- Et tu sais quoi, Daniel ? La vie sans toi, ça craint.
- Sérieux ?
- Archi-sérieux.
Sa langue revient chercher la mienne pour un ballet savoureux. Il me dévore, me goûte, me hume comme s’il était drogué de ma personne. J’entre dans son jeu, je lui retire son T-shirt pour sentir, effleurer sa peau sous mes mains. Daniel répond à mes caresses en me léchant le cou, je suis électrisée. Il se débarrasse de mon chemisier à la vitesse de l’éclair. La suite est un feu d’artifice de sensations et de frissons. Je ne sais pas comment, mais, après la cuisine, nous atterrissons dans mon lit.
Je ne suis pas juste abimé, je suis détruit. Il n'y a plus rien à sauver. Si vous creusez, vous ne trouverez que des cendres et des os. Rien de bon. Croyez-moi. J'ai fait un paquet de vacheries depuis que je suis né, je ne mérite aucun salut. Parce qu'on ne rachète pas un salaud sans âme.
Quand j’écris, je me sens transportée, je vis, je respire les mots. Ça se passe très bien avec Mme Howard, j’ai eu une super note au premier devoir. Elle m’a même dit après le cours que j’avais du talent et demandé si j’avais réfléchi à me lancer sérieusement dans l’écriture.
C’est vrai qu’écrire, c’est ma passion, mais de là à en faire mon métier ! Mes parents s’étrangleraient si je leur annonçais que je souhaite devenir écrivain.
Il se fond en moi, lentement, sa délicatesse me bouleverse, m’attendrit. Je sens à peine la douleur, car le plaisir m’irradie aussitôt. Nos souffles se mêlent pour ne former plus qu’un, nos corps sont avides de se retrouver enfin après ces quatre mois passés à s’observer mutuellement. La sueur dégouline sur son dos, j’aspire son odeur. Nous sommes peut-être maladroits, novices l’un pour l’autre, mais passionnés, enflammés d’amour.
À l’instant où il s’empare de mes lèvres, un feu d’artifice explose à l’intérieur de moi : le désir accumulé depuis des semaines. Pour lui. Lui que je veux, depuis que je sais qui il est vraiment. Lui qui déchaîne cette passion au fond de mon être.
Je glisse mes mains derrière sa nuque comme si je le voulais encore plus proche. Pourtant, il m’agrippe les hanches, nos langues se mêlent délicieusement.
J’aimerais le rattraper, le serrer dans mes bras, lui dire que je suis désolée, désolée, désolée, que je rêve de sortir avec lui vendredi. Mais je ne fais rien de tout ça, parce que je sais qu’il souffre à cause de moi. Inutile d’en rajouter.
Cela fait du bien d’être sur la même longueur d’onde avec quelqu’un.
L'amour rend aveugle. Complètement bigleux, même.