Parmi les quatorze auteurs ayant participé à la rédaction de ce recueil de nouvelles, il n’y en a qu’un seul dont je connais déjà la plume. Si vous me connaissez, alors vous comprendrez aisément que c’est uniquement pour Olivier Norek que j’ai acheté Phobia. Mais avant de découvrir sa nouvelle, j’ai pris plaisir à découvrir les autres écrivains qui partagent ces pages.
Ainsi, cela fait des années que je vois le nom de Nicolas Beuglet défiler parmi les invités des différents salons où j’ai pu aller. Avec Le refuge, je découvre une plume incisive qui m’a fait voyager dans l’Ouest américain. Avec un héros qui se trouve face à lui-même. Je me suis demandée si c’était une hallucination, une allégorie pour ce qu’il pouvait réalistement se passer en vrai avant que la chute ne me surprenne. Là, j’ai compris que cet auteur est capable de m’emmener là où je ne l’attends pas et la fin de sa nouvelle m’a laissé avec plein de questions. Presque frustrée.
Lésion fatale de Jean-Luc Bizien m’a également bluffée dans le sens où même si j’ai rapidement deviné ce qu’il s’est passé dans les faits, la révélation de l’identité des personnages était inattendue. Cela a presque donné une note légère et comique à la nouvelle. « C’est excellent! » a été ma réaction à la fin de cette lecture.
Armelle Carbonel m’a fait découvrir une berceuse dont les paroles sont horribles. Je me demande s’il y a encore des personnes qui la chantent parce que je ne me rappelle pas l’avoir entendue de près ou de loin.
La nouvelle de Sonja Delzongle m’a fait l’effet d’une prémonition. Je me demande si elle n’a pas fait un bond dans le futur en écrivant Don’t look up, pardon, Phobia. Sa nouvelle me fait le même effet que le film: saisissant. Porteur de réflexion. Tellement d’actualité au vu de la météo qu’on a eue en mai et juin! J’ai vraiment énormément aimé cette nouvelle.
J’ai découvert Maud Mayeras avec Tue. Elle a le chic pour nous faire vivre le mal-être et le ressentir au plus profond de nos tripes! Sa nouvelle est courte mais elle m’a fait ressentir une myriade d’émotions: l’espoir, le chagrin d’un coeur brisé, la perte de toute étincelle de vie… tout ça, avec une violence qui frappe. Le rebondissement de fin de nouvelle vient apporter une nouvelle fraîcheur au récit et quand on connaît cet élément, quelque part, on trouve que la fin de Tue s’inscrit non seulement dans une logique mais qu’elle est triste. Elle illustre le gâchis d’une vie. Ca laisse songeur.
Je trépignais d’impatience de lire enfin Verdict d’Olivier Norek. C’est l’avant-dernière nouvelle du recueil et c’est tellement bon! La scène d’ouverture est un véritable choc. Elle se fait dans le silence le plus total mais l’effet produit est fort. Ajoutez à cela un contexte qui est énormément porteur en pistes de réflexion: la télé-réalité, le cynisme de la société, le sensationnalisme qui pousse à toujours définir de nouvelles limites…. et vous avez une nouvelle qui vous laissera sans mot. Est-ce que c’est exprès si je suis sur ma faim? Si j’ai envie de savoir ce qu’il se passe dans la tête de Moon? Toujours est-il que Verdict pourrait être transformé haut la main en un roman. Il comporte tout ce qu’il faut pour donner lieu à un récit se lisant comme un thriller psychologique ou une course contre la montre. J’ai trop, trop, trop envie d’en lire plus!
Bisou de Niko Tackian m’a fait penser: « oh tiens, c’est pas le pote de Norek pour rien. Lui aussi, il maltraite les chats dans ses mots ». Cette nouvelle m’a fait sourire. Alors qu’elle débutait dans le sang, j’ai carrément ri devant la note sur laquelle elle se termine. J’adore le retour de karma!
Au final, je n’ai pas forcément laissé d’avis sur toutes les nouvelles émaillant ce recueil. Pas parce que je ne les aurais pas aimées. J’ai apprécié tout ce que j’ai lu. Simplement, je n’avais pas de choses à en dire pour certaines mais j’ai beaucoup aimé ce recueil. Habituellement, je me lasse du format nouvelles car j’ai tendance à être frustrée, à trouver que c’est trop superficiel mais cela n’a pas été du tout le cas ici.
En plus, c’est le moyen idéal de découvrir de nouvelles plumes, d’autant plus que je m’intéressais à celle de Maud Mayeras et de Niko Tackian alors maintenant, j’ai bien envie de les découvrir au format roman.
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