Critiques de Courtney Summers (69)
J'ai lu Sadie de l'autrice Courtney Summers et j'ai adoré !
Pour mon plus grand bonheur , Sadie est un roman à voix multiples et celui-ci a pour originalité que la partie réservée à la voix du journaliste West McCray est construite comme un podcast !
Ce découpage spécial qui alterne entre l'enquête de monsieur West McCray en épisodes de podcast et la quête de justice de Sadie qui elle est transcrite de manière tout à fait classique donne un ton glaçant au récit ainsi que sa fin qui nous laisse dans l'incertitude .
Sadie n'est pas une enquête sur la disparition d'une jeune fille et la mort d'une enfant , ni le récit de la déchéance humaine ou une quête de vengeance mais c'est l'histoire de deux sœurs , de leur amour éternel qui dépasse les frontières de la mort .
Pour mon plus grand bonheur , Sadie est un roman à voix multiples et celui-ci a pour originalité que la partie réservée à la voix du journaliste West McCray est construite comme un podcast !
Ce découpage spécial qui alterne entre l'enquête de monsieur West McCray en épisodes de podcast et la quête de justice de Sadie qui elle est transcrite de manière tout à fait classique donne un ton glaçant au récit ainsi que sa fin qui nous laisse dans l'incertitude .
Sadie n'est pas une enquête sur la disparition d'une jeune fille et la mort d'une enfant , ni le récit de la déchéance humaine ou une quête de vengeance mais c'est l'histoire de deux sœurs , de leur amour éternel qui dépasse les frontières de la mort .
Sadie a toujours vécu pour sa petite sœur Mattie. Elle était sa raison de vivre. Elle n’a pas d’amis, notamment à cause de son bégaiement. Et avec une mère qui enchaîne les addictions, les amants et qui, plus tard, les abandonne totalement, elle s’approprie le rôle de maman de substitution, et ce, même si Mattie ne lui en est pas forcément reconnaissante. Alors, quand Mattie est retrouvée morte, Sadie sombre et a plus qu’une idée en tête, mettre la main sur le meurtrier de sa sœur et se venger.
Ce roman se divise entre le périple de Sadie et les recherches de West, journaliste à New York à travers l’écoute (la lecture) de ses podcasts sur cette affaire. C’est une bonne idée, même si, c’est assez perturbant. Il m’a fallu plusieurs chapitres pour arriver à me situer dans le temps, comme il n’y a pas de date, mais une fois que j’ai réussi, je n’ai pas pu lâcher ce livre. Même s’il y a un autre petit problème de temporalité. Sadie a parfois des flashbacks, mais ceux-ci ne sont pas introduits ni écrits autrement. J’ai dû relire ses passages à de nombreuses reprises avant de comprendre.
Je n’avais qu’une envie : suivre les traces de Sadie et la retrouver avant qu’il ne soit trop tard. Comme West.
J’ai trouvé que l’amour maternel de Sadie envers Mattie était très bien retranscrit.
J’ai parfois levé un sourcil face aux actions de Sadie et surtout, j’ai eu du mal à ne pas tiquer le fait qu’elle ne termine pas à l’hôpital face à certaines de ses blessures.
Ici, il n’y a pas de fausses pistes, de révélations fracassantes à la dernière minute. On connaît dès le début l’identité du meurtrier de Mattie (ou en tout cas, l’une de ses identités). En soi, ça ne m’a pas posé de problème. Ce n’est pas le sujet du livre. Cette histoire repose sur d’autres éléments, et on ne voit pas le temps passé.
La fin ouverte qui n’apporte pas toutes les réponses, même si on s’en doute, est la seule chose qui m’a déçu.
Ce roman se divise entre le périple de Sadie et les recherches de West, journaliste à New York à travers l’écoute (la lecture) de ses podcasts sur cette affaire. C’est une bonne idée, même si, c’est assez perturbant. Il m’a fallu plusieurs chapitres pour arriver à me situer dans le temps, comme il n’y a pas de date, mais une fois que j’ai réussi, je n’ai pas pu lâcher ce livre. Même s’il y a un autre petit problème de temporalité. Sadie a parfois des flashbacks, mais ceux-ci ne sont pas introduits ni écrits autrement. J’ai dû relire ses passages à de nombreuses reprises avant de comprendre.
Je n’avais qu’une envie : suivre les traces de Sadie et la retrouver avant qu’il ne soit trop tard. Comme West.
J’ai trouvé que l’amour maternel de Sadie envers Mattie était très bien retranscrit.
J’ai parfois levé un sourcil face aux actions de Sadie et surtout, j’ai eu du mal à ne pas tiquer le fait qu’elle ne termine pas à l’hôpital face à certaines de ses blessures.
Ici, il n’y a pas de fausses pistes, de révélations fracassantes à la dernière minute. On connaît dès le début l’identité du meurtrier de Mattie (ou en tout cas, l’une de ses identités). En soi, ça ne m’a pas posé de problème. Ce n’est pas le sujet du livre. Cette histoire repose sur d’autres éléments, et on ne voit pas le temps passé.
La fin ouverte qui n’apporte pas toutes les réponses, même si on s’en doute, est la seule chose qui m’a déçu.
Cette semaine, j’ai lu Sadie de Courtney Summers aux éditions la Martinière. Il est dans ma PAL depuis si longtemps ! Il s’agit d’un roman young adult certes MAIS, petit avertissement : pédocriminel et violence
Il s’agit de l’histoire d’une jeune femme de 19 ans du nom de Sadie, qui s’est volatilisée. un présentateur de radio, spécialisé dans les affaires étranges, va prendre la parole et essayer de la retrouver. Il s’agit de West McCray qui va s’impliquer dans cette histoire bien plus qu’il ne pensait le faire au début. En effet, la petite sœur de Sadie est découverte, morte dans un champ quelques temps plus tôt. Personne ne sait ce qu’il s’est passé, sauf Sadie qui, animée par un esprit de vengeance va tout faire pour retrouver le bourreau de sa sœur qui fut également le sien auparavant. Pourquoi ? Car il l’a agressé sexuellement à plusieurs reprises, alors qu’elle n’avait que 10 ans.
Mon résumé peut en effrayer plus d’un, mais je vous assure que le sujet est traité avec beaucoup de recul, sans avoir une plume très imagée, afin de ne pas heurter la sensibilité de tous. Tout de même, l’histoire des deux jeunes filles est terrible et très émouvante. L’auteur a su en faire un combat, une détermination de la part de Sadie, qui va tout faire pour tuer celui qui est obsédé par les jeunes filles, devrais-je dire les enfants. C’est terrible, mais l’histoire est complète, avec un format particulier, je m’explique : nous avons d’une part le point de vue du présentateur de radio qui mène l’enquête, et d’autre part, le point de vue avec une narration à la première personne, de Sadie.
C’est un thriller Young adult qui m’a beaucoup plu, et qui je pense, pourrait en sensibiliser plus d’un sur le sujet de la pédocriminalité.
Il se lit rapidement, sans trop de complexité, le lecteur peut lui même mener l’enquête et essayer de deviner ce qu’il se passe pour Sadie au fil de l’intrigue…
Il s’agit de l’histoire d’une jeune femme de 19 ans du nom de Sadie, qui s’est volatilisée. un présentateur de radio, spécialisé dans les affaires étranges, va prendre la parole et essayer de la retrouver. Il s’agit de West McCray qui va s’impliquer dans cette histoire bien plus qu’il ne pensait le faire au début. En effet, la petite sœur de Sadie est découverte, morte dans un champ quelques temps plus tôt. Personne ne sait ce qu’il s’est passé, sauf Sadie qui, animée par un esprit de vengeance va tout faire pour retrouver le bourreau de sa sœur qui fut également le sien auparavant. Pourquoi ? Car il l’a agressé sexuellement à plusieurs reprises, alors qu’elle n’avait que 10 ans.
Mon résumé peut en effrayer plus d’un, mais je vous assure que le sujet est traité avec beaucoup de recul, sans avoir une plume très imagée, afin de ne pas heurter la sensibilité de tous. Tout de même, l’histoire des deux jeunes filles est terrible et très émouvante. L’auteur a su en faire un combat, une détermination de la part de Sadie, qui va tout faire pour tuer celui qui est obsédé par les jeunes filles, devrais-je dire les enfants. C’est terrible, mais l’histoire est complète, avec un format particulier, je m’explique : nous avons d’une part le point de vue du présentateur de radio qui mène l’enquête, et d’autre part, le point de vue avec une narration à la première personne, de Sadie.
C’est un thriller Young adult qui m’a beaucoup plu, et qui je pense, pourrait en sensibiliser plus d’un sur le sujet de la pédocriminalité.
Il se lit rapidement, sans trop de complexité, le lecteur peut lui même mener l’enquête et essayer de deviner ce qu’il se passe pour Sadie au fil de l’intrigue…
J'ai voulu lire ce livre en voyant l'avis de son autrice sur un autre livre que j'ai lu il y a déjà quelque temps, qui au contraire de "Sadie", j'ai beaucoup apprécié.
Je n'aime pas cracher sur un livre parce que c'est tout de même beaucoup de travail, mais malheureusement ce livre, n'a m'a laissé en tete que du négatif... tout d'abord le scénario...:
Le scénario a une temporalité que j'ai eu beaucoup de mal à comprendre, et qui m'a perdue sur toute l'histoire, les événements passent d'un pov de Sadie, à un pov en podcast du journaliste, ce qui en soi pourrait être intéressant, si on savait exactement COMBIEN de temps s'écoule être les deux pov, un coup on a du 1 mois, un coup 3 mois, et pour finir 1 an..
Je ne parlerais pas de la fin pour ne pas spoiler mais... décevante voilà...
Les personnages... enfin on va plutôt parler de Sadie, est illogique... un coup elle dit oui, l'instant d'après elle dit non... on a une "héroïne" de 19 ans, j'avais l'impression d'etre face à une enfant de 10 ans, on ne peut s'attacher à aucun personnage...
Copier
Le pov du journaliste est aussi déstabilisant que le scénario, on n'arrive pas à savoir quand est-ce qu'il parle pour lui-même (nous les lecteurs), quand il parle pour son podcast (sauf quand les personnages demande à ce dernier s'il enregistre), ou alors s'il est simplement en communication avec la personne pour lui parler. Tout nous embrouille
Le pov du journaliste est aussi déstabilisant que le scénario, on n'arrive pas à savoir quand est-ce qu'il parle pour lui-même (nous les lecteurs), quand il parle pour son podcast (sauf quand les personnages demande à ce dernier s'il enregistre), ou alors s'il est simplement en communication avec la personne pour lui parler. Tout nous embrouille
Le pov du journaliste est aussi déstabilisant que le scénario, on n'arrive pas à savoir quand est-ce qu'il parle pour lui-même (nous les lecteurs), quand il parle pour son podcast (sauf quand les personnages demande à ce dernier s'il enregistre), ou alors s'il est simplement en communication avec la personne pour lui parler. Tout nous embrouille et l'histoire est confuse...
Bref malheureusement, je suis déçue par cette histoire, je ne la recommande pas particulièrement, je n'ai pas apprécié et c'est comme ça tant pis.
Je n'aime pas cracher sur un livre parce que c'est tout de même beaucoup de travail, mais malheureusement ce livre, n'a m'a laissé en tete que du négatif... tout d'abord le scénario...:
Le scénario a une temporalité que j'ai eu beaucoup de mal à comprendre, et qui m'a perdue sur toute l'histoire, les événements passent d'un pov de Sadie, à un pov en podcast du journaliste, ce qui en soi pourrait être intéressant, si on savait exactement COMBIEN de temps s'écoule être les deux pov, un coup on a du 1 mois, un coup 3 mois, et pour finir 1 an..
Je ne parlerais pas de la fin pour ne pas spoiler mais... décevante voilà...
Les personnages... enfin on va plutôt parler de Sadie, est illogique... un coup elle dit oui, l'instant d'après elle dit non... on a une "héroïne" de 19 ans, j'avais l'impression d'etre face à une enfant de 10 ans, on ne peut s'attacher à aucun personnage...
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Le pov du journaliste est aussi déstabilisant que le scénario, on n'arrive pas à savoir quand est-ce qu'il parle pour lui-même (nous les lecteurs), quand il parle pour son podcast (sauf quand les personnages demande à ce dernier s'il enregistre), ou alors s'il est simplement en communication avec la personne pour lui parler. Tout nous embrouille
Le pov du journaliste est aussi déstabilisant que le scénario, on n'arrive pas à savoir quand est-ce qu'il parle pour lui-même (nous les lecteurs), quand il parle pour son podcast (sauf quand les personnages demande à ce dernier s'il enregistre), ou alors s'il est simplement en communication avec la personne pour lui parler. Tout nous embrouille
Le pov du journaliste est aussi déstabilisant que le scénario, on n'arrive pas à savoir quand est-ce qu'il parle pour lui-même (nous les lecteurs), quand il parle pour son podcast (sauf quand les personnages demande à ce dernier s'il enregistre), ou alors s'il est simplement en communication avec la personne pour lui parler. Tout nous embrouille et l'histoire est confuse...
Bref malheureusement, je suis déçue par cette histoire, je ne la recommande pas particulièrement, je n'ai pas apprécié et c'est comme ça tant pis.
Sadie, c’est un roman à la couverture envoûtante et un résumé qui laissait présager un récit assez sombre. Je ne m’étais pas trompée sur ce point, bien que j’aie pratiquement tout "deviné", le but premier de ce roman n’est pas en soi de raconter une enquête et de désigner un coupable mais de dépeindre le portrait d’une famille pauvre, vivotant dans un environnement qui ne s’ouvre pas sur beaucoup de perspective et d’interroger sur la complicité indirecte et directe de personnes qui "savaient". Tout cela par le prisme de la traque d’une adolescente bègue qui ne se remet pas de la mort de sa petite sœur qui était vraiment sa raison de vivre, sa mission de vie. Personnage que d’ailleurs j’ai trouvé assez antipathique et m’a plusieurs fois donné l’envie de stopper ma lecture, de même que le format donné au livre, qui alterne entre le podcast retranscrit qui donne un point de vue extérieur à l’histoire et qui vient contrebalancer un peu les actions de Sadie pense agir en adulte en toute discrétion mais finalement non, et celui de Sadie avec ses pensées, ses ruminations qui nous laissent entrevoir la réalité de sa vie et de ses traumatismes. Une construction qui ne m’a pas forcément plu au début et à laquelle on fini par s’y habituer. Dans l’ensemble, malgré un départ difficile à cause des points susmentionnés, j’ai toujours fini par y revenir. Cependant,’je ne l’ai pas trouvé excellent, juste un bon moment lecture assez sombre avec ses imperfections qu’on apprend à composer avec.
Avertissement : ce livre aborde, de façon ironique et grotesque mais assez graphique, le sujet du cannibalisme, et je l'évoquerai parfois dans ma critique. Si cela vous met mal à l'aise, ce livre n'est probablement pas pour vous, et l'article qui va suivre non plus.
Certains livres ont du mal à dégager un synopsis de plus de trois mots de long, et peinent à en trouver ne serait-ce qu'un seul d'un tant soit peu original. D'autres se vendent (ou se repoussent) en une phrase. A Certain Hunger fait partie de ceux-là.
Il faut dire que "la confession d'une critique gastronomique cannibale", ça claque.
Et de fait, le roman envoie du lourd.
Le plus bizarre - et le plus mémorable - avec ce bouquin, c'est qu'il donne faim. Genre, très faim. A coups de métaphores, juxtapositions, suggestions visualo-odorantes et autres analogies désarçonnantes, l'autrice - et sa tonitruante narratrice - n'y vont pas avec le dos de la cuillère, et tranchent sans pudeur dans le gras, le lourd, le trop, le flamboyant. Epices, alcools, farines, viandes, sauces, tous les aliments de cet hémisphère - et de l'autre, tant qu'à faire - sont convoqués tour à tour pour construire des images tour à tour alléchantes, ébouriffantes, saisissantes et horrifiantes, avec une inventivité, un sens de la formule et un don de la composition assez inouïs, qui portent le bouquin de bout en bout et semblent accrocher ses pages les unes aux autres tant on les dévore.
La structure surtout de l'ouvrage me laisse béate, moi qui ai déjà du mal à faire tenir debout de simples intrigues purement linéaires : passé, destin et présent se mêlent dans un mille-feuilles aussi apparemment foutraque que véritablement harmonieux, et on voyage dans les strates de la vie de l'héroïne avec une aisance et une délectation confondantes. Jamais on n'est perdu, jamais non plus on n'a droit à de gros repères temporels lourdeaux, non, tout coule au fil de la voix amère et rieuse de l'héroïne, et on n'a guère le choix que d'être embarqué avec elle tout au long de cette vie dont on ne sait s'il faut la qualifier de naufrage ou d'épopée. De conquête en rupture, de succès en déconfiture, Dorothy aligne les coups de fourchette, de génie, de folie, dans un récit d'une intelligence folle, qui utilise la métaphore - provocatrice, mais jamais choquante, et à mes yeux, jamais de mauvais goût - du cannibalisme pour souligner les affres du jeu romantique, sexuel et conjugal auquel une certaine structure patriarcale nous confine. Tout ce que Dorothy peut faire pour elle et elle seule, rien que pour son plaisir propre, c'est manger. Jamais elle n'a pu séduire de son plein cœur, de son bon gré, corsetée qu'elle est - comme nous toutes - dans d'odieux standards de féminité performative, condamnée à jouer le rôle de la jolie fille, de la cruche, de la peste, de la virago, de la salope, de la grande dame ou de la coquette, sans jamais s'y retrouver. Tous les hommes qu'elle a aimés, elle les a combattus, malgré elle, à son corps défendant, parce que c'est ainsi que va le monde et qu'autrement elle aurait fini broyée.
Et en fait, le seul moyen qu'elle a trouvé pour exister face à eux, l'unique vérité qu'elle puisse raconter dans l'amour, face à tous ces soupirants dont même les plus élégants recèlent un gouffre de brutalité, c'est de les manger.
Alors, bien sûr, il ne s'agit pas de prendre cette histoire à la lettre - je doute que qui que ce soit l'ait fait -, ni même au premier degré : le cannibalisme n'est ici qu'une métaphore - pardon, mille pardons pour ce mot aussi galvaudé que "pervers narcissique" ou "millenial" - des extrémités auxquelles la socialisation genrée, la sexualisation constante et l'injonction à plaire nous poussent. Ca va loin, très loin, mais que voulez-vous, il faut parfois au moins ça pour s'assurer que le message soit sans équivoque.
Le plus chouette, je crois, c'est que le livre reste drôle de bout en bout, s'amuse lui-même de son sujet, de sa propre confession - son acide narratrice la première. Loin de se prendre au sérieux, Dorothy se rit des autres, mais surtout d'elle-même. De toute façon, elle n'a rien à perdre, et elle nous le fait sentir. Captivante, repoussante et bizarrement attachante, elle mène son récit comme une danse, une danse qui lui ressemble, foutraque, méchante et très marrante, avec une liberté, une audace et un sens de l'excès qui, qu'on se le dise, font naître quelque chose de très, très jubilatoire et de très, très cathartique chez un lecteur aussi éberlué que fasciné. Et elle le sait, Dorothy, qu'elle nous choque. Elle le sait, et le plus fort, c'est qu'elle s'en moque.
Lien : https://mademoisellebouquine..
Certains livres ont du mal à dégager un synopsis de plus de trois mots de long, et peinent à en trouver ne serait-ce qu'un seul d'un tant soit peu original. D'autres se vendent (ou se repoussent) en une phrase. A Certain Hunger fait partie de ceux-là.
Il faut dire que "la confession d'une critique gastronomique cannibale", ça claque.
Et de fait, le roman envoie du lourd.
Le plus bizarre - et le plus mémorable - avec ce bouquin, c'est qu'il donne faim. Genre, très faim. A coups de métaphores, juxtapositions, suggestions visualo-odorantes et autres analogies désarçonnantes, l'autrice - et sa tonitruante narratrice - n'y vont pas avec le dos de la cuillère, et tranchent sans pudeur dans le gras, le lourd, le trop, le flamboyant. Epices, alcools, farines, viandes, sauces, tous les aliments de cet hémisphère - et de l'autre, tant qu'à faire - sont convoqués tour à tour pour construire des images tour à tour alléchantes, ébouriffantes, saisissantes et horrifiantes, avec une inventivité, un sens de la formule et un don de la composition assez inouïs, qui portent le bouquin de bout en bout et semblent accrocher ses pages les unes aux autres tant on les dévore.
La structure surtout de l'ouvrage me laisse béate, moi qui ai déjà du mal à faire tenir debout de simples intrigues purement linéaires : passé, destin et présent se mêlent dans un mille-feuilles aussi apparemment foutraque que véritablement harmonieux, et on voyage dans les strates de la vie de l'héroïne avec une aisance et une délectation confondantes. Jamais on n'est perdu, jamais non plus on n'a droit à de gros repères temporels lourdeaux, non, tout coule au fil de la voix amère et rieuse de l'héroïne, et on n'a guère le choix que d'être embarqué avec elle tout au long de cette vie dont on ne sait s'il faut la qualifier de naufrage ou d'épopée. De conquête en rupture, de succès en déconfiture, Dorothy aligne les coups de fourchette, de génie, de folie, dans un récit d'une intelligence folle, qui utilise la métaphore - provocatrice, mais jamais choquante, et à mes yeux, jamais de mauvais goût - du cannibalisme pour souligner les affres du jeu romantique, sexuel et conjugal auquel une certaine structure patriarcale nous confine. Tout ce que Dorothy peut faire pour elle et elle seule, rien que pour son plaisir propre, c'est manger. Jamais elle n'a pu séduire de son plein cœur, de son bon gré, corsetée qu'elle est - comme nous toutes - dans d'odieux standards de féminité performative, condamnée à jouer le rôle de la jolie fille, de la cruche, de la peste, de la virago, de la salope, de la grande dame ou de la coquette, sans jamais s'y retrouver. Tous les hommes qu'elle a aimés, elle les a combattus, malgré elle, à son corps défendant, parce que c'est ainsi que va le monde et qu'autrement elle aurait fini broyée.
Et en fait, le seul moyen qu'elle a trouvé pour exister face à eux, l'unique vérité qu'elle puisse raconter dans l'amour, face à tous ces soupirants dont même les plus élégants recèlent un gouffre de brutalité, c'est de les manger.
Alors, bien sûr, il ne s'agit pas de prendre cette histoire à la lettre - je doute que qui que ce soit l'ait fait -, ni même au premier degré : le cannibalisme n'est ici qu'une métaphore - pardon, mille pardons pour ce mot aussi galvaudé que "pervers narcissique" ou "millenial" - des extrémités auxquelles la socialisation genrée, la sexualisation constante et l'injonction à plaire nous poussent. Ca va loin, très loin, mais que voulez-vous, il faut parfois au moins ça pour s'assurer que le message soit sans équivoque.
Le plus chouette, je crois, c'est que le livre reste drôle de bout en bout, s'amuse lui-même de son sujet, de sa propre confession - son acide narratrice la première. Loin de se prendre au sérieux, Dorothy se rit des autres, mais surtout d'elle-même. De toute façon, elle n'a rien à perdre, et elle nous le fait sentir. Captivante, repoussante et bizarrement attachante, elle mène son récit comme une danse, une danse qui lui ressemble, foutraque, méchante et très marrante, avec une liberté, une audace et un sens de l'excès qui, qu'on se le dise, font naître quelque chose de très, très jubilatoire et de très, très cathartique chez un lecteur aussi éberlué que fasciné. Et elle le sait, Dorothy, qu'elle nous choque. Elle le sait, et le plus fort, c'est qu'elle s'en moque.
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Livre lu assez vite, car oui la lecture est plutôt simple, ce qui est appréciable.
Maintenant, l'histoire ne m'a pas beaucoup convaincu !
Je l'ai trouvé parfois très longue, sauf la fin, qui elle arrive comme un cheveux sur la soupe.
J'ai cependant beaucoup apprécié le côté Podcasts, contrairement à ce que j'ai pu lire dans d'autres critiques, cela ne m'a pas du tout dérangé, bien au contraire.
Ça donné même un côté plus sympa à cette lecture.
Je ne me suis pas du tout attaché aux personnages, ni à l'histoire en générale mais bon, ça se lit.
Ce livre me fesait de l'œil depuis un moment, donc je suis tout de même contente de l'avoir lu 🤭
Maintenant, l'histoire ne m'a pas beaucoup convaincu !
Je l'ai trouvé parfois très longue, sauf la fin, qui elle arrive comme un cheveux sur la soupe.
J'ai cependant beaucoup apprécié le côté Podcasts, contrairement à ce que j'ai pu lire dans d'autres critiques, cela ne m'a pas du tout dérangé, bien au contraire.
Ça donné même un côté plus sympa à cette lecture.
Je ne me suis pas du tout attaché aux personnages, ni à l'histoire en générale mais bon, ça se lit.
Ce livre me fesait de l'œil depuis un moment, donc je suis tout de même contente de l'avoir lu 🤭
[SHE'S GOT A SMILE THAT IT SEEMS TO ME
REMINDS ME OF CHILDHOOD MEMORIES]
.
Note : ⭐⭐⭐⭐
.
Sadie, dix-neuf ans, apprends le meurtre de sa petite sœur, Mattie, treize ans. Bien décidée à traquer son meurtrier, elle quitte sa région natale seule et armée. De son côté, un journaliste prend en charge l'affaire et décide lui aussi d'enquêter, suivant les pas de Sadie, et partageant ses découvertes sous un podcast. Mais l'affaire s'avère être bien pire qu'il n'y paraît..
.
Yo booksta ! Aujourd'hui, je viens te parler d'un livre qui traînait depuis longtemps dans ma wishlist, et que je me suis enfin décidée à lire !
.
Zéro regret, c'était vraiment une bonne lecture ! J'ai vraiment aimé l'ambiance du livre, la ville qui fait penser à un vieux thriller américain, les personnages mystérieux et surtout la façon dont ça a été écrit. Le livre est à moitié rédigé sous la forme d'un podcast, et donc d'interviews, ce qui m'a grandement rappelé Daisy Jones & The Six (aka mon bébé d'amour ✨). Du coup, comme j'avais déjà lu un livre de ce genre, je n'ai pas du tout été perturbée par le texte, et je suis très vite entrée dans l'histoire. En plus, on note cette couverture simple, mais que je trouve tellement belle ! J'ai lu l'ouvrage en français, mais à bien y réfléchir, je pense que le lire en version originale aurait encore amélioré cette ambiance si particulière. J'ai aussi vu de nombreuses personnes dire que ce livre était parfait en lecture audio !
.
Toutefois, je préfère vous prévenir que le livre aborde des sujets difficiles comme celui du viol, de la pédophilie et de la drogue.
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J'ai juste été un peu déçue de la fin, qui est ouverte et nous laisse sans réponses, la frustration bonjouuur.
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Sinon, je vous le conseille sans hésiter, si vous cherchez un livre qui se lit très vite, à lire sous la pluie, mais qui passe aussi très bien au bord de la piscine !
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#lecture #booksofinstagram #bibliophile #reading #books #sadie #courtneysummers #usa #roman #livre #belgique #belgium #french #français #lamartiniere #meurtre #bookaddict #bookstagram #disparition #podcast
Lien : https://linktr.ee/SashaTouil..
REMINDS ME OF CHILDHOOD MEMORIES]
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Note : ⭐⭐⭐⭐
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Sadie, dix-neuf ans, apprends le meurtre de sa petite sœur, Mattie, treize ans. Bien décidée à traquer son meurtrier, elle quitte sa région natale seule et armée. De son côté, un journaliste prend en charge l'affaire et décide lui aussi d'enquêter, suivant les pas de Sadie, et partageant ses découvertes sous un podcast. Mais l'affaire s'avère être bien pire qu'il n'y paraît..
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Yo booksta ! Aujourd'hui, je viens te parler d'un livre qui traînait depuis longtemps dans ma wishlist, et que je me suis enfin décidée à lire !
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Zéro regret, c'était vraiment une bonne lecture ! J'ai vraiment aimé l'ambiance du livre, la ville qui fait penser à un vieux thriller américain, les personnages mystérieux et surtout la façon dont ça a été écrit. Le livre est à moitié rédigé sous la forme d'un podcast, et donc d'interviews, ce qui m'a grandement rappelé Daisy Jones & The Six (aka mon bébé d'amour ✨). Du coup, comme j'avais déjà lu un livre de ce genre, je n'ai pas du tout été perturbée par le texte, et je suis très vite entrée dans l'histoire. En plus, on note cette couverture simple, mais que je trouve tellement belle ! J'ai lu l'ouvrage en français, mais à bien y réfléchir, je pense que le lire en version originale aurait encore amélioré cette ambiance si particulière. J'ai aussi vu de nombreuses personnes dire que ce livre était parfait en lecture audio !
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Toutefois, je préfère vous prévenir que le livre aborde des sujets difficiles comme celui du viol, de la pédophilie et de la drogue.
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J'ai juste été un peu déçue de la fin, qui est ouverte et nous laisse sans réponses, la frustration bonjouuur.
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Sinon, je vous le conseille sans hésiter, si vous cherchez un livre qui se lit très vite, à lire sous la pluie, mais qui passe aussi très bien au bord de la piscine !
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#lecture #booksofinstagram #bibliophile #reading #books #sadie #courtneysummers #usa #roman #livre #belgique #belgium #french #français #lamartiniere #meurtre #bookaddict #bookstagram #disparition #podcast
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Sadie, jeune fille de 19 ans, se lance à la poursuite du présumé meurtrier de sa petite sœur. Parallèlement, un journaliste réalisant des podcast se lance à la recherche de Sadie, portée disparue.
Ce roman, perdu au milieu de l’océan de publications de titres Jeunes adultes, dénote de par ses choix de narration. Ainsi, nous avons d’un côté un type de récit « classique » où l’on suit Sadie dans sa quête, et de l’autre la retranscription du podcast du journaliste qui part sur la piste de Sadie. Ce choix réalisé par l’auteure donne sa force au roman. Car les deux parties nous apportent des éléments indispensables pour comprendre ce récit de vie si complexe. Ici, nous ne sommes pas dans un récit d’enquête traditionnel. Pas de doute sur l’identité du meurtrier car ce n’est pas ce qui importe. Le plus essentiel dans cette histoire, c’est le récit de vie d’une ado vivant dans un cadre défavorisé. Mais pas celui des banlieues de grosses villes. Plutôt celui de l’Amérique profonde où les habitants logent dans les caravanes et où la notion de famille ne rime pas avec bonheur.
Cette peinture de l’autre face des Etats-Unis est particulièrement réussie. L’auteure parvient à donner des nuances à ses personnages pas gâtés par la vie, qui font des choix discutables, mais qui n’en restent pas moins des êtres humains qui éprouvent des sentiments.
Mais cet aspect n’est pas le seul point fort du roman. J’ai également beaucoup apprécié cette construction qui rappelle celle des émissions de « True crime » où l’on se passionne pour des histoires criminelles dont les faits et les avancées de l’enquête nous sont racontés chronologiquement. Cela crée une ambiance particulière, renforcée par la nature des crimes abjects relatés dans cette histoire. Néanmoins, pas de scènes trop explicites, mais des sous-entendus et des flash back qui font froid dans le dos. Cette histoire n’est donc pas à mettre entre toutes les mains mais mérite d’être découverte par les plus grands des jeunes adultes.
Et puis cette fin
Pour conclure, j’ai du mal à dire que j’ai aimé cette histoire car il est dur d’éprouver des sentiments positifs face à l’intrigue âpre et aux destins compliqués racontés dans ce roman. Cependant, je peux affirmer que ce texte fut une belle découverte dans le sens où il nous bouscule et nous propose quelque chose qui sort de l’ordinaire et qui ne tombe pas dans l’angélisme.
Ce roman, perdu au milieu de l’océan de publications de titres Jeunes adultes, dénote de par ses choix de narration. Ainsi, nous avons d’un côté un type de récit « classique » où l’on suit Sadie dans sa quête, et de l’autre la retranscription du podcast du journaliste qui part sur la piste de Sadie. Ce choix réalisé par l’auteure donne sa force au roman. Car les deux parties nous apportent des éléments indispensables pour comprendre ce récit de vie si complexe. Ici, nous ne sommes pas dans un récit d’enquête traditionnel. Pas de doute sur l’identité du meurtrier car ce n’est pas ce qui importe. Le plus essentiel dans cette histoire, c’est le récit de vie d’une ado vivant dans un cadre défavorisé. Mais pas celui des banlieues de grosses villes. Plutôt celui de l’Amérique profonde où les habitants logent dans les caravanes et où la notion de famille ne rime pas avec bonheur.
Cette peinture de l’autre face des Etats-Unis est particulièrement réussie. L’auteure parvient à donner des nuances à ses personnages pas gâtés par la vie, qui font des choix discutables, mais qui n’en restent pas moins des êtres humains qui éprouvent des sentiments.
Mais cet aspect n’est pas le seul point fort du roman. J’ai également beaucoup apprécié cette construction qui rappelle celle des émissions de « True crime » où l’on se passionne pour des histoires criminelles dont les faits et les avancées de l’enquête nous sont racontés chronologiquement. Cela crée une ambiance particulière, renforcée par la nature des crimes abjects relatés dans cette histoire. Néanmoins, pas de scènes trop explicites, mais des sous-entendus et des flash back qui font froid dans le dos. Cette histoire n’est donc pas à mettre entre toutes les mains mais mérite d’être découverte par les plus grands des jeunes adultes.
Et puis cette fin
Pour conclure, j’ai du mal à dire que j’ai aimé cette histoire car il est dur d’éprouver des sentiments positifs face à l’intrigue âpre et aux destins compliqués racontés dans ce roman. Cependant, je peux affirmer que ce texte fut une belle découverte dans le sens où il nous bouscule et nous propose quelque chose qui sort de l’ordinaire et qui ne tombe pas dans l’angélisme.
Sadie a 19 ans quand elle quitte Cold Creek, un an après que le corps de sa petite sœur Mattie a été retrouvé près d'une école abandonnée. Quelques mois après la disparition de la jeune femme, West McCray, journaliste new-yorkais, se lance sur sa piste pour tenter de comprendre les raisons de son départ.
L'histoire de Sadie nous est racontée de deux points de vue : le sien, à la première personne, et celui de West McCray, à travers son podcast Les Filles. Ce mélange des types de narration rend le livre particulièrement compliqué à lâcher une fois qu'on s'y plonge ; l'idée d'utiliser les codes du podcast m'a semblé particulièrement judicieuse pour donner du rythme à la lecture et insuffler chez lae lecteur·rice un sentiment d'urgence, exacerbé par le récit qu'offre la jeune fille de sa quête de vengeance. Les quelques mois qui séparent les deux temporalités du récit induisent une tension qui traverse les pages et s'épaissit progressivement.
Ce roman qui aborde des thématiques dures telles que les violences sexuelles et la pédophilie est porté par la force de caractère de Sadie, personnage parfaitement construit par l'autrice qui, sous ses airs de créature fragile en raison de son bégaiement et de sa maigreur, déploie une volonté sans faille pour retrouver celui qui a volé l'enfance de sa jeune sœur.
Un thriller efficace, aussi prenant que glaçant.
L'histoire de Sadie nous est racontée de deux points de vue : le sien, à la première personne, et celui de West McCray, à travers son podcast Les Filles. Ce mélange des types de narration rend le livre particulièrement compliqué à lâcher une fois qu'on s'y plonge ; l'idée d'utiliser les codes du podcast m'a semblé particulièrement judicieuse pour donner du rythme à la lecture et insuffler chez lae lecteur·rice un sentiment d'urgence, exacerbé par le récit qu'offre la jeune fille de sa quête de vengeance. Les quelques mois qui séparent les deux temporalités du récit induisent une tension qui traverse les pages et s'épaissit progressivement.
Ce roman qui aborde des thématiques dures telles que les violences sexuelles et la pédophilie est porté par la force de caractère de Sadie, personnage parfaitement construit par l'autrice qui, sous ses airs de créature fragile en raison de son bégaiement et de sa maigreur, déploie une volonté sans faille pour retrouver celui qui a volé l'enfance de sa jeune sœur.
Un thriller efficace, aussi prenant que glaçant.
Sadie, c’est un roman qui a fait beaucoup parler de lui, que ce soit lors de sa sortie en VO ou lorsqu’il est arrivé en France. Beaucoup de blogs offraient de bons retours, notamment les copines Tachan et Lire à la folie qui ont contribué à mon envie de le découvrir… Finalement, j’ai bien fait de les écouter ! On a là une enquête mêlant psychologie, drame, suspense, mystère et thématiques difficiles. (Pour ce dernier point : Certes, tout n’est pas décrit, mais l’imagination fait très bien les choses… Notamment durant les passages pédophiles…)
Sadie, c’est une narration atypique ! En plus des chapitres « traditionnels » laissant la parole à la jeune héroïne, certains chapitres seront en fait des interviews/podcasts où plusieurs personnes ayant côtoyé l’adolescente donneront leur avis sur ce qu’il s’est passé. Il s’agit en fait d’un journaliste qui va retranscrire ses échanges avec autrui, que ce soient les proches ou les personnes ayant croisé la route de la disparue. L’alternance narration classique et entretiens m’a beaucoup plu, car elle apporte du dynamisme en plus d’une touche d’originalité. En outre, Courtney Summers a une plume relativement fluide et simple, ce qui permet de tourner les pages avec plaisir, et ce même s’il ne se passera pas toujours grand-chose. Car, je tiens à avertir les lecteurs potentiels : on est surtout sur un thriller psychologique où l’ambiance a son importance. L’action est assez rare et, même si la narratrice bouge sans cesse et fait une multitude de rencontres, on ne peut pas parler de grands rebondissements ou de scènes d’action. Les choses sont lentes. Elles montent crescendo et ne décolleront que durant le dernier quart. Le rythme pourra donc faire débat selon les lecteurs… Pour ma part, même si j’ai pris du plaisir avec cette lecture, j’aurais espéré plus de tension.
Sadie, c’est une histoire de vengeance. Mattie, la cadette de la famille, a été tuée. Cette perte terrible a complètement bouleversé Sadie, son aînée, qui s’est toujours bien occupée de sa petite-sœur au point de se considérer comme sa véritable mère… Désœuvrée, l’adolescente va trouver la rédemption dans une chasse à l’homme macabre… Commence alors un road trip sans temps-morts que le journaliste West McCray va tenter de retracer. Je me suis attachée à cette héroïne courageuse, entêtée, protectrice et remplie de failles. On comprend rapidement son état d’esprit ainsi que les raisons qui la poussent à vouloir se faire justice. D’ailleurs, la relation qu’elle a avec sa sœur est aussi fascinante que sensible… Sadie est surtout un personnage principal original : elle est bègue. Cette caractéristique est assez rare en littérature. Or, ici, elle est bien exploitée. La jeune femme est surtout quelqu’un à vif, de blessures, de doutes et de sentiments. La découvrir au fil des chapitres fut très intéressant…
Sadie, c’est une affaire terrible qui m’a autant plu que frustrée. Concernant ce dernier point, c’est surtout à cause du dénouement… Contrairement à beaucoup de lecteurs, la fin assez ouverte ainsi que l’aigreur que j’ai ressentie m’ont chiffonnée. Heureusement, cela a été compensé par l’atmosphère du récit, le courage de l’héroïne et le portrait que l’auteure a brossé de l’Amérique. On est loin du rêve américain ! Ici, tout n’est que misère, cruauté, violence, maltraitance, viol, délinquance, chômage, alcoolisme, drogue, abandon, famille, sexualité, … De quoi déchanter et ressentir de l’admiration pour cette héroïne bouleversante !
Lien : https://lespagesquitournent...
Sadie, c’est une narration atypique ! En plus des chapitres « traditionnels » laissant la parole à la jeune héroïne, certains chapitres seront en fait des interviews/podcasts où plusieurs personnes ayant côtoyé l’adolescente donneront leur avis sur ce qu’il s’est passé. Il s’agit en fait d’un journaliste qui va retranscrire ses échanges avec autrui, que ce soient les proches ou les personnes ayant croisé la route de la disparue. L’alternance narration classique et entretiens m’a beaucoup plu, car elle apporte du dynamisme en plus d’une touche d’originalité. En outre, Courtney Summers a une plume relativement fluide et simple, ce qui permet de tourner les pages avec plaisir, et ce même s’il ne se passera pas toujours grand-chose. Car, je tiens à avertir les lecteurs potentiels : on est surtout sur un thriller psychologique où l’ambiance a son importance. L’action est assez rare et, même si la narratrice bouge sans cesse et fait une multitude de rencontres, on ne peut pas parler de grands rebondissements ou de scènes d’action. Les choses sont lentes. Elles montent crescendo et ne décolleront que durant le dernier quart. Le rythme pourra donc faire débat selon les lecteurs… Pour ma part, même si j’ai pris du plaisir avec cette lecture, j’aurais espéré plus de tension.
Sadie, c’est une histoire de vengeance. Mattie, la cadette de la famille, a été tuée. Cette perte terrible a complètement bouleversé Sadie, son aînée, qui s’est toujours bien occupée de sa petite-sœur au point de se considérer comme sa véritable mère… Désœuvrée, l’adolescente va trouver la rédemption dans une chasse à l’homme macabre… Commence alors un road trip sans temps-morts que le journaliste West McCray va tenter de retracer. Je me suis attachée à cette héroïne courageuse, entêtée, protectrice et remplie de failles. On comprend rapidement son état d’esprit ainsi que les raisons qui la poussent à vouloir se faire justice. D’ailleurs, la relation qu’elle a avec sa sœur est aussi fascinante que sensible… Sadie est surtout un personnage principal original : elle est bègue. Cette caractéristique est assez rare en littérature. Or, ici, elle est bien exploitée. La jeune femme est surtout quelqu’un à vif, de blessures, de doutes et de sentiments. La découvrir au fil des chapitres fut très intéressant…
Sadie, c’est une affaire terrible qui m’a autant plu que frustrée. Concernant ce dernier point, c’est surtout à cause du dénouement… Contrairement à beaucoup de lecteurs, la fin assez ouverte ainsi que l’aigreur que j’ai ressentie m’ont chiffonnée. Heureusement, cela a été compensé par l’atmosphère du récit, le courage de l’héroïne et le portrait que l’auteure a brossé de l’Amérique. On est loin du rêve américain ! Ici, tout n’est que misère, cruauté, violence, maltraitance, viol, délinquance, chômage, alcoolisme, drogue, abandon, famille, sexualité, … De quoi déchanter et ressentir de l’admiration pour cette héroïne bouleversante !
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Très franchement, je ne m'attendais pas à un livre si sombre et difficile.
L'histoire lorgne sur le true-crime, puisqu'on suit, en parallèle du parcours de la jeune Sadie un podcast relatant toute l'affaire qui l'entoure. C'est hyper bien-construit.
Lien : https://lesmotsdemahault.blo..
L'histoire lorgne sur le true-crime, puisqu'on suit, en parallèle du parcours de la jeune Sadie un podcast relatant toute l'affaire qui l'entoure. C'est hyper bien-construit.
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Sadie a été un véritable coup de cœur pour moi : une vraie révélation! Même si le début a un débit assez lent et qu'on ne comprenne pas vraiment ce qu'il se passe avec le début des chapitres de McCray, mais je le confirme, c'est un chez-d'oeuvre.
Les personnages sont bien écrits, et ont tous une personnalité assez réalistes. Nous n'avons pas une héroïne 100% innocente et pure fabriquée en coton, avec une quête sage. Elle cherche une revanche. Elle veut venger sa sœur. Les personnages ont une vie qui ne tourne pas autour de la protagoniste, comme maintes oeuvres littéraires (on ne s'intéresse pas à eux, et c'est ça qui est triste).
L'histoire cherche à nous interroger, et ne prononce jamais les choses telles qu'elle sont. Elle explore des thématiques très sombres, et chaque page introduit une contrainte au récit. Donc à la fin, on se demande, mais qui était vraiment coupable dans la mort de Mattie?
Les personnages sont bien écrits, et ont tous une personnalité assez réalistes. Nous n'avons pas une héroïne 100% innocente et pure fabriquée en coton, avec une quête sage. Elle cherche une revanche. Elle veut venger sa sœur. Les personnages ont une vie qui ne tourne pas autour de la protagoniste, comme maintes oeuvres littéraires (on ne s'intéresse pas à eux, et c'est ça qui est triste).
L'histoire cherche à nous interroger, et ne prononce jamais les choses telles qu'elle sont. Elle explore des thématiques très sombres, et chaque page introduit une contrainte au récit. Donc à la fin, on se demande, mais qui était vraiment coupable dans la mort de Mattie?
Un très bon roman young adult qui sort des standards habituels du genre. Dans cette histoire on va suivre Sadie, une jeune fille de 19 ans qui a tout plaqué derrière elle pour retrouvé le meurtrier de sa petite sœur Mattie. Et en parallèle, on va suivre sous forme de podcasts, un journaliste West parti enquêter sur la disparition de Sadie.
Une histoire à la construction très originale. Une thématique principale difficile, mais malheureusement toujours d'actualité. Une écriture fluide, les pages de tournent très facilement... On veut connaître le dénouement.
Une histoire à la construction très originale. Une thématique principale difficile, mais malheureusement toujours d'actualité. Une écriture fluide, les pages de tournent très facilement... On veut connaître le dénouement.
As always, it is difficult for me to review a book by Courtney Summers because it leaves me in a complete mess.
First of all, Summers managed to grab my attention right away. She has a writing style I find easy and enjoyable to read. I did struggle a bit with the timeline but it didn't bother that much.
I have to say the first half book left me a bit unsure (the reason why I didn't give it 5 stars). But it was because Summers took time to tell the story. You need time to understand what's happening and god. When you do understand, it's terrifying. I mean, you know this book is about a cult and I was ready to be afraid. But the fear sneaks on you. You get uncomfortable little by little. This book made me think that even I, who do not believe in God, might believe in the Project because the idea is so appealing.
Also, like in Sadie, this is a book about sisters and well, it didn't disappoint. It was heartbreaking, those last chapters really hurt me...
I think if you want to read it because you liked Sadie, you should be prepared for something really different when it comes to the pace of the story (the podcast in Sadie was one of the best things in it, honestly). And if you don't like cult stories, this definitely isn't a book for you.
First of all, Summers managed to grab my attention right away. She has a writing style I find easy and enjoyable to read. I did struggle a bit with the timeline but it didn't bother that much.
I have to say the first half book left me a bit unsure (the reason why I didn't give it 5 stars). But it was because Summers took time to tell the story. You need time to understand what's happening and god. When you do understand, it's terrifying. I mean, you know this book is about a cult and I was ready to be afraid. But the fear sneaks on you. You get uncomfortable little by little. This book made me think that even I, who do not believe in God, might believe in the Project because the idea is so appealing.
Also, like in Sadie, this is a book about sisters and well, it didn't disappoint. It was heartbreaking, those last chapters really hurt me...
I think if you want to read it because you liked Sadie, you should be prepared for something really different when it comes to the pace of the story (the podcast in Sadie was one of the best things in it, honestly). And if you don't like cult stories, this definitely isn't a book for you.
Une lecture que j'ai absolument adoré! On évolue petit à petit dans ce roman à deux voix. D'un côté, on entre dans l'univers et les pensées de Sadie, une jeune fille qui a toujours tout donné pour sa petite sœur Mattie, et qui est prête à tout pour elle! De l'autre, on suit West McCray, ce journaliste qui va tenter de comprendre ce qu'il est arrivé à Sadie, à travers son émission : The Girls.
Cette histoire m'a tenu en haleine du début à la fin, et les sujets traités dans ce roman m'ont énormément touchés. Avoir deux points de vue apporte énormément à l'histoire, et grâce à ça, le suspens est d'autant plus présent.
J'aurai aimé ne jamais terminer ce livre, tellement cet univers et ces personnages m'ont plu. D'ailleurs c'est un peu le cas, puisqu'on finit sur une fin ouverte. Même si ce n'est pas ce que je préfère d'habitude, elle ne m'a pas dérangé dans ce livre, bien au contraire! Ça m'a permis de laisser place à mon imagination et d'avoir un peu la fin dont j'avais envie.
En tout cas, si vous aimez les thrillers et les YA, alors c'est LE livre qu'il vous faut! Il en est un parfait mélange.
Cette histoire m'a tenu en haleine du début à la fin, et les sujets traités dans ce roman m'ont énormément touchés. Avoir deux points de vue apporte énormément à l'histoire, et grâce à ça, le suspens est d'autant plus présent.
J'aurai aimé ne jamais terminer ce livre, tellement cet univers et ces personnages m'ont plu. D'ailleurs c'est un peu le cas, puisqu'on finit sur une fin ouverte. Même si ce n'est pas ce que je préfère d'habitude, elle ne m'a pas dérangé dans ce livre, bien au contraire! Ça m'a permis de laisser place à mon imagination et d'avoir un peu la fin dont j'avais envie.
En tout cas, si vous aimez les thrillers et les YA, alors c'est LE livre qu'il vous faut! Il en est un parfait mélange.
Sadie, 19 ans a disparu. West McCray journaliste à New York, découvre qu'avant sa disparition, sa soeur a été assassinée, et que sa mère a disparu. C'est à partir de ce moment qu'il décide d'enquêter et de faire de ses decouvertes, un podcast.
J'étais très curieuse de découvrir ce roman qui a été élu 15 fois roman YA de l'année 2018 par la presse américaine. Et si au début j'ai eu un peu de mal à rentrer dans le roman, ensuite il est addictif !
J'ai trouvé original les parties podcast de l'enquête. En plus elles permettaient de faire une pause entre les parties de Sadie qui sont dures et sombres.
J'ai beaucoup aimé la subtilité de l'auteur concernant les sujets abordés. Évoqués à demi-mot, certains sujets sont durs (drogue, abandon...) notamment un que je ne citerai pas pour ne pas spoiler.
Certaines révélations m'ont surprise et rendent encore plus terrible cette intrigue qui est certes un thriller, mais est aussi l'histoire d'enfants déshérités des États-Unis.
Mon seul regret est la fin ouverte. Parce qu'après cette enquête addictive, j'aurais aimé plus de réponses !
J'étais très curieuse de découvrir ce roman qui a été élu 15 fois roman YA de l'année 2018 par la presse américaine. Et si au début j'ai eu un peu de mal à rentrer dans le roman, ensuite il est addictif !
J'ai trouvé original les parties podcast de l'enquête. En plus elles permettaient de faire une pause entre les parties de Sadie qui sont dures et sombres.
J'ai beaucoup aimé la subtilité de l'auteur concernant les sujets abordés. Évoqués à demi-mot, certains sujets sont durs (drogue, abandon...) notamment un que je ne citerai pas pour ne pas spoiler.
Certaines révélations m'ont surprise et rendent encore plus terrible cette intrigue qui est certes un thriller, mais est aussi l'histoire d'enfants déshérités des États-Unis.
Mon seul regret est la fin ouverte. Parce qu'après cette enquête addictive, j'aurais aimé plus de réponses !
Sadie a 19 ans, et déjà plus de malheurs à porter avec elle que la plupart des adultes autour d'elle. Élevée par une mère absente et toxicomane, Sadie trouve du réconfort dans l'amour inconditionnel et infiniment dévoué qu'elle porte à sa petite soeur, Mattie. La vie est loin d'être évidente, surtout depuis que sa mère a filé une fois pour toutes, sans laisser d'indications pour la retrouver, confiant ses deux filles à une grand-mère d'adoption. La série noire se poursuit, avec un drame ultime : la disparition de Mattie, finalement retrouvée morte sans que nul n'ait la moindre idée de l'identité de son meurtrier. Il ne reste plus qu'une option possible aux yeux de Sadie. Agir. Comprendre. Partir. C'est à son tour de s'évaporer, à la recherche de réponses, certainement, de répit, sans doute, de justice, peut-être.
Le texte aurait pu n'être qu'une longue enquête sordide sur un fait divers glaçant. Il en est tout le contraire. Empreint de quelque chose d’onirique, d’hors du temps, structuré par la narration amère et désabusée de Sadie le récit s'avère immédiatement convaincant. Les chapitres consacrés à Sadie alternent avec le script d’un podcast consacré au sort de Sadie et de sa famille, créant un rythme aussi prenant que judicieux en ce qu'il parvient parfaitement à ménager la curiosité du lecteur. Ainsi, au fil du roman, alors que le journaliste du podcast découvre peu à peu les ramifications du drame, on se sent touché par une émotion profonde, mélancolique, qui se passe de mots pour imposer sa gravité et sa beauté, le tout sans que jamais l’autrice n’ait à en faire des caisses. La narration elliptique de Sadie combinée à la forme du podcast, tout en suggestion, donne lieu à un texte fin et délicat, plus que réussi.
Les personnages se dévoilent petit à petit, au fil de la narration capricieuse de Sadie qui a autre chose à faire que de dresser la biographie des membres de sa famille, et de celle bien réfléchie du podcast, avec son journaliste qui tâtonne et n'obtient des informations que petit à petit. On peut, en tant que lecteur, prendre le temps de s'interroger, de compatir, de réfléchir, sans que jamais l'histoire ne s'enlise dans trop de contemplation ou de lamentation. C'est bien plus qu'un simple fait divers décortiqué sans trop de respect pour ses protagonistes, ou même qu'un roman pseudo psychologique qui explique tout par le parcours difficile de ses personnages. C'est une parenthèse douce-amère, cruelle, vraisemblable d'un bout à l'autre, qui ne fait pas de mystère de la dureté de son histoire sans jamais non plus se départir d'une certaine pudeur. C'est un moment de lecture assez rare, assez dur, qui ne cherche pas à faire dans le sensationnel ni à ménager jusqu'au bout un suspense assez malvenu. Ce sont des vies brisées, qui cherchent plus que tout à trouver une façon d'avancer, de se remettre, de se réparer. C'est infiniment touchant, tout simplement.
Le texte aurait pu n'être qu'une longue enquête sordide sur un fait divers glaçant. Il en est tout le contraire. Empreint de quelque chose d’onirique, d’hors du temps, structuré par la narration amère et désabusée de Sadie le récit s'avère immédiatement convaincant. Les chapitres consacrés à Sadie alternent avec le script d’un podcast consacré au sort de Sadie et de sa famille, créant un rythme aussi prenant que judicieux en ce qu'il parvient parfaitement à ménager la curiosité du lecteur. Ainsi, au fil du roman, alors que le journaliste du podcast découvre peu à peu les ramifications du drame, on se sent touché par une émotion profonde, mélancolique, qui se passe de mots pour imposer sa gravité et sa beauté, le tout sans que jamais l’autrice n’ait à en faire des caisses. La narration elliptique de Sadie combinée à la forme du podcast, tout en suggestion, donne lieu à un texte fin et délicat, plus que réussi.
Les personnages se dévoilent petit à petit, au fil de la narration capricieuse de Sadie qui a autre chose à faire que de dresser la biographie des membres de sa famille, et de celle bien réfléchie du podcast, avec son journaliste qui tâtonne et n'obtient des informations que petit à petit. On peut, en tant que lecteur, prendre le temps de s'interroger, de compatir, de réfléchir, sans que jamais l'histoire ne s'enlise dans trop de contemplation ou de lamentation. C'est bien plus qu'un simple fait divers décortiqué sans trop de respect pour ses protagonistes, ou même qu'un roman pseudo psychologique qui explique tout par le parcours difficile de ses personnages. C'est une parenthèse douce-amère, cruelle, vraisemblable d'un bout à l'autre, qui ne fait pas de mystère de la dureté de son histoire sans jamais non plus se départir d'une certaine pudeur. C'est un moment de lecture assez rare, assez dur, qui ne cherche pas à faire dans le sensationnel ni à ménager jusqu'au bout un suspense assez malvenu. Ce sont des vies brisées, qui cherchent plus que tout à trouver une façon d'avancer, de se remettre, de se réparer. C'est infiniment touchant, tout simplement.
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