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Citations de Côme Martin-Karl (26)


Ignorant des enjeux de mémoire nationale et préférant marcher sur des œufs quand il s’agit de la sensibilité chauvine d’un peuple arrogant, il craint que le souvenir de l’occupation latine de la Gaule ne soit encore trop vif dans l’esprit des Français.
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Comme toute adolescente, son cœur a le pouvoir inutile de transformer le plomb en or, et la situation la plus banale est à ses yeux une idylle. De même, le garçon le plus insignifiant devient merveilleux. Ça tombe bien pour Pierre.
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Avoir la possibilité de faire ne nous met pas à l’abri de ne rien faire. La vie est courte, tout le monde s’accorde à le dire. Et même lorsqu’elle est dense, elle peut se résumer en un petit paragraphe, voire s’expédier en trois lignes. Les vies les plus puissantes ne sont vertébrées que par une trajectoire unique faite d’une succession de quelques séquences. Longtemps, on imagine la vie comme un arbre avec de multiples branches, alors que c’est juste une tige.
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On nous expliquait comment la totalité d’une foule pouvait être réduite à un échantillon représentatif. En d’autres termes, chacun n’est que le reflet d’une cohorte plus large qui pense et agit de manière similaire. Je me suis rendu compte que j’avais, d’un point de vue sociologique, des dizaines de doubles, peut-être même des centaines et des milliers selon la finesse de l’aspect considéré. Je n’existais pas vraiment ou alors je pouvais être remplacé sur-le-champ par un autre être doté des mêmes caractéristiques que moi. Des mêmes attitudes, des mêmes opinions, des mêmes gestes.
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Se distinguer. La distinction. Apparaître distinctement dans l’esprit des gens. Ça a toujours été chez moi une obsession.
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Thierry fourmille de projets. S’il était élevé dans une famille de droite, on dirait de lui qu’il a une âme d’entrepreneur, mais comme ses parents sont mitterrandistes, il est décrit comme créatif.
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"Il n'y avait pas d'heure non plus, quel que soit le moment où l'on se promenait, il était dix-sept heures un jour de novembre. Mais c'était beau comme une claque."
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[I]l est ennuyeux comme un cochon d’Inde.
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Je n’aime pas trop les belles journées. Elles somment les gens de profiter. Pendant les belles journées, il faut sortir. Il faut voir du monde. Il faut avoir des activités. Je préfère les jours maussades qui n’exigent rien de personne.
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Je ne sais pas pourquoi Lydie insiste toujours pour que je reste. Quel plaisir éprouve-t-elle à me voir et me parler ? Je ne pense pas faire partie des gens que l’on qualifie de « sympa », je refuse souvent ses invitations, je ne suis pas sûr d’apparaître comme quelqu’un de très intéressant, ni de valorisant. Je m’imagine plutôt grisâtre vu de l’extérieur. Je me trouve en revanche intéressant pour moi-même, j’ai une certaine profondeur, je n’ai vraiment pas envie de me suicider, par exemple, je ne me suis pas invivable. Mais je ne fais pas beaucoup d’efforts avec les autres pour leur faire partager l’étendue de ma personnalité et de mon humanité. Peut-être la perçoivent-ils quand même, mais j’en doute. Je suis là, je pense que c’est suffisant pour beaucoup. Ma simple présence suffit à entièrement me définir.
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Je pense à ces gens très laids qui couchent avec des gens très beaux. On prend à témoin ces couples désassortis pour souligner qu’il faut rester optimiste, que tout est possible en amour. J’ai toujours trouvé au contraire cet argument angoissant. Il montre que l’attirance de l’autre est fondée sur quelque chose d’impossible à objectiver. Au moins la laideur peut-elle être traitée par la cosmétique ou la chirurgie. Mais cet éther mystérieux que même certaines personnes repoussantes pourraient produire, que l’on nomme tour à tour « charme », « magnétisme » ou « truc », il n’y a aucune méthode pour l’acquérir.
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Je réalise que l’aide-soignant ne m’a pas rappelé. Je ne peux pas dire que je voulais qu’il le fasse, mais je crois que je ne voulais pas qu’il ne le fasse pas.
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J’aurais dû faire de la psychologie, qui retourne la sociologie comme une moufle, mais j’ai toujours trouvé que cette discipline était bouffie d’orgueil, la science dure des sciences molles, une forme de désir hospitalier abâtardi, inventée par des gens qui se rêvaient grands psychiatres et avaient raté médecine.
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[J]’ai envie de faire envie et de pouvoir décliner.
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A quoi cela sert-il de parler à quelqu’un ? Il me semble que je n’attends ni conseil ni point de vue, je parle pour qu’on m’écoute, je ne cherche peut-être qu’à me parler à moi-même pour que le son de ma voix me revienne dans les oreilles, l’autre n’étant qu’un prétexte, il se peut que tout cela ne soit qu’un exercice acoustique, j’aurais besoin de l’autre comme le radar a besoin d’obstacles pour que les ondes lui reviennent en boomerang. (p.161)
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Dans le couloir, je me sens soulagé. On ne peut pas dire que ça se soit mal passé. Par ailleurs, rien n’est tranché et je peux encore vivre dans l’espoir qu’il acceptera mon mémoire. La possibilité de cette perspective me repose. Je suis content que la prochaine étape n’implique pas de contact direct, je vais lui envoyer un texte, il me répondra par un message, je n’aurai pas à parler. J’aimerais vivre ma vie in abstentia. Ce serait plus simple. (p.102)
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Je comprends très bien les préadolescentes qui se laissent aller à la volupté de l’amour pour une star. C’est d’abord un sentiment sécurisant que celui de l’érotisme impossible : on peut éprouver les choses les plus violentes sans jamais être confronté au réel. Cela a été décrit en long, en large et en travers par des bataillons de pédopsychologues.
Mais surtout, il me semble que ce sentiment est identique à l’émotion religieuse en ce qu’il est fondé sur la combinaison de l’inaccessible et du toujours-là. Comme Dieu, Harry Styles est inaccessible et pourtant il est toujours là. Toutes les semaines, des centaines de photos de lui circulent, des centaines d’informations sont échangées à son sujet, alors qu’il est impossible de l’approcher. En fait, comme beaucoup de stars contemporaines, il n’existe pas, et pourtant il sature l’espace public de sa présence. (p.13)
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À ces mots, sans animosité aucune, j’ai éteint mon téléphone, mais j’imagine que mon supérieur hiérarchique a pris ça violemment. Je me suis relevé lentement, j’ai mis mon manteau froissé, je suis sorti, je suis passé devant Anne-Sylvie, elle s’est levée avec colère.
– Pourquoi vous avez dit au président ce que vous avez vu ?
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À ses côtés se tenaient un homme semblable à Marcel Déat avec du bide, habillé d’une ample chemise noire comme un fasciste italien, ainsi qu’un très long et très maigre religieux en robe de bure, doté d’une barbe de jihadiste filandreuse, qui avait eu la coquetterie de se raser le crâne non pas à la mode romaine mais à la mode celtique en vogue chez les clercs des îles Britanniques au VIIIe siècle : la tonsure passait d’une oreille à l’autre, au milieu du crâne, coupant en deux la chevelure, évoquant les traces d’une trépanation. Il présentait un visage émacié et, dans ses pupilles visibles derrière ses lunettes cerclées, on distinguait un assemblage de couardise et de cruauté.
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Je le fis parler de lui, en fait il discourut sur son petit ami. Il fréquentait un garçon plus jeune, un garçon algérien né à Bobigny, converti au catholicisme impitoyable, qui s’appelait Khalid Derradji mais se faisait appeler Enguerrand parce que c’était un prénom versaillais et parce qu’il contenait le mot « guerre ».
— Il est en colère. C’est ça qui m’a plu chez lui, si tu veux tout savoir, clama-t-il sans que je lui aie demandé quoi que ce soit. Ils s’étaient rencontrés lors d’un colloque consacré à Bernanos, ç’avait été un coup de foudre, ils s’étaient chastement fréquentés pendant quelque temps avant de coucher ensemble, comme il est de coutume chez les chrétiens pratiquants.
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