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Note moyenne 3.76 /5 (sur 53 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Metz , le 17/02/1984
Biographie :

Julia Cagé est une économiste française, spécialiste d'économie du développement, d'économie politique et d'histoire économique.

Après des classes préparatoires lettres et sciences sociales au lycée Thiers à Marseille, elle intègre en 2005 l’École normale supérieure, où elle sera étudiante jusqu'en 2010. De 2010 à 2014, elle est doctorante en économie à l'université Harvard, dont elle obtient un doctorat (PhD) en juin 2014 à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS). Elle est depuis juillet 2014 assistant-professeur d'économie à Sciences Po Paris.

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L'information, les médias et la politique. le sujet n'est pas nouveau, on vous l'accorde. Mais il est évolutif. La confiance dans les médias est à la baisse, les phénomènes de concentration à l'aube d'une nouvelle hausse. Les spécialistes et analystes continuent de progresser dans leur compréhension des mécanismes et des relations qui unissent information et politisation, médias et pouvoir. En période de campagne électorale, il est attendu, normal et légitime que le rôle et la place de l'information soient observés avec plus d'acuité encore. Si l'influence médiatique dans la vie électorale est questionnée, pour beaucoup d'analystes, les médias continuent de co-produire un agenda, de co-hiérarchiser les questions débattues, et donc d'orienter et cadrer en grande partie l'attention publique. Pour les sociologues Luc Boltanski et Arnaud Esquerre, c'est bien par le truchement de l'actualité, quand elle vient se mêler à la réalité vécue, que les personnes se trouvent concernées par la politique. Leur étude d'un corpus basé sur les commentaires en ligne leur fait aussi dire que l'actualité politique, versée dans la conversation, est un important dispositif pour quiconque veut se lier, s'identifier ou se différencier. L'économiste Julia Cagé prend donc très au sérieux le sujet de l'information. Pour elle, il ne s'agit ni plus ni moins d'un bien public. Un bien public qu'il nécessite donc de penser la production, le modèle économique et la qualité. Les invités des Matins du 10 février 2022 : les sociologues Luc Boltanski et Arnaud Esquerre, et l'économiste Julia Cagé. #information #politique #franceculture _____________ Découvrez tous les invités des Matins de Guillaume Erner ici https://www.youtube.com/playlist?list=PLKpTasoeXDroMCMte_GTmH-UaRvUg6aXj ou sur le site https://www.franceculture.fr/emissions/linvite-des-matins Suivez France Culture sur : Facebook : https://fr-fr.facebook.com/franceculture Twitter : https://twitter.com/franceculture Instagram : https://www.instagram.com/franceculture

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Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
S’interroger sur les règles concrètes de prise de décision à l’intérieur des journaux, c’est s’interroger sur la façon dont est produite l’information que nous consommons, cette information si indispensable au bon fonctionnement de la démocratie.
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Ce qu'il faut refuser, c'est que les grandes entreprises prennent la main sur les orientations de la société.
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Non seulement ce système est régressif et profondément inégalitaire, mais il risque en outre de conduire dans les prochaines décennies à une augmentation encore plus forte des inégalités, à un rejet encore plus massif du personnel politique, des institutions et du jeu démocratique, et à une montée des populismes face à laquelle il risque un jour d'être trop tard.
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Contrairement à la force ou à la puissance, le pouvoir ne diminue pas lorsqu'il est partagé. Bien au contraire, il augmente.
L'impuissance suscite la peur et le désespoir. Pourquoi priver le peuple de sa capacité d'agir, le condamner à l'isolement et nier ainsi la condition humaine de la pluralité, alors même que seule l'expérience politique active de tou.tes nous permettra de nous adapter à notre nouvel environnement ?

Lire Hannah Arendt et rappeler à ceux qui nous gouvernent que la volonté de puissance "n'est pas une caractéristique des forts, s'il en faut; c'est comme l'envie et la cupidité un vice des faibles, et peut-être le plus dangereux.
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Mais c'est ce plafond qu'il faut fortement abaisser car il permet aujourd'hui à un petit nombre d'individus d'avoir un poids politique bien plus élevé que celui de la très grande majorité des citoyens.
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Je ne suis pas née femme – la lecture des féministes me l’a confirmé alors que j’avais déjà bien grandi. Je ne suis pas davantage née féministe. Et si je regarde avec honnêteté ce que je pensais il y a tout juste quinze ans, je percevais les politiques de discrimination positive en faveur des femmes comme une menace venant délégitimer la réalité de mes efforts ; je ne voulais rien obtenir « en tant que femme » – j’y lisais même une forme d’humiliation. Quand j’ai été acceptée en doctorat d’économie à Harvard, nous n’étions que trois femmes parmi ma promotion (une promotion de vingt-cinq étudiants) ; j’en tirai une certaine fierté. Vanité vaine ! J’étais déjà pourtant à l’époque nourrie de Pierre Bourdieu et de violence symbolique, et prompte à dénoncer l’hypocrisie de la méritocratie à la française et la reproduction sociale dans les classes préparatoires et les grandes écoles (système élitiste dont j’avais pourtant profité). Mais pour ce qui était des femmes… J’imagine que c’est ainsi que l’histoire finit toujours par s’écrire du point de vue des vainqueurs.

L’économie ici aura eu raison de mon ignorance, et ce d’au moins deux façons : d’une part, la découverte des faits quant à la réalité de la discrimination et, d’autre part, la pratique de la discipline. D’un point de vue factuel, ce qui m’a le plus marquée, ce sont sans doute les travaux d’Esther Duflo sur la force des préjugés historiques à l’encontre des femmes dans les fonctions de responsabilité et de pouvoir. Avec plusieurs collègues, elle a montré, dans le contexte indien, que les mêmes discours politiques étaient perçus comme moins crédibles lorsqu’ils étaient lus par des voix de femmes que par des voix d’hommes. Avec une bonne nouvelle cependant : lorsque les citoyens font l’expérience des femmes au pouvoir, en l’occurrence au niveau municipal, ce biais diminue très fortement. Mais cela suppose de faire en sorte que cette expérience puisse avoir lieu pour commencer – ce qui passe par une modification de nos institutions (comme par exemple le tirage au sort de municipalités et de circonscriptions réservées aux femmes et aux catégories socialement défavorisées, comme cela est le cas en Inde depuis des décennies).

Je dis bien « nos » institutions car ce qu’Esther Duflo et ses collègues ont décrit pour l’Inde, on le retrouve ailleurs : ainsi, en France, Jean-Benoît Eyméoud et Paul Vertier ont montré que, lors des élections départementales de 2015, élections au cours desquelles pour la première fois les candidats ne devaient pas se présenter seuls mais en binômes paritaires, les binômes de droite avec une femme en première position alphabétique ont perdu en moyenne 1,5 point de pourcentage de vote au premier tour, déficit de voix qui a modifié dans de nombreux cas le résultat de l’élection. Pourquoi ? Parce qu’un certain nombre d’électeurs ont cru que le candidat (en l’occurrence la candidate) en première position sur le bulletin de vote recevait davantage de prérogatives que la personne en second (alors que l’ordre était en vérité alphabétique, d’où le caractère particulièrement convaincant de l’étude en question).
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Au final, dans de nombreux pays, les forces conservatrices ont fait d'une pierre deux coups en affaiblissant tout à la fois les syndicats et les partis à gauche de l'échiquier politique. La gauche a abandonné le conflit de classe et les questions de redistribution au fur et à mesure qu'elle se nourrissait des contributions des intérêts privés.
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32 euros. C'est le prix de votre vote. Quand on sait que l'Etat consacre chaque année moins d'un euro par Français au financement public direct de la démo cratie, mais qu'il rembourse en moyenne pres de 165 euros par an aux quelque 290 000 contribuables ayant financé le parti politique de leur choix et près de 5 000 euros à chacun des 2 900 foyers ayant contribué le plus , on comprend mieux les interrogations qui entourent la qualité de notre démocratie Pourquoi, en effet, l'argent public devrait-il permettre à certaine de s'echeter l'équivalent de près de cinq voix, voire de plus de cent cinquante voix pour les plus riches Pense-t-on vraiment que notre démocratie a besoin de ce biais supplémentaire en faveur des plus favorisés? Et c'est sans compter la dépense fiscale associée aux dons aux campagnes. Alors que l'Etat rembourse en moyenne chaque année 52 millions d'euros à l'ensemble des candidats prenant part au jeu électoral - et donc bien davantage les années d'élection, les différentes campagnes reçoivent 12 millions d'euros de dons privés, donnant lieu a près de 8 millions d'euros de réduction d'impôt. 8 millions contre 52 millions, certes, mais 8 millions d'euros à répartir entre quelques dizaines de milliers d'individus ayant exprimé leurs préférences politiques par des dons privés (soit plusieurs centaines d'euros d'apport par donateur, voire plusieurs milliers d'euros pour les plus riches), quand les 52 millions d'euros de financement public sont eux, à répartir entre tous les Francais (soit moins d un euro par citoyen).
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Une chaîne de télévision n'est pas un journal papier ou un site Internet d'information [...]. Quelle différence ? Sur le marché de la télévision "classique", du fait de l'existence de contraintes techniques, les acteurs ne sont pas libres d'entrer et de sortir selon leur bon vouloir. Pour le citoyen/téléspectateur, cela a des conséquences très concrètes : zapper sur le canal n°16, ce n'est pas comme aller chez le kiosquier au numéro 16 de ma rue - si je ne suis pas tentée par la Une de Society je peux toujours me replier sur XXI. Le canal n°16, c'est CNews, et tant pis si cela ne me plaît pas. [...]
Ces programmes sont diffusés parce que le CSA - qui représente en cela l'État, c'est-à-dire l'ensemble des citoyens - a donné à ces propriétaires l'opportunité de bénéficier de l'usage - à titre privatif - du domaine public. Ce qui sur le papier n'est pas une mauvaise chose en soi - d'autant plus que cela s'accompagne d'un droit de regard sur les contenus et d'obligations de financement de la création audiovisuelle. Mais ce qui le devient lorsqu'un Vincent Bolloré privatise l'usage du domaine public pour le mettre au service d'un projet politique et de ses seules idées. (14-15)
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Une rédaction n'est pas, en effet, un groupe de salariés comme les autres. Elle contribue par son travail à la diffusion des informations et des idées, notamment sur des questions d'intérêt général, et joue un rôle essentiel dans le fonctionnement de la démocratie. Le journaliste est en effet tenu à un double impératif, l'impératif de mener à bien sa mission d'information en faisant connaître au public les faits et les opinions, conformément à sa déontologie professionnelle, et l'impératif de rendre des comptes à son employeur, qui résulte de la simple application de son contrat de travail.
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