Rien, hormis une appellation générique, ne distingue un temple ou un monastère bouddhiste et taoïste; il en est de même des sanctuaires de la religion populaire ou de la religion officielle de l'empire. Les bâtiments religieux eux-mêmes ne se distinguent en rien des bâtiments civils, ni les édifices officiels des privés. Toutes les constructions obéissent à de très anciennes lois qui accordaient l'ordre terrestre des hommes aux grands rythmes célestes. L'architecture repose sur des règles inspirées de l'image du monde que se faisaient les anciens Chinois; la plus importante était celle de la tortue au plastron ventral carré comme la terre et aux quatre pattes qui soutenaient une carapace ronde comme le ciel. Avec le ciel conçu comme rond et la terre comme carrée, l'espace fut imaginé sous forme de carrés encastrés, marqués chacun par quatre portes aux quatre orients et centres de convergence des influences cosmiques. On aboutit ainsi à une image géométrique du monde que l'architecture conserva avec ses principes essentiels, ses tendances à l'horizontalité, à l'orientation et à la symétrie qui répondaient à l'alternance des principes yin et yang et des Cinq Éléments.
(LES ARTS SACRES - Taoïsme, religion impériale et populaire - Les temples et sanctuaires, p.46)
Dans l'état actuel des connaissances, il est difficile de donner avec précision la date de composition du Zhulin yeshi, en l'absence de toute édition originale connue. Vers 1933 le célèbre bibliophile Sun Kaidi en faisait, faute de mieux, un roman des Qing (1644-1911), ce dont il est permis de douter : la qualité du texte - n'en déplaise à Sun, qui en jugeait le style grossier et ordurier - laisserait penser à une composition plus ancienne, soit de la fin de la dynastie des Ming (première moitié du XVIIe siècle) : la grande époque du roman érotique en Chine.
1570 - [p. 11] Avant-propos
L'expression yeshi, littéralement "histoire sauvage" ou "officieuse", est l'un des nombreux synonymes du roman dans la Chine prémoderne. Elle fait plaisamment allusion aux histoires officielles, aux textes canonisés, auxquels les romanciers ont toujours prétendu apporter, non sans malice, leur "complément".
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Mille lis de distance ne sont rien à ceux qui doivent se rencontrer
Même si on est face à face pas de vraie rencontre sans la destinée !