Extrait du livre audio « le Pouvoir rhétorique » de Clément Viktorovitch lu par l'auteur. Parution numérique le 28 septembre 2022.
https://www.audiolib.fr/livre/le-pouvoir-rhetorique-9791035411893/
Au cœur de la logique informelle, se trouve une interrogation à la fois élémentaire et passionnante : comment faisons-nous pour construire, jour après jour, notre pensée ? Par quelles opérations de l’esprit parvenons-nous à élaborer des conclusions nouvelles, à partir de connaissances anciennes ? La réponse est simple : nous déployons des raisonnements. Ce sont eux qui nous permettent de forger des savoirs et des jugements bien établis, en lesquels nous pouvons avoir confiance, au moins dans une certaine mesure.
Apprendre la rhétorique, c'est faire l'expérience de la modestie, partir en quête d'une pierre philosophale, d'un pouvoir jamais acquis. Il ne cesse de se dérober, à mesure que nous croyons en percer les secrets.
C'est d'ailleurs ce que l'on a appelé la " loi de Brandolini '' : la quantité de temps et d'énergie nécessaire pour dénoncer des idioties est très largement supérieure à celle nécessaire pour les énoncer.
Emmanuel Macron n'est pas seulement familier, il est vulgaire. Ce qui pose la question de la dignité de la fonction. (...)
Mais je crois que l'essentiel de cette déclaration est ailleurs.
E. Macron nous dit : "J'ai très envie d'emmerder les non-vaccinés."
"J'ai envie."
Il se positionne sur le plan du désir, de la pulsion personnelle à laquelle il choisit de se laisser aller contre une partie des Français.
Et ce vocabulaire, je crois, n'est pas celui d'un président mais bien d'un souverain.
Or, en France, le seul souverain, c'est le peuple.
E. Macron ne gouverne pas les Français ; il gouverne la France, au nom des Français.
Il ne doit pas se laisser guider par ses envies : il doit prendre des décisions dans l'intérêt général uniquement.
(...)
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• 'Clément Viktorovitch : Le président qui "emmerdait" une partie des français !' - FranceInfo, 05/01/2022
>> https://www.youtube.com/watch?v=gGlUUEMaKB8
Les concepts mobilisateurs constituent un procédé profondément déloyal. Ils ne se contentent pas de mettre tout le monde d’accord : ils musellent l’expression du désaccord.
"loi de Brandolini" : la quantité de temps et d'énergie nécessaire pour dénoncer des idioties est très largement supérieure à celle nécessaire pour les énoncer.