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3.84/5 (sur 37 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Nancy , 1980
Biographie :

Damien Eleonori effectue plusieurs années en tant chef de projet en informatique avant de publier en 2015 son premier roman, "Psyché", en auto-édition.

page Facebook:
https://www.facebook.com/damien.eleonori/

Twitter:
https://twitter.com/damieneleonori

Damien Eleonori est né en 1980 à Nancy. C’est à la fois l’amour et le hasard qui placent l’écriture sur son chemin. Après des premiers pas en autoédition en 2015, il se lance le pari fou de réunir des auteurs pour une bonne cause. En mars 2018 paraît Phobia, aux éditions J’ai Lu, un recueil de nouvelles réunissant 14 auteurs de polars au profit de l’association ELA (Association Européenne contre les Leucodystrophies).

La mort n’existe pas est son premier roman.

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Bibliographie de Damien Eleonori   (5)Voir plus

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Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
Une possibilité tellement saugrenue qu'elle en devint d'autant plus envisageable lui traversa l'esprit.
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Finalement tout était écrit depuis longtemps, il lève les yeux au ciel et, tel un ange, s’envole vers les cieux avant de retomber, entrainant l’humanité avec lui.
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21 décembre 2012 – 4 h 30 du matin
14 minutes restantes

Les ténèbres.

Puis la lumière. Faible. À peine perceptible.

Où suis-je ?

Tu le sais très bien, réveille-toi, Léo.

Cette voix… Quelle est-elle ?

Le temps presse.

Manon… Lily.

Une fraction de seconde et tout lui revint en mémoire.

L’amour.

La mort.

Esther.

Léo ouvrit les yeux dans un sursaut, tel un diable sorti de sa boîte, et expulsa un cri libérateur. Sa respiration peinait à trouver un chemin au travers de ses sanglots incontrôlables. Dans cet appel à l’aide muet, seules les ténèbres lui répondirent par une opacité pesante. À mi-chemin entre rêve et réalité, ses yeux perdaient leur sens commun, balayant de leur mouvement rapide une scène qui n’existait déjà plus. Une certitude prit cependant forme dans son esprit embrumé : il était de retour de l’autre monde. Le néant s’estompa. Petit à petit, l’univers qui était désormais le sien se dévoila.

Dans cette pièce plongée dans l’obscurité, il commença à discerner des murs nus et froids.

Sans fenêtres.

La seule promesse d’un monde extérieur se situait derrière la porte, éclairée à son seuil par un rai de lumière lointain. Sur sa gauche, une ligne verte oscillait au rythme des battements de son cœur. Des odeurs aseptisées lui parvinrent. Suivies de picotements le long de ses veines, percées par des perfusions.

Ta destinée se joue ici et maintenant.

— Je ne peux pas, articula-t-il lentement.

Sous son crâne, une douleur lancinante s’éveilla. Machinalement, il tenta de lever son bras, sans y parvenir. Quelque chose entravait ses mouvements. Léo baissa les yeux. Son poignet était encerclé d’un épais bracelet métallique. Il était menotté à un long barreau courant le long de ce lit d’hôpital. Un sourire nerveux se dessina sur ses lèvres sèches.

Sans le savoir, l’humanité venait de lui donner une seconde chance. Un possible, une nouvelle existence. Sans elles.

Les minutes passaient, inexorablement. Léo devait réagir, avant que ses capacités naissantes s’évanouissent. Ses yeux fixèrent les menottes. Concentrèrent toute son énergie, magnétique, vers ces cercles de métal. Un clic retentit. Les attaches s’ouvrirent et échouèrent sur le carrelage dans un bruit beaucoup trop sonore à son goût. Sa respiration se coupa et il guetta le silence.

Aucune effervescence perceptible.

D’un soupir, Léo retira les multiples branchements le long de son corps. La fin de la route s’ouvrait à lui. Autant conclure comme il avait toujours vécu, dans l’anonymat le plus total. Sans effusion.

Des bips stridents interrompirent sa réflexion. La chambre clignota de flashs rouges, lui rappelant que son activité cardiaque était sous surveillance.

— Quel con…

Des pas pressés résonnaient déjà dans le couloir. Au diable la discrétion ! Léo se leva, s’étira et se prépara.

La porte claqua. Dans l’embrasure, un jeune interne apparut, transpirant dans sa blouse trop large. Appuyé de tout son poids sur la poignée de porte, il tentait vainement de reprendre son souffle. L’occasion était trop belle pour ne pas la saisir. Léo se concentra. Focalisa son attention jusqu’à ressentir cette puissance gonfler ses veines. D’un soupir imperceptible, il expulsa cette énergie hors de son corps.

Une force invisible plaqua le médecin au mur. Son corps tétanisé semblait aimanté à la paroi. Dans ses yeux, un mélange de surprise et de peur. De sa bouche déformée, l’air s’étiolait progressivement. Léo s’approcha doucement, laissant le temps à ses jambes de se réhabituer au contact du sol. À quelques centimètres d’un des derniers visages qu’il rencontrerait, Léo s’arrêta. Blafard, apeuré, impuissant, cet inconnu reflétait à lui seul l’image de l’humanité.

Ne les accable pas, sauve-les.

— Pour quelle raison les sauverais-je ? s’emporta brusquement Léo contre cette voix intérieure.

Un râle sortit de la gorge du jeune médecin, comme s’il tentait d’apporter une réponse à cette question qui n’en attendait aucune.

— Restez calme et tout ira bien, le rassura Léo.

De la poche supérieure de la blouse du médecin dépassait une carte magnétique. En l’extrayant, les doigts de Léo effleurèrent la poitrine frissonnante de son prisonnier.

La maladie.

La mort.

Esther.

Cette pâleur, cette respiration sifflante, cette fragilité évidente. Le médecin était lui aussi contaminé, comme tant d’autres désormais. D’ici quelques heures tout au plus, il succomberait.

Le reste de l’humanité suivrait.

L’heure est venue, Léo.

— Je n’en suis pas capable, murmura-t-il.

Réveille-toi, il y a un Créateur qui sommeille en toi.

— Non, il n’y a que douleur et peine.

Le temps semblait figé, suspendu à sa décision.
Il le savait, sa défaite était inéluctable. Autant l’accepter. Ses yeux embués se levèrent vers le médecin.

— N’ayez pas peur. Je ne vous ferai aucun mal, au contraire, je vous plains. Vous qui avez choisi de vous dévouer corps et âme à guérir ce qui peut l’être. Personne ne pourra vous soigner. Vous êtes le reflet de cette fatalité qui domine notre monde.

Sans un mot de plus, Léo franchit la porte.

Un immense couloir pavé de carrelage blanc s’ouvrait à lui. De chaque côté, les murs aux couleurs passées étaient traversés par une main courante longiligne, régulièrement entrecoupée de renfoncements sombres. Une succession de portes jaunâtres ponctuait le corridor. À son extrémité, un bloc rectangulaire annonçait la sortie d’une faible lumière verte.

Léo s’avança. Ses pieds nus abîmés par le froid marquaient le sol de taches évanescentes. À cette heure avancée de la nuit, à la limite de l’aube, le personnel hospitalier était réduit. Les sens en alerte, il passa devant la salle de garde dédiée aux infirmières. Personne à l’intérieur. Du fond du couloir, des voix approchèrent. Sans réfléchir, Léo entra dans cet espace réservé et se glissa furtivement derrière la porte. Les bruits de pas se firent de plus en plus distincts, jusqu’à ce que la conversation devienne clairement audible.

— Imagine que la prédiction soit vraie, ça serait dommage de ne pas en profiter une dernière fois ! Plus que dix minutes à vivre ! C’est assez pour partager un bon moment.

— Dix minutes ? Prétentieux…

— Cinq et je te fais jouir.

— Dans tes rêves.

L’infirmière et son prétendant brancardier entrèrent dans la salle sans remarquer Léo, collé derrière la porte. Son champ de vision se réduisait désormais à un tableau blanc apposé au dos de cette dernière, sur lequel une inscription hâtive en lettres rouges le mettait en garde : « 21 décembre 2012 : FIN DU MONDE. À demain. »
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Sur sa droite, un large escalier couvert d’un revêtement gris conduisait vers les étages inférieurs. Sur sa gauche, quelques marches défraîchies précédaient une issue verrouillée d’où filtrait un mince filet d’air. Le toit. Sans hésiter, Léo frôla le loquet qui lui obéit comme par magie et tira la porte grinçante. Une bourrasque froide s’engouffra dans l’ouverture.
Il n’est pas trop tard, tu peux faire machine arrière.
— Hélas ! non.
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Léo, collé derrière la porte. Son champ de vision se réduisait désormais à un tableau blanc apposé au dos de cette dernière, sur lequel une inscription hâtive en lettres rouges le mettait en garde : « 21 décembre 2012 : FIN DU MONDE. À demain. »
L’ironie le fit sourire. Mais le temps pressait, il devait agir. Léo posa son regard sur le dos de l’infirmière. En un instant, elle vacilla.
— Qu’est-ce qui t’arrive ? Ça va pas ? s’alarma son collègue.
— Non, j’ai… j’ai la tête qui tourne. Il faut que je m’allonge, articula-t-elle péniblement avant de s’évanouir. L’homme eut tout juste le temps de la rattraper, lui évitant une chute contre le sol carrelé.
— Là, tout va bien… Finalement, tu as quand même fini dans mes bras !
Son trait d’humour à peine lancé, il s’écroula sans préavis. Léo relâcha sa concentration, respira profondément et sortit de la pièce.
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Si vous n’avez pas l’envie d’ouvrir votre esprit et d’y croire, l’univers restera à vos yeux tel qu’il est. Un mensonge dans lequel les humains se complaisent. Au contraire si vous acceptez d’envisager l’impossible sans crainte du ridicule…. le monde sera à vous
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Léo ouvrit les yeux dans un sursaut, tel un diable sorti de sa boîte, et expulsa un cri libérateur. Sa respiration peinait à trouver un chemin au travers de ses sanglots incontrôlables. Dans cet appel à l’aide muet, seules les ténèbres lui répondirent par une opacité pesante. À mi-chemin entre rêve et réalité, ses yeux perdaient leur sens commun, balayant de leur mouvement rapide une scène qui n’existait déjà plus. Une certitude prit cependant forme dans son esprit embrumé : il était de retour de l’autre monde. Le néant s’estompa. Petit à petit, l’univers qui était désormais le sien se dévoila.
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— Imagine que la prédiction soit vraie, ça serait dommage de ne pas en profiter une dernière fois ! Plus que dix minutes à vivre ! C’est assez pour partager un bon moment.
— Dix minutes ? Prétentieux…
— Cinq et je te fais jouir.
— Dans tes rêves.
L’infirmière et son prétendant brancardier entrèrent dans la salle sans remarquer Léo, collé derrière la porte. Son champ de vision se réduisait désormais à un tableau blanc apposé au dos de cette dernière, sur lequel une inscription hâtive en lettres rouges le mettait en garde : « 21 décembre 2012 : FIN DU MONDE. À demain. »
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– Qu’ont engendré vos religions?Les humains ont-ils décidé d’aimer leur prochain? Ont-ils eu des guides irréprochables afin de rendre votre monde meilleur? Non. De l’amour d’un tout puissant n’a découlé que de la haine envers ceux qui ont les mêmes convictions. Gouvernés par vos émotions et leurs contraires: la peur de vos semblables, la jalousie envers ceux que vous ne possédez pas, le mépris envers vos inférieurs. En seulement quelques milliers d’années, l’homme a montré son vrai visage. Le seul être capable de s’annihiler soi-même, sans aucune aide.
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Dans cette pièce plongée dans l’obscurité, il commença à discerner des murs nus et froids.
Sans fenêtres.
La seule promesse d’un monde extérieur se situait derrière la porte, éclairée à son seuil par un rai de lumière lointain. Sur sa gauche, une ligne verte oscillait au rythme des battements de son cœur. Des odeurs aseptisées lui parvinrent. Suivies de picotements le long de ses veines, percées par des perfusions.
Ta destinée se joue ici et maintenant.
— Je ne peux pas, articula-t-il lentement.
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