En tant que femme, je n’ai pas du tout envie de vivre à Ciudad Juárez, ni même d’aller y faire du tourisme. Le récit se situe en 1993 et les assassinats, disparitions de femmes, jeunes filles et féminicides, étaient déjà légion.
Bon, on ne va pas se mentir, cette bédé n’est pas faite pour laisser traîner devant des enfants… Pourquoi ? Parce que c’est violent, extrêmement violent.
Les premières pages ne laissent planer aucun doute sur la violence qui règne dans cette ville, ni sur ce qui arrive aux jeunes filles, aux femmes. Et personne n’enquête vraiment. Et l’association de femmes qui cherche la vérité reçoit des menaces, on frappe ses membres.
Arrive Gael Garcia Morales, qui recherche sa sœur, dont il est sans nouvelles depuis quelque temps. On lui annonce qu’elle a disparu et que s’il veut enquêter, il a intérêt à le faire de manière discrète.
Ici, l’impunité règne en maître, les narcos sont les chefs, la corruption a gangrené tout l’appareil administratif, judiciaire, répressif (les flics) et personne ne lève le petit doigt contre les enlèvements, les exécutions, les assassinats, les féminicides…
Ce récit est sans concession ! Il est violent, mais toujours à bon escient, si je puis dire, autrement dit, il ne cherche pas à faire du glauque ou du violent juste pour le plaisir. Non, il se contente de raconter ce qu’il se passe, là-bas, sans mettre des œillères, mais sans rentrer dans tous les détails.
Les dessins sont très agréables, réalistes, les couleurs assez chaudes, sans être criardes, bref, rien à redire. Quant au scénario, il m’a entraîné dans ce suspense, cette enquête, sans que je relève la tête de cette bédé et le final m’a coupé le souffle.
Une bédé que je suis contente d’avoir découverte et qui mérite le détour !
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