Christine Nöstlinger

Qui n'a jamais mangé son pain en pleurant ne sait rien de la vie !

Quand les gens s'aiment vraiment, ils n'ont pas besoin de se retrouver tous les matins à la table du petit déjeuner.

Si l'on veut se désaccoutumer de fumer, il ne faut pas prendre de temps en temps une bouffée de cigarette, sans quoi toute la cure de désintoxication est gâchée et on se laisse reprendre au piège.

On apprend à se contenter de peu au fur et à mesure que l'enfance se passe.

Un mari et une femme qui veulent se disputer trouvent toujours une bonne raison!

Ma mère dit souvent que je réfléchis trop. Mais en réalité je ne réfléchis manifestement pas assez, sans quoi j'aurais compris depuis longtemps pourquoi il y a des injustices et pourquoi on ne les supprime pas.

Le mieux serait sans doute que tous les gens qui ont l'intention de se marier fasse,t préalablement un test "d'amour à long terme". Et on ne devrait les autoriser à avoir des enfants que si les résultats de ce test sont positifs.

Il me semble que de temps en temps il faut bien aussi faire sentir aux gens qui nous enseignent les limites de leur pouvoir.

Ce qu'une personne qui voit tout en rose ne veut pas savoir, elle ne le voit tout simplement pas!

Moi, je serai partisan que les bébés ne reçoivent qu'un nom provisoire et qu'ils aient le droit de se choisir ultérieurement un prénom définitif. Mais c'est, bien évidemment, une idée assez peu réaliste, car il faut bien dire que les enfants ne peuvent absolument rien choisir dans la vie, on les fait naître - ici ou là - et ils n'ont qu'à s'accommoder de ce qui leur est donné: leur père et leur mère, l'endroit où ils habitent, les revenus familiaux, les frères et sœurs et les idées des parents. Les enfants n'ont bien sûr pas de syndicats ni aucun groupe de pression qui les soutienne et qui comprenne ou défende leurs revendications. Il suffit pour s'en rendre compte de savoir que des parents qui ne veulent pas de leur enfant peuvent le mettre à l'assistance publique. Tandis qu'un enfant qui ne veut pas de ses parents ne peut pas s'en débarrasser pour s'en chercher d'autres !

Dans l'existence il ne faut pas se lamenter sur les choses auxquelles on ne peut rien changer.

J'ai autant de bon sens qu'un hamster doré !

Qu'est-ce que ça veut dire "depuis toujours"? interrogea Lady en riant. Vous vous crachez dessus dans vos poussettes de bébés ou quoi ?

Il n'y a que les imbéciles qui frappent.

Si je fais tout de suite confiance à quelqu'un, ça tourne mal !
Et si je ne fais pas tout de suite confiance à quelqu'un, ça tourne mal aussi.
C'est injuste.

Si c'est comme ça, si dans la vie on ne peut faire confiance à personne se disait-il, alors la vie ne m'amuse pas.

Mon petit papa, tu as bien réussi à me fabriquer, alors tu vas bien pouvoir aussi me faire des habits.
C'est exact dit Gépetto.
Il prit une feuille de papier dans le tiroir de la table et découpa un costume pour Pinocchio.
Pour les chaussures, il employa l'écorce des morceaux de bois, et, avec une vieille croûte de pain qu'il découvrit dans la poche de sa veste, il lui fit un béret.

Gare-gare", dit le cri-cri. Tu n'es qu'un bon à rien en bois.
Gare-gare aux enfants qui n'ont en tête que la rigolade et les bêtises à faire.

- Qui parle de m'aider, MOI ? hurla-t-elle. On aide les gens qui ne s'en sortent pas avec leur travail ! Moi, je me sors très bien du MIEN ! Merci ! Simplement, je dois me charger de VOTRE travail ! De VOTRE linge dégueulasse, de VOTRE merdier, de VOTRE bouffe et de toutes VOS saloperies d'affaires !
- Tu m'excuseras, répondit Papa sur le même ton, mais je travaille comme une brute, figure-toi ! N'essaye pas de me faire passer pour un flemmard !
- Moi aussi, je travaille comme une brute !
- Eh bien, arrête ton boulot !
( p 79)

Sur l’écran, le Guignol à tête de bois, bien moins inconscient du danger qu’il n’en avait l’air, assommait le crocodile en plastique. Les enfants dans le studio de télévision se mirent à hurler comme une horde de singes.
Frédéric lâcha le bout de son nez et se leva en murmurant :
« Pauvre, pauvre crocodile ! »
Puis il se dirigea vers le téléviseur et l’éteignit. L’image disparut avant que le crocodile n’ait rendu l’âme.
« Tu n’aimes pas les marionnettes ? demanda M. Alexandre qui se souvint avoir détesté ce genre de spectacle durant son enfance.
- Il faut être bon pour les animaux, répondit Frédéric.
- Mais enfin, c’était un crocodile ! protesta Mme Bartolotti. Les crocodiles sont des animaux féroces qui mangent les hommes tous crus.
- Ce crocodile, expliqua Frédéric, avait seulement envie de dormir. Le type au bonnet noir l’a réveillé en hurlant comme un grossier personnage.
- Non, non ! Le crocodile voulait attaquer Guignol dans le dos ! s’écria Mme Bartolotti qui, petite fille, avait adoré les spectacles de marionnette.
- Je ne crois pas que les animaux sachent qu’il est déloyal d’attaquer dans le dos, fit remarquer Frédéric.
- Oui, mais… mais… bredouilla Mme Bartolotti.
- S’il traversait un parc naturel où des animaux sauvages vivent en liberté, l’homme au bonnet noir n’avait pas à descendre de voiture ! expliqua Frédéric. C’eût été plus sûr pour lui et pour ce pauvre crocodile !