et rigolo à la fois, ça donne envie d'avoir ou d'avoir eu un papy et une mamy comme ces deux là.

Un brin de poésie, une petite pincée de nostalgie bien sentie ne font jamais de mal à personne. Avec la touche qui lui est propre, Christian Voltz évoque la pensée d'un être cher disparu.



Bien sûr, c'est assez spécial cette façon d'utiliser des objets détournés pour constituer ses images, mais c'est toujours bourré d'inventivité et d'un zeste d'humour.



Deux rondelles, un vieux bout de fil de fer tordu, une poignée de rabot en bois vermoulu, une feuille d'acacia, trois petits cailloux, un bouchon de liège et ça y est, le tour est joué, vous avez à peu près tous les ingrédients d'une illustration à la Christian Voltz. Rajoutez à cela cinq ou six autres éléments du fourbi de votre atelier et vous obtiendrez presque les composants d'une épopée homérique !



Ici, nous avons un vieux papi qui ne dédaigne pas son petit coup de rouge avant de se mettre en train. Non loin derrière, vous avez la petite frimousse guillerette de son petit-fils. Grand-père lui explique l'art de planter un cerisier.



Soudain, le petit bonhomme demande naïvement au Papapa, presque en passant, où est la Mamama ? Ah ! Un ange passe, deux ou trois même, s'ensuit une explication embrouillée de là où elle pourrait se situer, selon qu'on est croyant ou pas, puis, par une pirouette dont l'auteur a le secret, on suit le grand-père dérouler le fil de ses interprétations...



Je ne vous en dis pas davantage (j'en ai déjà sûrement trop dis) et vous laisse profiter des clins d'œil des illustrations et du charme des répliques, pleines de tendresse et de subtilité.



Bref, selon moi un bon album, loin des rendus et des effets spéciaux d'Hollywood, mais ça fait du bien, je crois, d'exercer son œil et son esprit à autre chose qu'au cliquant, aux happy-ends systématiques et aux rythmes effrénés. Ici, on prend son temps, on réfléchit sur une question (pas évidente à aborder avec les enfants) et on ne nous impose pas une fin, c'est à chacun de se la construire. Mais bien entendu, ceci n'est que mon avis, un parmi beaucoup d'autres, léger comme une caresse de papillon, c'est-à-dire, pas grand-chose.

Un grand-père et son petit-fils sont en train de jardiner. C'est alors que suite aux questions de l'enfant, le grand-père explique où pourrait être la grand-mère après sa mort. Deux histoires, deux regards, deux points de vue s complètent: le texte minimaliste et les images qui lui répondent. Le sens n'apparaîtra que si l'on regarde bien les illustrations, de véritables clins d’œil aux lecteurs. Une réussite.

Un album doux et mélancolique pour aborder le thème de la perte d'un être cher.

Dans c'est album, plein de douceur, Christian Voltz traite de la présence des êtres aimés malgré leur disparition. Un bel ouvrage sensible et optimiste. Il privilégie comme souvent le dialogue entre deux personnes : ici, le grand-père et son petit-fils. La nature est également présente comme un baume pour adoucir l'absence de l'être aimé.

Relecture octobre 2017

J'adore toujours autant le titre en fil de fer, le mélange de la nature et des objets recyclés qui crée de la poésie. Chaque image est pleine d'humour et de fantaisie. Les petits insectes papillon et ver de terre sont tordants. Le fantôme en filigrane de la grand-mère, c'est une astuce tendre pour dire qu'une personne chère à nos yeux est toujours bien vivante dans notre cœur. Pour appréhender la disparition et le deuil, un très beau livre ! Et quel magnifique titre !
Lien : http://chrisbookine.blogspot..

Ce livre a la particularité d'être un photo montage d'oeuvre construite notamment avec des fils de fer et des objets du quotidien par l'artiste plasticien Christian Voltz



La caresse du papillon, c'est l'histoire du deuil du manque, et comment on vit la présence dans l'absence , comme à travers la caresse du papillon .



C'est l'histoire d'un grand-père , Papapa (un peu stéréotypé le papy ) qui jardine avec son petit fils .. A la question douloureuse et directe, elle est où Mamama , le thème de l'absence, de la mort et de la présence à nos côtés est évoqué, en présence de Mamama et de son papillon .



C'est beau, tendre et un peu décalé ... Mais j'aime cette douceur de tranche de vie, qui ressemble à ce que serait une vraie conversation entre un papy et un petit à ce sujet ..

Un bel album pour parler de la disparition d'un être cher.

Quelle magnifique album autant par le graphisme que par cette façon si poétique de traiter le décès d'une personne aimée. Une magnifique transmission d'un grand-père à son petit-fils qui lui apprend la spiritualité à travers le jardinage et ses gestes immémoriaux et la permanence des morts tant qu'ils sont aimés.

Voici une version très réussie d'un conte oriental connu dans beaucoup de pays.



Un jour, une petite poule trouve quelques grains de blé et décide de les semer mais aucun de ses amis n'accepte de l'aider: voilà un début très proche de la petite poule rousse et j'ai d'abord pensé que cette histoire en était une des nombreuses versions...mais non! Dans ce conte là, une mauvaise surprise attend notre petite poule: pas le temps de faire un gâteau, les épis de blé ont été mangé avant! Mais par qui? La mare aux aveux l'aidera à connaître la vérité!



L'histoire est amusante et la ritournelle sans cesse répétée de la mare aux aveux attire l'attention de l'enfant. Le conte aborde l'effort du travail, la gourmandise et le mensonge avec humour et simplicité. Les illustrations, faits de divers matériaux, particulièrement de la pâte à modeler pour les personnages, sont très réussies.



Encore une jolie découverte!
Lien : http://tantquilyauradeslivre..

Je connaissais mal Christian Voltz, c'est donc un plaisir de le re-découvrir à l'occasion du challenge albums jeunesse 2018.

La mare aux aveux est un conte traditionnel oriental dans lequel une poule fait pousser du blé mais ce blé une fois mûr est dévoré par un âne trop gourmand. Seule la mare aux aveux saura désigner le coupable, au ventre tellement lourd qu'il tombera dedans.

Lorsque j'ai proposé cet album à mon fils de 4 ans 1/2 il a d'abord été récalcitrant, disant que les dessins ne lui plaisaient pas. C'est vrai que les illustrations sont très originales et qu'il faut peut-être un temps d'adaptation pour des enfants habitués à des stéréotypes très clairs.

De mon point-de-vue d'adulte c'est un travail très intéressant sur les matériaux que réalise Christian Voltz mais je regrette tout de même l'aspect trop sombre de certaines pages qui ajoute encore au manque de lisibilité des illustrations qui peut rebuter les enfants. C'est un défaut que je n'ai d'ailleurs pas retrouvé dans d'autres albums du même illustrateur.

Une belle découverte tout de même, dont je salue surtout la grande originalité.

Une poule trouve un jour 3 grains de blé et demande à ses amis, le coq, l'âne, le pigeon et le canard de l'aider à les planter mais ne reçoit que des refus.

Le début de ce conte ressemble fort à la petite poule rousse mais la similitude s'arrête là.



Jihad Darwiche nous livre sa version d'un conte classique très connu par les enfants des pays du monde arabe et principalement en Égypte et au Liban.Le texte est très simple et le comique de répétition enchantera les petits qui ne tardent pas à réciter par cœur la formule "Je jure par toi, mare aux aveux, si j'ai mangé le blé, je tombe en ton milieu"



Une fois encore, l'illustrateur Christian Voltz fait des merveilles et apporte son grain de folie grâce à ses personnages fantaisistes en pâte à modeler et ses trésors d'inventivité. L'âne sortant trempé de la mare aux aveux avec son faux air de Pollux ravira vos bouts de chou.



Une belle découverte à faire partager !

“A petits petons” est une série de vieilles histoires classiques qui se racontent depuis longtemps aux enfants à travers le monde. Celle-ci est un conte oriental mis en image par Christian Voltz et réécrit par Jihad Darwiche. C’est une histoire avec une morale toute simple, mais le graphisme et le ton lui donne vie et humour. “Dans une ferme, il y avait : une poule, un coq, un pigeon, un canard et un âne…” c’est une histoire de confiance trahie, comme on aime les raconter aux enfants.

: Attention, une jolie " Madeleine de Proust".

L'auteur Christian Voltz happera notre personnage en route vers son boulot, mais il est en retard.

Voltz se le disputera avec le temps qui court et qui ne l'attendra pas.

On sentira ce pauvre adulte un peu pris au piège dans une vie impitoyablement réglée.



C'est en empruntant un raccourci à pied pour atteindre rapidement son travail et le temps perdu, qu'il tombera sur une petite salamandre.



C'est amusant.

On imaginera bien grâce à l'auteur qu'il y a une lumière qui s'est allumée dans le grenier du cerveau, celui où il a rangé ce souvenir de la salamandre.

Plus rien ne comptera et le personnage s'abandonnera au souvenir, celui d'un jour plus léger et plus heureux.

Le souvenir nous ramènera à l'enfance, Christian Voltz s'amusera à le matérialiser par de multiples volumes, d'objets ramassés qui tiennent pour la plupart dans une poche.

Le tout sera étalé comme un trésor sur des feuilles de cahier et nous aussi nous prendrons le temps d'y jeter un oeil. En scrutant évidemment tout ce bric à brac, cela nous ramènera nous mêmes à nos propres expériences d'enfant.

L'auteur Christian Voltz comptera probablement sur notre capacité d'imaginaire pour générer de chouettes pensées à l'observation des insectes séchés, des bouts d'ossements de mâchoire, de coquillage, de plumes de paon.

Il ne faudra pas se priver des détails.

Le personnage redeviendra le petit garçon et racontera, nous emmenant de fil en aiguille vers d'autres perles de souvenir.



Le texte aussi est amusant, nous replaçant bien dans le processus de souvenir: "Pourquoi je pense à ça au fait? Ah, oui, c'est vrai". Ça y est, ça me revient. Le petit garçon se rappellera de gens adultes bienveillants, de leur gentillesse-cela comptera lorsque l'on est petit-, d'une petite amoureuse, de lieux particuliers qui l'avaient étonnés à l'époque, de certains jeux inventés, et tout cela, à cause d'une salamandre sur un pont.

Étonnant, non?

La fin sera ouverte, laissant le soin aux jeunes lecteurs de tirer ses propres conclusions. À lui de juger de la vraie fin du livre celui-ci une fois fermé.

Un chouette moment de lecture.

Entrer dans l'univers de l'auteur/illustrateur Christian Voltz, c'est comme pénétrer dans un cabinet de curiosités, une chambre des merveilles où l'éclectique côtoie le curieux, l'éphémère, l'esthétique. Nous sommes d'emblée confrontés à un pêle-mêle d'objets hétéroclites, trésors minuscules ou gigantesques qui se parlent, se confondent parfois même se bousculent, porteurs de mémoire et créateurs d'un monde unique, magique, merveilleux.

Ainsi, toutes les illustrations sont conçues comme des véritables scènes ou tableaux et réalisées à partir de matériaux de récupération, comme autant de présents exotiques, bizarres ou curieux, glanés au fil du temps. Elles se mêlent subtilement au discours et à l'histoire qu'elles habillent et auxquels elle font écho.

Vous vous demandez certainement quelle est la trame de cet album intitulé de manière mystérieuse La Salamandre ? Son fil conducteur ?

C'est pourtant simple : comment une petite salamandre fait renaître, ressuscite en quelque sorte, l'enfant qu'était Oscar Muller, notre héros, devenu aujourd'hui un homme d'affaires bien trop stressé, sérieux et ennuyeux, obnubilé par un travail prenant et chronophage qui, apparemment, l'accapare de manière démesurée. En effet, cet homme pressé tombe en panne de voiture un jour critique où il a un rendez-vous vital de la plus haute importance. Obligé de se rendre à pied à son travail, il n'aura de cesse de courir, comme un dératé, courir après ce temps qui lui échappe et sur lequel il n'a décidément aucune prise.

Course effrénée et éperdue contre la montre stoppée net lorsqu'il heurte bientôt une petite salamandre, animal nocturne qui se déplace pourtant rarement en journée.

Cette rencontre, totalement inopinée, incongrue et inattendue, sera alors le déclencheur de réminiscences enfouies, de souvenirs d'une enfance heureuse et pourtant oubliée.

Plongée revigorante dans un passé où les objets, les lieux, les visages et les rencontres amicales et amoureuses reprennent vie et consistance.

Une plongée poétique, sensible et touchante, à la recherche du temps perdu, au tréfonds de l'intime, au cœur de rêves les plus fous capables de nous emmener au bout du monde.

Un livre sur le pouvoir de l'histoire, de la mémoire et de l'oubli qui nous transporte hors du temps de très belle façon, entre fuite et quête du passé.

Christian Voltz nous entraîne encore une fois dans son univers, son cabinet des curiosités, un univers empreint de poésie et de liberté, de fantaisie et de retour à l'enfance.

Souris est bien contente d'avoir un morceau de viande pour deux jours mais, un voleur vient prendre son repas pendant qu'elle dort. Souris pas contente va voir le juge pour lui demander ce qu'elle peut bien faire pour s'en débarrasser.



Quel chouette album bien rigolo ! Le juge n'est pas bête et souris est tranquille maintenant. Qui aurait pensé à faire ça ? Pas moi en tout cas ^^ !



C'est marrant et chou à suivre.

Christian Voltz sera le premier auteur dont mon fils aura retenu le nom. Il faut dire qu'on lit et relit les albums sans se lasser, même si on a nos préférés, et celui-ci en fait partie. L'histoire est inspirée d'un conte, comme pour La mare aux aveux, et le voleur qui croyait pouvoir se servir en toute impunité dans la maison de la souris va être le dindon de la farce. Grâce au juge, en effet, la souris va élaborer un stratagème qui lui fera passer le goût du vol...J'adore le procédé qui consiste à mettre en place des éléments complètement disparates qui prendront tout leur sens à la fin. Une histoire encore fois très amusante et un beau moment de lecture et de partage avec mon fils.

On apprécie déjà le format de l’album, tout en longueur, et la mise en page intérieure qui chatouille les sens avec des textes bicolores, au graphisme ludique et parfois entrecoupés de petits dessins détaillant l’image principale.

L’image principale, d’ailleurs, vaut qu’on en parle car l’illustrateur a choisi la technique du découpage. Cela donne du relief à l’ensemble. Les personnages ont des faciès étranges, un peu dans un esprit de caricature et de grotesque. Ils sont en adéquation avec une histoire très simple qui ressemble à un gros gag vraiment pensé pour faire rire les jeunes lecteurs.

En effet, la petite souris héroïne de l’histoire est la victime d’un voleur qui lui a dérobé un bout de viande. Un juge lui expose un stratagème qui éloignera à tout jamais le voleur de chez elle en lui passant l’envie de revenir. Un stratagème qui fait la part belle à un âne, un serpent, un coq et au caca !

Je ne dévoilerai pas tout !

Il ne faut pas chercher midi à quatorze heures avec cet album et simplement s’en amuser… Même si, finalement, on se demande s’il n’y a pas volonté de réhabiliter le caca auprès des enfants qui apprennent à être propres. Si tel est le cas, cette histoire humoristique aura certainement des vertus salvatrices !

Un conte drôlissime du Liban adapté par Jihad Darwich accordé au style graphique singulier de Christian Voltz composé d’objets de récupération en tout genre : fil de fer, chutes de tissus, écrous et on aboutit à un album remarquable ! Au départ une souris qui grâce à une pièce trouvée par hasard va se régaler d’un beau morceau de viande. Elle est économe et ne mange pas le morceau dans son intégralité Mais un voleur arrive pendant la nuit et lui mange le reste …C’est là le charme de cet album : le rire opère immédiatement car place à la vengeance : la souris va préparer tout un parcours d’embûches pour le voleur. Les situations sont comiques les unes après les autres : bref, fou rire garanti !

à partir de 3 ans