Citations de Claire Garralon (48)
Les mois, les saisons...
et l'année !
La carotte, les flocons...
et le bonhomme de neige !
La branche, les bourgeons... et les fleurs !
Elle a l'air d'une statue, son visage immobile et son regard froid me font un peu peur.
Et pourtant...
Pourtant, chez madame Sans-Bouche, je me sens bien. Elle écoute de la musique douce, ses genoux sont chauds, ses caresses délicates.
Ce qui est sûr, c'est que madame Linotte oublie toujours quelques chose.
Elle semble distraite, ailleurs, comme si elle rêvait.
Et pourtant...
Pourtant, chez madame Linotte, comptable de métier, tout est impeccablement rangé, classé, répertorié, soigneusement étiqueté.
- Je vois bien que t'as pleuré, Charlie, qu'est-ce qui ne va pas ?
- Rien, m'an.
- Rien, m'an, si, Cha, ne me prends pas pour une andouille. Tu t'es pris un moucheron dans chaque œil en même temps, ils faisaient un ballet synchronisé et le final, c'était d'atterrir dans tes rétines ?!
La nuit, tous les chats sont gris… comme les frères d’une même famille. Le jour, ils mettent chacun leurs habits, là-bas ou ici. Mais quand vient la nuit, ils redeviennent gris, avec ou sans habits.
Poussin n'en revient pas.
Depuis ce matin, sa t^te est à l'envers.
Il est à la fois heureux et triste, en colère et serein.
Il a envie. Il a peur...
Tomber amoureux, c'est comme chuter de vélo quand on a le souffle coupé, les genoux en sang et le pied tordu dans la pédale, mais qu'on se relève ?
De un à dix, le meilleur ami est à dix-huit, il pète tous les records de l'affection, c'est le meilleur, pas d'égal, un mot compte triple à lui tout seul.
L'être humain n'a pas d'option possible.
On est tous de la même famille !
Maman, Papa n'est pas avec toi ?
Non, mon lapin, va voir dans le champs de carottes.
Les bottes, le parapluie et la flaque !
On va se séparer. Maman et moi… Papa et moi… on va se séparer…
Les trois kiwis ont été détruits en même temps, trois explosions distinctes.
D’abord celui de Joseph, doucement, une inévitable chute au ralenti. Son regard s’est empli de tristesse et de résignation, les deux ensembles, mêlées.
Le kiwi de Paul a été pulvérisé et lui avec, en morceaux, en larmes, instantanément.
Le mien s’est écrasé dans ma main, sa chair a glissé entre mes doigts, c’était bizarrement doux, et tout s’est effondré, tout a coulé vers le fond du précipice, la table, les chaises et nous et nos vies, engloutis.
- Tu discutes pas, m'an, tu veux me mettre dans une case ! Celle des hétéros peut-être ? A moins que ce soit celle des homos, ou des trans ?... Et la case Charlie, non ? Ça ne suffit pas ?...
L'hirondelle, le toit... et les cerises!
Je n'aime pas le temps, il bouge, tout devient différent à chaque minute, tout se modifie d'une seconde à l'autre, rien ne reste, les oiseaux s'envolent, les pétales du prunier tombent, les enfants grandissent, et les parents s'en vont...
... ça coule lentement, au ralenti. Je connais cette sensation, je l'avais oubliée, ça revient délicatement, l'eau, le goût salé, les rigoles sur les joues. Je ne pleure pas comme on décide de pleurer parce qu'on est triste, en colère ou épuisé - non, c'est mon corps qui déborde. Mes yeux sont trempés, ma jupe aussi mais l'orage ne gronde pas, rien, pas un son, un orage muet...
Les choses changent tout le temps. Il paraît que c'est la vie. Que s'il n'y a pas de changement alors on est mort, c'est Joseph qui me l'a expliqué...