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Critiques de Clelia Ifrim (19)
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Les Godillots de ma mère

Reconnue bien au-delà des frontières roumaines, notamment au Liban, aux Etats-Unis et au Japon, mais aussi dans l’espace puisque deux de ses poèmes ont été déposés sur un module de la Station spatiale internationale, l’oeuvre poétique de Clelia Ifrim pénètre pour la seconde fois la sphère francophone grâce à la traduction par Gabrielle Danoux de ce nouvel ouvrage.





Une flopée d’oiseaux, un parfum de lavande et de fleur d’oranger, et la lumière aveuglante du soleil sur les toits gris aluminium… Une mémoire sensorielle, volatile mais tenace, investit de ses fantômes les fragments délicats de ce recueil de poèmes. Des détails reviennent par flashes, en impressions fugaces nuancées de variantes, et ces infimes touches superposées suggèrent peu à peu les contours d’une ancienne vie champêtre, celle de l’enfance de l’auteur dans un village de Roumanie.





Comme au travers d’un rideau que la brise du temps agiterait faiblement, suffisamment pour dévoiler quelques trouées changeantes de souvenirs, l’on saisit ainsi par bribes un tableau qui, à première vue bucolique et paisible, s’avère traversé de craquelures tenant chacune en à peine quelques mots. Malgré les cieux étoilés, les champs de fleurs et la soie des maïs, l’on perçoit que la vie est dure, plutôt misérable et pleine de drames silencieux. On y trompe sa faim par une gorgée d’eau. Lorsque sa mère ne travaille pas, la fille est heureuse de lui emprunter ses godillots usés pour se rendre à l’école. Le père ouvrier soudeur soigne ses yeux enflammés avec des rondelles de pommes de terre. Des hommes s’échinent aux côtés de chevaux aveugles dans une mine de sel. Une grenade oubliée de la guerre emporte une enfant, la tante de l’auteur, dans l’explosion d’une fleur de sang. Pourtant, nulle désolation n’imprègne ces pages, au contraire lumineuses, aussi bien de délicatesse et de tendresse filiale que de finesse et de joliesse d’expression. Sous les mots se creuse l’empreinte d’un monde disparu, restée au plus profond de la sensibilité de l’écrivain, et qui, nimbée de mystère par d’abyssales ellipses poétiques, vient à la rencontre de l’émotion du lecteur.





Un bien joli recueil, sur lequel l’on revient encore et encore après l’avoir parcouru, tant il recèle de sens et d’émotions entre les mots.





Un grand bravo à Gabrielle Danoux, alias Tandarica, pour son délicat travail de traduction et un chaleureux merci pour la primeur de son partage.


Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Les Godillots de ma mère

D'abord, une nouvelle fois merci à Gabrielle Danoux pour m'avoir permis de découvrir ces poèmes de Clelia Ifrim, des petites merveilles parmi lesquelles il est bon d'aller et de venir, redécouvrant quelques strophes peut-être lues trop rapidement et savourant encore la délicatesse absolue de ces textes.



Ce sont les oiseaux et l'ensemble de la nature qui structurent l'harmonie de ces poèmes, emportant le lecteur tantôt dans l'envol des grues cendrées, tantôt aux côtés de modestes moineaux. L'eau, la rosée, le soleil, les étoiles, le sel sont aussi les déterminants de tous ces textes dont le lyrisme porte des émotions à chaque page.



La ville n'est pas pour autant absente et les quelques textes qui l'évoquent traduisent ses rumeurs, tellement variées. Et si jamais la ville devient flottante, c'est le silence qui prend place que le chant de l'oiseau ne perturbe pas.



Les mots s'enchaînent au fil des strophes, ils sont tous porteurs d'un message poétique dans lequel le lecteur se laisse emporter pour des moments de pur plaisir.







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Les Godillots de ma mère

Éloge de la mère, de la pureté de la vie dans un village roumain, ce recueil de Clelia Ifrim est traversé par les grues cendrées porteuses de bonnes nouvelles, depuis une autre vie (cf. les mots de Clelia sur la quatrième de couverture).

Une histoire souvent douce, souvent cruelle, à l'image de la vie simple donc, se tisse d'un poème à l'autre autour du fil rouge des souvenirs que le temps ne semble pas avoir altérés.

Des poèmes d'une grande délicatesse, avec parfois, un air de mystère impénétrable.
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Ghetele mamei

Deux des poèmes de Clelia Ifrim ont été sélectionnés par la JAXA – l'agence spatiale japonaise – et déposés sur le module spatial Kibo de la Station spatiale internationale. J'ignore lesquels mais beaucoup d'entre eux le méritent.



Ici, dans « Les Godillots de la mère », l'autrice nous invite à rester pieds sur terre (ses terres ?) à suivre l'histoire de la beauté indicible d'un village roumain, quoique ! J'ai peut-être tort de croire que c'est nécessairement une histoire roumaine dans un style très japonisant, car il y a une volonté manifeste de faire ressortir l'universalité des émotions provoquées par les éléments immuables de la nature.



Des poèmes qui ressemblent à des successions de haïku, où les pruniers banc en fleurs et les grues cendrées font halte près de maisons de torchis abritant l'éternité et son mystérieux silence.



Un sublime hommage à cette mère encore et toujours perçue comme ange gardien.



J'ai traduit en français ce recueil (66 poèmes précisément) très original et très beau dans sa simplicité et j'espère de tout coeur qu'il paraîtra un jour. Il commencera bientôt (il y a un appel à projet à partir du 15 octobre) un véritable parcours du combattant afin d'être publier peut-être en Roumanie.

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Mieii lui Abel/ Les Agneaux d'Abel

C’est devenu difficile pour moi de parler de mes propres traductions à visage couvert. Mais je souhaite néanmoins et en toute humilité, vous donner quelques informations, car j’en suis très contente.



J’ai écrit une courte quatrième de couverture pour cette plaquette de vers bilingue (cf. présentation de l'éditeur), comportant, ni plus ni moins, d’une vingtaine de poèmes qui forment une sorte « d’autoportrait avec un agneau dans les bras » comme l’indique un des titres d’ailleurs (cf. p. 49).



Clelia Ifrim, « une cueilleuse de pourpre » (parmi tant d’autres) est une experte en haïku et cela se ressent dans l’ensemble de son œuvre poétique ou en prose. Elle écrit avec une force inouïe des images et des métaphores sur elle-même, dans son monde. Qu’il s’agisse de foi chrétienne, de racines ou d’époque contemporaine, une certaine tendresse, non dépourvue d’esprit critique transparaît dans ses poèmes souvent courts, mais aussi parlant que des tableaux vivants (« Dix êtres humains », p. 47).



L’objet papier sent bon l’encre d’imprimerie, mais hélas la disposition n’est pas en miroir, comme je voulais.

Le livre contient aussi les CV de l’autrice, ainsi que le mien (c’est encore à la mode en Roumanie où le livre a été édité), ainsi que deux références critiques, dont celle du traducteur en allemand Christian W. Schenk, que je reproduis ci-dessous :



Le principal aspect stylistique de la poésie de Clelia Ifrim est l’interaction étroite entre la forme et le fond. Les poèmes sont conçus de telle manière que l’affirmation acquiert le sens souhaité uniquement grâce à la forme. De plus, j’ai trouvé chez elle, souvent, des codifications utilisées méthodiquement, c’est-à-dire des métaphores encodées. Et ces paroles arrêtent le temps, constituant, comme le disait la grande dame de la poésie allemande, Hilde Domin : « un moment de liberté ».
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Les Godillots de ma mère

Dans ce petit recueil , il y a bien des mots à soulever pour libérer des images imprimées dans la mémoire de Clelia Ifrim . Cacher le réel pour l'oublier ? Oh que non , plutôt pour le savourer et le faire renaître en le nimbant de toutes les beautés et fascinations d'une nature sans cesse renouvelée dans un monde difficile mais heureux .C'est vraiment trés beau de parcourir une , deux , trois fois ces voyages de grues , de lumière , de couleurs , d'air .C'est apprécier et utiliser tous les éléments et vivre de leur souffle , de leur odeur , de leur goût , de leur vue . Et les godillots ? Ah , les godillots , mot que j'entendais souvent prononcer par ma grand - mère , ces objets difformes à force d'avoir voyagé , ces objets évocateurs d'un présent , d'un passé , d'un avenir et que tous les enfants ont , un jour , eu envie de s'approprier maladroitement ...

J'ai éprouvé une grande émotion en découvrant ces beaux poèmes trés forts de par leur humanité , la modestie du vivant devant les choses de la vie.

Je remercie du fond du coeur les éditions7 et mon amie Gabrielle pour la découverte de ce petit bijou de mélancolie et d'amour .Je félicite aussi Gabrielle pour sa magnifique et sensible traduction . La culture n'a pas de frontiéres ....







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Les Godillots de ma mère

Traduit du roumain et offert par Gabrielle Danoux, Les Godillots de ma mère est une œuvre poétique de Clelia Ifrim. Ce sont ces mots bleus, cocottes en papier, oiseaux, origamis sur ciel de cendre, à moins que, oiseaux blancs sur fond bleu en page de couverture. La poésie est une vue de l’âme en cela qu’elle exprime une expression profonde à nulle autre pareille même si, elle ne saurait se cloisonner dans un registre rigide. Elle utilise un langage contemporain ou pas, elle est drôle ou tragique, tantôt réelle tantôt abstraite, elle est une musique agréable où la rime est prosodie ou bien elle est prose et raconte une histoire qui nous parvient en résonance. C’est tout ce que j’appréhende quand je l’apprécie et aussi quand je la déteste, soit qu’elle ne m’aura pas touchée.

Traduire constitue une tâche exigeante et je suis ravie de pouvoir découvrir d’autres horizons avec cette voix de Roumanie. Ces chevaux qui étaient sanglés et descendus à la verticale dans les mines de sel par exemple. C’étaient des animaux au travail qui souffraient sans doute, mais au même titre que les hommes et en cela ils étaient importants pour eux ; ils n’étaient pas de ces animaux tant sacrifiés en temps de guerre. C’est pourquoi je crois, que l’on retrouve si souvent les chevaux dans la poésie roumaine.

En quatrième de couverture nous pouvons lire, peut-être, la plus belle expression de cette poésie, même si ce n’est pas à moi d’en juger, j’aime à penser que nous sommes ces drôles d’oiseaux, qui, tantôt vifs, tantôt fatigués trouvons notre rivage.

Pour ma part encore, j’aime en particulier cet extrait et ces autres plus avant qui m’animent :

LE PUITS DE MARIA

«… Le puits a été creusé

à la mémoire de la sœur de mon père,

Maria,

pour les proches et les étrangers,

pour les voyageurs,

et pour les animaux.

Le puits était pour tout le monde.

Maintenant, il a un couvercle en fer,

couleur de sang coagulé,

rajouté par mon cousin

qui a également installé la clôture.

Le puits est donc enfermé dans la cour… »

C’est la poésie, très belle, de l’enfance et du temps disparu ; le puits qui figure la vie par temps de sècheresse et qui a été fermé ; le puits pour les hommes et les animaux, le puits avec son couvercle couleur de sang coagulé, couleur de la mort, de la guerre et de la fin de l’enfance.

Et aussi :

MES FRÈRES

"Le jour est blanc.

Il brille dans l’émail de l’évier.

Les torchons de cuisine

flottent comme des drapeaux intérieurs,

sur un fil tendu entre deux clous,

fixés dans le cadre de la fenêtre et de la porte.

Entre les deux clous,

la distance entre le village et la ville.

Au milieu, l’ancien champ.

Je n’ai de cesse d’ajourner

mon voyage au-delà du champ pour

chercher mes autres frères géants."

Car au-delà du champ, entre le village et la ville se situent des êtres de grandeur.

Et enfin :

LES OISEAUX DU PARADIS

« Salés,

picorant,

infimes choses inconnues,

les oiseaux se dégustent

l’un l’autre.

Le sel restant

du battement de leurs ailes

se stabilise dans la montagne de sel. »

Ainsi vont les mots, ces oiseaux étranges, l’un l’autre qui d’un battement d’ailes distillent le sel de la vie. Grand merci pour cette découverte.

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Les Godillots de ma mère

Clelia Ifrim nous ouvre la porte de son univers. Pourtant, elle ne nous en donne pas toutes les clés. Bien au contraire, si ses poèmes restent tangiblement proches de son vécu (au point de nous les nous faire chausser ces "godillots"), elle n'hésite pourtant pas y répandre une fine couche de poudre magique pour en cacher les aspérités ou les aspects trop personnels.



"Que signifie lire un oiseau ?" nous dit-elle.

Lire un oiseau, c'est entrer par la porte de la douceur dans le vécu d'une auteure à la sensibilité à fleur de peau.



En effet, dans ses textes, la poétesse nous convie à un festin de mots et d'images où volètent les oiseaux dans un décor qui fleure l'oranger et la lavande.

C'est dans ces images, dans cette atmosphère poétique que Clelia Ifrim nous transmet l'expression de sa véritable intimité qui n'est pas sans quelques échos d'un monde plus rude.



Je terminerais la critique en envoyant un grand bravo à Gabrielle Danoux qui a su marier la simplicité de l'expression avec le pittoresque des métaphores.
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Les Godillots de ma mère

Je remercie Gabrielle Danoux, alias Tandarica sur Babelio, pour l'envoi de ce recueil de poèmes de Clelia Ifrim, traduit du roumain par Gabrielle Danoux.



Ce recueil a migré jusqu'à moi

sur ses ailes de papier,

origami de mots blancs

sur fond bleu d'hiver.

Mots tachetés de soleil,

mouillés de chagrins.

Chagrins nichés entre les lignes

où le silence murmure.



J'ai pensé à Thierry Metz, par la pureté des mots, leur légèreté. Une poésie flocon, où le gris se pose à demi-mots. Sans fracas. À nous de tendre l'oreille.



J'ai apprécié particulièrement ces quatre poèmes :



"Midi à la campagne". Un instant à la fois enchaîné et envolé, entre niche et ciel.



"Chemin de fer dans le brouillard" :

"Le brouillard est un mot familier,

une mousse froide,

pour le bain du matin..."



"Ciel étoilé", pour sa traînée d'étoiles, sa traînée de sang. Son message de résistance, d'espoir farouche, animal. Une légende qui relie ciel et terre.



"Le puits de Maria" est profond comme un souvenir enfoui sous un couvercle de fer. Il y a a tout près un champ de luzerne en fleurs, où l'enfant pâle mène son cheval à pas lents.



Je n'imagine pas le travail que cela peut être de traduire les images dans une autre langue, sans en perdre l'accent, l'essence. Un très beau travail.



Encore merci à Gabrielle Danoux et aux Éditions Nombre 7.







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Les Godillots de ma mère

Bonjour à toutes et tous ! Aujourd’hui nous retournons faire un petit tour en Roumanie, grâce à un recueil de poésie de Clelia IFRIM, « Les godillots de ma mère » qui est aussi le titre d’un des poèmes.



Au fil des pages, Clelia IFRIM fait défiler ses souvenirs, et les textes sont souvent les réminiscences d’une enfant ; c’est doux, c’est tendre et parfois évidemment un peu triste ou nostalgique.



Ici, tout est prétexte à un poème, à une mise en lumière, à une ode à la vie, comme par exemple la salle de classe qui sert aux apprentissages, à jouer, à manger…



Les animaux, la nature, sont extrêmement présents dans la poésie de Clelia IFRIM ; la famille y a également une place prépondérante, notamment sa maman…



Bien qu’il n’y ait pas d’illustrations, nous avons l’impression de visualiser des images, chaque mot résonne et fait surgir un élément du décor. Ici un prunier, là une grue, ici un vélo, là la cuisine de la ferme, et ainsi de suite, et des oiseaux en abondance...



La force de ce livre de poésie, c’est qu’il saura certainement aussi séduire ceux qui n’apprécient pas particulièrement les poèmes, car on a parfois aussi l’impression de lire des contes ; est-ce dû à la force d’évocation ? À la nature et à la faune omniprésentes ? Ou tout simplement au talent indéniable de l’autrice ?



Vous l’aurez deviné, il s’agit de poèmes magnifiques, que je vous conseille comme d’habitude de lire à voix haute, savourez-les et n’hésitez pas à les relire de temps en temps, pour parfois, y découvrir un nouveau sens, une nouvelle image…



Bref, un livre de poésie où la vie, les gens, la nature, les animaux et surtout les oiseaux sont omniprésents et nous entraînent dans les souvenirs de Clelia IFRIM ; à découvrir sans hésiter.



À lire confortablement installé(e) dans un canapé, en écoutant le chant des oiseaux, en dégustant des fruits accompagnés d’un verre de limonade. Bonne lecture !
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Mieii lui Abel/ Les Agneaux d'Abel

Science et poésie ne sont pas antinomiques.

Deux poèmes de la roumaine Clélia Ifrim sont dans le module Kibo de l'agence spatiale japonaise JAXA.

J'ai cherché en vain ces deux titres. Mais peut-être la généreuse babélionaute Tandarica pourra me renseigner si elle lit ce commentaire.



Avec bonheur j'ai pu lire les vingt poèmes de Ifrim grâce à sa traductrice Tandarica qui poste régulièrement de la poésie roumaine sur le site. Comme l'héroïne de "Mes livres de papier" de Alameddine, je l'imagine entre livres et dicos cherchant le mot juste pour ne pas fausser l'oeuvre de l'autrice.



Recueil bilingue je me suis contentée du français et donc impossible d'apprécier les sonorités toutefois le sens des poèmes est facilement accessible.

Clélia Ifrim apporte son regard sur cette période sombre de Ceausescu où la privation de libertés "dix êtres humains", d'électricité "Les cueilleuses de pourpre" et même de nourriture était courante. Elle exprime l'angoisse des opprimés obligés de fuir en Hongrie dans "Nuits d'hiver".

" Hiver roumain" est l'évocation de l'oppression de minorités religieuses et nationales tandis que la pénurie pèse sur le vie quotidienne.

Un espoir est permis tout de même avec la nature omniprésente , avec des hirondelles messagères.

La poésie est donc un refuge dans la nature pour dire une vérité angoissante des victimes.

Lire ces souvenirs douloureux et émouvants marquent le lecteur sensible aux malheurs du monde.

Désormais voir des hirondelles volés dans le ciel sera un message venu de Roumanie.
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Les Godillots de ma mère

Merci une fois encore à Gabrielle Danoux de nous faire découvrir la poésie roumaine. Je salue l'engagement des Éditions Nombre 7, qui s'engagent dans cette voie. L'ouvrage est singulier, comme le titre, une photographie un peu passée, une table basse poussiéreuse stockée dans un grenier. Derrière le vernis, la patine, le préjugé du temps d'avant, on découvre un univers d'aujourd'hui et pourtant pas vraiment le nôtre. À travers ce recueil poético-documentaire, sociologico-imaginaire, l'autrice nous fait découvrir tout un écosystème humain et naturel. La vie autour des mines de sel, les enfants, les femmes, les travailleurs, les chevaux, le soleil, les papillons et les oiseaux, vivent librement. Certes, le rythme, la contrainte, la force des choses tenaillent les horizons et cependant, on se surprend d'en apercevoir bien moins dans nos vies soi-disant civilisées et numérisées du libéralisme décomplexé. Ici, le phénomène de la vie se déploie et laisse des traces, des sensations, que la poétesse observe, livre et confie à nos consciences, afin de nous ouvrir le champ des possibles, parce que tout le devient, lorsque l'on accepte que rien n'est impossible.
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Mieii lui Abel/ Les Agneaux d'Abel

Aujourd’hui je vous propose de faire une escale dans la poésie roumaine. Et, ce livre a ceci de magnifique que la première partie est en Roumain ! Personnellement, je ne parle pas du tout cette langue, mais j’ai aimé malgré tout parcourir cette partie, il m’a semblé que je comprenais quelques mots ; ça permet aussi de se faire une idée de la sonorité des poésies dans l’écriture d’origine… Ensuite, bien sûr, j’ai lu avec intérêt les poèmes traduits en français par Gabrielle DANOUX ; j’avoue, c’est quand même plus facile à comprendre !



Ce recueil n’a que vingt poèmes, c’est peut-être le seul reproche qu’on puisse lui faire…



Chaque poème est un hymne à la nature, au monde, aux choses qui nous entourent. Chaque vers suscite des images, parfois qui laissent perplexes, alors on relit la strophe ; c’est magnifique !



Mais soudain, en y regardant d’un peu plus près, on s’aperçoit qu’il y a beaucoup de métaphores, pas seulement au sujet de la nature, mais de la Roumanie, de la politique et les textes prennent alors une autre dimension !



J’avoue ne pas être une experte en Histoire roumaine, mais on s’aperçoit qu’elle y fait largement allusion et d’ailleurs il est même possible de transposer ces textes à d’autres pays qui vivent des situations analogues. On retrouve des poèmes qui dénoncent le manque de droits, le manque de liberté, les régimes autoritaires.



Cette poésie dénonce ; c’est aussi un appel à lutter, à ne pas baisser les bras. Puis, ça se termine sur la page 2021, que sera-t-il écrit sur cette page ? C’est l’espoir, le renouveau ; trois sourires mélancoliques, un agneau nouveau-né.



Ce recueil ravira les amateurs de poésie, par les double-sens perpétuels des vers, mais il devrait aussi plaire aux autres, par la sensibilité et la justesse des émotions qu’il dégage.



Bref, un recueil de poésie, mêlant savamment nature, politique et émotions, à lire absolument pour s’émerveiller de la force des mots ainsi que des images et des sentiments qu’ils arrivent à faire naître en nous.



À lire installé(e) dans une bergerie, ou plus simplement sur un tapis avec des coussins, en grignotant des cornulete cu maigiun accompagnés d’un mini verre de Palinca, Noroc ! Bonne lecture !







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Les Godillots de ma mère

Un grand merci à Gabrielle Danoux (Tandarica) pour l'envoi de ce recueil de poèmes que j'ai beaucoup apprécié. Cela a commencé déjà par la belle couverture, une couverture qui apporte de la fraîcheur et de la sérénité avec ces oiseaux en origami qui volent dans un ciel bleu clair. On a l'impression qu'ils ont des messages à nous faire passer, des histoires à nous raconter.

A travers ce recueil de poèmes, Clelia Ifrim nous fait voyager dans son village en Roumanie. En fine observatrice, elle décrit tout ce qui se passe, la beauté de la nature dans la campagne, les animaux et surtout la vie des gens simples, avec leur bonheur et leurs malheurs. La poésie de Clelia Ifrim est belle, sensible, emphatique, émouvante, lumineuse.

Pour la force émotionnelle j'ai beaucoup aimé 'La leçon de survie', 'Les godillots de ma mère', 'Le puits de Maria', 'Libération'...

Le poème 'Objets domestiques' me tient à coeur, car il décrit la vie simple des gens de la campagne. Même s'ils sont pauvres, ils ne renoncent pas aux livres :

Couleur d'une grue cendrée anonyme,

le frémissement de la pièce s'ouvre devant moi,

Les piles de livres sont toujours là,

en strates,

sur les objets domestiques

remplaçant les étagères de la bibliothèque,

qui n'ont jamais été là ;

sur le radiateur en fonte

il y a trois states,

de livres, de magazines, des adresses,

sur une petite table de fleurs,

d'autres strates,

sur la table de chevet des meubles assortis,

achetés à crédit,

des livres originaux et inédits...



Encore merci à Gabrielle Danoux de nous faire voyager en Roumanie grâce à son travail de traduction. Merci aussi aux Nombre 7 éditions.





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Les Godillots de ma mère

Quelle jolie surprise m'a faite Gabrielle Danoux en m'envoyant ce recueil de Clelia Ifrim traduit par ses soins ! La poésie roumaine est décidément aussi riche que variée.



Dans "Les Godillots de ma mère" l'auteure multiplie les associations d'idées inattendues qui créent des images poétiques. Dans une atmosphère souvent rurale, sujets et motifs se croisent et se répondent entre gigantisme et infiniment petit.

Ainsi, les oiseaux, papillons, et autres animaux se mêlent aux seaux d'eau et aux pétales de fleurs. La blancheur tient aussi une place essentielle, pureté ou page vierge invitant à la rêverie ?

À chacun de décider de se laisser porter ou non !
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Les Godillots de ma mère

C’est léger et doux, on se sent frôlé en permanence par les ailes de ces oiseaux. Le crissement des plumes, soies délicates ou duvet douillet, puis lentement on se laisse entrainer dans un ailleurs qu’on découvre. C’est étrange, cet inconnu qui se dévoile et finit par devenir familier. On baigne dans une ambiance faite de parfums de lumière et de souvenirs, curieusement ils nous ramènent à notre vécu. Le temps s’étale s’attarde puis file. On flotte dans ces vers, ces impressions nostalgiques nous rappellent, pour les plus anciens, un morceau de nos propres vies, ou les jours, les saisons défilaient au rythme des hommes.
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Mieii lui Abel/ Les Agneaux d'Abel

La poésie roumaine est forte, généreuse et très diversifiée. Gabrielle Danoux (merci Tandarica) nous livre ici une traduction dans un livre bilingue qui ne laisse pas indifférent. La couverture est une invitation au voyage. Se promener dans les pages roumaines en s'imaginant les sonorités ou en cherchant des points d'accroche linguistique ; est toujours mon premier plaisir dans ce type d'ouvrage. Une fois plongé dans la partie francophone, je n'ai pas su m'en dessaisir, même si ce recueil est insaisissable, quelque part (et c'est tant mieux). L'autrice se permet tout en toute décomplexion, non pas dans le sens débridé, mais plutôt dans le sens de la dé-complexification de l'œuvre poétique. Ici se côtoient des animaux, des objets, des paysages, des émotions... et un "je" bienveillant, émerveillé du monde qui s'offre à nous, mais qu'on oublie trop souvent d'observer. Des images fortes jaillissent entre les vers, comme des miroirs de ces mondes oubliés, inconnus, refoulés. La sérénité nous accompagne en nous tenant la main, puis nous laissant à nos propres errances. C'est un bel ouvrage à découvrir. Merci.
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Les Godillots de ma mère

« Les godillots de ma mère » de Clélia Ifrim, traduit du roumain par Gabrielle Danoux, nous plonge dans un passé aux relents d'éternité, qui raconte la vie dans la campagne roumaine, rythmée par le dur labeur, « Les chevaux aveugles de la mine de sel », les événements douloureux « Le puits de Maria, La colombe des étoiles », les moments festifs du quotidien, « Jours d'été, Midi à la campagne avec les mariés, La cuisine de la ferme » et les tendres souvenirs d'enfance « Les godillots de ma mère ». L'autrice nous conte des bouts de vie aux accents envoûtants de nostalgie, jouant avec nos sens par-delà le temps. A travers ses mots, elle réussit à nous faire voir, entendre, sentir, toucher et même goûter à l'invisible. Sur le fil de la nostalgie, elle crée un univers sensoriel, qui surgit de l'espace, puis disparaît comme les oiseaux quittent le ciel, mais reste présent à tout jamais, quelque part dans notre mémoire. Un voyage émouvant, parfois cruel, au coeur des souvenirs.
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Les Godillots de ma mère

Les poèmes sensibles mais puissants de Clélia Ifrim bénéficient avec bonheur de la traduction délicate et fine de Gabrielle Danoux.

Tous les poèmes sont superbes, mais j'en ai particulièrement aimé quelques-uns, parmi lesquels je citerais Nuit de printemps, Les chevaux aveugles de la mine de sel, Le puits de Maria, La marche sur les eaux ou Planetes.

Un royal poétique !


Lien : https://www.babelio.com/aute..
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