AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Claire Deya (58)


Ce n'est pas l'époque qui fait les salauds, mais trop de salauds ont sali cette époque.
Commenter  J’apprécie          00
Combien de temps peut-on tenir en se retrouvant seule au monde, un monde qu'on ne reconnaît plus et qui ne considère pas la perte de ceux que vous aimiez comme intolérable ?
Commenter  J’apprécie          00
Il n'y a que pendant la guerre qu'on voit, de manière aussi crue, le pire de l'être humain. Mais c'est aussi pendant la guerre et seulement là, que certains atteignent le sublime.
Commenter  J’apprécie          00
Quand un gouvernement invoque en permanence la mère patrie, la mère indigne n'est jamais loin.
Commenter  J’apprécie          00
A qui confier sa vie? Qui se tairait sous la torture? Qui ne vous trahirait pas? Qui ne trahirait jamais?
La question de la trahison allait hanter les rapports humains.
Commenter  J’apprécie          00
Le coup de foudre est un état de grâce.
On en parle moins, mais on peut être tout autant foudroyé par le désamour. C'est la même révélation, tout aussi physique, mystique, tout autant chargée de promesses. Cette foudre-là n'engage pas mais allège. C'est aussi un état de grâce. Un privilège. Elle l'apprit ce jour-là. Avec la rapidité d'un rêve qui s'estompe au matin, Saskia n'était plus amoureuse.
Commenter  J’apprécie          00
Maintenant qu'elle était seule, sans personne avec qui échanger, il lui restait les romanciers, qui lui faisaient comme une famille. Les romans qu'elle avait lus, qui l'avaient aidée à survivre, lui paraissaient avoir été écrits pour elle seule, comme s'ils avaient attendu de rencontrer celle qui les comprendrait véritablement. Voilà ce à quoi croyait si fortement Saskia. A ces affinités électives, à cette communion mystique. Victor Hugo parlait à sa fille morte en faisant tourner les tables, et Saskia était comme sa fille vivante, à qui désormais il parlait d'entre les morts. Elle n'avait pas confiance en elle, mais ça, elle le savait intimement. Ni délire d'orgueil ou d'arrogance, c'était sa foi. Ils étaient ses dieux, les avatars littéraires de Dieu, en qui elle ne croyait pas.
Commenter  J’apprécie          00
Personne n'avait envie d'entendre. Pourtant, ce qu'elle avait à raconter, ce n'étaient pas des histoires, mais l'Histoire avec un grand H et toutes ses minuscules, l'Histoire comme elle peut être dégueulasse, l'Histoire qui ne va pas dans le sens que l'on voudrait se faire de l'humanité, l'Histoire qui n'aurait jamais dû admettre cet enfer, l'Histoire qu'il ne faudra jamais oublier.
Commenter  J’apprécie          00
Au moment de perdre un être adoré, se précipitent ensemble la douleur de n'en avoir pas eu assez et la certitude que ce manque ne se guérira jamais.
Commenter  J’apprécie          00
Il aurait aimé que sa vie, ses choix, soient nettoyés comme ça, et que les longs fils de ses souvenirs glissent entre ses doigts écartés comme une caresse simple et somptueuse. Si seulement c'était possible de nettoyer le passé, d'y enlever tout piège, d'en désamorcer toutes les charges qui pouvaient exploser.
Vincent pressentait que le déminage allait l'absorber tout entier et le canaliser en attendant des réponses qui mettraient du temps à venir. Il allait progresser comme ça, pas à pas, mètre carré par mètre carré. Entourer d'un fil de soie chaque mètre carré déminé. Il pourrait même y trouver une forme de sérénité. Et à cette minute, c'était tout ce qu'il souhaitait pour ne pas devenir fou.
Commenter  J’apprécie          00
Pourtant, il aurait voulu lui dire qu'il comprenait, que pour lui aussi la guerre n'était pas finie parce qu'on l'avait décidé, que la défaite des Allemands n'était rien en regard des blessures et des morts que l'on portait sur soi, dont il fallait sans cesse écouter les signes, pour qu'ils sachent qu'on les respectait, qu'on les aimait encore et qu'ils n'avaient pas disparu en mourant. Lui aussi se méfiait des vivants.
Commenter  J’apprécie          00
Chaque homme portait en lui cette part de culpabilité, immense en ces temps troublés et dont il devait, pour continuer d'avancer, sinon se débarrasser, au moins s'arranger.
Commenter  J’apprécie          00
Une femme qu'on a aimée dans le danger ne peut être remplacée.
Commenter  J’apprécie          00
Pourtant, sur la plage, en observant les nouveaux arrivés, lui aussi s'était surpris à confondre quelques
Allemands avec des Français.
Pendant la guerre, avec leurs uniformes, c'était différent.
On ne risquait pas la confusion. Il y avait une telle conformité dans la façon de tenir leur corps, leur attitude, l'expression de leur visage, leur arrogance et leur indifférence. Et leur regard glacial. Ce regard qu'on ne voulait pas croiser sous peine d'être foutu mais qu'on devait affronter sous peine d'être suspect.
Ce regard - à lui seul le symbole du projet nazi - qui examinait, évaluait, disséquait, méprisait, jugeait, triait, sélectionnait, condamnait, ce regard qu'on n'oubliait pas, ce regard de mort qui faisait détester les yeux quand c'est par les yeux pourtant qu'on se parle de premier abord, quand les yeux sont ce qui sauve toutes les espèces vivantes de leur part sombre; ce regard haineux dénaturait la vocation du regard, et canalisait la part la plus hostile de l'être humain. Alors oui, on pouvait penser que tous les Allemands étaient les mêmes, car la diversité des corps, des traits, s'effaçait sous le corset de l'uniforme, du képi, et du regard qui commandait tout le reste.
Commenter  J’apprécie          00
Il arrive parfois de connaître le privilège d'être foudroyé par l'amour. Une expérience unique, fondamentale, sidérante. Qui frappe au cœur et au corps. La promesse d'un lien mystique entre deux êtres, total, absolu. Le coup de foudre est un état de grâce.
On en parle moins, mais on peut être tout autant foudroyé par le désamour. C'est la même révélation, tout aussi physique, mystique, tout autant chargée de promesses. Cette foudre-là n'engage pas mais allège. C'est aussi un état de grâce. Un pri-vilège. Elle l'apprit ce jour-là. Avec la rapidité d'un rêve qui s'estompe au matin, Saskia n'était plus amoureuse.
Commenter  J’apprécie          00
Maintenant qu'elle était seule, sans personne avec qui échan-ger, il lui restait les romanciers, qui lui faisaient comme une famille. Les romans qu'elle avait lus, qui l'avaient aidée à sur-vivre, lui paraissaient avoir été écrits pour elle seule, comme s'ils avaient attendu de rencontrer celle qui les comprendrait véritablement. Voilà ce à quoi croyait si fortement Saskia.
À ces affinités électives, à cette communion mystique. Victor Hugo parlait à sa fille morte en faisant tourner les tables, et Saskia était comme sa fille vivante, à qui désormais il parlait d'entre les morts. Elle n'avait pas confiance en elle, mais ça, elle le savait intimement. Ni délire d'orgueil ou d'arrogance, c'était sa foi. Ils étaient ses dieux, les avatars littéraires de Dieu, en qui elle ne croyait pas.
Commenter  J’apprécie          00
Jamais avant la guerre, il n'aurait pensé ça. Maintenant, tout lui paraissait limpide. Se venger, c'était ne pas se résigner, assumer seul les conséquences de ses actes, prendre tous les risques pour soi, c'était honorer son amour, c'était une décla ration de guerre à la fatalité, c'était choisir le camp de ceux qui font contre ceux qui attendent.
Commenter  J’apprécie          00
Il faisait beau. Les gens autour de lui sou-riaient, ne pensaient qu'à l'été qui s'annonçait. C'était presque la fin de la guerre, et pour lui, sans doute, le début d'un enfer en solitaire.
Commenter  J’apprécie          00



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Claire Deya (212)Voir plus

Quiz Voir plus

hunter x hunter

Comment s'appelle le père de Gon ?

ganno freets
gann freecs
gin freecs
ginne freets

10 questions
140 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}